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Affichage des articles du juillet, 2019

Notes estivales (3)

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Lire à la plage me rend fainéante. Il y a quelques années, j'enchaînais les bouquins allongée sur le sable. Aujourd'hui, la plus petite nouvelle dure, dure, dure des heures tant mon esprit vagabonde et se laisse envoûter par le chant des vagues. (Une des raisons qui me font préférer l'Atlantique à la Méditerranée, j'y reviendrai...) (entre autres, il a quand même fallu tenir 3 semaines !) Après plusieurs mois à m’intéresser (en dilettante) au monde des araignées , je suis toujours stupéfaite du nombre infini d'espèces ! Trouver un endroit où planter sa tente, vierge de toutes animations et dans un cadre verdoyant devient compliqué. Fin de beaucoup d'aires champêtres, elles cèdent à la mode écolobobo et des vieux campings municipaux où tu dois pister pour foncer à la douche. (Une pensée pour la postière de Rosnay en Brenne qui cumulait deux boulots, fallait pas la rater pour avoir un pain de glace !) Camping municipal Rosnay Confitures d'été

ce poids qui n'appartient qu'à moi

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Lorsque quelqu'un décide de mettre fin à ses jours, quelle que soit sa raison ou sa déraison, il vous laisse un poids dans la tête, dans le cœur, sur les épaules. Ce poids, c'est bien autre chose que la peine. La peine, elle se dilue, elle se partage avec les proches. C'est une stupeur, une incompréhension, qui jamais ne pourra disparaître ; vous êtes le témoin passif d'un geste dans lequel vous étiez impliqué mais dont vous n'avez jamais eu la maîtrise. Pour Albert Camus , le suicide est le seul problème philosophique sérieux ( Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie.   Le mythe de Sisyphe , p.15, Idées n°1) Libération, démence, intelligence ? Certainement pas une lâcheté ! J'ai mis sept ans pour rompre le cycle infernal décembre/juillet, je pensais m'être un peu apaisée ; il n'en est rien, le poids s'est juste un peu déplacé.. Le temps ne sait rie

sur la crête de l'aube

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Juillet calme son ardeur. Le jardin desserre l'étreinte dans un crépitement de feuilles rousses. Le chat fait semblant de dormir humide d'herbe tendre s'oublie à sa langueur ignore l'oiseau. Les jours glissent lentement vers août le matin concédera encore quelques instant à la nuit. La  carte du ciel  ce soir.

la fleur au doigt

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La fleur au doigt n'a pas de sens elle dit bleu et ses pétales réguliers ont la fragilité du lien qui s'exaspère. La fleur au doigt fane à peine cueillie comme l'histoire finie avant de s'engager ignorant demain. La fleur au doigt je ne l'ai pas coupée je l'ai juste regardée inventer un visage dont je ne sais encore rien

alors, heureuse ?

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Notre capacité à être heureux n'est-elle pas inversement proportionnelle au désir que l'on en a ? (2012) Vaut-il mieux insulter le malheur ou le bonheur ? (2014) Dans l'esprit de beaucoup de gens pour "bien vivre" c'est trouver le bonheur coûte que coûte grâce à la si commode confusion plaisir/bonheur. J'ai plaisir à siroter un café le matin, en suis-je plus heureuse ? Oui, si je partage son parfum, si je l'offre et qu'il me réveille du sommeil dans lequel j'endors ma vie. (2017) Je n'ai nulle honte à être heureuse seule, à écouter mes jours clapoter doucement contre mes nuits, à attendre je ne sais quoi, à refuser tout amarrage, à laisser faséyer la voile dans les soubresauts de ma liberté sans attendre de tentantes eaux dormantes ... Qu'importe le cap ou le port tant que le navire flotte. (2019)

à résiner

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L'ombre s'allonge sous les pins impitoyable l'été fond la résine chauffe à blanc la forêt. Vie au ralenti, souffle court, les lichens dans leur crépitement appellent la chute de la graine. La nature excédée de chaleur s'abandonne à l'impatience de l'ombre
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suivre à la trace

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Une odeur qui insiste plus dense que la nostalgie plus intense que la tristesse. Une odeur qui prend tout le corps qui l'enveloppe qui se sent avec tout le corps. Si l'absence a une odeur ce doit être celle la Mimizan 21h00, avant l'orage.

Notes estivales , d'un regard naît la lumière (2)

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J'observe le lent flétrissement des fleurs d’agapanthe, quinze jours et toujours autant de bleu. De quoi faire rougir de jalousie un coquelicot ! Un bio de Stevenson terminée et je reste sur ma faim. Je voudrais lire ses poèmes, rien ou si peu en dehors des poèmes enfantins. Chants du voyage aux Belles Lettres indisponible, beaucoup trop cher d'occasion. Si quelqu'un veut s'en défaire, suis preneuse ! Nous regardons les oiseaux, petits êtres charmants et sauvages avec ravissement. Pourtant leur comportement a souvent de curieuses similitudes avec le nôtre. Le curiosité était plus forte que la crainte pour l'aigrette qui précédait mon kayak le long du Courant et les moineaux de plus en plus entreprenants, quémandent leur part de mie de pain dès que je m’assoie sous l'arbre. Curiosité et recherche de la facilité, deux travers de notre époque. Petits et grands bonheurs sur le sable natal : regarder les mouettes rieuses frôler la vague, sculpter le sab

variations pour oyat, hexapode et marcheuse

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toute la journée tel un pou sur la tige le soir encore là sur l'oyat ancré dévoré par le soleil  la vie résiste corps à la merci d'une même ondulation ivresse du vent

tombée du jour

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Une légèreté et un abandon flottent dans l'air du soir si différent de la fraîcheur cristalline du matin. Le jour s'achève sans toucher au regret dans un cri d'oiseau les images préparent  les rêves... Le sable roule sous le pied, mêle les traces un monde vierge tient dans un coquillage. Tout renaît dans le regard les pleurs de l'océan sur le sable le silence du jour qui tombe

le temps de la vague

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Le sable réduit la trace au silence. Le temps de la vague n'est guère plus court que celui d'une vie. Tu écrases le pied jusqu'à ce que l'ombre se recroqueville impeccablement fixée. Pas présent témoin d'hier comme si naturellement il osait résister à l'oubli. Tu te dis qu'en fin de compte il ne restera que ce que le cœur aura le courage de garder.

rien ne se perd

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l'homme prend la forêt donne rien n'est perdu plus belle est la nature que l'homme sait regarder Route des hauts de Mimizan, juillet 2019

Notes estivales, d'un regard naît la lumière ( 1 )

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Lagunes cachées, jardins oubliés, forêt rempart vivant, le pays le plus simple peut être de cocagne. Tout l'après-midi  j'ai regardé rouler les vagues furieusement. Le soir, les mouettes rieuses volent toujours du Sud vers le Nord. Certains sujets n'ont pas besoin d'être questionnés, ils portent en eux réponse naturelle et définitive. Chacun les siens, et la vague continuera à déferler et la mouette suivra sa route. Route des hauts de Mimizan, juillet 2019

Songes des nuits d'été (mes excuses à William )

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Le drap lourd des nuits d'été tapisse sa trame épaisse  de rêves poisseux, moiteur sur le corps fatigué. A l'heure où la mer dorlote ses reflets  les vaines tentatives d'évaporation collent aux dents sous l’œil rond qui flotte là-haut. Amarré aux cils humides on peut parfois entrevoir  égaré dans la nudité d'un songe un petit bonheur perdu en filigrane. Mimizan, juillet 2019

obsession

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un long grondement né du ventre de la mer secoue ses ailes l'obsession tue la pensée libère l'impensable Quand l'accusateur cherche des justifications à son mal être et à ses obsessions, il a tôt fait d'en rejeter la faute sur ses cibles préférées. Dans sa vue troublée par l'urgence et le sauve-qui-peut, la beauté se ferme, la peur étend ses ailes. Il tente maladroitement, à défaut de pouvoir nommer ses peurs, d'en affubler l'autre pour se donner le courage de les affronter.  Juillet 2019

l’honnêteté du souvenir à venir

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Revendiquer son appartenance dans les cendres du bois mort, nommer les rues, les arbres, les gens dans leur lieu, surtout ne rien omettre de ce qui fut ou aurait été, donner sa chance à chaque signe dans sa force et sa vérité. La part prise de la mère maison, on marche avec cette part de soi où s'installe le silence dans l'intimité des jours lointains. Mimizan, juillet 2019

le soir j'entends rouler l'océan

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Tapi dans la lumière du soir au cœur de l'ombre le jour en filigrane éteint ce qui nous a appartenu. Instant tendu du corps invisible une agitation un sourire moribond lèvres entrouvertes vers l'horizon.

sous la surface

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Les mots glissent sur la page, feignent d'ignorer que la la vie interroge au-delà de la surface lisse. On parle sans fin on croit briser le silence trouver un écho au fond du ventre, quand dans la brièveté d'un bonheur paraît ce salvateur regard, comme une contradiction sous la tension de la surface dans la transparence une voix sourde sous la pierre un murmure vivifiant. Gerris, patineur lacustre infatigable, ruisseau Ste Eulalie en Born, juillet 2019

regard d'enfant

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Le soleil s'est posé dans l'arbre oiseau poussif entre les branches l'ombre sous poids s'est recroquevillée pas le moindre doute, au premier coup de vent il disparaîtra... Mimizan, juillet 2019, quand Mathilde attire les moineaux de l'arbre avec des miettes de pain

balai de sorcière

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balai de sorcière A l'écart du chemin l'arbre sans passion accepte son parasite non en superflu en mal nécessaire. Sur le chemin je vois l'arbre s'appartenir au-delà de tout désir je note sa présence non en allégorie en évidence devant  son propre ouvrage. Où l'on apprend que vent et spores produisent de curieux effets sur les résineux

9 juillet

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circonstances non atténuantes

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Le lieu oblige le souvenir dans la courbe de la dune et l'agonie de la lumière du soir une déraison contrôlée définitivement assumée. Aux plaisirs simples répond la violence du silence imposé tant de manières de disparaître une seule d'accepter l'oubli Mais tout ici appelle la caresse le noroît apaisant la brûlure la vague vivifiante dans son chahut le bourdonnement du chemin dans le marais tous ces petits phénomènes naturels  autour de moi isolés du chaos du monde dans l'espace réduit mon regard Mimizan sud, juillet 2019

fuir la tentation

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Faut-il choisir entre refuser le fruit tendu ou tourner la tête pour ne plus le voir ? Viendra le jour où la tentation s'oubliera n'aie crainte! Pourtant... ce léger titillement, cette soif qui résiste, ou la peur de l'agnosie tracent une ligne droite chargée d'amour entre ton regard et le fruit défendu. Mimizan, juillet 2019, nature pas si morte à la pomme

mise à mort

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De petits cris à mon arrivée m'ont fait tourner la tête dans un coin de ma mémoire piégé dans la toile je n'ai pu t'ignorer. Tu te débattais aurais voulu te faire oublier je ne t'ai même pas accordé grâce de tes fausses excuses. Mimizan, 6 juillet 2019
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[Seferis évoque dans un de ses poèmes "la nostalgie du poids d'un être vivant",  n'est-elle pas concentrée dans ses pensées ?] Où demeurer ? présent et passé au bord du ciel mots éparpillés sur la page blanche le poème n'est qu'un long monologue dans l'ombre d'une fenêtre vide

sous surveillance

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immobilité nulle crainte visible dans l’œil aux aguets l'art du camouflage tient souvent en maquillage Juillet,  lézard vert  sous les pins  Le Porge (Je savais que je regretterais de ne pas avoir amener mes appareils photos !)

Ombre de vie

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La vie tressaille sur les murs d'ombre, une vie sortie du noir de la nuit, venue de nulle part renvoyée à elle-même, une vie sans poids dans le regard qui l'effleure une veille à garder un goût de ténèbres sur les lèvres.

il faudra patienter jusqu'aux prochaines neiges

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Un soleil fatigué glisse entre les branches.      Dubitative, je lis les mots      d'une artiste en résidence      aussi pâles que les rayons      qui les éclairent. L'été frissonne soudain, l'amour de la nuit ne l'aura pas réchauffé... Lunettes noires, jupe au vent il coule entre passants et herbes folles du trottoir.      Je ramasse quelques vers      comme autant de silences      toujours les mêmes mots      répétés à l'infini. Haut dans le ciel gris les hirondelles chassent de minuscules insectes interminablement, l'espace se vide attend l'heure fraîche.      Je dresse l'inventaire de tout      ce qui ne me manquera pas. dédicace fragile dans le ciel un avion dessine sa ligne ciel Arcachon 2014