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Affichage des articles du juin, 2021

ville végétale

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 artifice urbain la loggia provoque le vert de façade aspiration contrôlée à l'immeuble comestible 

nous sommes de si petites choses

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Une goutte de pluie sous les thuyas  abri contre la douleur du ciel Je prends dans mes mains la violente image je suis certaine qu'à dévisager l'orage il s'efface

non sens

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vingt-sept juin que dire de l'absent ? la grisaille saisissant le regard  le silence de l’œil en retour  l'épaisseur qui sonde l'air la forêt chagrine continue à dégorger ses larmes rien ne fait date tout est non sens  

sans claie

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jour sans fin où toutes les confluences  sont amènes flux lumineux installés avec bonheur ouvert le poing du jour ouvert le regard aux fenêtres tissant l'herbe fraîche la mémoire tambourine au jardin sans clôture  

insomnie

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 Certaines nuits guettent le sommeil lui jouent des tours de passe-passe, l'air est lourd, le drap épais. La lune l'œil glauque nappé de brumes tardives force les interstices du volet. Ces nuits-là, le sommeil exténue la pente descente obscure, entre abandon et appréhension. Il n'accompagnera le corps qu'à la première rosée.

des fois je me dis

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Des fois je me dis que je devrais raccrocher avoir le courage de laisser tomber les stylos  les conversations stériles les digressions de moi avoir le courage de regarder devant sans jeter un regard derrière avoir un peu d'audace plus faire dans le fadasse. Des fois je me dis et puis j'oublie Tu crois peut-être,  tu crois peut-être que la vie est ainsi... ainsi qu'elle fut rêvée, désirée, vécue  fillette, on l'est encore, le soir derrière la fenêtre quand s'allument les étoiles. On y croit l'espace d'un instant et soudain on réalise qu'elles ne sont que reflet d'un flash mal réglé. (2014)

Reste

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Abandonné aux choses mortelles sommeille, là, un reste de prétention. Une révolte plane dans l'air un spasme aux aguets dans les gravas.  

saison de pluie

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Ils étaient arrivés sous la pluie,  pas un petit crachin, de grosses gouttes chaudes, des larmes qui n'osent dire leur nom. L'océan suait ses paquets d'iode printaniers pas les fades d'été étouffés de chaleur, ni les explosifs de l'automne, juste de petites bouffées insignifiantes pour qui n'est pas initié. La dune grimpée a révélé l'étang inaccessible derrière les roseaux, et soudain, la peur  de perdre le chemin d'oublier la trace. 360 degrés  "ils" n'est plus qu' "elle" il l'a abandonnée depuis si longtemps qu'elle l'avait presque oublié.

le jour le plus long

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 trop plein de lumière  la mesure d'un temps s'impose au corps une pensée funeste trouble l'amour abandonne le corps à la source timide d'autres songes sculptent le corps le jour trop long s'embrume divague en lui-même entre oubli et illusion fuit à bout de souffle

brin

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 sur la pierre que remue un brin d'herbe en dehors du vent ?

merci d'essuyer les pieds avant d'entrer

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Dans la rue ombrée d'inconscients soupirs  pendus aux hautes fenêtres saisissent le promeneur impudique. Mourront-ils à eux-mêmes comme de petits désirs au bord des toits hésitant avant de s'envoler dans un murmure ...  

au soleil

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J'ai vu entre jaunes collines et fleuve tout ces champs naissants frôlés par le vol des hirondelles J'ai vu ici-bas au ras du bitume brûlant les flèches des hommes et la terre éreintée J'ai vu et j'ai despéré plus ni la route ni le ciel n'ont gonflé mon regard de joie  

limites

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Ce que l'on voit  est peu de chose la limite du tragique  n'est jamais loin Ce que l'on sent nous dépasse si souvent les tendres ruses de la lumière ne nous nourrissent qu'au goutte à goutte Ce que l'on est se goûte lentement dans la lente dégradation du temps  

rengaines

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 De vieilles rengaines agacent la tête sujets frivoles à cadencer la marche sous le chaud soleil de presqu'été petites mises en scène de devanture ou coups de théâtre de mauvais boulevard. L'envie d'ouvrir la fenêtre, d'aérer les neurones, capter la  lumière sous toutes ses coutures à la manière d'un impressionniste et faire vacance de soi dans le calme d'un paysage devient certains jours réflexe vital.

à vie

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L'histoire manque de souffle tu le sens bien début noyé dans les brumes familiales fin pointé dans le soir aveuglant elle se fait en douce un peu dans ton dos petites tendresses pétries soupirs et regards fuyants tu oscilles sur la dune paupières à demi fermées tu vois bien le désir décliner  comme le soir très loin trop loin de toi l'histoire se vide éblouie d'infini elle voudrait oublier la lassitude posée sur les épaules creuser dans cette vie qui ne la porte plus l'histoire manque de souffle accrochée à tes mauvais mots qui s'abreuvent tout seuls

matière de regard

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 Le regard s'ouvre en généreux souvenir avec ce pouvoir d'étreindre et d'amasser tant et tant qu'il fait bouger l'âme. Naître d'un regard naître dans un regard n'être que ce regard qui dort en soi regard d'ange patient.

autres prétextes

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Parce qu'elle a toujours été oiseau sur la branche où le rêve se pose et très vite a regardé l'autre rive ondoyante entre les feuilles comme un baiser à voler. Parce que la tristesse ne l'a jamais déçue (quelle plus parfaite chrysalide de silence?) et qu'à renaître encore sereine au monde son coeur s'est enhardi.  

prétextes

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Parce qu'elle était là et que sa main tâtonnait vers son visage et plus tard parce qu'elle aima regarder entre les arbres le rire tremblant du soir. Parce que la lumière  venait de basculer l'enveloppant de pénombre et que les hautes branches feraient refuge à ses silences  au plus profond de la nuit.  

sur la berge

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Elle accueille la lumière se nourrit sur la berge d'un rêve caché dans un voile que personne ne soupçonne. Chacun de ses pas décrit le sentier nomme ce qu'il est à cet instant avant qu'il ne s'efface et se taise. Elle sait qu'un jour sur une photo il fut question d'un ange croisé en chemin.  

jour 7 (vous reprendrez bien un peu de mélancolie)

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    Matin   &   Midi  &   Soir  Le ciel bleu n'encourage pas la mélancolie. De la première lueur au premier réverbère, il assène ses couleurs éclatantes, ses trilles joyeuses en compagnon d'ouverture dans l'air du temps. La moindre petite tristesse ne trouve où nicher.  A peine posée, elle se fait voler dans les plumes par le premier piaf affairé au nid, disparaît sans trace. Courbée sur l'eau, confondu par le soleil, l'ombre s'abandonne. Quelle lunatique ne ferait le choix de la mélancolie quand au soir revient dans l'âme la grâce d'un instant, que le souffle bref du jour à peine deviné s'enfuit déjà et que s'enfouit dans l'ombre la vanité de la lumière.

jour 6 (avec raison d'être)

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Matin jour si haut, par la fenêtre le regard dérive tu te loues d'être toujours la même d'avoir apaisé l'obscur et la fêlure  Midi jour si vibrant, entre les arbres le regard se perd ton sourire à tous les âges bienheureux d'avoir apaisé le chemin et la forêt Soir  jour si ordinaire, le regard se souviendra-t-il de la vie cueillie dans la parfum d'un fruit d'avoir apaisé la faim et la soif Mosaïques thermes de Montcaret  

jour 5 (premières chaleurs)

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    Matin 7h15 sonnette, le chat dresse l'oreille au peintre en bâtiment amateur de poésie Là où ici  situera l'altitude aujourd'hui Midi Deux pêcheurs face à l'océan cent pas sans un regard au lignes tendues comme si le prétexte était au-delà des vagues  Soir  Entre les pins l'air se raréfie  juin est là coincé dans la gorge nœud coulant entre la tête et le coeur quelques cistes à feuille de sauge pour S

jour 4 (un jour, un an)

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  Matin en ce lundi matin de juin café à la main il se précise que les cris de cour ont bien bu la tasse un caillou autour du cou Midi messages répétitifs où il est question de fatigue et d'école en voie d'extinction Soir (déjà !) l'horloge rythme le temps libéré de la cadence infernale de la cloche –  entre les deux rives du jour, je m'étire  –

jour 3 (vagabondage)

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   Matin en sortie de nuit défaite du fatras qui oppresse comme une écorce trop juste pour le lit défait Midi sur une route menant à la mer le chagrin revient brûler l'âme comme un vent sur la cime des pins Soir un rapace nocturne crie dans les arbres longtemps ses accords vibrent encore chant abandonné au désordre du monde  

jour 2 (pour l'illusoire avec goût et sans modération)

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  Matin il se pourrait qu'en ouvrant la fenêtre tu entendes s'acharner un papillon de nuit, tous ne sont pas prisonniers des lampes à rêves Midi il se pourrait que ta faim de mystères  ou ta soif d'espaces loin de te rassasier ne trouvent que mirages et regards fuyants Soir il est certain que le repos ne sera accordé qu'avec de tendres ruses et de succulentes manœuvres du corps aux prémices du soir

jour 1 (où l'on pourrait croire qu'il est nécessaire de provoquer les mots)

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Matin le gris se tait les chants fourmillent des mots nus débordent de l'ombre Midi le soleil s'excite les bourdons s'impatientent heures longues du temps végétal Soir tout est confondu la mélancolie se frotte au rose l'éclat l'emporte dans l'air fatigué

à vrai dire

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 Il arrive que l'on frôle la vérité sans l'atteindre, ou qu'elle apparaisse sans  qu'on la perçoive. Vouloir s'élever rend forcement plus grand (plus haut ?) mais pas toujours plus intelligent.

eaux

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  En appui sur un trait de côte le regard ouvre la voie à quelques pinasses au-delà du pré-salé. Le temps n'est pas au rêve l'urgence est là dans le compte des flux qui coulent en moi, de celui qui m'a vue naître, à celui qui m'a donné  et repris la liberté. Ces eaux troubles ont bercé la barque de ma mélancolie un jour, elles la briseront.

zones d'insécurité

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en équilibre sur une idée agitée par un courant d'air un éclat de rire te sauve de l'instant gouffre. qu'importe l'impasse tu touches le fond sans risques l'exploration des profondeurs te fera un beau souvenir sur la pente de l'aube la nuit t'oppose une dernière fièvre et très loin tu entends le vol des tourterelles par-dessus le toit nul répit dans la fraîcheur arrachée à la pierre à la terre promise espérée ne répond qu'une pénombre prudente

sentiment du temps

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aux multiples avidités des aubes coulées par la fenêtre aux feuilles qui jonchent l'allée brisées dans l'élan le temps est un désert égaré dans les ciels de jeunesse une mélancolie oublieuse des distances chaque nuit