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Affichage des articles associés au libellé mémoire

les monstres

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Cachés dans les herbes folles de mes pensées ou le crissement de mes nuits les monstres savent user de l'émoi du vent ou d'une lumière pour me surprendre Je ne peux pas plus  expliquer les mécanismes  de leur disparition que celui de leur retour Inutile d'être effaroucher aucun n'est détestable aucun ne mérite la peur depuis l'enfance ils m'avalent me digèrent me recrachent  

archéologie

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fissure après fissure aux différents états de l'eau la pierre se rend  Mon observation de la lente dégradation des choses est depuis toujours un processus méditatif très édifiant, je dirais presque rassurant, quant à l'avenir. même les objets perdent leur mémoire usent leur trame Cette paire de draps achetée en un temps qui semble aujourd'hui irréel, je la plie et ne ressens plus la vibration de sa trame.  Pourquoi aujourd'hui ce coton si léger paraît-il pesant ? L'archéologie des sensations est une non science très incertaine, la densité des strates qu'elle explore  tient tout autant de la mythologie personnelle que de l'effet boomerang. dans la boite douce touffe de poils caresse à l'âme  Boîte à conserver, boîte à ranger, boîte à préserver... Quelle que soit sa couleur, sa matière, sa dimension, son usage, elle nous sauve du naufrage du temps.  "C'est dans la boîte"

murs aveugles

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J'ai interrompu la marche arrivée là dans la lumière du soir cherchant à tâtons le mouvement silencieux des cœurs  Peut-être a-t on vécu autrefois derrière ces murs aveugles familles irrémédiablement aspirées par le vide [Ne plus penser à ce qui éloigne à ce qui n'existe plus que dans la tête fatiguée aux incertains repères que la mémoire ne sauve plus] J'ai repris la marche un oiseau montait dans le ciel porté par le courant ascendant si vite avalé par l'obscurité  naissante

en creux et reliefs

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en contrescarpe quelques pierres et des racines moule du canon l'empreinte toujours fidèle seul notre regard change inventaire nouvelle aquitaine :Blaye  

lisières obscures

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Le temps somnole chatoiements verts mouvants au-delà des lisières obscures Siège de la mémoire dans les lacunes endormies le gisant des désillusions Compagnons sortis du feu dressés tels des totems accusateurs désormais silencieux  

tiki

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  Plus loin le regard surprend une forme évocatrice d'un souvenir représentation surgit d'un ailleurs tel un vieux discours maintes fois  entendu inutile de résister au sous-entendu rien dans les méandres scabreux de la mémoire totem ne se refuse  la route de soi à soi est sûre droite colère et indifférence se piétinent au ruisseau dans un éclat de rire on s'arrange des quelques taches  devant les yeux jamais du cri obsédant

la profondeur de la mémoire

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 S'il était possible de mesurer la profondeur de la mémoire de superbes cartes topographiques raconteraient notre vie du tracé précis de ses fonds sous-marins  jailliraient des grottes et des abysses  sources de réconciliation à soi Bien plus que des temps révolus apparaitrait le vide miroitant de l'enfance dont l'image nous harcèle tout au long de notre vie et chaque instant ouvrant et précédant le temps et l'absence qui ne serait plus fuite Mais la sonde de la mémoire  en perpétuelle vibration  tourne et se détourne de ce par quoi elle porte sa charge fidèle laissant à la fascination de l'image adorée le soin de trébucher avant de s'évanouir

troisième mémoire d'arbre

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Juste au début du froid les arbres dans un désir d'élévation se dénudent pour mieux sentir le poids de tous ces nids abandonnés au ciel jusqu'au printemps La mémoire de l'arbre gardienne du futur s'éternise là où le temps est patience  

deuxième mémoire d'arbre

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 Enfant je fus initiée  à la langue des arbres depuis je les écoute sans un mot me raconter en verts mots les saisons le vol des oiseaux migrateurs et tous ces petits mondes qu'ils accueillent La mémoire de l'arbre est la Babel universelle fourmillante d'invisibles mondes non profanés

première mémoire d'arbre

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La mémoire de l'arbre affleure aux branches tempêtes et canicules y inscrivent  leurs charges le vent y glisse ses murmures  le soleil ses caresses La mémoire de l'arbre et celle de sa terre se ressemblent elles puisent aux mêmes racines  

tatouage

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 J'aimerais garder en moi  l'empreinte des fougères avant qu'elles ne disparaissent l'écorce mémoire du pin  et le chant de la tourterelle J'aimerais que depuis l'enfance s'infusent au plus profond de ma chair leurs traces en sceau magique à l'épreuve du temps...

sas

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Le long du canal les arbres brisés côtoient des mousses et des lichens en bandes vertes, dans le territoire rétréci du sas elles rêvent mollement à la conquête de rives sauvages. Il flotte à l'entour une humidité insistante où rien ni personne ne vient rompre le froid reflet, sur les pierres noircies de curieux signes et scarifications scellent une langue d'insectes aquatiques estropiés Ainsi faudra-t-il forcer le regard à se détourner et continuer le chemin loin de l'eau sale sans horizon, laisser à l'imaginaire les vieilles peausseries l'histoire n'ira pas plus loin dans l'eau trouble traînées vertes dans le reflet troublant gît la mémoire

pochette surprise

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C'est un petit bout de papier ou une photo  un caillou blanc ou une écorce on le garde précieusement sans savoir vraiment pourquoi C'est un geste ou un regard surpris une silhouette ou une parole murmurée des égards que la vie nous adresse  remisés au fond de nos poches trouées Un jour on le surprend cet oublié  cette petite chose en délicieuse surprise qui nous chavire un instant ce peu caché qui nous fait bien vivant

à ciel ouvert

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amarrées au ciel deux ou trois branches oscillent un remugle d'humus poisseux entame l'âme  la femme qui les regarde en perd la mémoire et le poème est désespérément seul face à la déchirure  

chemin de ronde

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Décrire ce paysage, le photographier  c'est se souvenir qu'avec la pluie  les mousses reverdiront sous le dépôt  passif des feuilles mortes c'est trouver sur le chemin de ronde  la trace des pas qui retiennent leur souffle pour ne pas s'oublier dans l'humus du passé. (Castelmoron d'Albret, 3/1/15)

vieux voyages

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Nos voyages s'épuisent ils ont usé leurs pas jusqu'à la corde jusqu'à désespérer des paysages. Nos voyages ont des images qui se fondent dans le souvenirs de sensations troubles à fleur de pierre ou d'eau dans la confusion des chemins. Je cherche le visage de nos voyages mais leurs traits se confondent peut-être vieillissent-ils plus vite que nous et que leurs rides creusent des sillons où ils s'endorment à poings fermés. Nos voyages ont la couleur fanée des cartes postales envoyées poste restante par des étrangers  que nous ne reconnaissons plus.

légère ?

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Certaines journée mémorables on ne sait pourquoi ont la légèreté d'une plume la transparence d'une larme de pluie sur une feuille de lotus et d'autres s'oublient avant même  de commencer  

l'air de rien

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tout s'efface le chemin sous les fougères le cri du geai dans le vent la mémoire des champs dernière génération un matin  on se retourne sur nos traces on cherche l'odeur de la fougère le cri de l'oiseau éperdu la borne du champs a disparu effacés les contours du visage dans le miroir confondus les prénoms lieux ou dates  la mémoire passe son temps à oublier un soir on surprend une larme au coin de l'œil le goût d'un ancien dessert dans la bouche le timbre de la voix s'est perdu tout fond se confond et on s'en fout

dans ses mains

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 Je pensai aux mains  à celles fatiguées de mon grand-père je vis un instant ces veines sa peau tannée et fine saisir ma paume Je pensai voir ses mains et je fus surprise de tenir cette branche frêle j'aurais souhaité sentir battre sous les pores du bois vide à nouveau le sang qui ouvre la parole

mur

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