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Affichage des articles du mai, 2020

à demi

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Ce soir une demi lune éclaire un monde à moitié endormi Etrange fin de printemps difficile de renouer le fil des relations de dénouer les tensions et les suspicions Aujourd'hui enfin  un plein soleil inondait de sa chaleur le premier bain le meilleur celui qui ouvre les sensations  de l'été à venir celui qui par sa fraîcheur met  corps et esprit en harmonie Mimizan lune du 30 mai lever 2h17 coucher 2h37

à tire d'aile

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penser océan dans ses ombres mouvantes au seuil de l'été la rumeur de l'eau répond aux grands oiseaux blancs malgré le vent au pied de la dune une agitation soudaine ballet convenu

en couleur

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Le passage du gris à la couleur ouvre chaque alvéole des poumons ce basculement s'opère chaque année en mai un jour les yeux se mettent à fouiller refusent la vie au ralenti      s'étirent à l'infini du ciel sans limite Ce n'est pas que le gris soit triste  il exprime juste un seul sentiment un seul regard il ne fera jamais chatoyer l’œil dans la légèreté d'un envol de goéland quand les ailes polissent le bleu dans le regard

un parfait endroit inespéré

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Puisqu'il faut retourner aux affaires du quotidien aux incessants bavardages avant de quitter l'endroit laissons tomber nos yeux consentons au vent son murmure au chemin ses cailloux aux herbes le frisson la profusion sauvage ouverte sur le vide marchons Pourquoi faut-il qu'on ait un piano ? Le mieux est qu'on ait des oreilles et qu'on aime la Nature . Fernando Pessoa  Le Gardeur de troupeaux et autres poème

en lieu inconnu

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Inlassablement le grain  de nos silhouettes enlise mes paupières Est-ce toi qui t'éloignes ou mes yeux qui ne savent plus te regarder ? J'improvise un pas de côté mais la réalité ne doit pas être ici c'est une autre histoire qu'écrivent mes pas une histoire qui incorpore l'absence qui la faire sienne

dans la vague

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Des nuages passent tu peux entendre ce qu'ils racontent prêter une oreille attentive aux palpitations des éléments oriente ta boussole intérieure vers le lieu qui t'est destiné tu sais qu'ici tu ne cherches que toi roulée dans la vague en bons termes avec ton lointain Jour tout en nuage Chaque vague nuage en toi Tout en toi vague

chemin ouvert

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La danse des pins dans la brise balance le pas  à l'heure où l'océan replie son drap aux oiseaux  le chant des délices du pays de sucre et de miel musique en équilibre ivre de liberté  l’œil décline l'aplomb des troncs au coeur de l'ombre emporte la mer sous les paupières le chemin demeure longtemps dans le regard accord du sable et du soleil couchant légèreté du silence qui apprivoise ses ailes

faire dans la dentelle

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Un soleil se pose  dans mon regard brodé de vent et de tendresse Est-ce la vie qui oscille dans le temps de la lumière striant de joie les dentelles  de jonc ? Front contre le jour dans l'insoupçonné je m'égaye aux quatre vents

impression 5 : à demi

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Ce qui pousse et ce qui retient je peux l'identifier le lire sur mes lèvres incapable de dérober le corps et l'esprit à l'assaut des années je réserve à l'attente une moitié de mon silence l'autre je la rends compatible  avec le présent pour combien de temps encore ?

impression 4 : limites

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Ce sentiment d'être ignorante de regarder les choses et les gens comme si je les découvrais me fait souvent tâter mes yeux mes mains ma tête je m'aperçois que je leur ressemble que je chemine depuis longtemps à leurs côtés que parfois je les croise et les quitte d'autres fois je les traîne dans ma nostalgie dévorante

impression 3 : premières chaleurs

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C'est un plaisir physique une émotion de toute la peau savourée les yeux mi-clos dans l'ombre du chapeau la caresse des premiers rayons plus qu'un baume une mise à nue du plaisir

impression 2 : visions

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Je ferme les yeux serre fort les paupières un monde vertigineux paraît tâches mobiles de mes lucioles intérieures images de mes rêves monstrueux  en toute innocence

Impression 1 : porte close

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On pourrait croire que j'observe J'oublie de regarder avant et après tout vient de l'intérieur et y retourne

pour vider le soir

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Deux mains jointes pour recueillir l'eau du printemps fleurs en appel deux yeux aux confins de l'horizon coeur gros de ses nuages bouche lèvres avides de vive chaleur front brûlant des fièvres intérieures le corps entier cède sous les tensions répétées gère l'état de crise et soudain  se défont les grains des années et commencent à se vider les friches de l'attente au son transparent de la cloche descendant au coeur du couchant

soir au marais

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Pieds  nus sur le sentier le soir retient son souffle fait le compte du jour passé à cet instant le corps vibre de ribambelles interminables d'oiseaux sur les roseaux encore un instant et le pas  se retourne vers la nuit

comptine de rentrée

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Alors nous avons repris le chemin de l'école... ...mais qui a eu l'idée tout à fait folle d'enfermer des gamins en farandole espacés d'un mètre car c'est le protocole ? Alors nous avons enfilé nos masques évité tous mouvements anarchiques lavé nos mains usé des antiseptiques confiné sans bouger ils tournent en bourrique Alors ils mangent à leur place en classe la surveillance doit être efficace à trente degrés en juin en la classe...                                       ...comme des mouches ils tomberont en masse                                         (vaincus par la chaleur, paraît que le virus n'y résiste pas !) Ce serait plus sympa dans les file d'attente, entre les rayons des supermarchés, au guichet de la Poste (heu, enfin, quand il est ouvert !)

Entre les piliers

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Tenu aux piliers de la vie le monde vacille les yeux fermés quand soudain un parfum  ou peut-être une lumière se joue de l'âme... C'est une silhouette croisée  qui surprend le souvenir au-delà de l'obscur C'est un bruit de pas sur la pierre qui répond à l'indéchiffrable marche dans le dos de la mémoire (Pliers de Ste Eutrope, Saintes)

distorsion

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Questions et réponses en aimable confusion marquent la fin de la pause comme si du vaste silence  qui nous hantait aurait pu surgir autre chose qu'une  immense interrogation Les mains dans les poches l'aventure est dans les rues où le silence n'est qu'un souvenir défilé des heures une à une  tant d'heures passées en quête du nid espéré tant d'heures à venir dans l'imminence du doute

crier au loup

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dans le barbelé voir la laine du mouton ou le poil du loup Les périodes de crises sont toujours favorables aux expressions personnelles. Quand ces mises en voix de peurs intimes croisent des informations manipulées, elles déversent sur les réseaux sociaux quantité d'âneries et autres bêtises relayées à l'infini. J'ai été stupéfaite de lire chez certains que je considère particulièrement de telles .... Que faire ?  Que dire ? Quand les convictions aveuglent, les mots s'aigrissent, le regard devient obtus. Répondre est souvent attiser a fortiori sur ces miroirs aux alouettes  où les copinages intéressés font croire à une certaine audience à coup de pouces levés. Je n'ai jamais prôné la fuite, généralement je fais face, défends le bout de gras. Pourtant là, je préfère fuir plutôt que me mettre la rate au court bouillon. Je suis curieuse de voir la suite et surtout de constater le comportement de ceux qui n'ont cessé de crier au loup sans argumenter ni proposer de s

y aller

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(à mon père) J'ai lu tant de livres contant de belles aventures que j'ai oubliées J'ai vécu tant de jours taisant l'isolement qui se sont aussitôt effacés Quand marcher est vivre une aventure  il faut y aller...               ...le chemin venait à nous aussi tranquille et harmonieux que la forêt. J'en rêve je suis ravie d'en rêver de lire dans le chemin comme en un rêve. Les jours vécus à distance ne sont pas tristes  ils allaient de ciel en ciel dans l'attente de nommer  ce chemin que nous referons ensemble..

vert incognito

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Je suis toujours stupéfaite de constater avec quelle rapidité les fleurs des arbres fruitiers se transforment en fruits et inversement combien l'attente de la maturation est longue tout est présent quand on s'y attend le moins le vert fait ombre la voix du jardin une vibration verte entre les feuilles ce bourdonnement dans l’entrelacs de branches un vague à l'âme

robes dans le vent

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Dans l'idée de liberté  chemine l'ivresse du pas sensible au parfum qui flotte sur le trottoir dans le mot liberté frémit l'ouverture tant souhaitée aux nuances colorées du temps l'isolement provoqué a dressé des barreaux difficile à écarter  il n'y a pas de monde d'avant et monde d'après il y a simplement la vie poursuit sa route  avec ses traumatismes et ses tressaillements de joie demain les jours écarteront le barreaux combleront les manques libérant mots et sourires demain fera flotter les robes légères

Tous frais payés

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Au coeur de la quantité de jours devenue anecdote tu t'es fait une place en diagonale. Tu as dérivé sans trouver d'issue les nuits chantaient mais elles ne disaient pas ton nom. Ton avatar qui ne savait où aller est parvenu à s'assembler gauchement à ce lieu. Usé  il s'attarde à ma recherche à ce qu'il croit deviner de moi dans la suite des petits matins possibles Il faut que je te dise tout à présent se réduit  à une moitié de silence tous frais payés

entre les pages

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J'avais marqué la page du jour de ce premier livre que  tu m'avais donné  d'une fleur délicate  cueillie sur la dune Elle a séché entre les fibres fixé le temps sur le fil tendu en migration entre hier et demain Témoin aux couleurs passées au parfum éventé à l'amour à la vie à jamais

une saison à l'ombre du pommier

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Je passe rarement autant de temps dans le jardin au printemps. Drôle d'année, ma dernière à l'école. Quelle fin de carrière ! Sous le pommier, j'écoute la circulation qui s'intensifie chaque jour un peu plus et me reviennent des souvenirs que datent de ... plus de cinquante ans ! Ce printemps-là nous étions aussi dans le jardin, il y avait ma mère, prof (aussi) et ma tante. C'était l'année de son bac, le lycée était fermé, elle était venue se réfugier chez sa sœur. Il faisait beau et chaud. Mes souvenirs sont sensations, éclats de lumière et un grand bonheur paisible. Je revois ma mère lisant à l'ombre d'un arbre comme moi aujourd’hui.  Le bruit des barricades était loin de nous perdus dans un petit village des Basses Pyrénées. Mon père devait travailler (il faudra que je lui demande), les forêts sont rarement lieu de contestation. Le vert tendre est propice à la méditation.  L'ombre des jeunes rameaux est un plaisir retrouvé chaque année, les anémo

dans la lune

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vent du soir dans le grand drap céleste l'heure de la lune soir de mai la lune petit sein blanc excite le ciel lune du 5 mai, pleine lune le 7 photos Olympus E-M10 III 14-150 Mercredi 6 Mai 2020   SOLEIL  Lever :  06h23  Coucher :  21h12   LUNE  Lever :  20h02  Coucher :  06h11   LUNE descendante   JOUR racines   JOUR fleurs   à  19h39   périgée  à  5h02

feuilles volantes

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Hier j'écrivais sur un carnet je l'ai fermé en m'enfermant préféré la légèreté  de petits papiers volants Hier les mots se demandaient si les questions posées pouvaient être des réponses aujourd'hui ils se trahissent ne sont qu'un peu plus de  crépuscule qui arrive Ils parlent sans s'arrêter pensent sans se taire pourtant hier et aujourd'hui l'instant de la rosée du matin laisse glisser les mots espère un seul élan dans le rayon ouvert au tourbillon de poussière  qui cherche à entrer par la fenêtre une touche de vert  un peu de bleu par-dessus le toit je les laisse prendre corps  dans le mutisme de la chambre

Micocoulier

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L'ombre se recroqueville sous le micocoulier bientôt l'été tannera les pierres de l'allée la vie au ralenti pour l'instant s'accroche aux jeunes pousses de l'arbre au lierre qui court impassible aux premières floraisons timides la vie au ralenti fouille la patience  des grands chênes dans le parc  elle se cherche dans le pas lent qui traîne derrière la haie Le soir s'étire sous le micocoulier l'obscurité pèse doucement sur mes épaules

un si étrange entre-temps

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On se souviendra d'une étrange saison où le vent ne pouvait dégager le ciel une lumière terne éteignait le paysage on aurait pu se croire en automne.      Des tréfonds du coeur remontait      le pincement d'une voix      du ventre le goût amer du fruit partagé Les yeux se lovèrent sur les planches épaisses mais l'odeur du bois s'était perdue  dans les plis fripés de la mémoire les mâchoires serrèrent les mots  sans trop savoir s'ils avaient raison d'être (pourvu qu'ils ne s'envolent pas au vent...)     Un homme au loin ralentit le pas     un soupçon de soleil sur l'épaule

Du mensonge

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Je me mens tu te mens mentons-nous ! Le mensonge est désespérément humain vivre est un mensonge Tout le monde dit si facilement "je t'aime" quand il n'espère entendre que "aime-moi" simple effet de politesse  vis à vis de la vérité. Le recueil de chansons de Medinaceli Puse mis amores en Fernandillo. ¡Ay, que era casado, mal me ha mentido! Dígasme el barquero, barquero garrido, en qual de aquellas barcas va Fernandillo. El traydor era casado, mal me ha mentido. ¡Ay, que era casado, mal me ha mentido!

bouillir sous l'écorce

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Le temps bouillonne je pense à l'écorce surchauffée qui cache un pays cloîtré une odyssée en territoires obscurs et inconnus La vie aujourd'hui  ressemble à ce corset  grouillant et odorant A l'heure où l'océan roule en solitaire  où le chant de l'oiseau se délite dans le vent c'est dans l'intelligence du bois que je veux écrire l'attente