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Affichage des articles du avril, 2021

procrastin-action

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Posé sur la table un reste d'insouciance  me défie en silence. Je le regarde du coin de l'œil faisant mine de l'ignorer. Demain, oui, demain  il sera encore temps de m'y intéresser.

l'inutile

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Tant d'inutile  et si peu d'essentiel à présenter face à l'infini Autant  se perdre en regardant les nuages  

gravas

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en agglomérat  le tri de nos abandons au bord du chemin de nouvelles voies s'ouvrent sur les gravas fossiles  

traces en question

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Devant nous, les traces appellent repères nommés. Chaque point que nous interpellons  décrit ce que nous sommes. S'avancer en dépit de ce qui ne semble jamais être là en dépit de la réalité qui ne peut contenir de réponse. S'avancer en cahotant dans le moment du chemin en lui cédant l'instant juste avant qu'il ne s'efface.  

tentative de rêve

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Je rêvais, autrefois, voyez-vous je rêvais à de grands ciels étoilés à feuilleter chaque nuit Je rêve, aujourd'hui, d'un seul rêve moi dont les crépuscules  et les nuits ont été volés Si mon ombre meurt et se tait  matin après matin je nomme porte chaque aurore possible  

sans doute le silence

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dépouille sur le dos le béton d'une ville dressé face à mon silence (2013) des mots instants refuge un peu plus tard ou trop tard les mêmes moments ... des mots, autre instant-abri un peu plus tôt ou bien trop tôt dans les mêmes gestes ... silence des mots, des instants, nos voix sont des murs

autre silence

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de temps en temps le monde devenu solide glisse sous la peau Friche 6 (2011) l’amour et l’abandon. le refus de la pitié et l’abri. la peur de la solitude et refus de la mer course jusqu’à épuisement d'une vie désertée silence les yeux baissés, les mains tendues. [Nous t’écrivons chacun les mêmes choses Et chacun reste silencieux devant l’autre A regarder chacun pour soi, le même monde, Ténèbres et clarté sur la ligne des montagnes Et toi. Qui chassera cette tristesse de nos cœurs ? Hier soir, une averse et aujourd’hui Pèse encore une fois le ciel couvert. Nos pensées Comme les aiguilles de pin, amassées, inutiles A la porte de notre maison, sous l’averse d’hier, S’efforcent d’ériger une tour qui s’écroule » G. Séféris – Mythologie VII]

silence

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la fin n'est que le début qui fuit toujours plus loin friche 3 (2010) nous avions oublié s'il y avait eu querelle nous nous réfugiions dans le sommeil la douceur d'un février par-delà la mer nous dominions le corps, les miroirs une solitude à deux et le silence nos haleines mêlées te rassuraient tu t'accrochais à mes ailes éperdument j’oubliais même l'idée de voler  

rien que de l'air

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 De petites choses troublent l'air quand il fait encore sombre comme si la maison se penchait pour écouter les pas précipités dans la rue  le léger décalage dans les tic tac des pendules ou l'humeur d'une ombre légère sur les lames du parquet. Derrière les fenêtres encore closes la porte de la chambre baille  et l'on devine sans les voir des dizaines d'oiseaux au bord des branches. Ce n'est que de l'air, rien que de l'air et un soupçon de parfum qui traîne sur la peau.

océane

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la croisée des chemins

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C'est ainsi le temps s'étire le long du chemin le pas traîne pour ne pas rentrer. Le marais te fait un nid. Tu veux croire que le chemin n'est pas tracé même si tu sais qu'il y a longtemps que tu l'as perdu. C'est ainsi le temps te pousse et tu passes ta route

dissolution

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sauve-qui-peut

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parfois on dit des choses

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Les rêves suspendus au fil des nuits prennent d'étranges formes, des couleurs irréelles. Les roses sont depuis longtemps fanées au jardin, elles parlent avec les morts. Il faut confier l'odeur du jardin la nuit aux morts. Parfois, on leur dit des choses, on les interroge maladroitement, on les entend aussi, un peu.

l'envers du décor

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Les pieds nus sur le chemin il sera toujours temps demain de retourner vers ce lieu d'où viennent les rêves Dans la proximité du doute retrouver le lieu en suivant  la voie des années sur les pas de celui qui erre Point de départ et point d'arrivée confondus dans le même labyrinthe d'où nous voudrions tous revenir d'où ne voudrions pas partir Nous asseoir, un instant, en ignorant l'envers du décor  

avril

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L'éclat du soleil mourant accroché à un reste d'averse  un vol de migrateurs au-dessus des toits assez pour les yeux  ce soir Au bord de la fenêtre un petit vent frais   surprend  le visage d'avril un sanglot pour l'hiver un sourire au printemps  

autoportrait

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autoportrait  sonore celle-là marche regarde et écoute  celle-là vole à l'oiseau le ciel pour renouer avec la lumière comme si elle avait la certitude que rien ne tient que rien n'est écrit que tout n'est que le début et la fin d'un long poème oublié depuis l'enfance Oswald von Wolkenstein (1376 ou 1377, probablement au château de Schöneck à Kiens – 2 août 1445 à Merano) est un chevalier germanique, poète, compositeur et diplomate. Cette dernière fonction lui permit de voyager à travers l’Europe, jusqu’en Géorgie (ce qu’il narra dans Durch Barbarei, Arabia), et lui valut de recevoir l’ordre du Dragon. Il vécut un certain temps à Seis am Schlern. https://andreasscholl.org/index.php  pour tout savoir sur l'un de mes chanteurs baroques préférés

tendre vert

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  Tendre vers le vert s'ouvrir au ciel et à l'eau dans la douceur du renouveau dans le plus petit souffle  ou la pire des tempête rien ne sera plus propice  au repli en soi à l'éveil de soi que le vert apaisant  des grands arbres

ondes courtes

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l'onde disperse en cercles irréprochables la goutte en écho l'image que l'on donne de petits frissons de soi  

l'odeur des glycines

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cette vieille femme croisée sur le chemin blanc me ressemblait étrangement mains dans le dos regard si intensément absent qu'il donnait à sa présence une telle assurance que j'avais envie de me couler  dans son pas mêlant le pin et la glycine - les glycines sont si belles cette année, n'est-ce pas ? - Viendra la haine ?

contenir

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  dans l'angle du ciel s'achève le bleu je pose la question des mots sur les personnes sur les années comment savoir lesquels dire lesquels garder dans le ciel clair avant l'orage commence l'ombre et s'achèvent les mots

les formes du possible

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Tendre l'oreille vers l'insondable vers ces formes étranges  qui résistent en nous échouage de nos peurs  On se tait on écoute on poursuit en silence la discussion avec soi silence du présent interminable implacable qui compte un à un  les plis du passé Tendre l'oreille aux pas vers ces formes du possible comme un peu d'écume pour dissoudre les pleurs

passe-muraille

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sur le mur muet l'épilogue du désir inexprimable la plus belle attente toujours l'inaccessible (ancienne salle d'attente du bac de Blaye)  

sur un reflet

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 Le crépuscule descend rencontrer le fleuve des oiseaux poursuivent un reflet sur l'eau vent glacé          soleil rasant                   brume lointaine Le corps absorbe l'instant le corps devient l'instant Tu te demandes ce qu'il restera du reflet demain  ce qui sera distrait par le temps qui passe 

le printemps dans la tête

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Vent de terre vent du fleuve ta mélodie se joue entre deux pétales et la butineuse Comme l'averse fraîche tu ris des mots nouveaux à explorer qui ne désirent qu'éclore et vivre Dans le vieil arbre se réinvente le temps au rythme de la saison dans la glycine le chant de l'oiseau Saison de promesses les feuillages ont déjà goût de fruit et la fleur abonde au rêve bourdonnant  

dans la pierre

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Ce que nous logeons dans la pierre au-delà du poids du souvenir ce sont des miettes de nous de petits sifflements qui nous font encore sourire  

procuration au jour

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Sous la fenêtre caché un oiseau s'éveille étire son chant entre les branches du pin la rue est paisible quelques étoiles en profitent pour s'attarder chuchotant entre elles assise contre le mur de la grande chambre le bruit d'un moteur saisit  l'instant suspendu à mes sens une fleur sans couleur s'abîme dans le drap épuisée la nuit s'éteint sur trois brins d'herbe entre les tuiles

air de famille

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Tout émerge en pensée de la plus petite lueur de l'aube à l'ombre du pas qui s'éloigne Sur le chemin dans la forêt dans la trouée grise du ciel la place n'est jamais nette Petit à petit tout devient supportable on s'accommode de ses acouphènes alors que la maison se déglingue Mobilier funéraire - Fernando Iwasaki Cataplum éditions

passage

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  une main  devant la bouche aussi vaste que le murmure des voix dans les murs pars quitte les incantations qui peuplent la chambre  labyrinthe de la mémoire avance va  où danse le regard sous le ciel clair d'étoiles suis le fleuve jusqu'à la mer sans rien autour vois cet endroit mystérieux que tu peuples à toi seule de ton courant chaud

tailler dans le principe

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Tu voudrais garder du champs du temps pour faire et dire donner à chaque jour un regard porté ailleurs Tu ne peux te résoudre à jeter ton vieux nécessaire tu peines à te résoudre à et renâcles lâchement Question de principe faudrait pas céder à la pression éluder en déchargeant la bête en tranchant dans le vif du sujet