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l'atelier

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Il y a bien ce parfum diffus qui flotte autour de l'atelier, recouvert de poussière l'endroit cultive sa solitude. Le regard bâtit sans chercher à comprendre une complicité avec la pierre. L'haleine des machines en pause  imprime un regret à se perdre  dans le reflet. Temps en suspension. Tout perd mémoire. On attend l'ouverture qui chassera la nostalgie gravée brique à brique, un bruit de pas ouvrier qui s'affranchira du silence des murs. (Papeterie de Vaux, atelier d'imprimerie, 2019)

19h45

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Chaque soir se construit un ciel à oublier la fadeur du jour. Ciel après ciel, le soir déclare sa passion enflammée à la nuit. Mon rouge passion en hommage à l'ardente flamme de la grande  Jessye Norman  dans la damnation de Faust d'Hector Berlioz   (par la fenêtre, passion d'un soir)

Chute libre

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Dans les allées vibrantes le pas des promeneurs laisse des reflets blancs et noirs brillants bien dessinés. Les regards glissent sur les flaques traversent sans voir le vent qui tourne les feuilles. Eux qui ne savent que marcher visage tendu sur le vide entendent-ils la chute libre de l'eau du ciel ? (Jour de pluie, parc de Bourran, Mérignac)

chose vue du monde invisible

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Dans l’œil se croisent l'image et l'idée de l'image voir n'est pas savoir regarder. Si le regard ne se fait pas explorateur de la chose pourra-t-il la comprendre ? ( chardon marais de Bruges, octobre 2019)

petite musique de nuit

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Certains soirs on entend le chant du sable qui charrie sa langue au plus profond des terres. Il vient de loin dans son bain iodé monte sur nos épaules envahissant obsédant. Certaines nuits on entend la voix  de la forêt qui capture les mots en friche dans notre tête. Elle vient de loin sans rien de funèbre cadeau de la terre réduite au silence. La nuit debout devant la fenêtre l'océan dérive jusqu'à moi un grande marée d'équinoxe m'emporte au delà de l'obscur.

variations sur le fil

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la solitaire tient son cocon poétique à bout de fil sur sa toile en fils tenus même le vent l'ignore *** dans le silence l'araignée tire son fil et s'en balance chacun dans sa condition voit le centre du monde *** (L'  épeire fasciée ou Argiope frelon   dans les pins, route des hauts de Mimizan été 2019)

Y mettre la forme

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Aucun bruit sauf la rumeur imperceptible de la ville et le souffle du vent dans les herbes. Loin du fracas la vie roule anodine dans l'abandon au chemin d'une herbe folle elle fait prairie d'un coin de fenêtre le ciel entier. Est-il utile de savoir où l'on va ? (Y mettre la forme)

laisser aller le dernier songe

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Le jour reprend son vol lentement sur la ville ébouriffé comme une tourterelle guettant le chat  qui s’étire. Un homme passe  dans le vide limpide de la ruelle un air léger sur les lèvres. Le dernier rêve se perd dans l'ombre s'accrochée à la fenêtre. Le front sur la vitre  une impression de nuit s'évanouit quelques mots du jour  sur le bout de la langue suspendus à l'aube à inventer. Ciboure février 2019

du coin des cils

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Du coin des cils la vie en mouvement se perd dans des taillis ébouriffés par la saveur des prés fauchés où chantent les criquets. Les jours les plus agréables  sont ceux qui égrènent leurs instants dans le flou des heures.

oxydation

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Les mots s'abandonnent à la rouille du temps. incapables de donner réponse aux images qui nous hantent incapables d'entamer le métal des rêves jusqu'à l'amertume. Ce regard senti, ce sentiment ébauché, ces paroles sur les lèvres sont le sel et l'embrun. La peau en accepte la brûlure leur ouvre ses plaies de vie sans crainte de leur corrosion. On parle, on écrit entrailles rongées si peu importe hors ce souffle de vie que le plaisir entrouvre.

Porte sur le fleuve

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Le jour donne sa lumière à l'inattendu tu tais la frilosité de ta voix tu ouvres la porte à la légèreté. Claire voix sans frontière ni condamnation tu sais que le fleuve t'accueillera le pas affranchi. Le jour rend sa lumière au voyage aucune porte n'est infranchissable aucune clé ne peut la fermer.