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Affichage des articles du juillet, 2021

avant le départ

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Amarré au ciel qui chancelle  une odeur de résine habite l'âme. Il faut au regard la persévérance  de la lente croissance du bois pour qu'assis aux cimes il s'emporte au-delà de l'obscur. La nuit aura beau glisser dans les mailles il y aura ce manque, cette absence, ce temps vers l'aube une lueur sur l'épaule, où tout est possible où tout est retenu.  

en bulle

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 Une bulle de tristesse s'est coincée ce matin entre deux branches. Le soleil timide s'est enroulé autour d'elle pour la réchauffer rien n'y a fait... Elle s'est étirée a baillé et s'est mise en boule pour la journée. C'est un peu de l'humeur de l'été qui  s'agrippe à cette petite boursouflure pour s'y inventant des prétextes.

portail

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ouvrir les notes comme on taille la pierre à coups de burin silence intimé derrière les notes un mot plus dur que pierre  

altostratus

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 Le souci avec les étés maussades, se dit-elle, c'est que les verbes ne sont pas adaptés, la garde-robe médite et les abeilles cognent aux vitres. Jusqu'à l'étang qui se ride pour effacer les traces grises des nuages. Le plaisir avec les étés maussades se réjouit-elle, c'est qu'ils lui rappellent ce juillet pluvieux sur la banquette arrière dans le creux d'un sentier sablonneux. Elle se dit que la pluie douce  émeut la lande, que le sable s'en souvient.

à vide

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Le souci avec le vide, pense-elle,  c'est que tu ne peux le combler. De quelque sorte qu'il soit il nettoie le paysage épuise les paroles jusqu'à être béance du geste. Tu regardes autour de toi  des trésors de beauté affleurent au bord du vide comme des évidences. Tu regardes encore, l'heure qui les portait n'est plus et le champs est à l'abandon. ici

à poils

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  Le souci avec les animaux de compagnie, dit-elle, c'est qu'ils installent dans ta vie autant d'addictions que de poils tu sens bien que ça te gratte  mais tu insistes et deviens totalement dépendant jusqu'à ce que tu sentes une odeur de sang entre les crocs.

à volets fermés

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Le souci avec les fenêtres, dit-elle, c'est que tu ne sais de quel côté porter ton regard tu regardes en toi du dehors puis vires sans y croire dedans. Le souci persiste, tu fermes les volets, préfères regarder ailleurs vers d'autres croyances.

à l'affût

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les oiseaux se cachent évitent tous cris et bruits il fait si beau sur le lac si j'étais un oiseau je vivrais loin des turbulences  

renoncement

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être à sec  le temps d'une marée une mise à pied les échouages successifs usent les meilleures volontés

espace vital

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un printemps de plus entre les battants ouverts ruée à pas lents envahis par le temps nos paysages s'oublient  

sur la toile

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Tu regardes en allant le soleil jouer sur la toile une griffe du jour sur ta peau. Rien ne laisse paraître le travail patient que tisse la nostalgie dans la boîte noire de ta tête, entre les os, jusqu'à la moelle. Le pas va, il porte encore. Le jour parfois s'émeut  d'une patte innocente.

insoumission

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un peu de respect le seul pass demandé sur le sentier la ronce amoureuse au détour d'une phrase vit son insoumis un rêve court au soleil des vacances comment l'écrire  

aurore

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L'aurore rappelle ses anges la chapelle noyée dans la brume parle de leurs plumes Peut-être n'est-ce qu'un souvenir égaré entre les branches comment ignorer l'image ancienne des grands troupeaux le vieil arbre  ou le bourdonnement des abeilles Saison après saison la fleur s'obstine sur les ruines entre les fougères de l'aube claire naît l'ombelle  du rayon de miel surgit la bruyère Je voudrais que l'aurore tresse l'herbe qu'elle fasse un nid douillet des entrelacs du jour un ange là viendrait se réfugier   La forêt d'art contemporain

peau

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 épaisse et rude la peau que la vie nous taille en costume étriqué mue après mue régénérée jusqu'à l'ultime et fatale

dans ses mains

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 Je pensai aux mains  à celles fatiguées de mon grand-père je vis un instant ces veines sa peau tannée et fine saisir ma paume Je pensai voir ses mains et je fus surprise de tenir cette branche frêle j'aurais souhaité sentir battre sous les pores du bois vide à nouveau le sang qui ouvre la parole

pins

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 J'ai la forêt coincée au fond de la gorge mer obscure figée parcourue les pieds nus son chant aigues obsède mes acouphènes Le balancement des pins me donne le vertige et l'odeur de la tourbe me fait saliver rien n'est silencieux sous les pins ni dans la tête "Si la forêt mourait, le monde inconsolable, Irait jusqu’à la mer recueillir ses sanglots..." * la forêt console ma petite âme percée elle, mon délicieux mal du pays * Jean André Jeannin, Songes sur la lande

dans les gènes

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d'un son lumineux  l'espace sensible s'ouvre fusion des pores aux horizons ataviques coeur et regard fusionnent

mur

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mémoire de forme

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  Le soir est toujours frais en bord de mer la chaleur n'y a pas l'effet accablant  des terres intérieures l'air du Nord s'engouffre derrière la dune bat le sable et les os avec force  faisant claquer sa langue impatiente Alors quand le vent disparaît que la lumière se tait  le dos mémoire de la force des rafales arc-bouté contre les étoiles  prend la forme du sommeil

taxidermie (suite)

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sous la vitre la grandeur et la beauté agence la mort  

...

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en un dernier effort le soir vide ses poches dans un filet d'or à l'heure du feu l'ombre n'est pas seule dans les mains du soir  

cette histoire dont tu es le héros

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  L'enfance nous nourrit et nous use au pied de l'arbre où nous étions heureux  De chaque héros de nos histoires oubliées dans les branches reste les fruits des émotions qui peuplent notre vie d'adulte

empreinte

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Sur la mémoire  l'étang opère sa fermentation travaille et malmène nul besoin de nuit pour libérer le temps L'empreinte de l'eau  sur la terre aspire intensément  les pages, les vide de leur histoire ne reste que l'ombre de son cri muet et brûlant vivante   

ce sera

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 Ce sera parfait  et pourtant cela ne sera qu'un jour perdu entre autres sans grande joie, ni peine un jour simplement lumineux. Ce sera parfait mais certainement  qu'en y repensant il n'en restera qu'un flou et un petit détail qui fera toute la différence, va savoir pourquoi !

malentendu

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dans ces rues je marche sur mes traces et ce n'est que la rage fruit amer de la tendresse qui m'empoigne et m'interdit de mettre un genou à terre dans le silence de la dune j'avance et je ne vois rien tant la nostalgie se dilue tant les larmes tarissent dans l'espace infini du souvenir où te caches-tu ?

eden

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Du reflet sur le mur surgit le trouble,  l'important, soudain, dérisoire s'efface. Et ce beau né de l'inconnu agrippe le temps,  l'enroule au regard,  et une petite félicité caresse la peau d'un frisson. Il aura suffit d'une simple note lumineuse suspendue sous un toit pour que douleur étreigne éden.   

1000

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 Ceci n'est pas un poème c'est le millième alignement de mots sur cette page autant dire, beaucoup de bavardage depuis trop longtemps un peu de silence serait bienvenu.

les mots simples

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 Il ne fait pas avoir peur  des mots simples ils sont le lit de notre vie ils zigzaguent le long de nos jours tél le lièvre  grimpant  la dune. (Trop tard il a fui)

on ne se refait pas

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Ce besoin de voir le jour s'éclaircir de le suspendre à un chant d'oiseau celui de prendre dans la main des mots inconnus, de les laisser vivre, ou ce désir surgi du vent marin où s'expriment marées et promesses. Toute cette innocence revendiquée foule d'un pied léger les aigreurs du temps cachée derrière un surnom enfantin.

chaussure à son pied

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  L'histoire  un jour se rappelle qu'elle a écrit un livre où l'encre était plus que sympathique. L'histoire n'efface rien son feu danse sur les noms perdus elle a appris à lire l'encre des images. L'histoire chausse la lumière pour un chemin au pas lent ignorant l'encre fébrile qui cache les rêves.

qui

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qui peut croire qu'elle est de pierre quand elle exhale une haleine plus douce que l'herbe tendre qui pensera que sa musique n'obéit qu'aux humeurs du temps quand elle s'effraie de la moindre certitude elle défie l'oubli ressemble parfois  à un hiver perdu rassemblant ses laines pour mieux les déplier dans l'innocence de l'été elle est promesse faite chemin inachevé une fleur étonnée sous la ronce rebelle Photo E.L.