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Affichage des articles du 2021

aube

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  L'aube pose une nonchalance sans embarras sur le rebord  de la fenêtre ensommeillée Dehors la rue noyée dans la pénombre chuchote quelques rêves égarés comme si le jour devait s'en effrayer Est-ce le chant d'un oiseau ou ce léger souffle par le fenêtre  qui froissent le silence de la maison ? La lueur de la lampe de chevet meurt contre aujourd'hui et s'effraie  soudain du temps perdu à attendre la lumière

parce qu'il faut bien en rire

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Les hommes font des rêves créent leurs envies de jouir de tout dans des mondes de fantaisie En toute innocence ils disent posséder leur liberté Mais que savent-ils des bêtes et des plantes Les hommes les pensent à leur image bien loin de la réalité si loin de l'arbre enraciné  

dans le corps de l'autre

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Les questions ont été posées sais-tu maintenant où aller ? Quand le monde échappe tout est différent en toi et en dehors même la trace de tes pas te semble étrange. Le soleil continue de se lever à l'est et la lune sa rotation sans fin mais toi qu'espères-tu le matin quel objet t'attire au point  de t'oublier en lui ? Il y a longtemps que j'ai appris  qu'à se tromper d'ombre on ne défie  que le soleil Alors regarde ton corps s'allonger  à côté de l'autre et mesure cette raison qui dit sacrifice en vue de tranquillité  ...chacun extérieurement, devant les autres, se montre plein de dignité : mais chacun sait bien tout ce qui se passe d'inavouable en nous dès que nous nous trouvons seuls avec nous-mêmes. L. Pirandello, Sei personaggi in cerca d'autore, atto unico (Il Padre)

en lutte

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Les paupières se sont refermées sur la lutte. Quand s’était-elle engagée ? L’étreinte fut si forte  qu’elle a étouffé jusqu'au souvenir de la fissure. Peut-on parler de lutte  quand les yeux restent ouverts malgré tout ? L'étreinte fut acceptation  jusqu'à annihiler la peur dans l'esprit  jusqu'à le dépecer. C'est la forêt qui nous tait lorsque le pas se fait lourd lorsque la langue se perd. Ouvrir la bouche, le corps la tête à l'océan jetée par-dessus la dune.

dressé contre soi

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L'oreille accroche aux cimes des soupirs qui s'envolent   mots inachevés si souvent entendus familiers du chemin La rumeur qui monte enveloppe de ses odeurs chaque pas parle de ceux qui ont creusé le sentier  aujourd'hui disparus c'était autrefois          c'est maintenant.

dans les plumes

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  Au large de moi croisent d'étranges oiseaux rémiges dressées tentant d'ignorer  le duvet ébouriffé  Leur ombre plane à mes côtés tantôt proche tantôt si lointaine que leur présence interroge ma réalité d'être Pourtant je les regarde avec une bienveillante ironie que serais-je sans eux qui m'ont couvé  qui ont mué et grandi pour me permettre d'exister ?

Repaire

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Il n'est pas rare  qu'au seuil du crépuscule le chant d'un oiseau égaré  vrille de sa vibration légère la fine couche d'amertume  déposée heure après heure. Etrange sensation d'une perte indéfinissable blottie sous le derme du jour vite avalée par l'ordinaire  et rassurant regard par la fenêtre   —  avec ou sans tourterelle  — 

remous

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Matin chagrin retenu et le moindre geste un simple regard par la fenêtre une parole échangée ou tue  traînent leur voile gris Matin d'horizon fondu au ciel dans la brume tenace Certains jours à trop vouloir se chercher on finit par se perdre le doute envahit l'esprit  l'entraîne dans le courant  de ses remous  

fruits d'hiver

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À M.  Quelques fruits délaissés par les étourneaux résistent vaillamment sur les branches nues telles de coquettes boules de saison Je les regarde par la fenêtre lentement s'étioler certains prêts à tomber sans personne dessous pour les ramasser Pourrir ou se dessécher l'alternative épuise à bien la considérer toutes sagesses

solstice

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perchée sur la branche  l'apaisante présence  ronde et lumineuse la solitude n'est rien  à qui sait ouvrir les yeux

mise en scène

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Ainsi nait la préciosité de la chose.  Les yeux effleurent le non prononcé invitent l'esprit vif du champ ou celui du chemin. Une Odyssée s'empare de l'esprit, ranime d'anciennes visions et le prodige jaillit de la tige commune  soudain révélée en friche inexplorée. [Encore quelques jours pour visiter cette exceptionnelle exposition au Musée des Arts décoratifs de Bordeaux  https://madd-bordeaux.fr/expositions/paysans-designers-un-art-du-vivant  ]  

lecture la nuit

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Écrits sur l'immense noir les mots de l'astre volage disent clairement pendant que tu dors l'énigme. Rêve. Demain prisonnier du réel tu ne les reconnaitras pas.  

persistance

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Où niche l'enfance s'abritent les songes Dans la couvée douce d'hier et d'aujourd'hui une même présence à soi Sommeil et éveil confondus le secret symbole entoure de ses bras le monde et son chaos  

fleur

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Lèvres ourlées apaisante distraction du baiser Parole de soie séchée à trop  se donner Charme fragile pétale effrité d'absence Chaque fleur est un hommage au monde je ne peux me résoudre à leur mort je les garde par défit au temps une baroque crânerie  

sur la rive

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Née d'un rêve d'eau et de ciel dans le sillage de l'instant sauvage aérienne au gré de la soif et des émois je demeure au crépuscule sur la rive fidèle

sans fausse note (plouf)

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Ce n'est pas donné à tout le monde  de parfaitement chanter faux il est vrai que je n'aime pas particulièrement chanter sauf peut-être certains jours quand le coeur est à l'unisson  de ce petit rien qui le rend léger... Imperturbablement j'ai toujours chanté faux et n'ai jamais fait le moindre effort pour que cela cesse même devant le regard interrogateur  des enfants qui ne durait qu'un  bref instant - les enfants sont compréhensifs ils admettent l'originalité elle ne leur fait pas peur - Un ami au fait  de mon peu d'égo  et de ma faculté à me foutre de ma gueule m'a rassurée  "Oui tu chantes impeccablement faux" Pas que je ne puisse placer ma voix ou que je veuille échapper à la "norme" je crois tout simplement  que j'aime m'entendre chanter faux Je chante faux comme une excuse je chante faux comme un label je chante faux pour être moi et ce que je préfère par-dessus tout ce sont les jours où chantant parfaitement faux 

tromper la lumière

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Longtemps j'ai regardé la lumière intensément phare dans la nuit aphone éclat lointain inutile Longtemps j'ai cru que c'était la lumière qui me sauvait trompait le vide et l'oubli une nuit elle a dénoncé ma confusion La non lumière dit tout cela et plus encore chaque regard par la fenêtre me remémore exactement son éclat nuit après nuit comme des souvenirs alignés début et fin de monde Longtemps j'ai eu l'idée et le regret de la lumière l'idée de reprendre l'ordre des choses je ne regardais plus par la fenêtre Mais si j'ai fermé la fenêtre à l'incertitude à l'énigme de l'absence ce n'est que pour user mes yeux aux éclats du jour  foudroyer le cuir tanné de l'absence  

puzzle (tentative de remise en désordre)

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Le regard apprend ce que la vie nous porte La pierre comprend le trou dans la poche et le poids absent Le pas pardonne sans oublier les écueils du chemin Mais le coeur peut-il se résoudre au vide aussi blanc qu'une page nue

puzzle

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Est-ce l'étrange regard que la vie nous porte Est-ce la pierre dans la poche qui pèse plus que de raison Est-ce le pas imprécis sur les gravas du chemin Le coeur parfois hésite à saisir ce qui le peine  

d'ombres et de lumières

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 La grande porte est fermée qui tourne ses paumes au ciel au temps où la foule apprend la liesse la chapelle ne saura résister à la flèche baignée de lumières mercantiles clepsydre des illusions

triangulation

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Il n'y aurait là que lumière défunte si la subtilité du moment n'avait gravé  chaque relief chaque nuance aux yeux de la mélancolie si le partage de l'illusion ne s'était offert comme topographie d'un monde ouvert  

mémoire de retours

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Les soirs qu'aucun souffle ne trouble sont de vrais bonheurs pas le bruit d'un insecte ou le pas d'un oiseau le calme après le moiteur du jour L'image éclatante d'évidence au coeur de l'hiver dans la blancheur des sens mémoire de retours dans l'agonie des lumières surprend le soir comme une autre vie  

sans eux

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Quoi qu'il en soit à mi-chemin de l'enfance et de la fin l'impensable vertige reconnaît le signe du souffle sur les murs Un jour s'envoleront les doutes et l'ombre éméchée des nuages qu'espérer d'autre que le rire d'un ange aimé pour brandir les mots perdus sans eux  

pourquoi pas éphémère

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Même regard au lointain la route n'est jamais tout à fait réelle Surimpression de doutes et de certitudes le vent qui pousse les pas repousse la ligne en des espaces pensés inaccessibles Délires de soi tour à tour entrouverts à la sagesse et à l'éphémère désir d'odyssée  

troisième mémoire d'arbre

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Juste au début du froid les arbres dans un désir d'élévation se dénudent pour mieux sentir le poids de tous ces nids abandonnés au ciel jusqu'au printemps La mémoire de l'arbre gardienne du futur s'éternise là où le temps est patience  

deuxième mémoire d'arbre

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 Enfant je fus initiée  à la langue des arbres depuis je les écoute sans un mot me raconter en verts mots les saisons le vol des oiseaux migrateurs et tous ces petits mondes qu'ils accueillent La mémoire de l'arbre est la Babel universelle fourmillante d'invisibles mondes non profanés

première mémoire d'arbre

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La mémoire de l'arbre affleure aux branches tempêtes et canicules y inscrivent  leurs charges le vent y glisse ses murmures  le soleil ses caresses La mémoire de l'arbre et celle de sa terre se ressemblent elles puisent aux mêmes racines  

troisième sentier sur la dune

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Les ombres perpétuent le silence des pas scellés entre les grains Il semble que nul n'a jamais marché ici que rien n'est  jamais venu troubler la lente danse des oyats L'hiver agrège les traces en dures croutes mémorables les jours passent sur la dune  qui courbe le dos Tout semble dormir  

deuxième sentier sur la dune

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Toujours je reviens ici parce que le soir  tourne le dos à l'aube parce que chaque herbe donne raison à l'espoir parce que le sable  gardera toujours ses traces L'histoire toujours ici écrit ses rêves de mouettes sauvages s'étonne de la patience du temps de son obstination  

premier sentier sur la dune

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Le vent de mer ferme les yeux de l'automne son chant glacé fige l'immortelle dans sa robe grise et sèche Au loin une brume tenace réinvente la forme des épaules  et des hanches généreuses du sable mouvant Nous avons le temps de réinventer pas et verbe un parcours à pas lents  

des nouvelles du nid des pies

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  Les pies ont déserté le nid s'affairent aux branches en d'autres arbres La mise à nu de l'aire marque le début du désamour Jusqu'au printemps prochain le temps n'aura plus de prise sur l'amas de brindilles  corseté dans le ciel gris Pour l'instant les pies vaquent à je ne sais quelle activité secrète indifférentes à l'épuisement de la mémoire des arbres

porte battante

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Grandit dans l'ombre l'idée de passer la porte d'aller au-delà du bois au-delà du déjà vécu Entre tentation  et premier pas  le questionnement Où trouver la liberté dans l'abri clos et obscur ou dans l'étreinte  de  l'horizon sans limite Au battant entrouvert l'issue fera secours en attendant...

ventre

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Vertical émoi au centre de ce qui ne pourra s'écrire en ce lieu de naissance et de mort À peine sortie du gouffre tu ne cherches qu'à y replonger Née d'un songe de la terre née du ventre de terre dans le néant vertical  début et fin de ce qui était déjà écrit

oxydation

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 La rouille historie le bois  comme l'écho du jour où il fit naufrage. Image figée dans la légende entre sable et vagues. La rouille ronge le remords vouée à atteindre son propre sang Belle et rude. Froide dans sa nudité. Loi de l'eau et de l'air tu y réfléchis. Peut-être as-tu peur de te blesser.

tatouage

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 J'aimerais garder en moi  l'empreinte des fougères avant qu'elles ne disparaissent l'écorce mémoire du pin  et le chant de la tourterelle J'aimerais que depuis l'enfance s'infusent au plus profond de ma chair leurs traces en sceau magique à l'épreuve du temps...

ce qui doit arriver

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  Ce qui doit arriver arrive Je regarde le vent porteur  d'histoires et de feuilles  agiter de ses récits fous l'épineux bas-côtés de la vie Mes mots sont si loin de la  plus petite de mes pensées si pauvres pour s'envoler être porteurs de sens et d'esprit Bien souvent enfant j'ai cru - ou espéré - croire à l'évidence j'en garde la candeur d'un rêve et  le regard perdu dans les feuilles Ce qui devait arriver arrivera

nocturne

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 Le soir écrit un livre de voyages sur le fleuve en reflets silencieux clairs et sobres brûlant doucement les derniers rayons sur la peau de l'eau attirante jusqu'au vertige Quelques lignes égarées en font  paysage émeuvent le passant dans sa fatigue désir céleste que personne ne voit peu de lumière perdue éprise de la rive

heurtoir

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 Parfois mon coeur se serre à vouloir trop l'étirer parfois il tambourine tempête et se rebiffe à vouloir l'ignorer Mon coeur doit être  comme tous les cœurs ni plus tendre ni plus rugueux qu'un autre Alors pourquoi suis-je à le contrarier à lui demander la lune les deux pieds sur terre Parfois mon coeur s'égare en chemin et je l'en remercie... Va-t'en savoir comment résonnent les mots dits de quel écho ils usent du tu ou du retenu du jamais accouché le chemin de l'oreille au cœur n'accepte pas toujours la tête (Heurtoir dans l'atelier de l'artiste - Musée Bourdelle avec M.A. 24/12/2013)

une clarté

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 la moindre éclaircie ravit le coeur et les yeux jamais banale à peine audibles tant de  lumineux étonnements

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en fusion d'histoires et de légendes du grand mystère des illusions perdues l'odeur du chemin convoque ses douleurs et ses lumières passera le vent au bec des oiseaux oublieux du chant des pins le pas perdu dans le temps en voyage intérieur habitera sa quête

illusion en profondeur de champ

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Le soir erre de roseau en roseau goûte les pans fragiles des rives tu te donnes au beau mystère assise dans l'air léger Heure de lumière blanche au creux du pli des yeux  émus par la tendresse du sifflement d'un insecte  Tu sais que lorsque le soleil aura touché la terre envahie par  la mélancolie des ombres le corps apaisé se dévoilera  

flegme

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 Elle s'en fout l'araignée du genre du photographe Qu'est la vie d'une araignée  à côté de celle d'un humain Fragile sur ses échasses posée dans un coin comme une chose oubliée elle ne sent ici que la bonne chaleur  du soleil sur le pavé de verre et l'objectif qui la fixe contemple le flegme sans faille de ce petit corps qui pèse si fort

matière à réflexion

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Le lieu et la résonnance inspira le choix de la place soleil savamment tamisé du parcours dans le verre naquit une inflexion de la lumière flatteuse signe délibéré de ce rien qui saisit le sens du désir foudroyant  

esperanto personnel

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Ne pense-t-on qu'avec sa langue Je parle je communique je pense et la pensée ouvre l'espace privé de la conscience mais suis-je vraiment moi dans ce déploiement ou la simple image d'un moi masqué par sa langue ? Où se cache la voix naïve de l'enfance qui courait sans réserve sur la dune ? La langue l'a-t-elle éteinte ou fortifiée ?

forestière

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Dans la forêt derrière la dune la peau des arbres parle  du chaud dans les veines du désir et de la nostalgie de la rude terre assoiffée. Ce n'est pas l'appétit qui les mène s'ils s'accordent quelques libertés et font œuvre de grâce et d'audace ce n'est que pour tenter de survivre    

Tokyo-Ga

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Il y a ce que l'on voit et ce que l'on retient ce que l'on vit ou qui nous habite pour toujours  Il y a ce que l'on revoit quand l'on reste seul  et ce qui s'est effacé  à jamais ...  

fatigue

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  Certains soirs peinent sous leur charge d'herbes rousses à bâtir son nid pas que tu te sentes vraiment oiseau juste une envie de douceur qui monte Là-bas au loin c'est l'heure du passage des grands migrateurs au vol déterminé  tu émiettes un peu de mie pour l'égarée tu aimerais bien savoir d'autres chemins Dans le ciel un peu plus que leurs cris comme une légère moquerie vers toi clouée au sol par la fatigue et l'illusion certains soirs tu les regardes avec envie