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Affichage des articles associés au libellé Le "lecteur idéal" ou lire avec Alberto Manguel

boulafacettes

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Je me demande où être  ici Je sens en chaque mot le poids de la perte dans l'espace de la page entre un ciel trop haut et des pieds collés au sol l'empreinte de vie dans le mot  simple projection de l'esprit

échafaudage

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[...]citer, c'est poursuivre une conversation avec le passé afin de la resituer dans le contexte du présent [...] citer, c'est faire usage de la bibliothèque de Babel ; [...] citer, c'est réfléchir à ce qui a été dit avant nous et que, faute de le faire, nous parlons dans le vide, là où nulle voix humaine ne peut articuler un son. Alberto Manguel,  La bibliothèque de Robinson Je te ferai la lecture Je porterai un livre. Assis sur le sol, tu seras obligé de m'écouter. J'éviterai ton regard pour ne pas être troublée et me sortirai d'affaire avec des mots simples sortis du coeur... La lecture est une conversation. Avec un livre, un auteur, soi. Lire, c'est demander une présence. Lire, c'est découvrir, c'est aussi relire, au gré de ses désirs. C'est dialoguer avec le passé. C'est apprendre à penser, à repousser les limites, les nôtres, et même celles du livre que l'on lit (...). Lire, c'est apprendre sur soi, c'est appréhend

dans la courbe

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la courbe est douce le mystère du chemin ne fait aucun doute la vie comme la forêt laissent choix de la piste On peut reconstituer la vie d'un lecteur d'une infinité de manières : en étudiant l'ordre des livres dans sa bibliothèque, en faisant l'inventaire des ouvrages empilés sur sa table de chevet, en déchiffrant les notes qu'il a griffonnées dans les marges, telles les pistes d'un animal dans la  forêt .  Alberto Manguel  La bibliothèque de Robinson

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«L’une des expériences communes à la plupart des vies de lecteurs est la découverte, tôt ou tard, d’un livre qui mieux que tout autre favorise l’exploration de soi-même et du monde, qui paraît inépuisable en même temps qu’il concentre l’intelligence d’une manière intime et singulière sur les détails les plus minuscules.» «la littérature n’est pas “la réponse que nous donne le monde” mais plutôt un trésor de questions plus nombreuses et meilleures». Alberto Manguel, De la curiosité trad Christine Le Boeuf Si je devais choisir quelques livres essentiels et intimes parmi tous ceux de ma bibliothèque, il est certain que je saisirais les Notes de chevet de Sei Shônagon . Ces récits et portraits me ravissent chaque fois que je les relis et j'admire le regard précis, naturel et touchant avec lequel elle décrit hommes, animaux ou paysages. Par petites touches parfumées ou sonores, elle peint l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus beau ou de plus vil. Pensées justes et sans conces
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[...]le fait de voir quelqu'un en train de lire suscite en mon esprit une curieuse métonymie où l'identité du lecteur prend la couleur du livre et celle du cadre dans lequel il est lu. Alberto Manguel Une histoire de la lecture Je lis Alberto Manguel depuis tant d'années que je le soupçonne d'être à l'origine d'un "tic de voyage" : lorsque j'entreprends de découvrir un lieu à "petits pas" j'ai besoin d'un livre pour compagnon. Peu m'importe de tout voir en suivant une bible à l'usage du routard branché, ce que je cherche c'est une flânerie, une curiosité, un étonnement. Quelle meilleure source d'inspiration d'un texte initié dans le lieu de la découverte. Plaisir d'un guide souvent suranné ménageant des haltes inattendues où rêver. Après La bretagne de Kenneth White l'an dernier, je irais donc me perdre dans les étangs de Georges Sand (Illustration, LE BOIS DE CHANTELOUP OU LA MARE AU DIABLE Mauric
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« Oui, on lit par protestation contre la vie. La vie est très mal faite. On y rencontre sans arrêt des gens inutiles. Elle est pleine de redites. Ses paysages sont interminables. Si elle se présentait chez un éditeur, la vie serait refusée. » "J’ai éprouvé cette grande loi de la lecture, que le livre ne se donne pas si on le parcourt. Il faut s’abandonner complètement à lui, esprit comme corps, esprit plongeant dans les pages comme la tête » « Mon contradicteur, mon frère. On pourrait imprimer un avertissement au dos des livres : «Attention ! Les lectures qui vont trop dans le sens de vos pensées ou de vos goûts peuvent être dangereuses. » Charles Dantzig Pourquoi lire ? Calée entre Dantzig et Manguel je regarde ma bibliothèque. Que contient-elle qui ne soit le résultat d'une recherche ou d'un curiosité ? Pour preuve, ces quelques volumes offerts qui ont la fâcheuse tendance de prendre la poussière. A quoi me servent des livres qui ne m'apportent que des mots, des l
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"Certaines nuits, je rêve d’une bibliothèque entièrement anonyme dans laquelle les livres n’ont pas de titre et ne revendiquent aucun auteur , formant un courant narratif continu dans lequel tous les genres, tous les styles, toutes les histoire convergent, et tous les protagonistes et tous les lieux restent non identifiés, un  courant dans lequel je peux me plonger n’importe où." La Bibliothèque, la nuit Alberto Manguel ..."Ça allait mal, hier soir. Je dis hier soir parce que, entre la fin du paragraphe précédent et le début de celui-ci, il s'est passé une nuit. Ça n'a l'air de rien une nuit. Ça ne sert à rien. Ça permet juste de passer d'hier à aujourd'hui"... Christian Gailly La roue et autres nouvelles éd Minuit Relecture toujours aussi réjouissante ! ( ça ne sert pas à rien la nuit ? Ça sert au moins à lire Gailly qui en parle, en écrit, mine de rien...il y a surement d'autres idées pour occuper la nuit, je cherche ...)
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Pratiquer l'art de la nuance ne se résume pas à éduquer l’œil à percevoir les nuances du vert ou de la lumière. Nos pensées modifient notre perception, elles ont toutes leurs propres coloris. Le peintre y met ses couleurs, le poète ses mots. Lectrice, j'y ajoute mes mystères, mes ombres, mes contradictions, mes classements. "Classé dans Fiction, Les voyages de Gulliver, de Jonathan Swift, est un roman d'aventures humoristique ; dans Sociologie, une étude satirique de l'Angleterre du XVIIIe siècle ; dans Littérature pour enfants, une fable amusante où il est question de nains, de géants et de chevaux qui parlent ; dans Imaginaires, un précurseur de la science-fiction ; dans Voyages, un voyage fabuleux ; dans Classiques, une partie du patrimoine littéraire occidental. Les catégories sont exclusives ; la lecture ne l'est pas - ou ne devrait pas l'être. Quelles que soient les classifications choisies, chaque bibliothèque impose à la lecture
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Post it, carnets et autres feuilles volantes ou comment vaincre la frustration d'avoir dans les mains un livre emprunté en bibliothèque... " J'écris dans mes livres au crayon, mais aussi au feutre ou au stylo. Je ne peux d'ailleurs lire sans quelque chose dans la main... Écrire dans un livre aide à ma lecture, mais aussi à sa mémorisation et à une éventuelle relecture..." Des bibliothèques pleines de fantômes Jacques Bonnet " J'écris toujours dans mes livres. Quand je les relis, je n'arrive pas le plus souvent à imaginer pourquoi j'ai pensé que tel passage méritait d'être souligné, ni ce que j'ai voulu exprimer par telle remarque" Alberto Manguel Journal d'un lecteur Il m'arrive de trouver au détour des pages un trait soulignant un passage, une accolade en marge (que j'aurais bien souvent moi-même désiré marquer ) et il me plait d'imaginer quel lecteur a "laissé aller" son crayon ou entouré la coquille. (p
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Nos lectures, le choix que nous en faisons, leur moment, les réseaux que nous tissons, sont-ils toujours totalement délibérés ? Lire un traité sur l’indifférence au milieu de la nuit ou sur une plage en plein soleil, se plonger dans des nouvelles sur les veuves, les mourants dans un hôpital ou dans un jardin plein d’oiseaux piaillant. Lire pour ressentir, user du texte pour mieux comprendre ou user du milieu pour prendre conscience les mots. Cette perméabilité fait le relief de nos lectures, fait que, lorsque nous fermons le livre, nous savons que si nous ne l’avions pas ouvert et lu, notre monde serait différent. "Dans la lumière, nous lisons les inventions des autres ; dans l'obscurité, nous inventons nos histoires, à nous. Bien souvent, assis sous mes deux arbres avec des amis, j'ai décrit des livres qui ne furent jamais écrits. Nous avons bourré des bibliothèques de contes que nous ne nous sommes jamais sentis obligés de mettre sur papier ; "Imaginer l'argum
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Quels sont les livres qui furent fondateur pour moi ? Aussi loin que je me souvienne, il y a toujours eu des livres dans les maisons qui m'ont accueillie. Ils étaient le reflet des personnes qui les avaient choisis : les russes, Julien Green, le Grand Meaulnes ou les Lettres Persanes cotoyaient allègrement San Antonio ou Carter Brown J'ai lu, pioché, grappillé Gogol et Mauriac cachée sous un lit ou sur la plage. Il m'arrive parfois de retrouver avec émotion des pages, je réalise alors combien inconsciemment, elles ont été porteuses de sens et ont donné sens à ma vie. "Ce que j'apercevais comme le pouvoir du lecteur - lire le monde avec les mots d'un autre - dans Une histoire de la lecture , devient tous les jours pour moi une réalité absolue; je sais que mes livres vont me raconter ce que j'essaie de comprendre. Ca & 25 centimes, Huitième conversations avec Alberto Manguel [En vacances chez des amis, je leur pose la question : quel livre vous a le plus
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"Lorsque le monde devient incompréhensible , lorsque des actes de terreur et des réactions terrifiantes à cette terreur emplissent nos jours et nos nuits, quand nous nous sentons désorientés et stupéfaits, nous cherchons un endroit où la compréhension ( ou la foi en la compréhension ) a été exprimée par les mots." *Alberto Manguel*Mémoranda p. 153 "La peur de comprendre fait partie de l' incompréhension . Comprendre. Ce mot fait aussitôt sursauter ceux qui ont peur de comprendre de peur d'excuser. Donc il faudrait ne vouloir rien comprendre, comme si la compréhension comportait un vice horrible, celui de conduire à la faiblesse, à l'abdication. Cet argument obscurantiste règne encore dans notre intelligentsia par ailleurs raffinée. Ceux qui refusent de comprendre condamnent la compréhension parce qu'elle empêcherait la condamnation. Comprendre n'est pas justifier. La compréhension n'excuse ni n'accuse. La compréhension favorise le jugement int
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"Le lycée que nous fréquentions, Enrique et moi, était le Colegio national de Buenos Aires... en 1961, un génie du ministère de l'éducation avait décidé qu'un plan pilote y serait testé. Les cours, au lieu d'être confiés à de simples professeurs de lycée, seraient aux mains de professeurs d'université, dont beaucoup étaient écrivains, romanciers ou poètes, ainsi que critiques et historiens....Il entra, nous salua à peine, ne nous expliqua pas ce que devait être son cours ni ce qu'il attendait de nous et, ouvrant un livre, se mit à lire quelque chose qui commençait ainsi : " Devant la loi se dresse le gardien de la porte. Un homme de la campagne se présente et demande à entrer dans la loi. Mais le gardien dit que pour l'instant il ne peut lui accorder l'entrée."... (Il ) nous lu Kafka, Cortazar, Rimbaud, Quevedo, Akutagawa...nous cita Walter Benjamin, Merleau-Ponty et Maurice Blanchot...nous raconta qu'il avait entendu Lorca réciter ses pro
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" La relation solitaire d'un lecteur avec son livre se divise en quantité de relations à venir : avec des amis auxquels nous recommandons les livres que nous aimons, avec les libraires (les rares libraires qui ont survécu à l'ère du supermarché) qui nous suggèrent de nouveaux titres, avec des inconnus pour qui nous pourrions compiler une anthologie. Lire et relire sont des activités qui, au cours des années, se multiplient et se font écho. Un livre que nous avons aimé dans notre jeunesse nous est soudain rappelé par quelqu'un à qui nous l'avions autrefois conseillé, la réédition d'un ouvrage que nous croyions oublié lui restitue sa nouveauté à nos yeux, une histoire lue dans un contexte devient, sous une couverture différente, une histoire différente. Le livre jouit de cette forme modeste d'immortalité. Alberto Manguel - Nouvel éloge de la folie, Qui suis-je Le bon, le vrai libraire sait donner à "manger" aux lecteurs qui le fréquentent, il p
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"L'impossible tâche de tous les lecteurs consiste à construire la bibliothèque idéale. " Il existe des livres qui sont, en eux-même,une bibliothèque idéale. Exemples : le Moby Dick de Melville, La divine Comédie de Dante, les Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand" "La bibliothèque idéale (comme toutes les bibliothèques) contient au moins une phrase qui a été écrite exclusivement pour chacun d'entre nous." Alberto Manguel , Nouvel éloge de la folie, La bibliothèque Universelle. Dans ma bibliothèque idéale, sur l'étagère la plus accessible, les textes de Marguerite Yourcenar (Manguel a traduit en anglais Conte bleu), griffonnés, annotés, lus, relus, .... Marguerite Yourcenar Denier du rêve 
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"Je crois que, comme l'acte érotique, le fait de lire devrait être fondamentalement anonyme. Nous devrions pouvoir entrer dans un livre ou dans un lit de la même façon qu'Alice traverse la forêt du miroir, sans emporter avec nous les préjugés de notre passé et en abandonnant, pour cet instant de communion, nos harnachements sociaux. Que nous lisions ou que nous fassions l'amour, nous devrions être capables de nous perdre dans l'autre, en qui - j'emprunte à saint Jean cette image - nous sommes transformés : de lecteur en auteur en lecteur, d'amant en amant en amant. " Jouir de la lecture", disent les français, qui ont le même mot pour signifier atteindre l'orgasme et prendre plaisir." Nouvel éloge de la folie, Le lecteur idéal, les portes du plaisir. Alberto Manguel Actes Sud