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Affichage des articles associés au libellé petites bêtes

vie des escargots

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la vie des escargots se joue  au plus profond des plates-bandes   les années passent sur la coquille la pluie a lessivé les traces du passage le soleil entre deux averses orageuses peine à réchauffer la carapace du coeur le soir les escargots sortent leurs cornes tâtent l'acidité du terrain avant de choisir leur route - tu pensais connaître le terrain tu ne cherchais pas l'aventure juste te terrer en coin de tourbe  trouver un carré d'herbe où te restaurer - un matin sous la paroi fragile résonne d'abandon où vont les escargots quand ils quittent leur coquille beaucoup pensent qu'il faut avoir de la hauteur que traîner dans son carré de terre appauvrit le sol tous oublient combien le temps est friable comment tout disparaît de l'inattention du regard les escargots aussi meurent de solitude du silence qu'on leur a imposé

flegme

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 Elle s'en fout l'araignée du genre du photographe Qu'est la vie d'une araignée  à côté de celle d'un humain Fragile sur ses échasses posée dans un coin comme une chose oubliée elle ne sent ici que la bonne chaleur  du soleil sur le pavé de verre et l'objectif qui la fixe contemple le flegme sans faille de ce petit corps qui pèse si fort

Craspedacusta sowerbii

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Je suis là immobile une moitié de silence  destinée à l'attente une autre au mouvement. Je regarde les petits dômes diaphanes photographie leurs convulsions ma présence absorbée par la couleur. Les nuances célestes de l'eau me captivent dans leurs formes mouvantes. Tant elles sont silencieuses  qu'elles ne semblent  avoir aucun souvenir ou plutôt si... des souvenirs écrits  à l'encre transparente  dans le champ bleu du rêve. Méduses d'eau douce , aquarium de Limoges, février 2020 . Une formidable petite équipe de passionnés avec à leur tête David Branthôme.

Quand l'hiver fut venu

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Sous l'arbre rassasié petit bijou  vert  il sortit la tête du fruit juteux et sucré. Tu lui donnas il reçut prit ses cliques et te claqua volte-face en silence. Repu dans ta bouche il brûla sa cartouche pétrit son angoisse et vite t'effaça. Tu donnas, il prit indifférent  à ta transparence à l'étreinte du temps. Sous l'arbre, tu te crus comblé, imprudent, dis, que t'en reste-t-il maintenant ?

Chaud !

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L'ombre n'avait pas de prise elle se recroquevillait sur les chardons secs... Je me rappelle avoir longuement observé les punaises endiablées rouges et noires puisé un peu de vie dans leur ardeur. Je me souviens  aujourd'hui que la pluie inlassable dilue bêtes et hommes qu'il faisait plus chaud que dans un four. Bien armée pour se défendre, la  punaise arlequin  s'expose sans complexe et avec ardeur !

cétoine

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Arpentant les carrés de la terrasse étranger à l'affligeant cortège quotidien soudain le visage secret de la tendresse sous un ciel tout entier vide et clair. "Ce vert fait penser au printemps" ( 24 février 2014, 14h53, rue Giacomo Matteoti, Bordeaux) "Pour attirer la Cétoine, la faire venir de la rose à l'amas putride, il y a mieux que la mémoire du ventre : il y a une impulsion aveugle, irrésistible, qui réalise le très logique sous les apparences de l'insensé." Jean-Henri Fabre,  Souvenirs entomologiques 1903, VIIIe série, Chap I Magnifique travail d'édition du  Castor Astral , une sélection de belles pages de Jean-Henri Fabre superbement illustrées par Pierre Zanzucchi , l'oeil curieux de l'entomologiste, le talent de conteur de l'écrivain. Un régal pour les amoureux des "petites bêtes".

Patience (bis, quand on aime...)

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le chat batelier sait l'art de la patience vibrisses à l'air

dans le regard posé

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D'une anodine promenade tout à coup vous apparaît la plus étrange créature.  Suspendue à un fil, déjouant les reflets d'une mare, ou voletant dans les branches. Merveille ! Immobile, vous observez.  Votre œil  folâtre, s'étonne des singularités, s'enthousiasme d'une couleur ou d'une forme... Quand naît dans le regard posé, ne s'attachant plus aux détails l'empreinte de la vraie nature. axolotl  , nature étrange en péril, Nice

sang-froid

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le lézard me voit palpitation de deux cœurs sang ni chaud ni froid Réchauffé au soleil déclinant le sang en vieillissant ralentit son flux non que le cœur  faiblisse mais il emprunte des voies  que la jeunesse des sentiments ignorait

variations sur le fil

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la solitaire tient son cocon poétique à bout de fil sur sa toile en fils tenus même le vent l'ignore *** dans le silence l'araignée tire son fil et s'en balance chacun dans sa condition voit le centre du monde *** (L'  épeire fasciée ou Argiope frelon   dans les pins, route des hauts de Mimizan été 2019)

les yeux de l'eau

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la peau de l'étang se ride en coassant premières gouttes A peine plus lourde que son image Une verdeur se tapit dans la feuille Ciel et eau complices palpitants (Chaumont) Un vieil étang Une grenouille saute Des sons d’eau Basho

variations pour oyat, hexapode et marcheuse

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toute la journée tel un pou sur la tige le soir encore là sur l'oyat ancré dévoré par le soleil  la vie résiste corps à la merci d'une même ondulation ivresse du vent

sous la surface

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Les mots glissent sur la page, feignent d'ignorer que la la vie interroge au-delà de la surface lisse. On parle sans fin on croit briser le silence trouver un écho au fond du ventre, quand dans la brièveté d'un bonheur paraît ce salvateur regard, comme une contradiction sous la tension de la surface dans la transparence une voix sourde sous la pierre un murmure vivifiant. Gerris, patineur lacustre infatigable, ruisseau Ste Eulalie en Born, juillet 2019

mise à mort

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De petits cris à mon arrivée m'ont fait tourner la tête dans un coin de ma mémoire piégé dans la toile je n'ai pu t'ignorer. Tu te débattais aurais voulu te faire oublier je ne t'ai même pas accordé grâce de tes fausses excuses. Mimizan, 6 juillet 2019

sous surveillance

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immobilité nulle crainte visible dans l’œil aux aguets l'art du camouflage tient souvent en maquillage Juillet,  lézard vert  sous les pins  Le Porge (Je savais que je regretterais de ne pas avoir amener mes appareils photos !)

voltiges

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en équilibre entre chaque volte face butiner tout bêtement ***  une pie posée dans le reflet de la vitre hardie me toise *** bouton ou pétale la fleur cannibale est une aguicheuse *** elle descendra   ce soir la dame noire au bout de son fil *** nul bruit ce matin seul le chant de la noire tissant sa toile

évidence

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Le toile était là depuis plusieurs jours sa vérité échappait, infime fil tendu. Le monde de l'infiniment petit est souvent plus évident  que l'on ne pense, il suffit de quelques grains d'un pollen pour qu'il soit moins transparent, plus vif.  [Alors que tant d'exploits scientifiques deviennent très vite des banalités, une simple toile d'araignée suscite admiration et enchantement, l'homme n'est pas si blasé !] 

Capital de rêves enfuis

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Le soir effiloche en technicolor un songe le hante de son chant perché Qui résoudra l'énigme des oiseaux de nuit dans la solitude opaque ?  Certainement pas les petits yeux  de l'insecte pendu à sa toile de lune  qui poursuit sans fin mes rêves évanouis Zoropsis Sinimana sur le mur du soir http://www.dipode-vie.net/Arachnides/Zoropsidae/Zoropsis/spinimana.html à noter ce site extraordinaire, j'aime les passionnés ! :  https://araigneesdewaterloo.wordpress.com/