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Affichage des articles du mai, 2021

fontaine

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Chant de l'eau  au détour de la rue à voix basse l'appel des gouttes là-bas dans l'ombre d'un mur inonde la petite place. La fontaine est un îlot à l'esprit léger dont je ne sais pas grand chose, elle me rappelle une joie aux parfums fleuris où flottent des cheveux gris.  

évidence

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jaune périssable dressé sous la patte frêle perdu d'avance gesse sauvage apprivoiser le roncier sans complaisance sans se poser de questions la nature est sincère 

en passant

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(à toutes les présences croisées et ignorées) Il est loin celui  qui s'est assis le premier sur ce banc qui a flairé l'odeur du sous-bois naissant. C'est un secret, une présence qui interpelle, une invitation au corps dans l'ombre fraîche des arbres. Le pas l'ignore et ce qui reste en arrière somnolant est bien vite oublié, il doit en être ainsi.  

poste d'observation

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 A le regarder de loin, l'objet examiné  paraît dans sa globalité. Nul secret ne peut échapper pourvu que l'œil soit éclairé. Constations faites, il sera temps de reconnaître que l'on se berce souvent de douces illusions.

dernier voyage

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(à M, à ses frayeurs, à ma peine) La place s'installait sous mes yeux dans la chaleur des cris des colporteurs et des charmeurs de serpents. Tu l'ignorais. Son haleine et son agitation te faisaient terriblement peur. Je suis descendue seule pour observer cela. Plus qu'une rumeur c'était une âme que j'entendais d'autant plus fortement que tu la rejetais comme tu me rejetais, t'agrippant désespérément à moi. Pourtant ce n'était pas vraiment moi debout, au milieu des paniers empilés  de leurs odeurs chargées d'épices. Non, celle qui était là, je ne la connais plus elle m'a quittée quand tu t'es tu.  

en surimpression

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Hier j'ai croisé un lièvre au fond de la forêt vision éphémère et bondissante  qui en rappelait une autre. En cette fin d'après-midi  d'une journée de liberté l'apparition de cette âme fantôme me tournant le dos ni joyeuse ni triste a débordé mon imagination dans l'ombre d'un arbre.  

croître

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Ta marche, pas rapide au plus près des vagues parcourt la plage, vire vers la forêt, tu vois l'écume blanche se refermer sur les troncs dans la pénombre que tu crois sereine, de l'autre côté du visible, sur le rivage immobile et gris un autre toi suit sa nuit sans bruit, pensée perpendiculaire, à chaque appui, tu sens  la vague croître, immense, dans le souffle des cimes.  

horizon

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l'océan s'agite au-delà de horizon me perd un instant Les grandes théories de l'homme, je les lis, je les oublie, si aucune n'a changé la linéarité de l'horizon certaines en ont suggéré la courbure. e  

brin d'air

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Un filet d'air glisse sur les murs en petites vagues muettes dans la trop lumineuse clarté du jour. - Rien ne trouble l'herbe folle - Au moindre interstice à la plus petite fissure une présence discrète s'impose. - Rien n'attendrit l'herbe folle - Pour savoir la nature des choses il faut s'en éloigner et de cette position distante comprendre la force de la chose.  

un grain dans les rouages

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On pourrait penser qu'il fait beau que le soleil chauffe notre tête d'un doux rayon d'optimisme  que tout est en place que l'on a atteint au but et pourtant il y a ce grain de sable qui fait obstacle cette brume qui hante le corps éteint la flamme On pourrait y croire et malgré tout on y croit  

goutte à goutte

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Toujours tristes les gouttes sur les vitres. Elles serrent leur frêle transparence humide bien incapables de se faire entendre ou comprendre. Jamais le ciel ne retient ses larmes jamais il ne s'encombre du chagrin le plus petit rayon estompe sa peine.  

ruelles

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Le jour déplie ses lueurs curieuses le long des ruelles. Les fenêtres muettes ignorent  ce qui s'y murmure. Le chant d'un oiseau deux ou trois paroles perdues   échappent à l'ennui. On pourrait croire que rien ne vieillit ici pourtant chaque pierre porte les rides des enfants qu'elle a couvés.    

sans effet attendu

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Il reste encore des lambeaux d'autres rives espérées, des vagues de mers vidées de leurs eaux sans oiseaux et des yeux pour admirer l'amertume du départ. Il reste tant que je n'ai oublié, perdu, attendu tant de signes difficilement reconnus engloutis à la tombée de la nuit  

en friche

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 Il n'y a rien à expliquer une ombre reste une ombre un jardin ne peut oublier qu'il est jardin en clair obscur  abandonné   son âme de jardin ne peut mourir la friche retient l'attention un jour accordée

petits mondes

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 Dans l'espace clos de la tête, de petits mondes grouillent de vie. Certains jours, quelques bestioles étranges et aventureuses s'en échappent. D'autres, elles se calfeutrent farouches et méfiantes du  monde.

message

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le chaos de l'homme jusqu'au plus profond des forêts combien faudra-t-il de messages avant la débâcle ?  

en eau vive

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le chant du ruisseau court de l'œil à l'oreille jaune d'iris d'eau  

sujet de conversation

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Il vient tant de regards portant leurs rêves d'enfant jusqu'à l'eau que l'onde s'ébroue de tous ces cris retenus et petit à petit épuise leurs bavardages  

miroir

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reflet don du ciel à l'eau ami du poisson écho lumineux l'éclat fauteur de troubles en beauté  

d'ombres et de lumières

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Dans l'espace convoqué entre l'être et son ombre furtive l'insaisissable béance du rêve. Les lignes mêlées  dans la chute de la perception écrivent le lien entre image et mémoire. Un secret. Une échappée. L'appel d'un vent léger au regard intérieur.  

impatience

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Encore cette excitation, cette fébrilité, au confluent de l'attente et du désir, moments magiques propres aux visions qui laissent les bras ballants à la réalisation de l'ardente impatience. Une fenêtre se ferme laissant au-dehors le vent fou de la précipitation faisant douter de l'heure douce à venir

20h06

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l'heure unique à jamais inscrite  non renouvelable un regard écrit l'instant l'oubli le rend incomparable  

un rien pour soulever les rêves

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(Pour A.)   Bassin de lumières - Base sous-marine - Bordeaux 

privé de

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Les années passent multiplient le trouble. Où regarder ? Le monde a délaissé la lumière dans une bourrasque, le jardin s'est fané  derrière les fenêtre fermées  de la grande maison. Un jour, peut-être, la mer aussi se résoudra à garder le silence. Puis, se taira jusqu'au plus petit insecte.  

bribes de bibliothèque

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oeuvre de l'esprit l'histoire s'écrit en vers et avec tous tourner la page toujours un pied-de-nez à l'insatisfaction ver après ver qu'importe l'étagère seule l'ivresse On a beau dire, la mort est ce que la nature a trouvé de mieux pour contenter tout le monde. Emil Michel Cioran - De l'inconvénient d'être né.

en vert la vie se hâte

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en lumière dans les yeux en fringales soudaines le vert s'installe mi sagesse mi exubérance  la monotonie se brise murmures de feuilles frissons d'herbes au détour du chemin la caresse d'une lèvre fougère  ou de la mordante ortie agacent les veines sous la peau le message est là  murmuré à l'espace vêtu de bourgeons neufs

dans la courbe

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de l'inflexion du chemin surgit la petite impertinence du regard qui résiste depuis l'enfance une ombre une silhouette le son trainant d'un pas ou l'aigrelet d'un sifflement tous les chemins se  ressemblent et sont différents tous se laissent parcourir et tant pis si le courage manque pour aller au bout pour atteindre au but dans la courbe se dévoilera encore et encore le secret espoir d'un paysage nouveau d'une ombre qui rappellera une ombre d'une silhouette au loin Blaye, les Cônes N  

Je ne veux pas aller sur Mars

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  laissez mes deux pieds sur Terre, mes yeux au ciel. Je veux sentir l'odeur de la terre qui m'a nourrie, du vent qui a échevelé la plus petite de mes pensées, de l'eau qui a porté un corps lourd de peines. Ici brûlent les feux de St Jean de tous mes printemps, mes pas ont écrit une histoire  trop longue pour un poème. Je ne veux pas aller sur Mars, je préfère la promesse des grands arbres mémoire des feux anciens. Les pas de Mathilde

temps végétal

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Heureux de briller  le pont s'incline sur l'eau Tu dis que tu gardes de l'enfance le souvenir de prés boutons d'or de fleurs sous le menton Le pont vermoulu avoue son âge, invite à fuir Dans le jardin sans clôtures toutes les issues sont possibles au temps végétal  

entre deux bleus

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l'azur se permet dans les ronces insoumises un bleu inédit perdue dans le ciel l'image te fait rêver bleu étonné entre les herbes un lézard te regarde le bleu l'efface  

une affaire de famille

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Cachés dans de vieilles armoires le linge de famille sent la terre  qui lui ressemble Parfois il décide de voir le jour se glisse doucement à portée de voix provoque les mots Parfois il cache le legs de ses plis jaunis dans le silence de l'enfant rebelle oublie le verbe oublie le paysage