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Affichage des articles du avril, 2020

paysage avec ruines

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Parfois on rêve de rester  à l'ombre des grands arbres un jour de chaleur on voudrait être racine habiter là sous les branches Pourtant quelque chose d'étouffé remonte on sait que demain il fera froid  que les feuilles tomberont alors on marche jusqu'aux ruines coiffées de soleil on court les rues pour achever ce que l'on a débuté un jour d'insouciance on lèche les vieilles pierres des murs pour se rassurer et on se tait (Palais Gallien, Bordeaux 2014)

En Correspondance

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J'aime l'enthousiasme dans la voix et dans les notes des enregistrements studio.  Un enthousiasme fait de retenue et de sensibilité qui en font le charme. Chaque chanteur et musicien s'y dévoile dans son plus simple appareil, dans le recueillement de son art. Ajoutons des prises de vue subtiles et discrètes et chaque promotion devient un petit bijou J'aurais pu choisir n'importe quel;opus dans la discographie de l'ensemble Correspondance dirige par Sébastien Daucé, mais je garde un petit faible pour Cantique sur le bonheur des Justes et le malheur des Réprouvez.   IIIe Leçon pour le mercredy IIIe Leçon pour le jeudy IIIe Leçon pour le vendredy Miserere à voix seule (1687)   Le Grand Siècle a été lieu d’une création musicale sans précédent. La musique sonne dans la rue, dans les salons, à l’église, à l’opéra mais aussi dans des lieux où sa place n’est pas évidente : les couvents où cohabitent les religieuses et les jeunes filles dont elles supervisent l’éducation

jardin au printemps

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délicieux parfum ma terrasse envahie de petits hôtes Le balcon terrasse offre une vue en hauteur du jardin. Il est la pause nécessaire, le moment offert à la contemplation. Le regard plonge, l'oreille s'égare, tous les sens s'ouvrent et accueillent la verdeur du printemps. . aux premières fleurs le regard pépie de joie entre les branches Le temps égaré dans cette saison si particulière offre des perspectives inédites sur le rapport au jardin. Le silence du quartier isole le lieu, lave les sollicitations, les mots bavards. Le corps s'engage, célèbre chaque implication : désherbage, taille, plantation... chaque jour semé éloigné de la classe étrange printemps Saisir l'instant, la sensation, l'humeur, la présence et le mouvement de la vie ; le jardin est le chemin le plus proche ouvert à l'émerveillement, le haïku l'expression la plus pleine de cet émerveillement. le chat se niche étranger aux mouvements du merle affairé

Transport peu commun ou comment certains symptômes peuvent être prémonitoires

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 Je retrouve par hasard ceci écrit un mercredi en 2014, à16h. C'était au temps où il était commun et non risqué de monter dans un bus ( la ligne 6, soi-dit en passant, n'existe plus ). Et si l'origine du virus était bien antérieure à ce que l'on veut nous faire croire... « Qu’est-ce que vivre ? Héraclite disait : »Mourir de vie, vivre de mort. » Nos molécules se dégradent et meurent, et sont remplacées par d’autres. Nous vivons en utilisant le processus de décomposition pour nous rajeunir, jusqu’au moment où… » ( une dame toute petite s’assoit sur le siège à côté du mien en me bousculant légèrement. Pas un mot, ni un signe. Elle dépose sur ses genoux un chien du style « debout tu ne peux pas savoir où se trouve l’avant de l’arrière ». Fort heureusement assis, j’aperçois son museau à travers les poils roux hirsutes) « …nous n’en pouvons plus. Il en est de même de l’amour qui ne vit qu’en renaissant sans cesse. Le sublime est toujours dans l’état naissant de l’énamouremen

point de départ

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Du jardin écoutons les hautes frondaisons elles parlent des brumes lentes qui glissent sur les toits dans l'imminence du jour Cœur sous la terre restons immobiles chaque silence engendre un jardin chaque regard contemple un point de départ un nouveau jour tout est présent

histoire de vert

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en bout de tige toujours la même histoire une naissance rayon du matin les vertes pousses frémissent le chat aussi le vert se produit sur l'avant-scène de l'été chante sa note (En avril au jardin, en terrasse, au balcon, les verts tendres s'ouvrent à la lumière. Il faut guetter leur fraîcheur avant qu'elle ne s’obscurcisse)   Je relis les histoires de couleurs de Michel Pastoureau . Il précise concernant le vert qu'il "avait jadis la particularité  d'être une couleur chimiquement instable.Il n'est pas compliqué à obtenir : de nombreux produits végétaux, feuilles, racines, fleurs, écorces, peuvent servir de colorants verts... En teinture, ces colorants tiennent mal aux fibres, les tissus prennent rapidement un aspect délavé. Même chose en peinture... quelle que soit la technique, le vert est instable, parfois dangereux."

ratures

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En marge du cahier s'écrit ce que je ne saurai jamais ce que les nuages qui passent  au-dessus de moi cachent de moi-même. Je m'enquiers des pages manquantes des messages raturés de l'encre transparente des années qui passent Inutile de penser prendre du repos  entre doute et tentation les lignes dictent l'oubli suturent le cahier avant de le confier aux bons soins de la nuit.

derrière les grilles

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La nuit avance  pieds nus sur le pavé derrière la grille dans la chambre vide des gouttes naissent et tombent seul le rêve  qui les enfante finira par les effacer Image SVG gratuite

jardin en friche

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Les choses se taisent à force de dire et redire elles parlent d'un lieu fatigué de ses crépuscules de ses sentiers à parcourir           sans fin. Elles disent le jardin  parsemé de violettes une image qui n'est pas  pour les yeux et au milieu de ce labyrinthe        toi en friche Chaque année je récolte au jardin les violettes à sécher et les sème dans les pages à parcourir sans fin. (récolte 2018)

anthologie Olympique ou lire avec Jean-Paul Brussac

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Trois lectures de mon libraire préféré extraites de celles faites au jour le jour pour que le printemps des poètes dure, dure, dure... dans l'odeur des glycines avec Luali Lehsan Robert Ganzo Katherine Mansfield retrouvez l'intégrale des lectures de Jean-Paul Brussac sur le blog du Marché de la poésie des Chartrons Planche botanique photographique d' Irène de Groot La glycine de sa voisine

regarder vivre de loin

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Le voyageur s'en remet à ses pieds pour trouver le chemin pourtant  il est n'est pas rare que le hasard d'un regard  ayant croisé un charmant petit banc de pierre adossé à la verdure la rencontre calme l'ardeur vagabonde. Si la place est discrète elle ouvrira sur un autre beau voyage : ne rien faire si ce n'est regarder vivre les autres...                                                                                                                                                                                             ... de loin. Sur un banc de St Macaire pour écouter  la performance du Kronos Quartet confiné

saisir par surprise

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Une vague émotion sans raison accroc au tissu de la pensée donne à l'incarnation qui aurait pu paraître illusoire la preuve de sa vérité. La fleur de ciboulette est bien là après l'hiver, preuve de sa clémence. De cette observation fortuite jaillit un plaisir mêlé de surprise preuve qu'il n'est rêve  de notre imagination qui ne puisse se réaliser.

parfums de nuit égarés à l'aube

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un parfum de nuit amarré au premier rayon hante chaque tronc *** pas à pas prudent l'aube marche sur le dos de la nuit qui fuit *** d'un léger frisson la peau de l'aube se ride linceul de la nuit *** tout renaît au jour dans le regard tranquille soupir du matin *** des brassées d'ombres tout se perd dans la mousse odeur du sous-bois *** tout renaît au jour   la peau de l'aube se ride  odeur du sous bois. Arnaud

Ici et pas ailleurs

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C'est ici je connais le lieu ses limites chacune de ses lumières chaque ombre y ouvre la carte mémorielle et sensuelle de jours qui ne peuvent s'oublier C'est ici et encore là que tout se termine même les rêves j'arriverai au bout de la peine un jour ici avec ou sans toi sous les fleurs du pommier je cueillerai les fruits de l'amertume et de la douceur Ce jour-là tout sera dit mes mots se tairont mes yeux se fermeront Certains lieux sont des ogres qui vous bouffent après les avoir copieusement rassasiés leur avoir fait croire qu'ils gagnent la partie il faut les affamer les déposséder de leur proie C'est ici que je suis et pas ailleurs inutile la fuite ou la peur c'est en les affrontant qu'on leur fait la peau

listes et mises à l'index

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Ce que je fais et ce que j'aurais pu/dû faire si Ce qui re/pousse et ce qui manque, marque, matraque . . . Faire des listes pour ne pas oublier prévient de l'ennui et du risque de manquer de café  quand tu pratiques le réapprovisionnement hebdomadaire. Ne pas faire de listes pour garder le droit d'oublier,  d'attester plusieurs fois, de détester l'enfermement de la liste,  et surtout, surtout, de pinailler sur le détail du bout de l'index.

Viens, je t'emmène

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On a parlé du silence de l'attente étrange On a étreint la peur et l'incompréhension J'entends de ma fenêtre les yeux grisés par le soleil l'herbe traversée par le vent les bambous frissonnants On a cueilli les paroles et les absences mutilées On a soudain fixé le temps nié la mesure de l'espace Je suspends à des fils bleus le cri muet de la promesse je brise les aiguilles à  l'écart de l'infinie solitude et je t'attends

(entrées maritimes)

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Le cadre clos ouvre la fenêtre  sur des univers parallèles... ...assemblages de sensations vécues l’œil pris dans les mailles se débat... ...une envie de chemin creuse le jour débusque l'odeur du pas qui se cherche... ...demain aura le goût du vent sur la dune l'élégance de l'oyat qui ploie doucement la délicatesse des nuances de l'océan demain ouvrira grand mes yeux  parce que le temps ne compte pas

(sans motifs apparents)

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Les heures glissent sur le jour pâlissent indolentes avant de sombrer dans la nuit L'aube prend la relève dans le bleu lisse et vide aucune variation  aucun reflet Arrivent d'autres jours d'autres nuits sans bruits sans heurts reflet sans tain  sur un monde éteint Ouf aujourd'hui il pleut Kayhan Kalhor

(prise de risque)

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Ce matin un petit nuage s'est pointé gonflé à bloc dans le grand ciel bleu Les rayons naissants lui ont caressé les flancs ivre d'espace il fit le gros dos Sous de telles flatteries le rose aux joues il eut la prétention de surfer un beau courant ascendant La certitude de la liberté le fit  grimper, grimper, grimper si haut que .... pfittt il disparu en un clin d’œil Trop tard, disparu...

(en manque)

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En manque d'iode dans la peau d'un poème de sable à faire surgir la dune  oiseau sur l'épaule La brume des yeux fouille les mots d'algues brunes espère la rumeur  et la vague qui  emportera l'oiseau  Comme s'il suffisait de penser à l'autre monde dans la suffocante torpeur d'aujourd'hui

(à mes amis surfeurs échoués)

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photopoème marin, il y avait longtemps...

(Aux trousses d'une ombre)

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Ce soir je poursuis un vieux fantôme  je le traque jusqu'au cœur du songe et si dans le rêve je le retrouve je déciderai de rester avec lui Arrive ! Que je donne de l'ombre et de la consistance à ta présence s'il est vrai que la réalité sait peu de choses la quête de l'illusion servira de boussole Ce soir de petits nuages invisibles envoient des signaux dans mes yeux je prête l'oreille aux tentatives du silence de te réduire à tout jamais en cendres

(hôte)

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On surprend au coin de l'œil la vie offerte complice du ciel. Pétrie entre les doigts le rose pétale dit avenir désir, patience. L'hôte discrète nourrit le rêve un goût de pomme d'amour folâtre entre les branches en quête d'air libre... Pourquoi demain aurait-il une autre saveur ?

(à la loupe)

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A la main qui tient la torche pris dans la goutte l’œil regarde passionné le minuscule est-il sage celui qui met la torche sous la pluie ?

(dimanche au jardin)

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Tout à l'heure (mais je ne sais plus très bien quelle était cette heure) le ciel avait revêtu son corps estival d'un voile léger celui qui habituellement ouvre le chemin au voyage. Un parfum café corsé accompagnait le soleil sur ce petit bout de terre  ouvert à l'observation de la saison  qui avance en silence. Tout autour incrédule  le monde nostalgique de ses bruits ne savait plus s'il est un endroit propice pour vivre A-t-on déjà vu chose pareille ? Ce ne sera jamais la dimension qui fera l'espace. Ne sommes-nous pas tous victimes de nos illusions?

(le silence selon Vincent)

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Il écrit sur le silence sur son silence en témoin étonné qui se penche à la fenêtre il entend les bruits de son silence vivant. Je lis ses mots les yeux brûlants de soleil aux lambeaux de chants d'oiseaux lancés entre nos fenêtres je suspends un appel à dire le jour qui vit. tout d'un coup dans la rue, là un silence, oui rocade inactive oiseaux figés chats invisibles il n'y a plus que le décor du réel et celui du rêve j'ouvre la fenêtre glisse la tête au dehors regarde à droite et à gauche rien ne semble étrange pourtant rien ne semble normal en plein milieu de la journée en plein milieu de la semaine là, le vide - rien une panique animale me prend je prends des nouvelles de toutes et de tous vieux réflexe, instinctif - grégaire les réponses arrivent comme le bruit revient et mon anxiété s'en va la journée a passé et seule toi reste dans l'ombre toi qui as pourtant tant de lumières et c'est là que je comprends il n'y a pas eu de vide, non c'était moi

(acoustique)

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Requiem de Verdi  2017 auditorium Bordeaux L'apaisante douceur de la musique frôle l'oreille tel le chaud tissu  du temps dans sa forme la plus simple. Mes yeux fermés se souviennent de cet autre instant une ancre dans l'éternité (as-tu aimé, dis-moi, cette reprise du chœur?) Signe ajouté aux signes dans l'errance des notes une tristesse heureuse glisse dans la fêlure du temps un dernier accord  souligne l'étrangeté des voix qui chantent (es-tu encore là pour l'écouter?) plus tout à fait humaines matière solide du silence qui suivra.

(sous le joug de l'image)

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L'image recluse s'exprime fort Elle règne dans les bras dans la tête instrumente le corps le mène au bord de l’abîme. L'image s'impose aux yeux fermés nouvelle mémoire pour la suite du monde. Inscrite sur les paupières grand écran comme un espèce de monde centré sur l'hypercentre de chacun. L'image pour tout voir pour se faire voir pour se protéger de ce qui est à voir à l'extérieur.

(à déployer)

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A rester enfermée si longtemps la feuille peine à déployer sa robe légère un petit rayon et la voilà qui prend des poses de midinettes Vasporeuse elle ne demande qu'à s'étendre nonchalante dans le chant bleu d'avril tête bourdonnante du silence qu'impose au vent la menace invisible Jean-Philippe Rameau (1683-1764), Les Boréades (1763): Entrée pour les Muses, les Saisons, les Heures et les Arts

(en miroir)

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... mots en retard plus grand chose à dire d'anciennes amitiés  se glissent entre les mots les lignes l'une après l'autre résorbent leur présence  ... chaque signe traduit si peu de ce que je suis et de ce que je ne suis plus en cet instant tant de mots qui ne disent ni qui ne veulent nommer les noms passés sous silence les noms qui se sont tus absorbés par le miroir de la vie ... dans son miroir secret il y avait des indes et autres pays de cocagne dorés des délires, des ombres mémorables tant de chimères.. . (Musée du Palais Lascaris, Nice)