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Affichage des articles associés au libellé éphémère

désir d'iris

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Sur la terre humide et fraîche en brassées jaunes murmure la langue éphémère du désir si tôt éclos  si tôt enclos figé n'en reste que quelques mots autour d'un profond silence

pas d'inquiétude

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Un bout de ciel n'a pas besoin d'adresse l'oiseau qui le traverse sait que nulle frontière ne l'arrêtera –  l'oiseau a-t-il l'idée de la frontière  – Un bout de nuage dans le tomber du jour la couleur qui le teinte n'a de signification que dans  sa fraction de seconde –  faut-il se souvenir de l'endroit exact  – Deux yeux qui regardent l'oiseau et le nuage figés dans l'instant photographié confient à l'esprit liberté de l'oiseau  et force du nuage

tentation du réel

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Le soir ravit au jour usé son ciel de fumées grises sans chercher plus loin en passant ignorant l'horizon On pourrait se croire ailleurs inventer de nouvelles scènes l'esprit égaré en attente de nuit pourtant un éclair de lumière suffit parfois à ouvrir l'espace réel

retrouver le goût

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  Promenade sous les branches une autre façon de découvrir le ciel entre les jeunes feuilles d'un vert tendre et la sensation d'être suspendue au souffle court de la brise printanière Sur les bords de la rivière les traces d'anciens débordements nappent le sol d'étranges signes que les pas des promeneurs brouillent sans y prendre garde Imprégné du chuchotement de l'eau et des oiseaux le lieu reprend un instant son aspect sauvage comme si la fine pluie soudaine pouvait redonner goût et fraîcheur   aux petites choses de la vie

une île

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Il aurait fait beau on aurait échoué quelque part on aurait imaginé une île ses mystères et sa solitude nos pas auraient foulé des chemins ouverts par des bêtes peu farouches vierges de toutes présences humaines Sans doute aurions-nous vécu un délicieux vertige entre deux infinis bleus mangeant les fruits des arbres buvant aux sources claires les constellations auraient guidé nos rêves en douces eaux chaque nuit  Ce qui flotte au loin immobile comme une île  c'est l'espace d'un regard accroché aux cordages où l'on sait que l'on ne peut aborder le paradis où l'on ne peut s'échouer la parfaite distance entre deux points sur la carte du désir  

retour

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Le soir glisse ses derniers rayons entre les sillons je traîne sur le bord de la route pas décidée à rentrer je pourrais rester là à compter les cris de chouettes les phares de voitures les étoiles de plein champs je pourrais mais une nuée d'insectes désordonnés et inquiets m'absorbe dernier frisson en lisière  dans la langueur du temps  il fallait toucher le désir de nuit arrêter les gestes dans la chute  de la lumière il fallait que les cernes de la terre  tracent le chemin du retour ychoux 19h  

amarrage nocturne

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Horizontal frisson de la lumière presque une rive accrochée aux méandres de paroles volées ce peu qui perdure de la fraîcheur caresse les jambes nues dans les herbes hautes pas plus réelles que la tête dans la nostalgie de l'eau instant immobile à surprendre eau et ciel s'effleurer quelques cris de mouettes  arrimés à l'impatience des joncs  

en chemin

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  D'un mouvement du corps s'ouvrir au paysage dans l'abri du regard  débâcle des mots bousculés par l'intrusion fluide en chemin d'errance un retour aux rives possibles trop longtemps éludées la lente progression de l'ombre adossée aux géants tranquilles dessine la courbe jusqu'à ce lieu où palpite l'haleine de la vie 

lune de mai

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Mots écrits sous la lune à d'autres songes touchent multipliant les conquêtes ils te trompent et te troublent Impatiemment ils tournent donnent à toi qui espère toujours un peu du désir des lèvres beaucoup du chagrin d'amour . Je meurs sans mourir   Je meurs sans mourir nuit et jour,  Et sans voir la main qui me tue :  Destins qui m’en donnez l’amour,  Pourquoy m’en ostez vous la veue ?  Ce qui reste n’a point d’appas ;  C’est peu que de voir tout quand je ne la voy pas.  Le Ciel de mon aise jaloux  Se plaist en mon inquiétude ;  Je fuy les objets les plus doux ;  La Cour m’est une solitude,  Je préfère à tous vos appas Les ombres de la nuit & celles du trespas. Anthoine Boesset

sur la branche

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Un jour entier j'ai guetté l'oiseau sur la branche tournée vers le ciel j'écrivais son œil fixe sa plume rebelle au vent qui tombaient en moi lourds de leur fragilité Le soleil en essaim m'a aveuglée et réchauffée assise en train de boire  à petites gorgées l'inclinaison patiente de l'oiseau sur la branche