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Affichage des articles du janvier, 2021

ligne de survie

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Le sentier ne peut être séparé de la forêt  il est la forêt j'avance donc dessus  en harmonie avec chaque arbre et chacun de mes pas trace une ligne durable qui me perd et me prend

en secret

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Rien ne parle mieux aux yeux que le roseau dans son balancement ignorant les rives la barque s'eloigne dans un glissement qui tait le temps La même illusion toujours t'égare  l'espérance immuable d'aimer assez la lumière pour qu'encore le feu en toi t'arrache à l'ombre et te fascine

suivre le soleil

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au terreau dermique   cultiver en toutes saisons les rayons du soleil comment grandir sans soleil rien ne mûrit dans l'ombre Je laissai la lune et le soleil jouer avec mon misérable destin. Jorge Luis Borges - L'Aleph Je ne vais tout de même pas percer ma vénérable brouette de récupération sur un chantier ! ... "Là où ce projet pourrait être particulièrement intéressant, c’est dans les endroits où le soleil fait défaut. Comme où il y a du soleil pendant seulement de courtes périodes, où l’ombre d’un grand arbre ou du mur de la maison engloutit tout un pan du jardin au cours de la journée. Vous pourriez alors simplement déplacer votre potager mobile de l’ombre au soleil, selon ses déplacements au cours de la journée. Et s’il y a bien un groupe de végétaux qui aime le soleil — des heures et des heures de soleil —, c’est les légumes!"... L'article entier là → https://jardinierparesseux.com/2021/01/27/un-potager-portable-en-brouette/

sans hésitation

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l'art de se poser ne pourra faire oublier celui de voler (et inversement) plume qui écrit aisément sait effacer tout autant

l'ordinaire (soir)

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je viens surprendre à la fenêtre le rouge aux lèvres des nuages courtisant la nuit sous l'œil taquin  de la lune  bientôt les ombres glisseront  sur le mur d'en face et j'irai sans pensées là-haut échanger des heures contre  un peu de repos

l'ordinaire (matin)

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 le réveil avant l'aube en compagnie du silence au plafond la fissure en rappel d'autres craquelures la fenêtre à claire voie pour le chant des oiseaux  rabatteurs des ombres de la nuit et le café qui donne envie de rester au lit

à petits pas (fatalement ?)

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le temps passe, ne laisse rien le silence gagne, n'oublie rien perdu le cri bleu le corps s’endort seul là aux yeux le sommeil si fort le temps lasse, ne livre rien le silence croît, n'épargne rien

hiver des bras

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jour pacifié qui loue l'être à la l'ombre des bras secs l'hiver si long a oublié les songes au lit sans fond à qui ne répond entrelacs clairs où vibre le vide sur les rives en grand chaos le vent au moins enlace la peau moins quelques traces de souvenirs pour contenir l'insensé de l'oubli (dans ses bras, là)

à corps-mort

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Au grand soleil  rien ne laisse présumer ce qui se trame sous la surface agonies sous-marines aspirations et tremblements des déchirements Tant d'années pour que mollisse la tempête tsunami intérieur que rien ne laisse paraître si ce n'est parfois une légère risée sur la peau un flottement dans le regard et la voix qui s'affale  sous le coup de tabac  

sentier en forêt

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 Je me souviens de ce dimanche  oreille tendue vers la forêt des oiseaux au-dessus des têtes J'écoutais les mots des pas si familiers  quand le sentier creuse le temps et l'espace Soudain, tu t'es retourné dans une incertitude et laconiquement tu es reparti sans poser de question Derrière toi je m'estompais lentement petite brume d'hiver pour ne plus être qu'un regard

à la Pirandello

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❈ ❈ ❈ ❈ ❈ ❈ Elle Je suis fille de la nuit aux murs je demeure silencieuse l'ombre achève mes dentelles inspirées soies des soirs langoureux tulles vaporeux brodées de rêves harmonie précieuse sculptée au fantasme. Lui Et toujours la (même) question qui revient encore : La vie n'est-elle qu'un théâtre plus ou moins éclairé  dans lequel nous, pauvres pantins, nous nous échinons à être pour exister ? Souvent grotesques et vains, parfois grandioses. Aisément oubliables... BZB 17/11/2014 (costume de Pamina, fille de la reine de la Nuit, la Flûte enchantée, Mozart, Grand Théâtre Bordeaux) 

l'art du bonzaï

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minutieusement le jour suivant élague l'idée superflue ainsi sommes nous même au milieu du désert l'idée nous poursuit

Du sable entre les orteils

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Même si tu secoues tes pieds du mieux que tu peux il y aura toujours au matin  quelques grains de sable oubliés entre les draps

aux pas de la forêt

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 J'écoute la longue plainte des pins où se mêlent confiants le pas de mes pères et le souffle de la résine Immobile je plonge dans l'harmonie comme on atteint le coeur cette petite boule mélancolique irrigant sous la peau  le récit tendre des débris de soi

sur l'écran noir de mes nuits

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Sur l'écran noir de mes nuits s'offrent les mots longs à l'angle du chéneau à l'équivoque de l'astre sourd aux rêves au balancement doux d'irréelles chairs Lueurs en essaim sur la pellicule rayée moi qui n'ai pas choisi cette clarté je doute désormais des ombres qu'elle projette quand je pense t'oublier pour ma délivrance

attendre et entendre

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c'est une absence diffuse au début tu ne sens rien et puis ça vient un peu de lumière  un souffle ou une odeur tes yeux se mouillent le coeur se fait baudruche et tu t'envoles pourquoi ici pourquoi ce banc ou cet arbre tu ne veux pas savoir à quoi bon savoir d'où vient le vent le cri qui jaillit et vrille tes sens rien n'est plus simple qu'une émotion attendre et entendre suffisent au-delà de tous mots dans l'inachevé  

couvre-feu

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L'ombre docile joue  entre les branches une sonate à la nuit dormez braves gens l'auréole qui vous invite à la convoitise cachée fouillera les feuilles  jusqu'au douloureux réveil Deux beaux artistes bien vivants dans un festival, un vieux rêve ?  

mondes parallèles

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(décembre 2020)  Dans les mondes parallèles vivent nos petites blessures bien recroquevillées au fond de contrées cernées de nos peurs Dans nos décors trompeurs se cache la terre opaque en qui jamais ne se réalisera notre rêve tendre le plus secret Scherza infida in grembo al drudo. Plaisante infidèle, blottie contre ton galant. Io tradito a morte in braccio Moi, trahi, dans les bras de la mort Per tua colpa ora men vo. Par ta faute, je m'en vais Ma a spezzar l'indegno laccio, Mais pour briser ce lien indigne, Ombra mesta, e spirto ignudo, Ombre lugubre, esprit nu, Per tua pena io torner?. Te tourmenter je reviendrai (Traduction par M.A Charpentier) J'apprends aujourd'hui que Marc Minkowski ne sera pas reconduit dans ses fonctions de directeur de l'Opéra National de Bordeaux (d'un commun accord). Au-delà de toutes les polémiques, je retiendrai de son séjour dans nos beaux murs la dimension internationale qu'il a su donner à l'institution et les merveill

tanka lire autant choisir la bonne page (3)

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de noir et de blanc sur la page égratignée contraste des mots les mots gagnent-t-il en poids déposés sur la page ? (  Ça & 25 centimes : Conversations d'Alberto Manguel avec un ami - photo 2017)  

don

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Une belle journée commence don froid et sec de l'épiderme goutte à goutte discret des secondes transfusées À côté du prétexte l'idée nue et cruelle perle de sang qui ne pleure rien que le rouge qui se meurt

totem

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Je m'appuie à cette effigie abandonnée aux rails effacés elle a la tristesse d'un spectacle qui aurait mal fini Dressée docile sur son piédestal  tel le souvenir d'un abandon aussi fragile et insignifiante que  la trace d'un pas sous la pluie qu'une blessure au ciel Jalon d'un deuil aux limites de la consolation  

inclinaison

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D'indépendante fantaisie le regard brave l'envie bien heureux de sa liberté Nul besoin d'argumenter elle ne se discute pas elle est évidence Et quelle étrange chose que l'œil qui se détourne pour ne pas avouer qu'il n'a pas le courage de son envie

tanka lire autant choisir la bonne page (2)

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en bas de page se foliotent les années oublieuses des mots d'où provient ce grand fracas quand le livre se ferme ? ( Vies minuscules - Pierre Michon -  photo 2017)  

naufrage

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Le reste du naufrage vit dans nos yeux fatigués seulement parce que l'océan s'est aujourd'hui retiré Perfection du vide occupé dans l'espace de notre vie furtive sensation d'avoir élucidé l'origine de l'imposture avant que ne s'embrume le paysage  

port d'attache

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Je m'étais arrêtée pour regarder ce petit ponton le long de la côte un récent chagrin lié à la mémoire épousait le mouvement du bateau Un jour dans une vision  tu sens que quelque chose t'abandonne qu'il y a là un errance qui se dénoue une éternité figée en un instant un rien qui te retient vivante et qui te survivra  

tanka lire autant choisir la bonne page (1)

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page après page la vie déroule son cours tarit au pilon en aurais-je fini un jour de tourner les pages à rebours ?   ( Une parfaite journée parfaite - Martin Page - photo 2018  

nid douillet

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J'aimerais écrire de longs poèmes mais les mots fuient par la fenêtre J'aurais voulu des cadres fixes mais le regard refuse le nid douillet La voix qui serine à la lune l'oreille qui s'égrène au feu main et pied plume au ciel Rien autre que soi égaré dans un tremblement éperdu

légèreté

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  Aux mains du temps souffle un vent léger parfum d'avant - l'hiver n'a pas tout dévoré - A l'heure de la pluie triste  la main s'ouvre à la caresse de l'herbe Où s'étonnent de menus insectes

je veille le matin

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Dans son trait neuf le jour encore une fois comme une prise de risque qui défie et invite Heure blême de petite clarté qui tiraille le corps dilate la tête et la ligne profonde du silence équivoque qui insiste en ressac excédé  

réflexion

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retour de flamme l'image se déforme au saut de l'année garde-t-on autre chose que quelques éclats dans les yeux ?  

porte ouverte sur demain

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Jour tumultueux qui pareil au mauvais augure traîne son ombre sur ma tête je t'abandonne sans regret À l'année à venir j'ouvre la porte sur l'azur avenant dans un bond dans un souffle calme et spacieux