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Affichage des articles du mars, 2022

ne rien oublier

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Doucement s'apprennent  les boîtes à étoiler et jours à déboiter  les noms perdus et les colliers sans chien les sabres au clair et le clair du temps rien ne se perd  mais tout traverse l'oubli autant chercher une paille dans une botte d'aiguilles

ajonc

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Si ce n'est le premier passant venu celui qui prit ma main il fut pourtant le seul qui le fit au péril de ma vie Depuis qu'il a disparu j'arpente les chemins parsemés d'ajoncs à la recherche de ces épines qui m'ont déchirée  c'est quand on ne saigne plus que la douleur surgit  

oiseau

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  L'oiseau a cette grâce qui improvise Il paraît aller à la dérive mais il suit  chaque courant favorable De la crête écumeuse jusqu'aux baïnes les plus douces il guette la proie où l'eau la dissimule semble méditer où le ciel pose le temps de la marée

le nid

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Chaque jour construit son nid qui nous saisit inclinés trop hirsutes pour nous y réfugier De branche en branche nous courons bras levés au ciel sans jamais nous poser Et quand le souffle du crépuscule  nous atteint mélancolie en bandoulière nous offrons au nid un regard surpris

où va se loger le réconfort

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 Comme le brocard bondissant échappé des bois vers l'inconnu j'attends que la lumière m'abreuve Sous les sabots brûlants la course folle de l'urgence de l'instant surgit toute la tristesse des vivants Mon coeur a besoin de réconfort étonné de n'avoir su suivre la course animal apeuré sur la route improvisée

besoin de chaleur

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J'ai attrapé le soleil tard après tant de brouillard J'ai respiré la fraîcheur du soir sur la pierre encore chaude Je ne sais pas où demain sera je ne sais que jouir  de l'instant innocent  de la tendre légèreté de la terre  

ces mondes qui n'existent pas

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Tout est apparu plus tard quand les murs effondrés n'ont plus eu rien à dire quand l'image héritage des générations s'est fanée Lentement le temps  nous a dévêtus surpris dans l'écho gris où il n'est plus cri au petit jour ni sonnailles qui l'accompagnent Je regarde la photo et je devine mon ombre larme épaisse sur le verre d'un monde qui n'existe pas où il n'est rien qui  soit plus muet que moi    

l'éphémère 3

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Au soir non rassasiée je désirais garder cachée le lueur qui brillait encore dans mes yeux Ce n'est pas le fleuve qui l'a contrariée ni le vent qui agitait mollement les branches Calme source l'ondoiement vers lequel l'œil tendait  ne dura que l'instant  du frisson sous la peau - Retour à la mémoire natale mélancolique et dérisoire à désirer encore ce qui ne se laisse approcher -  

l'éphémère 2

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 en bout de route début et fin réunis creusés dans la vie tout s'oublie jusqu'au malaise des hautes portes fermées

l'éphémère 1

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 perchoir fragile des alarmes nocturnes l'arbre lune La nuit demande toujours à l'œil de s'accommoder

impudique printemps

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Aujourd'hui le ciel se cache  derrière une douce légèreté C'est le printemps Comme un souffle nouveau offre  aux regards la fraîcheur d'un nouveau né Et pourtant Tant de lassitude sur les épaules et tant d'inquiétude distillée Dans les feuilles à peine nées Sommeillent des mots qui peinent frissons de l'air au chant des sirènes lointaines  

des papillons dans la tête

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 Sortis des décombres  d'anciens jours oubliés de minuscules papillons tournoient devant mes yeux parfois au fond de mes oreilles Quand j'essaie d'écrire ou de me concentrer ils viennent danser à la manière de flocons Les jours de fatigue je suis les yeux fermés leurs facéties debout au centre de leur danse Je me dis que leur bruissement excuse quelques ruines à l'abri au coin des yeux

s'enfleurer

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Mars précède avril avec une convoitise  à peine dissimulée Dans sa veste à peine déboutonnée c'est l'instant qui d'un premier tremblement embaume l'air Et de rose ébouriffé touchant soudain les pupilles sont amoureuses  

dos des portes

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  Invitation de la porte entrouverte source timide de l'ombre Une main tendue de l'intérieur à l'extérieur parce que tu imaginais enfant qu'intérieur n'était qu'ordre et harmonie Puis ont passé les années sur le front blanc de ta vie les voix jeunes se sont tues derrière les portes de vent maintenant même le songe s'est tu même la main a disparu n ne voit que ce que l'on a envie de voir, ce qui nous arrange de voir. [ La porte la mieux fermée est celle qu'on peut laisser ouverte -  proverbe chinois]

pensée sauvage

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fêlure

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Rien n'est rose quand la nuit tombe rien n'est facilement transcriptible faute à la petite fêlure  qui vient distordre le rayon de la pensée faute au goût amer de la révolte  passagère d'un jour si vite oubliée Faute ou grâce ? Les yeux tombent derrière les carreaux imparfaits un abri aux petits mensonges si vite esquivés

une courbature

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Le dos se voute l'épaule vrille simples courbatures  liées à l'heure d'été au loin très loin quelques couleurs attentives à l'altération un léger picotement  comme un fruit vert et acide dans l'arbre encore dépouillé

conque nocturne

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Lune grêle œil nocturne de murmures tus la lucarne dans sa pâle  stupeur divague enlace l'ombre Dans le cortège des livides néréides nocturnes la conque brillante gobe de sa bouche triste le rêve absent Instant d'un bref frisson  

accrochons-nous aux fortes branches du pin

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 Le blog se met en attente de ce qui peut advenir. en arrêt  de mots futiles face à leur manque de poids en halte à la rêverie quand la poésie fait mal en interruption volontaire de création en mi-temps de match démocratie/despotisme en silence en suspension en espérance de trêve Tendresse Pour encore deux instants accrochons-nous aux branches de ce pin que prennent le soleil en dessous les ennemis de notre cœur puis soufflera la brise, chanson sûre, qui nous emportera duvet du sommeil pour nous mener aux sages abris des contes aux aigles de mer, près des châteaux du hasard images toutes prêtes à nous garder en elles sans autre sens la gloire des humains la guerre, ces idoles du monde accrochons-nous maintenant c'est tout encore un peu aux fortes branches du pin. Yòrgos VÈIS

sillage

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dérobée à l'eau la blancheur du sillage  trace la route si peu nous abandonnons dans notre bref sillage

bref message

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Dans le vide du ciel des villes les oiseaux dès le matin  mêlent leurs cris au chant des voitures Confusion du petit jour par la fenêtre entre deux fils vibrants d'équivoques messages Leurre de l'heure brève où se lit la grâce bien vite oubliée d'une aile tendu vers le vivant

lire

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 grain après grain l'image vient à l'esprit fugace vibration

ce à quoi tiennent les rêves

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Savoir à quoi tiennent les rêves  et reconnaître leur image passagère c'est chercher un pays innocent S'il y a encore une partie de l'être ignorée elle doit se situer entre  l'endormissement et l'éveil Quelqu'un qui n'a pas de rêve  existe-t-il ?  

sommeil

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  Divagant en elle-même du désir au faux-semblant la source farouche de l'ombre retourne inlassablement à d'incertaines transparences Le sommeil s'y nourrit y fait chaque nuit un pacte entre ce qui reste et ce qui fuit ce qui manque et s'oublie y mesure son mystère

tendre pousse

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Au chêne liège Entre les aiguilles tombées de la dernière tempête la tige fragile est plus belle que le plus beau des arbres plus porteuse d'espoir que la plus fervente prière Si par bonheur  pieds martiaux et bouches avides de tendres pousses l'oublient la Terre le verra grandir jusqu'au jour où quelqu'un   s'assiéra dans son ombre