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Affichage des articles du février, 2020

continuer à raconter cette histoire

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Que vouloir maintenant si ce n'est un soir doux un souffle qui pénètre qui jette dehors tout ce qui était destiné. Avec mon pas d'humaine avancer où pouvoir raconter mon histoire.

orme d'hiver

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(pour Arnaud) tombe le crachin sur les branches des ormes un vague tourment l'arbre dévoile l'hiver la courbe de ses affres
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ayant soupesé le poids de ton absence l'ombre peine à être j'avance à pas de tortue parmi les mots recueillis si devenu nuit le rêve oublie l'absence l'ombre cesse d'être à petits coups de crayon la page devient blanche

Teint de porcelaine

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Se mettre à niveau un oeil au ras du sol l'autre collé au ciel. Dans ce grand écart A préhender A prendre A tendre. Dans le périmètre de la découverte du lieu des fragments de regards, de mots, de lumières un jour visités, l'inconscient de sensations déjà éprouvées Le voyage s'offre à la la matrice  de la redécouverte qui nous transporte Repère de nivellement , Limoges Place d'Aine

à la brune

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Dans l'espace infime  entre le clair et l'obscur un parfum de pluie s'est glissé dans l'angle de la fenêtre avant de disparaître  dans les bambous. Rien dans le ciel ne l'annonçait l'ondée a pris le coeur par surprise

vagabondage

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Image de celui qui se recueille  nourri à la rigueur des bourrasques depuis sa naissance dos tourné  à la mouvance. Image de celui qui avance caché en quête de ciels nouveaux. Dans le labyrinthe des heures le pas balance  cherche la voie en marge du doute. Vagabond du ciel qui ne peut se résoudre  à quitter le lieu des mots  de plus en plus désert.

Quand l'hiver fut venu

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Sous l'arbre rassasié petit bijou  vert  il sortit la tête du fruit juteux et sucré. Tu lui donnas il reçut prit ses cliques et te claqua volte-face en silence. Repu dans ta bouche il brûla sa cartouche pétrit son angoisse et vite t'effaça. Tu donnas, il prit indifférent  à ta transparence à l'étreinte du temps. Sous l'arbre, tu te crus comblé, imprudent, dis, que t'en reste-t-il maintenant ?

aérer la carcasse

Dire STOP opérer dans les mots inciser amputer les siens ceux des autres laisser entrer l'air en bulles serrées entre les articulations aérer le squelette. La respiration ne se fera jamais dans les mots mais dans l'air qui les entoure en lente caresse à la matière intérieure. Bulles de bord d'eau séante

courbe

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Le crépuscule vient à ta rencontre sur le sentier prêt à s'éteindre. Dans le sous-bois la lumière accorde sa fantaisie aux mousses grasses, tu te risques dans les marges accueille quelques fragments  laissés à l'abandon. Sans presser le pas dans l'ombre naissante du soir la courbe t'accueille à mots muets...

jaune

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Etre ce quelqu'un  les pieds nus sur le chemin ce jardinier du sentier devenu herbe dans ce lieu devenu lieu du rêve. Février, le retour du  jaune

le poids dell'anello

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Pourquoi cette  hémorragie  de sentiments cicatrice douloureuse de la plaie de tristesse le soir à la  fenêtre  au spectacle saisissant  des  variations du gris  dans le ciel ? Aucune théorie ne vaut quand la pluie  pèse sur le coeur en creux à la lueur du soir, quand l a main à l'anneau perd  la mémoire de la peau. "La cause la plus légère peut faire retomber sur le cœur le poids qu'il voudrait secouer pour toujours : ce sera un son, une vibration musicale, une soirée d'été ou de printemps, une fleur, le vent, l'océan, qui viendra tout à coup rouvrir nos blessures, et toucher la chaîne électrique dont les sombres anneaux nous enlacent." Lord Byron  -Le Pèlerinage de Childe-Harold C he bella noeva che t'ho purtà, O bel faccin d'amor. Dimmi che noeva m'hai purtà Che sei venut'a quest'ora! E mi la noeva che t'ho purtà, E mi non so se vi piacerà, Son qui a domandarvi A voi bello morettin, Se volete maritarmi. O maritarmi

Une part cachée

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La voix des arbres portée par les rafales cogne aux carreaux blancs je l'entends d'ici. C'est un gémissement vivant et sensuel un cri à vider la nuit qui me saisit. Je me penche visage tendu  battement du coeur en chute libre pour écouter cette voix qui parle  plus fort que le vent dans le platane. Derrière les vitres, quelqu'un à sa table doit être en train d'évoquer cette voix l'appelant à soi. février 2020

échafaudage

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[...]citer, c'est poursuivre une conversation avec le passé afin de la resituer dans le contexte du présent [...] citer, c'est faire usage de la bibliothèque de Babel ; [...] citer, c'est réfléchir à ce qui a été dit avant nous et que, faute de le faire, nous parlons dans le vide, là où nulle voix humaine ne peut articuler un son. Alberto Manguel,  La bibliothèque de Robinson Je te ferai la lecture Je porterai un livre. Assis sur le sol, tu seras obligé de m'écouter. J'éviterai ton regard pour ne pas être troublée et me sortirai d'affaire avec des mots simples sortis du coeur... La lecture est une conversation. Avec un livre, un auteur, soi. Lire, c'est demander une présence. Lire, c'est découvrir, c'est aussi relire, au gré de ses désirs. C'est dialoguer avec le passé. C'est apprendre à penser, à repousser les limites, les nôtres, et même celles du livre que l'on lit (...). Lire, c'est apprendre sur soi, c'est appréhend

Sans regrets

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Chaque jour a ses oublis son soir qui clôt l'abandon repli de soi. Sur la page deux ou trois mots pour marquer le chemin et un nom que je note. Des années auprès des êtres aimés ne restent qu'un visage, une date, un geste... Là, mûrit le regret et la révolte, tour à tour tyranniques et rassurants. [Mille regrets de vous abandonner et d'eslonger, et d'eslonger votre fache amoureuse votre fache amoureuse. J'ai si grand deuil et peine douloureuse. Qu'on me verra bref mes jours définer, bref mes jours définer bref mes jours définer. Mille regretz -  Josquin des Prés  (1440-1521)]

Le 15 suit le 14

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Un éclat sous la paupière lente et régulière pulsion du sang une déchirure à l'ombre des cils. Il faut passer par la coupure sombre de l'oubli qu'enfin la mémoire se fasse légère que le temps change de géométrie  dans la tête. Au versant salé de l'absence meurt l'océan en douce noyade marque de ce qui fut vécu en douleur et en vide. Sans moi le 14... Chaumont sur Loire

où nos rêves se sont perdus

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J'ai vu tes mots s’appauvrir et ces photos de ta vie  où tu dis glisser des intervalles de bonheur J'ai senti le souffle du regret,  le tremblement de ta peur Le regard perdu  dans le défilé des nuages  je ne sais rien de la mort,  du remord ou de l'ennui, je ne souffre pas,  j'enfonce mon corps dans la lumière tendre Je me bats pour  ne pas être un jour comme toi terre aride.

à la porte

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Le jour où tu parus, fier comme un guerrier la plume en bataille nous plantâmes un décor, nous, les nomades aux plaisantes béances. Il se déplaça au gré de nos conquêtes, à peine entrevu, déjà disparu, minuscules trésors abandonnés dans nos friches tendres et poétiques. Ce qui est parti ne revient plus, un défi à l’œil qui s'éblouit encore et encore au reflet d'une vitre croyant entrevoir un futur terrain d'aventure. Tu crois avoir brûlé le décor, tourné la chaise, détrompe-toi, tu le replanteras  comme moi en ouvrant la porte...

reflux

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Je sais que le courant un jour m'emportera Je sais qu'appuyée contre le ciel rien ne résistera à l'étonnement final. Les oiseaux de passage n'ont aucune inquiétude. Année après année, dans leur sillage ils abandonnent aux pins  derrière la dune le bruissement de leur passage, perpétuent sans fin leur  grande migration sous le soleil indifférents à mon regard bleu qui roule vers l'horizon.

flux

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La marée monte toujours en douce, avale le pas étourdi de son lent mouvement perpétuel. Guettant sa respiration je force l'allure, tente de pousser un peu plus loin happée par le reflet sans ride. Le soleil indulgent me saisit soulevant mon sein sous la  froide caresse, rit de mon  visage de fausse  aventurière épousant  les  soupirs  du  vent. ****** Comme une envie de relire Michaux ... "Le vent essaie d'écarter les vagues de la mer. Mais les vagues tiennent à la mer, n'est-ce pas évident, et le vent tient à souffler ..."

l'image demeure

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Je n'étais pas allée beaucoup plus loin dans le labyrinthe des émotions que la fourche du chemin qui menait à ta rencontre. Quelques pas vers toi sur cette terre et dans le gris d'une simple journée sans miracle pour tarir l'oubli ou mes larmes. Je me suis assise les yeux ouverts face aux noirs oiseaux effarouchés, ton nom flottait dans les branches lumineux. Ces lignes, piste de lumière ne sont que le souvenir incertain et beau que j'écris un instant habitée par ton chant lointain. Labyrinthe Miro Fondation Maeght  2019

sans filtre

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L'instant transparent offre au regard un aller retour entre dehors et dedans. L'âme se découvrant accueille l'évidence s'accorde au monde. Une paix une illusion à l'ombre de notre insignifiance.

pensées lacustres

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La beauté d'un paysage cache la boue de ses rives dans les pas du crépuscule. Quelque part, de l'autre côté de la nuit l'illusion de l'eau limpide désaltère les rêves ennoblit les souvenirs aux frontières de l'aube. A demi engloutie gît l'île douce où résiste la cabane branlante qui accueillit naguère l'étrangère à la vie lui offrant refuge entre misère et opulence dans le fracas des jours.

l'abandon du ciel

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Abandonné à un ciel sans étoiles dans ton propre sort étiolé tu n'es plus de nulle part. Tu as fini par perdre de vue jusqu'au cadre de ton espace. Tu sais que la nuit tarde à s'émouvoir du chant de l'oiseau. Près du porche d'entrée tu l'écoutes pourtant attendant le possible fleurissement d'un petit matin. Toi qui ne marches plus je t'écris chaque jour pour me persuader que tout est présent que tout est compatible avec mon présent

en dépôt

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D'un sceau marquer le jour  qui ne sera comme nul autre un peu de rouille nourrie au sel particules de songes à oxyder. Dans le regard ce plaisir  toujours plus sauvage sous les doigts le glissement des states du corps lent. L’œil dans le puits fouille l'envie extirpe au sable mouillé l'eau sans savoir où trouver la mer égaré en bonheurs entrevus. Du poids du corps inviter le jour rebondir sur la chair vive du rêve et recommencer encore une fois ventre ouvert délivrée de rien.  

dans le parfum jaune (dédicace à Emmanuèle et Claire )

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dans ce parfum  vit l'ivresse de l'oiseau   plaisir du soleil Le jaune de l'enfance revient chaque année dans mon jardin, mimosa de la maison forestière de la Mailloueye, Mimizan

matin sur la dune

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 La lumière du soir dans les yeux le corps a la légèreté du souffle sur l'océan. Les lèvres murmurent ce chant clair à l'accent marin rescapé de l'enfance. Il y a des matins où je voudrais pieds plantés dans le sable offrir au ciel ma tête vibrante de cette paix immense qui ouvre l'horizon

Attique

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Tu t'inventes des éclats ces soirs-là des allégresses à l'ombre de l'attique. Des rires et des lumières alors que du parterre montent des rumeurs à ressasser de vieux poèmes. Réfugiée au plus haut à l'affût l'encre transparente ne parle que des pas fatigués du crépuscule comme s'ils s'adressaient au silence comme s'ils s'intégraient au silence. L'attique donne de l'ombre à ton poème des mots et des rires de circonstance. Grand Théâtre Bordeaux 29 janvier 2020, entracte Le Démon Rubinstein

avis de disparition

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Quelqu'un sur le chemin pieds nus peut-être toi je ne sais plus tu es parti depuis si longtemps sans laisser de traces. Quelqu'un que je cherche désespérément ombre que je mendie dédicace fragile ces mots ne sont en fin de compte ni lieu de rêve ni ligne à sauver. Quelqu'un dans le silence d'un monde disparu. Exposition  Félix Arnaudin, le guetteur mélancolique , 2015 (Musée d'Aquitaine, Bordeaux)

bois mort

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Le bois mort interroge le pas de celui qui erre et se penche au puits de son corps égaré. Les pas qui s'en vont de sous-bois en recoins quittent les grands chemins ne trouvent que bois mort. Attendre le pire dis-tu s'accrocher au bois mort Je dis la fin du voyage ne sera rien de plus que la fin du monde.