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en lévitation (à tous ceux à qui l'automne donne le bourdon)

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 Je m'amusais à chercher des motifs pour ne pas être vraiment là et donner à cette envie  de prendre la tangente en courant la force qui me manquait L'amusement vira radicalement au sérieux quand je sentis  mes pieds s'éloigner du sol la tête égarée dans le bruissement d'un feuillage agonisant je fis amende honorable  et me mit à goûter chaque heures à vivre avant la chute  (Rochefort 20h30)

ficelle

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 Je tire la ficelle des rêves oubliés sans ordre ou fureur avancer seulement dans cet espace inchangé Odeur intérieure de litière vide de mémoire empreinte creuse du corps sur le matelas et les couvertures d'immobilité trouble Je tire la ficelle des mots depuis trop longtemps jamais noyée toujours égale je tire la ficelle pour dégager les décombres et remplir mes sacs à la source de peaux claires

pensée sauvage

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bref message

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Dans le vide du ciel des villes les oiseaux dès le matin  mêlent leurs cris au chant des voitures Confusion du petit jour par la fenêtre entre deux fils vibrants d'équivoques messages Leurre de l'heure brève où se lit la grâce bien vite oubliée d'une aile tendu vers le vivant

tendre pousse

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Au chêne liège Entre les aiguilles tombées de la dernière tempête la tige fragile est plus belle que le plus beau des arbres plus porteuse d'espoir que la plus fervente prière Si par bonheur  pieds martiaux et bouches avides de tendres pousses l'oublient la Terre le verra grandir jusqu'au jour où quelqu'un   s'assiéra dans son ombre

lucioles

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Du haut de l'immeuble le chemin des lucioles semble évident  À se demander pourquoi en plein jour il est si difficile de tracer sa route Je compte soir après soir les loupiotes que je troque pour des routes tout près du ciel

dans la paille l'aiguille

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Dans quel espoir parcourir le champ la branche ou la tige Vert couleur de l'espoir paraît-il... La paille est dans la meule le grain rentré mais moi où est ma place dans la meule ou dans la grange Si le futur est nécessaire pour espérer le passé pour garder patience le présent me perd et m'égare bien souvent Il m'arrive souvent, maintenant, de me perdre de vue, au-dehors comme en dedans. Georges Séféris, Carnets 1925  

paroles perdues

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je n'entends parfois que ces bouches de pierre  elles chuchotent des mots inconnus espérant réinventer l'innocence de la vie on pourrait croire qu'elles respirent elles ne sont que le miroir  d'anciens verbes de mots mots perdus qui cherchent à renaître je sais qu'il y a tellement à espérer   

marcher dans ses pas

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  L'air dégagé avec grâce et la dose d'insouciance qui donne une discrète assurance j'ai toujours réussi à conserver une certaine consolation à marcher dans mes propres pas Je me souviens du chemin mais se souvient-il de moi...

fatigue

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  Certains soirs peinent sous leur charge d'herbes rousses à bâtir son nid pas que tu te sentes vraiment oiseau juste une envie de douceur qui monte Là-bas au loin c'est l'heure du passage des grands migrateurs au vol déterminé  tu émiettes un peu de mie pour l'égarée tu aimerais bien savoir d'autres chemins Dans le ciel un peu plus que leurs cris comme une légère moquerie vers toi clouée au sol par la fatigue et l'illusion certains soirs tu les regardes avec envie

dans l'ordre des choses

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La nuit succède au jour le retour au départ la séparation à l'amour c'est dans l'ordre des choses A l'extérieur de la fenêtre  les arbres sont d'un vert tendre l'intérieur les ignore c'est dans l'ordre des choses Bientôt les branches se dénuderont le ciel plongera dans l'automne on croit fixer la chaleur alors que la chair tremble dans le matin froid  

vue sur berge

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Le fleuve aura beau faire il y aura toujours un batelier pour remonter le courant ou un fou prêt à dompter le mascaret Le fleuve a des contrariétés  qu'il est bon d'ignorer tant d'eau à couler entre les berges avant la levée du pont  

nature morte

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elle lisait dans les lignes d'un vieux journal des inactualités de saison tranchant dans le fruit pour en extraire ver après ver avec désinvolture un étrange et serein oubli  

sans autorisation

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 Plus personne ne passe  le vert se perd le tendre caressant le jaune l'obscur presque noir L'œil retouche sans y croire la vie engourdie creuse le sable pour se nourrir d'une lueur au ciel occulté

à poils

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  Le souci avec les animaux de compagnie, dit-elle, c'est qu'ils installent dans ta vie autant d'addictions que de poils tu sens bien que ça te gratte  mais tu insistes et deviens totalement dépendant jusqu'à ce que tu sentes une odeur de sang entre les crocs.

à volets fermés

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Le souci avec les fenêtres, dit-elle, c'est que tu ne sais de quel côté porter ton regard tu regardes en toi du dehors puis vires sans y croire dedans. Le souci persiste, tu fermes les volets, préfères regarder ailleurs vers d'autres croyances.

non sens

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vingt-sept juin que dire de l'absent ? la grisaille saisissant le regard  le silence de l’œil en retour  l'épaisseur qui sonde l'air la forêt chagrine continue à dégorger ses larmes rien ne fait date tout est non sens  

Reste

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Abandonné aux choses mortelles sommeille, là, un reste de prétention. Une révolte plane dans l'air un spasme aux aguets dans les gravas.  

merci d'essuyer les pieds avant d'entrer

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Dans la rue ombrée d'inconscients soupirs  pendus aux hautes fenêtres saisissent le promeneur impudique. Mourront-ils à eux-mêmes comme de petits désirs au bord des toits hésitant avant de s'envoler dans un murmure ...  

jour 3 (vagabondage)

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   Matin en sortie de nuit défaite du fatras qui oppresse comme une écorce trop juste pour le lit défait Midi sur une route menant à la mer le chagrin revient brûler l'âme comme un vent sur la cime des pins Soir un rapace nocturne crie dans les arbres longtemps ses accords vibrent encore chant abandonné au désordre du monde