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don de l'eau

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Inattendu le don de l'eau comme quand quelque chose d'oublié affleure à la peau hors rituel rien de pathétique  Il arrive parfois du ciel ou de la mer chargé du parfum des années  au soleil blanc d'hiver et toutes les pores s'éparpillent ou dans la beauté bleue d'un rare reflet sur la vitre d'un lieu égaré  l'eau le froid  délicieux mirage

un si grand vent

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J'ai pris les clefs je t'ai ouvert la porte clefs rangées à jamais dans ta tête  un jour la porte  se referma sur nous plus de clefs plus rien de toi que du vent et cette histoire sans fin ni retour  

quelque chose à retenir

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L'oeil aux aguets du soleil soulignant le trait des cimes Soleil chaud d'un soir d'été rosissant la nuit promise quelque chose comme une vague incertitude  celle qui ombre le pas vers demain celle qui teinte de regret les fruits non cueillis du jour

pas du pipi de chat

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à l'égarée la nuit offre des indices que le jour ignore puisqu'il faut laisser trace autant qu'elle soit dérisoire

mémoire de forme

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  La porte restera fermée aux mouvements des choses Raison de ma mélancolie Je viendrai vers toi dans la fusion des lumières déclinantes en corolles de ténèbres et nous nous retrouverons pour observer les oiseaux impassibles Ici on ne se résigne qu'à la forme du bonheur

regarder ailleurs

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Être  là ou ailleurs sans doute trouve l'empreinte du regard moment de joie L'herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin, l'eau plus claire à la source désirée, la vue plus belle sur l'autre versant. Le convoité obtenu satisfait rarement, le regard déjà cherche ailleurs. Être  là où ailleurs imagine le fruit à cueillir quotidien paysan entre jachère et corne d'abondance  

fermeture éclair

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Les yeux clignent pour éviter de voir les oreilles s'étourdissent à ne pas entendre je reste donc je suis j'évite de bouger dans l'instantané d'un non regard le relation s'est close  fin de la rencontre remise à zéro obligatoire ne pas prendre le risque lèvres celées dents serrées trop têtue pour être honnête facilité ou peur et tu questionnes les lignes défensives érigées en forteresse les yeux clignent et te voient les oreilles s'ouvrent et t'entendent tu restes donc je suis évitons de bouger

marches nocturnes

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J'aime marcher dans mon quartier quand la vie se vide la marche n'est acceptable en ville  qu'à la nuit tombée si éloignée de la forêt qui aime la clarté Les trottoirs dressent un peuple rigide hors de l'effervescence humaine entre deux labyrinthes obscurs dos d'immeubles ou haies hantés par quelques bêtes secrètes Je regarde le lent passage  des nuages sur les lampadaires les petits bois urbains ont  des tremblements vert trouble aux feuilles à naître Sommeillent là des présences d'êtres fragiles croisées d'autres soirs  silhouettes familières unies  un bref instant à mes yeux attentifs ombres pour mes pas A la lumière confuse les couleurs périssent me reviennent des pensées vers quelques morts ou vivants que j'aime

quatuor

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Le temps se fait discret entre deux marées horizon éludé une même illusion unit l'esprit et le monde aux éléments Leur vol fouillant la lueur diffuse d'étranges troupes de goélands accablent une brume émaciée  Transparence du sable entre des doigts aimés ou grâce de quatre pas sur le sable traces vivantes surprises  dans la confusion d'une sensation d'inachevé  

singulière harmonie

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Au cœur de l'hiver l'impossible ivresse du vert la soudaine intuition du manque de l'ailleurs en présence naufragée dans la conscience La fuite des nuages gris aux formes d'animaux étranges évide l'ensemble clos du regard  l'odeur de l'herbe surgit entre les pavés  écho des cloches citadines Ce qui est contraire est utile et c'est de ce qui est en lutte que naît la plus belle harmonie; tout se fait par discorde. Héraclite

petite mort d'un soir

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Le soir se visite en état singulier du regard isolé de la pensée et du langage Tour à tour mémoriel ou sibyllin ceux qui savent se laisser prendre par les ombres archaïques du vaste profil de la nuit ceux-là seuls savent ce qui importe dans l'essentiel balancement entre être et mourir

six heures trente

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 L'aube se tisse une brume sur mesure entre les berges de la baie un répis avant la montée du jour qui laissent mouettes et goélands sans voix De chaque côté du grillage des vies parallèles se regardent sans se voir chacun de passage use du paysage il fera encore chaud aujourd'hui

sable

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Presque tendre entre deux eaux là où se mêlent l'éphémère et l'éternel où la couleur se dit incertaine une parcelle vierge étale ses cristaux  

faux semblant

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obsédante  oppressante l'obscure musique  du coeur vital vivifiant le flux mystérieux de l'esprit si figée  je suis entre les deux je fuis  

à l'heure verdâtre

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La première heure me prend enfermée dans la nuit loin dans l'idée creuse de vies antérieures Ai-je vécu ce qui se dénoue dans l'heure verdâtre moi dont les rêves ont fui  un jour surpris par la mort A l'heure la plus folle même le songe se tait une dernière violence de la nuit dégage de familières fumées ce qui n'était que délire resplendit 

fenêtre sur océan

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Dans la fenêtre  le parfum de l'océan en bleu sur les lèvres l'ivresse de la liberté révélée par le bruit soudain la rencontre avec l'eau Quand la voix étouffe je pense à l'océan j'ouvre la fenêtre libère l'oiseau blanc vers l'horizon  

scène d'exposition

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Enchaînés à la lueur une fausse nuit dans le dos les passants spectateurs incrédules ralentissent le pas un sourire perdu sur les lèvres silence minéral  aux quatre coins des regards posés Photo Unchain my Light, Chantal Raguet (revu et interprété) HYPERNUIT, Base sous-marine Jean Guillou à l'orgue de Saint-Eustache superbe transcription

combat de l'eau

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Où que se porte le regard en quelque partie du ciel  ou de la terre fixé il ne peut ignorer le combat des éléments à chaque nouvelle marée au moindre coup de vent s'éveille le travail obscur des forces naturelles le travail de la terre et de l'eau offert à la fuite d'un nuage on se courbe sur ce que  l'on pense un abîme immobile dans la dispersion d'un lointain frisson des eaux  très vite l'air se contracte en un étrange saisissement comme si l'on reconnaissait dans la netteté  du brisant l'exaltation de l'immensité

la ville la nuit

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Si le maquillage est là pour masquer combien le visage prend la couleur de ses humeurs il ne saura jamais dissimuler totalement  les marques profondes du temps Autrefois chaque ville portait sa couleur le grain particulier cher à ses âmes aujourd'hui partout le même granit gris importé dans une nuit anonymée Pourtant je regarde par la fenêtre je compte les clochers un à un j'écoute la rue ronronner  je suppose l'ailleurs j'y sais un ange pour me séduire

portrait de famille

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 Trait à trait une ride après l'autre je scrute ces visages qui m'ont fait naître L'expression d'un sentiment exhumé d'un temps si proche et si lointain soudain  me crève le coeur je me reconnais dans cet homme ou cette femme je caresse ce genou je vis dans ces yeux fixés sur un objectif voué à l'éternité Le temps n'est rien qu'un baluchon à charger l'épaule du chemin vaille que vaille