Duo


Au rythme de deux mots par semaine, un de mes tankas répond à un haïku d'Hervé
http://leconnardsauvage.canalblog.com/
(Les mots numérotés de 1 à 20 qui vont nourrir l'échange sont exclusivement tirés de la page 764 de l'Oeuvre au Noir de Marguerite Yourcenar collection La Pléiade Oeuvres Romanesques)

creux et brise

l'oyat est calame
qui dessine notre dune
je me noie au rêve
H
à chaque flèche
son bourrelet argenté
dune diotis
force et faiblesse
m'emmènent toujours loin
C
baigne enfin la pluie
sur le feu des Agriates
j'en bois chaque goutte
H
remontée au soir
les restes du jour en feu
coulent doucement
les ombres de septembre
ont toujours troublé mon cœur
C



creux et brise

l'océan me berce
une enfance au creux des vagues
à jouir des marées

le soleil moins haut
les feuilles qui se dérobent
la brise d'automne
H
l'échappée en creux
entre les hanches rondes
offre l'horizon
j'épie l'instant frisson
air et eau m'envahissent

coule sur mon dos
la brise de septembre
une caresse
les deux pieds dans l'océan
mon enfance palpite


marée et brume

je ne pouvais suivre
les marées de ton cœur fou
je suis tombé - las
H
dans les replis bleus
la couche roule la vie
marée nocturne
que garder et qu'effacer
des traces de notre vie ?
C

attachée au champs
elle retourne la terre
- brume du matin
H
je sais ces murs blancs
estompés par la brume
au crépuscule
l'homme pose ses traces
la nature s'en défait
C

Zénith et pâleur

les rides de l'onde
bercent le saule pleureur
tristesse au zénith
H







douce inclinaison

le zénith se refuse
en fin de saison
le trait d'air frais souligne
la caresse du soleil
C
la nuit de silence
perce les murs creux des rêves
pâleur du matin
H
la pâleur du vert
ressuscite l'euphorbe
post-scriptum d'été
mes écrits sur la dune
regardent toujours vers toi
C


promesse et informe

la brise du nord
enlace et glace les cous
-l'hiver en promesse
H


le ciel lambine

du bleu au blanc indécis
entre les cimes
où que porte le regard
vit et meurt la promesse
C

brèves nuits d'octobre
autant nuits d'octobre
que feuilles au sol
H


odeur café crème
noie le rêve inachevé
pensées informes
je ne compte plus les nuits
depuis que tu es parti
C


vague et immobilité
vent de solitude
la vague éternelle et moi
la plage en octobre
H
vagues sensations
dans la pénombre du soir
le ville s'endort
promiscuités intimes
mon silence si peuplé
C
feux peine vains cris
et pourtant comme statue
immobilité
H
au déferlement
la forêt sombre répond
immobilité
ce besoin de dune
chaque jour plus vivace
C
atome et fuite

gravés sur la peau
ces atomes d'enfance
grain à grain fixés
glisse sur mes lèvres un
petit sourire voilé
C
de la nuit au jour
j'ai vu croître les atomes
la levée des brumes
H
vague d'automne
dans la sombre verdeur bat
été en fuite
dans la tête le renouveau
...
C
les oiseaux du mur
taches noires qui picorent
le matin en fuite
H
nombre et rocher

l'attraction des nombres
comme un refuge à l'angoisse
une nuit sans rêve
H
citrouilles en nombre
invitent à la caresse
rondeur orangée
gravée en nous la mémoire
de la tendresse d'un geste
C
un bel échassier
se pose sur un rocher
rivière fuyante
H
frêle sillage
le sable garde trace
des écarts du pas
la vie oblige au détour
met rocher sur la route
C
siècle et récit
hagards mes yeux s'ouvrent
sur ce chêne de trois siècles
au-dessus des rêves
H
du siècle passé
la piste fait le récit
béton allemand
dans cinquante ans qui saura
encore déchiffrer le chemin
C







les ombres perdues
dont je ferai le récit
s'éteindront vite
H
mémoire et occulter
devant la fenêtre
tourbillonnent les années
un clin de mémoire
H
tendresse d'automne
sur la plus haute branche
le chant de l'oiseau
dépouillé l'arbre garde
mémoire de sa silhouette
C
tendresse d'automne
sur la plus haute branche
le chant de l'oiseau
dépouillé l'arbre garde
la mémoire de sa silhouette
C
souvenir du vent
de tes cheveux dans ma bouche
puis tout occulter
H
sur le rivage
la vague inlassablement
nourrit la laisse
des traces en pointillés
marcher sans rien occulter
C





















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