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Affichage des articles du septembre, 2019

oxydation

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Les mots s'abandonnent à la rouille du temps. incapables de donner réponse aux images qui nous hantent incapables d'entamer le métal des rêves jusqu'à l'amertume. Ce regard senti, ce sentiment ébauché, ces paroles sur les lèvres sont le sel et l'embrun. La peau en accepte la brûlure leur ouvre ses plaies de vie sans crainte de leur corrosion. On parle, on écrit entrailles rongées si peu importe hors ce souffle de vie que le plaisir entrouvre.

Porte sur le fleuve

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Le jour donne sa lumière à l'inattendu tu tais la frilosité de ta voix tu ouvres la porte à la légèreté. Claire voix sans frontière ni condamnation tu sais que le fleuve t'accueillera le pas affranchi. Le jour rend sa lumière au voyage aucune porte n'est infranchissable aucune clé ne peut la fermer.

vague prétention

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Dans l'émotion nous voulons croire à la vague qui nous portera assez haut, toujours plus loin, pour nous faire oublier que nous venons et retournerons à l'immensité immobile.

les yeux de l'eau

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la peau de l'étang se ride en coassant premières gouttes A peine plus lourde que son image Une verdeur se tapit dans la feuille Ciel et eau complices palpitants (Chaumont) Un vieil étang Une grenouille saute Des sons d’eau Basho

le goût de la pêche le soir

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Te rappelleras-tu un jour le goût de la pêche le soir, quiétude offerte à la nuit dans un reste de touffeur du jour ? As-tu oublié le geste qui s'offre à l'océan la marche à pas lent jusqu'à l'aube de l'image égarée entre clarté et obscurité ? Te rappelleras-tu qu'un jour la nuit a dérobé le nuage qui cache nos rêves... (Soir sur le rivage, Mimizan)

avant le passage

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Tout s'oublie  dans l'horizon en surcharge à scruter la bonne ombre le bon abri. Le monde ne se partage pas en deux la forme de la barrière n'arrête pas le désir de la sensation froide de la vague de la pression lumineuse du ciel. Dans le champs de bataille bien rangé cette part de soi qui traîne ses semelles s'ouvrira encore à la lumière de la déraison. (ganivelle, Mimizan)

dans le mur

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Pierre qu'y a-t-il derrière ton mur ? Quel précipice, quel abîme, quel guet-apens dressé par tes soins défie les eaux troubles derrière le silence du roc gris ?       Le regard clos       tait le rempart minéral       ressasse le courant       espace de liberté. Pierre durcie par le temps chaque année élève ta fortification cherche inlassablement ta faille dans la rougeur fragile l'embrasement de l'instant où se tient la vie. (C itadelle de Blaye 2019)

dans l'haleine du soir

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Saison de vigne et de feuillage retient le soleil dans les branches. Le vent qui souffle sur la berge retient seulement ton reproche.

sans rien faire

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net sur le sable le passage du bécasseau sa calligraphie de notre inconscient surgissent nos traces les plus belles

une lumière dans l'oeil

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Dans notre œil se rencontrent l'objet et la pensée, un miroir où se reflètent toutes lumières tamisées par notre conscience du monde. De notre œil sortent les formes  les plus insensées  de notre pensée,  lumière et obscurité ne découvrent que les  fantômes de la rêveuse.

crépuscule

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La lumière s'émeut cajolée par l'oyat fléchissant. Un brin de vie l'accompagne vers la nuit invitation au crépuscule proche. Là où l'océan attire l'âme, calme ses tempêtes pour l'offrir au jour à venir, rien de grave ne peut arriver.

Triptyque

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Attendre, c'est rester en   suspens, loin du point final en bout de ligne attendre nous éloigne de la douleur.. C.S.G. Pour ces douleurs il existe dit-on une poudre miraculeuse en quoi nous nous changeons. Lueurs d'inexistence,  Kiki DIMOULA "Qui peut rester debout sur la rive en plein vent Sur la ligne droite où s'ouvre le voyage." Terre - Fenêtre nue, Yòrgos Thémelis Et je suis en suspens comme une veine de l'été, comme si tous feux éteins j'attendais encore N.A Aslànoglou - Station service

en vie

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Attendre que viennent puis disparaissent l'odeur de la rose exprimée du souvenir dans la pâle et lente lueur du matin un je ne sais quoi attentif aux mots du poème un feu intérieur la vie.

s'il m'en songe

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Un parfum hante les jambes pressées, une image sourd au dos frémissant frustration du rêve, la main ébauche des signes aux contours incertains. Hier les heures longues d'avant nuit soupiraient l'haleine fiévreuse de la soif se perdaient dans le tumulte à tout espérer, à ne rien voir. Il faut que l'innocence des heures sombres morde les marges de la perception que s'impriment les fragiles estampes dans le moindre méandre de la mémoire.

Notes de rentrée (suite et fin)

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La rentrée s'attarde au rythme d'un été presque indien. Septembre tout entier est mois de transition. Au jardin, les nuits fraîches deviennent presque froides et font tomber les feuilles. C'est le prunus, premier fleuri qui jette à terre ses larmes lie-de-vin presque noires. Brrr, on ressort les bonnes couvertures en laine ! dans la marmite pommes et coings en compote bonbon d'automne Prendre notes automnales des couleurs du printemps pour faire semblant d'oublier l'hiver à venir... ************** Longtemps que je n'avais pas lu un recueil de nouvelles qui "m'accroche" autant. Cadeau d'Hervé, je retrouve dans Le faussaire de Xu Zehen des accents des Gens de Pékin de Lao She. Né en 1978 dans le Jiangsu, Xu Zechen a étudié la littérature chinoise à l’université de Pékin où il vit actuellement. Auteur de trois romans et d’un recueil de nouvelles, il a remporté de nombreux prix littéraires et a été sélectionné par 

orée au matin

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Accroché à une ronce, la lueur matinale  offre au rouge-gorge un radieux prétexte  à s'émouvoir du silence. Les amours de la nuit irradient un instant entre les ombres des troncs, s'attardent comme s'ils n'étaient pas certains de se retrouver au soir. Deux pieds dans la rosée, l'été vacillant se laisse séduire par un air d'arrière-saison. Le présent n'est qu'un grain de poussière épris de son rayon.

sans motif apparent

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L'absurde ou la bêtise n'ont besoin d'aucun motif, le temps en fait son affaire. Notre raison d'être puise dans la beauté des choses essentielles, dans la trace fortuite.

Bio

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(Du luxe d'avoir un biographe personnel) Qu'elle photographie une dune, une ombre, un oiseau, elle disparaît.  Qu'elle écoute une oeuvre polyphonique, un opéra, un lai, on la perd.  Qu'elle se love dans la nuit, des bras, l'océan, plus personne. Elle est le luxe de la solitude incarnée, le vent frais sur la peau nue, l'absolu contraire de l'air du temps. HG

beautés du soir

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La beauté se croise n'importe où, dans une friche ou un champ de ruine. C'est une fleur qui jaillit du néant, un sourire qui fleurit sur des lèvres fanées. La beauté, la vraie, pas la fabriquée, te surprend elle te prend par la main, les yeux ou le cœur, elle ne concerne que toi, elle ne s'adresse qu'à toi. Ce sont des larmes qui ne se partagent pas, qui les comprendrait ? La beauté est parfois si discrète que tu passes à côté sans la voir. J'ai le regret de toutes celles qui m'ont échappé et la joie de toutes celles à venir. Je me suis faite belle dans mes habits usés,  Comme un jardin fleuri dans un village en ruine.  LE SUICIDE ET LE CHANT  poésie populaire des femmes pachtounes, Sayd Bahodine Majrouh

Sans ressac

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Souvenirs de tempêtes échoués sur la rive, un peu d'horizon ramassé fera l'affaire. Entre un arbre fatigué et un désir de fuite le visage se tend sur le vide. Si loin l'absent condamné au silence se cherche des ailes dans mon dos. (Bassin d'Arcachon, marée basse)

soir de longue houle

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La houle longue du soir déroule son ombre on marche, on émerge dans la chair sombre de la nuit proche. La houle longue du soir embrume l'horizon on songe au peu ébauché dans la maigre lumière d'un sourire égaré. (Mimizan, plage sud un soir d'août)

ce que le jour vole à la nuit

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Le jour s'est jeté sur la nuit comme un vorace capturant quelques ombres poussant sa faim jusqu'à rompre l'apparence. Le jour s'est jeté sur la nuit ou est-ce l'inverse ? L'innocence inspirée de la lumière a tout à espérer de la complicité de l'obscur. (dans la lumière du matin ? 8/9/19)

luxe du matin

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Levée tôt         dans la fraîcheur du matin aux premiers rayons         le vert humide ouvre les yeux A la fenêtre froide        des remous et des éclats dans l'odeur du café        pas de pluie aujourd'hui ( la haie du voisin, j'ai toujours détesté les haies au cordeau !)

passerelle

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entre deux mondes liant l'avant et l'après un rouge ponceau de la nature à l'esprit mémoire passerelle (passerelle futur parc Ausone, Bruges. Il en est passé de l' eau sous les pont depuis nos promenades dans l'endroit déserté et en friche !)

une vibration

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... certaines portes s'ouvrent sans aucune autre issue il reste si peu de place à nos présences craintives face à l'étang miroir tremblant face à la surface incapable de dire la brusque plongée dans le vide n'interroge que l'ombre qui se délite ...

L'illusion des mots bulles

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La pluie arrache à l'eau des soupirs gonflés de l'humeur de temps, sur le sable soudain humide des veines de grisaille affolent un reste d'été. Une ancienne conversation commencée autrefois me revient en tête... ...mots bulle, inflexions transparentes mais je suis incapable de saisir le sens des mots comme si le bruit de la pluie faisait fuir ce fantôme qui hante mon esprit. (Premières pluies sur le chemin)

Orée

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L'orée ne dévoile rien des fantasmes animaux tapis dans la densité verte. L’œil s'accroche à une branche s'ouvre à l'infime vibration dilate la pupille avide. Le foisonnement me cueille, comment ne pas accepter la tendre pénétration ? (Bord de lac, après la pluie septembre 2019)

Brèves de rentrée

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Prolonger, s'étirer, retarder (s'attarder ? ), différer ou s'en/remettre, repousser, atermoyer, surseoir, reculer (sans s'excuser) pour s'offrir aux dernières chaleurs en se lovant dans les nuances de l'été finissant... Dans la série "les temps changent" (et nous avec !) réflexions sur le vif et le dos du campeur : - l'itinérance est reconnue comme une demande, de plus en plus de campings proposent des emplacements à prix réduit vélo+ tente rando, chouette ! - camper oui, mais original , de plus en plus de campings proposent des hébergements qui mettent en avant l'originalité reconnue comme une demande. Mon grand-père serait mort de rire en voyant de jeunes couples caqueter dans des poulailler perchés Et vive la tradition ! Ralentir, terme paradoxal de notre "formidable" époque ! Alors que chacun veut tout vite et en quantité, ce même chacun cherche par tous les moyens à atténuer les effets du temps (qu'

dans la pensée légère

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Le lac pose ses larmes de vase sous la bruine. Visibilité nulle. La mémoire obscure invente des rives imaginaires. Deux cygnes blancs  interrogent l'eau, deux points d'interrogations fiers de la parfaite maîtrise  de leur négligence affectée. La première éclaircie estompe l'imposture, je ne toucherai pas le bout du monde aujourd'hui... (Ste Eulalie, averse, 1/9/19)

cabinet de curiosité

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Il y a dans tout désir de changement une part cachée (recherchée ?) d'improvisation qu'il serait stupide d'ignorer. Un mouvement d'armoire, la mise à nu d'un mur, l'ouverture d'une porte peuvent générer un monde en déséquilibre ouvert sur des paysages mentaux insoupçonnables auparavant. La modification se fera imperceptiblement.  Ni tout à fait le même, ni différent, le lieu doit garder trace. [ Poussons la porte d'un étrange musée personnel, à la fois laboratoire d'alchimie, cabinet d'analyste et salon de lecture. Ici l'on collectionne toutes sortes de bizarreries classées dans une rigueur obsessionnelle et une érudition un peu douteuse. On y formule les théories les plus extravagantes sur les espèces disparues, les mythes immémoriaux ou les désordres de l'esprit... A la manière d'un poème orchestral, les douze pièces qui constituent ce Cabinet sont autant d'objets singuliers et d'obscures spéculations. Le Cabinet d