Articles

Affichage des articles du novembre, 2021

des nouvelles du nid des pies

Image
  Les pies ont déserté le nid s'affairent aux branches en d'autres arbres La mise à nu de l'aire marque le début du désamour Jusqu'au printemps prochain le temps n'aura plus de prise sur l'amas de brindilles  corseté dans le ciel gris Pour l'instant les pies vaquent à je ne sais quelle activité secrète indifférentes à l'épuisement de la mémoire des arbres

porte battante

Image
Grandit dans l'ombre l'idée de passer la porte d'aller au-delà du bois au-delà du déjà vécu Entre tentation  et premier pas  le questionnement Où trouver la liberté dans l'abri clos et obscur ou dans l'étreinte  de  l'horizon sans limite Au battant entrouvert l'issue fera secours en attendant...

ventre

Image
Vertical émoi au centre de ce qui ne pourra s'écrire en ce lieu de naissance et de mort À peine sortie du gouffre tu ne cherches qu'à y replonger Née d'un songe de la terre née du ventre de terre dans le néant vertical  début et fin de ce qui était déjà écrit

oxydation

Image
 La rouille historie le bois  comme l'écho du jour où il fit naufrage. Image figée dans la légende entre sable et vagues. La rouille ronge le remords vouée à atteindre son propre sang Belle et rude. Froide dans sa nudité. Loi de l'eau et de l'air tu y réfléchis. Peut-être as-tu peur de te blesser.

tatouage

Image
 J'aimerais garder en moi  l'empreinte des fougères avant qu'elles ne disparaissent l'écorce mémoire du pin  et le chant de la tourterelle J'aimerais que depuis l'enfance s'infusent au plus profond de ma chair leurs traces en sceau magique à l'épreuve du temps...

ce qui doit arriver

Image
  Ce qui doit arriver arrive Je regarde le vent porteur  d'histoires et de feuilles  agiter de ses récits fous l'épineux bas-côtés de la vie Mes mots sont si loin de la  plus petite de mes pensées si pauvres pour s'envoler être porteurs de sens et d'esprit Bien souvent enfant j'ai cru - ou espéré - croire à l'évidence j'en garde la candeur d'un rêve et  le regard perdu dans les feuilles Ce qui devait arriver arrivera

nocturne

Image
 Le soir écrit un livre de voyages sur le fleuve en reflets silencieux clairs et sobres brûlant doucement les derniers rayons sur la peau de l'eau attirante jusqu'au vertige Quelques lignes égarées en font  paysage émeuvent le passant dans sa fatigue désir céleste que personne ne voit peu de lumière perdue éprise de la rive

heurtoir

Image
 Parfois mon coeur se serre à vouloir trop l'étirer parfois il tambourine tempête et se rebiffe à vouloir l'ignorer Mon coeur doit être  comme tous les cœurs ni plus tendre ni plus rugueux qu'un autre Alors pourquoi suis-je à le contrarier à lui demander la lune les deux pieds sur terre Parfois mon coeur s'égare en chemin et je l'en remercie... Va-t'en savoir comment résonnent les mots dits de quel écho ils usent du tu ou du retenu du jamais accouché le chemin de l'oreille au cœur n'accepte pas toujours la tête (Heurtoir dans l'atelier de l'artiste - Musée Bourdelle avec M.A. 24/12/2013)

une clarté

Image
 la moindre éclaircie ravit le coeur et les yeux jamais banale à peine audibles tant de  lumineux étonnements

Image
en fusion d'histoires et de légendes du grand mystère des illusions perdues l'odeur du chemin convoque ses douleurs et ses lumières passera le vent au bec des oiseaux oublieux du chant des pins le pas perdu dans le temps en voyage intérieur habitera sa quête

illusion en profondeur de champ

Image
Le soir erre de roseau en roseau goûte les pans fragiles des rives tu te donnes au beau mystère assise dans l'air léger Heure de lumière blanche au creux du pli des yeux  émus par la tendresse du sifflement d'un insecte  Tu sais que lorsque le soleil aura touché la terre envahie par  la mélancolie des ombres le corps apaisé se dévoilera  

flegme

Image
 Elle s'en fout l'araignée du genre du photographe Qu'est la vie d'une araignée  à côté de celle d'un humain Fragile sur ses échasses posée dans un coin comme une chose oubliée elle ne sent ici que la bonne chaleur  du soleil sur le pavé de verre et l'objectif qui la fixe contemple le flegme sans faille de ce petit corps qui pèse si fort

matière à réflexion

Image
Le lieu et la résonnance inspira le choix de la place soleil savamment tamisé du parcours dans le verre naquit une inflexion de la lumière flatteuse signe délibéré de ce rien qui saisit le sens du désir foudroyant  

esperanto personnel

Image
Ne pense-t-on qu'avec sa langue Je parle je communique je pense et la pensée ouvre l'espace privé de la conscience mais suis-je vraiment moi dans ce déploiement ou la simple image d'un moi masqué par sa langue ? Où se cache la voix naïve de l'enfance qui courait sans réserve sur la dune ? La langue l'a-t-elle éteinte ou fortifiée ?

forestière

Image
Dans la forêt derrière la dune la peau des arbres parle  du chaud dans les veines du désir et de la nostalgie de la rude terre assoiffée. Ce n'est pas l'appétit qui les mène s'ils s'accordent quelques libertés et font œuvre de grâce et d'audace ce n'est que pour tenter de survivre    

Tokyo-Ga

Image
Il y a ce que l'on voit et ce que l'on retient ce que l'on vit ou qui nous habite pour toujours  Il y a ce que l'on revoit quand l'on reste seul  et ce qui s'est effacé  à jamais ...  

fatigue

Image
  Certains soirs peinent sous leur charge d'herbes rousses à bâtir son nid pas que tu te sentes vraiment oiseau juste une envie de douceur qui monte Là-bas au loin c'est l'heure du passage des grands migrateurs au vol déterminé  tu émiettes un peu de mie pour l'égarée tu aimerais bien savoir d'autres chemins Dans le ciel un peu plus que leurs cris comme une légère moquerie vers toi clouée au sol par la fatigue et l'illusion certains soirs tu les regardes avec envie

par habitude

Image
Dos à la chambre silencieuse bras pleins de la vibrante présence au soir ne reste du jour que quelques cimes conquises entre des branches hirsutes et quand la rumeur du crépuscule cède au fantasme obscur le regard porte vers le pin espérant deviner en lui une réponse à l'improbable sentiment d'être "Qu'est notre insomnie, sinon l'obstination maniaque de notre intelligence à manufacturer des pensées, des suites de raisonnements, des syllogismes et des définitions bien à elle, son refus d'abdiquer en faveur de la divine stupidité des yeux clos ou de la sage folie des songes ? L'homme qui ne dort pas [...] se refuse plus ou moins consciemment à faire confiance au flot des choses." Marguerite Yourcenar - Mémoires d'Hadrien  

autre fenêtre

Image
Esquivant toute présence fatigué, pensif, le regard traîne un peu ailleurs en absence de soi Plus tard penché sur le souvenir l'illusion compendra que monde et esprit furent du même mystère une grâce  

crachin

Image
Un petit crachin têtu s'obstine à coller au jour qui peine à s'installer Dans la bouche un goût de varech relent saumâtre de la dernière marée  Jusqu'au tamaris qui n'ose disposer de l'espace en équilibre coincé sous sa peau trop dure  Le silence de l'eau accuse le vide d'oiseaux rien ne surprend les yeux sur le gris lisse  

coup de froid

Image
Tu vois au loin le soleil givrer les fenêtres bleues toutes les issues comme si le ciel voulait envahir l'espace Tu cherches ta main pour contenir le tremblement le fais disparaître dans un mélange de souvenirs et d'oublis que tu serres dans tes bras  

cultures d'hiver

Image
Le vert apprivoise les champs s'allonge jusqu'à la forêt ose défier sous la lumière d'automne le bec des oiseaux Partout des graines de silence en semi de patience  

pélérinage

Image
Si au détour d'un porche l'enfance revient par bouffées humides sur les joues la contrarier serait se perdre la perdre... elle qui veille dans le noir tout au fond de nos yeux nous prend par la main use la cendre et le feu elle la gardienne des paroles orphelines  de nos rêves perdus

temps de revenir

Image
Le jour où le ciel brûla ses étoiles pour écrire longuement la nuit  les mots oubliés retrouvèrent le goût des rêves déchiffrés à voix basse Patiemment dans leur murmure les nuages s'inventèrent des îles il était temps de reprendre la route puisque qu'il n'y avait plus rien à se dire

temps de partir

Image
Un temps approche  obéissant à l'heure de l'histoire qui se répète implacable et vide Je parle du temps qui lâche  ta main et dérobe la lumière temps où le verbe s'oublie parce qu'il est soir Quand le coeur se lézarde et le sable reste sec quand le feu ne réchauffe plus et le rire se dérobe au vent la pierre lourde de chacun  de ses grains pèse dans la main.

Un certain matin

Image
On aurait pu croire que tout était terminé alors que   rien n'avait commencé... Une lueur dans le regard un reste de parfum sur la peau mouraient lentement  alors que chaque meuble chaque grain de poussière chaque ombre ou lame de paquet prenait soin dans la chambre de l'heure longue du réveil et que le soleil se levait  rouge de désir inassouvi

plume

Image
Des plumes sur le pré la tourterelle n'est plus sur le pin et l'arbre remonte l'histoire branche par branche Une vague d'insectes brille comme une certitude l'herbe prendra soin de l'esprit du lieu  

sous l'humus

Image
L'homme dort dans sa carapace de feuilles mortes il ne craint pas l'ombre qui le cerne la forêt lui fait la vie douce et les jours filent  et la graine qu'il a posé sous l'humus gonfle ses lèvres il suffira de sa voix neuve pour que reviennent les mots anciens L'homme attend un germe dans la mémoire  

besoin d'air

Image
Un soleil incertain posé sur la ville et c'est l'espace qui fait défaut Entre les murs gris fatigués l'esprit cherche un tressaillement une joie claire sur les pavés mouillés Un parfum dans l'herbe humide de la place réveille l'attente comme si les cimes heureuses des grands pins s'échouaient soudain au coeur de la cité sans joie. Vite déguerpir !  

pause

Image
Entre chênes et pins le silencieux bourdon  se donne au vent frémissant de tous  ces enfants perdus Sous les vieux arbres s'écrit le recueil mental qui donne raison aux verbes oubliés du chemin Je m'offre une pause mais la douceur de l'air  est trompeuse dans le pas retenu quelque chose d'enfoui cache un monde une solitude sans tristesse