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transparence

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 Apercevant l'onde après l'avoir entendue, l'éclat du chant a ranimé le gris d'un souvenir oublié. Rien ne sera donc jamais perdu ? Sorti du cercle muet de l'esprit brève et pure échappée qui surprend et chantonne chant vert de l'oubli  confié au ruisseau cueilli entre les rives  

Flou sélectif

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La mémoire s'écrit hors du champ de la photo dans l'instant du lieu qu'elle croise sans volonté ni préjugés au mieux gardera-t-elle quelques stigmates imprécis fruits du hasard ou de la précision du cadrage du flou elle bâtira légende s'enorgueillira des bâtardises de l'image avant de croire en épuiser la lecture avant de surprendre ce tout contenu  dans le rectangle photographie qui mène à l'émotion

dans le trait du copiste

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 Et voici que la mémoire des grains se resserre jusqu'à en oublier la pierre repliée sur elle-même comme le copiste sur son parchemin concentré sur le trait plutôt que sur l'idée quelque chose qui s'observe jusqu'à la faute 

muette

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Lumière de la belle saison où chaque vague souligne  sa calme urgence                     revenue seule à ligne sur le sable entre ce qui fut et est l'instant où perdre ce qui aurait pu être                     bien au-delà du rivage doré le trait net me guide non par la vue mais par le chemin caché de l'esprit                      pas une parole pour effacer la pensée surtout pas une parole pas un mot

prétexte

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De quelques gouttes d'or empruntées au coeur soyeux la mémoire a goutté sur le front un soupir matinal sur les lèvres le murmure  de saisons passées Le blanc renoue rayon après rayon l'esprit à la lumière  intérieur et extérieur  ici confondus Pas d'odeur  hors celle suggérée  par l'oeil avide sous les cils de pollen - je ne saurais dire si la fleur et sa capture sont ici prétexte ou aboutissement ; ce dont je suis certaine c'est que sa vision a le chant d'un autre lieu -

bruissement

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Fanée depuis des années  l'image a depuis longtemps effacé l'odeur De ton portrait je suis chaque ride du bout des doigts  les yeux fermés mémoire aveugle Là où tout s'oublie dans l'abîme de l'être  loin de l'agitation de la vie persiste

les monstres

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Cachés dans les herbes folles de mes pensées ou le crissement de mes nuits les monstres savent user de l'émoi du vent ou d'une lumière pour me surprendre Je ne peux pas plus  expliquer les mécanismes  de leur disparition que celui de leur retour Inutile d'être effaroucher aucun n'est détestable aucun ne mérite la peur depuis l'enfance ils m'avalent me digèrent me recrachent  

archéologie

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fissure après fissure aux différents états de l'eau la pierre se rend  Mon observation de la lente dégradation des choses est depuis toujours un processus méditatif très édifiant, je dirais presque rassurant, quant à l'avenir. même les objets perdent leur mémoire usent leur trame Cette paire de draps achetée en un temps qui semble aujourd'hui irréel, je la plie et ne ressens plus la vibration de sa trame.  Pourquoi aujourd'hui ce coton si léger paraît-il pesant ? L'archéologie des sensations est une non science très incertaine, la densité des strates qu'elle explore  tient tout autant de la mythologie personnelle que de l'effet boomerang. dans la boite douce touffe de poils caresse à l'âme  Boîte à conserver, boîte à ranger, boîte à préserver... Quelle que soit sa couleur, sa matière, sa dimension, son usage, elle nous sauve du naufrage du temps.  "C'est dans la boîte"

murs aveugles

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J'ai interrompu la marche arrivée là dans la lumière du soir cherchant à tâtons le mouvement silencieux des cœurs  Peut-être a-t on vécu autrefois derrière ces murs aveugles familles irrémédiablement aspirées par le vide [Ne plus penser à ce qui éloigne à ce qui n'existe plus que dans la tête fatiguée aux incertains repères que la mémoire ne sauve plus] J'ai repris la marche un oiseau montait dans le ciel porté par le courant ascendant si vite avalé par l'obscurité  naissante

en creux et reliefs

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en contrescarpe quelques pierres et des racines moule du canon l'empreinte toujours fidèle seul notre regard change inventaire nouvelle aquitaine :Blaye  

lisières obscures

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Le temps somnole chatoiements verts mouvants au-delà des lisières obscures Siège de la mémoire dans les lacunes endormies le gisant des désillusions Compagnons sortis du feu dressés tels des totems accusateurs désormais silencieux  

tiki

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  Plus loin le regard surprend une forme évocatrice d'un souvenir représentation surgit d'un ailleurs tel un vieux discours maintes fois  entendu inutile de résister au sous-entendu rien dans les méandres scabreux de la mémoire totem ne se refuse  la route de soi à soi est sûre droite colère et indifférence se piétinent au ruisseau dans un éclat de rire on s'arrange des quelques taches  devant les yeux jamais du cri obsédant

la profondeur de la mémoire

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 S'il était possible de mesurer la profondeur de la mémoire de superbes cartes topographiques raconteraient notre vie du tracé précis de ses fonds sous-marins  jailliraient des grottes et des abysses  sources de réconciliation à soi Bien plus que des temps révolus apparaitrait le vide miroitant de l'enfance dont l'image nous harcèle tout au long de notre vie et chaque instant ouvrant et précédant le temps et l'absence qui ne serait plus fuite Mais la sonde de la mémoire  en perpétuelle vibration  tourne et se détourne de ce par quoi elle porte sa charge fidèle laissant à la fascination de l'image adorée le soin de trébucher avant de s'évanouir

troisième mémoire d'arbre

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Juste au début du froid les arbres dans un désir d'élévation se dénudent pour mieux sentir le poids de tous ces nids abandonnés au ciel jusqu'au printemps La mémoire de l'arbre gardienne du futur s'éternise là où le temps est patience  

deuxième mémoire d'arbre

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 Enfant je fus initiée  à la langue des arbres depuis je les écoute sans un mot me raconter en verts mots les saisons le vol des oiseaux migrateurs et tous ces petits mondes qu'ils accueillent La mémoire de l'arbre est la Babel universelle fourmillante d'invisibles mondes non profanés

première mémoire d'arbre

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La mémoire de l'arbre affleure aux branches tempêtes et canicules y inscrivent  leurs charges le vent y glisse ses murmures  le soleil ses caresses La mémoire de l'arbre et celle de sa terre se ressemblent elles puisent aux mêmes racines  

tatouage

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 J'aimerais garder en moi  l'empreinte des fougères avant qu'elles ne disparaissent l'écorce mémoire du pin  et le chant de la tourterelle J'aimerais que depuis l'enfance s'infusent au plus profond de ma chair leurs traces en sceau magique à l'épreuve du temps...

sas

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Le long du canal les arbres brisés côtoient des mousses et des lichens en bandes vertes, dans le territoire rétréci du sas elles rêvent mollement à la conquête de rives sauvages. Il flotte à l'entour une humidité insistante où rien ni personne ne vient rompre le froid reflet, sur les pierres noircies de curieux signes et scarifications scellent une langue d'insectes aquatiques estropiés Ainsi faudra-t-il forcer le regard à se détourner et continuer le chemin loin de l'eau sale sans horizon, laisser à l'imaginaire les vieilles peausseries l'histoire n'ira pas plus loin dans l'eau trouble traînées vertes dans le reflet troublant gît la mémoire

pochette surprise

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C'est un petit bout de papier ou une photo  un caillou blanc ou une écorce on le garde précieusement sans savoir vraiment pourquoi C'est un geste ou un regard surpris une silhouette ou une parole murmurée des égards que la vie nous adresse  remisés au fond de nos poches trouées Un jour on le surprend cet oublié  cette petite chose en délicieuse surprise qui nous chavire un instant ce peu caché qui nous fait bien vivant

à ciel ouvert

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amarrées au ciel deux ou trois branches oscillent un remugle d'humus poisseux entame l'âme  la femme qui les regarde en perd la mémoire et le poème est désespérément seul face à la déchirure