Articles

Affichage des articles du juin, 2019

voltiges

Image
en équilibre entre chaque volte face butiner tout bêtement ***  une pie posée dans le reflet de la vitre hardie me toise *** bouton ou pétale la fleur cannibale est une aguicheuse *** elle descendra   ce soir la dame noire au bout de son fil *** nul bruit ce matin seul le chant de la noire tissant sa toile

assèchement

Image
Faut-il partir pour oublier ? La question fut encore posée. Fuir le désespoir les murs aux mots déformés ? L'heure n'a jamais été au deuil il est une évidence. Toute fuite est un échec rester l'est tout autant Des paroles profuses d'un soir garder la lassitude et remettre le couvert jusqu'au haut-le-cœur et refermer le piège sur l'être étrange qui nous habite non pour l'assassiner mais pour encore un peu le câliner La vie n'aura jamais meilleure source que celle de notre tourment Victime de la rosée du matin, qui s'en plaindra ?

étang

Image
Sur la berge de l'étang l'aube glissera son regard ravi l'oiseau lancera longuement son chant aux quatre vents. L'océan  assourdit la dune gémissante le bruissement dans les cimes je sais que tout renaît au regard que dans l'eau trouble de l'étang se tient ma vie. Je ne peux parler que de ce que je sais ou de ce que je sens. Il y a loin entre ce qui se passe dans la tête, le corps et la réalité. CHOSE DUE Me baissant j'ai ramassé les cendres précieuses Les ai jetées galets brûlants dans une eau innocente Et donc sacrée, Annulation des vents. Le bruit sur le corps de l'eau A décrit de beaux cercles parfaits Tels que tout cercle doit être. Yànnis Evthymiàdis

fais comme l'oiseau !

Image
l'eau en secret dans l'ombre providence mon pas apaisé juin au parc floral Il n'est pas rare l'été de voir l'oiseau ventre dans un trou d'eau ou sur la terre humide chercher un peu de fraîcheur. L'oiseau ne réfléchit pas, il obéit à son être, suit son instinct.  Avec toute sa expérience, sa technologie, l'homme "moderne" préfère brancher une prise que tremper ses pieds dans l'eau fraîche!

marcher sur l'onde

Image
Je reste dans l'incertitude du temps, de ma présence, l'incrédulité d'être. Non pas une fragilité plutôt une brume ou un clair obscur. Etre tient du hasard, énigme dont jamais personne n'aura la clef. Je m'étonne chaque jour d'être là je m'étonne que tu n'y sois plus - quel âge avions-nous ? - Dans le lent tâtonnement de ma tête aveugle ces mots ont l'impermanence d'une trace sur l'onde ils sont chute et respiration du monde.

le goût de la chaleur

Image
Tout ce soleil éclatant époumone les yeux mange les visages. Dans le silence de la terrasse le jour semble ralentir le pas se perdre dans le vide lumineux,                  des perles dans le cou                         goût salé d'exister Buis terrasse juin 2019

jour de grande chaleur

Image
Les jours de grande chaleur tout arrive, les êtres étincelants délitent leur désir jusqu'à oublier le manque, les corps chutent, les mémoires flanchent, les bouchent hurlent la peur de fondre à jamais. Les jours de grande chaleur les mots entre les pages pleurent un parfum éventé de cendre... Dans un bruissement d'insectes chaque jour de grande chaleur porte de l'autre côté du soleil sa chevauchée d'étreintes dans des draps moites. Grande chaleur, août 2018 Brenne

le meilleur des chemins

Image
Certains chemins sont rassurants ce sont rarement les plus directs ou les plus attrayants. Il faut considérer comme une évidence la discrétion du contours du pas le léger remous dans la lumière avant la trace avant le pied avant l'idée même du chemin. Il faut croire en l'errance se méfier des pierres semées s'imposer silence et se retourner bien au-delà de soi. Chemin, Mimizan derrière la dune

les rêves perdus

Image
Il persiste dans les rêves perdus un peu d'herbe couleur poussière et des odeurs qui se consument sur des parois incertaines Dans leurs chambres repeintes des oiseaux en dérive croisent des êtres aveuglants peau tannée aux hanches qui balancent au plus noir des ciels de nuit les rêves perdus abandonnent des paysages d'ardoise - une fuite - jusqu'aux murs blancs de l'aube traces d'autres hautes nuits oiseaux du marais égarés 

retour à la "normale"

Image
Le malheur a du bon il tend le corps et l'esprit comme un arc Le malheur te prend dans ses bras t'offre ses noires ornières où les dernières feuilles s'accumulent ses odeurs d'herbes moisies la pierre d'angle en toi Un jour le malheur se fait discret tu regardes les traces qui mènent à l'eau tu te sens argile à modeler les jours imperceptiblement tu t'endors jusqu'au prochain malheur

A fleur de peau 2

Image
écorce chêne liège Ste Eulalie en Born, mai 2019 Entre deux chaos la vie se fait et se défait si rare et ténue que l'haleine d'un éclat trop fort la tient en échec. Derrière l'arbre l'ombre s'étire fond d'autres soleils d'autres chimères égarées. Un autre arbre poussera près du chêne. J'étais venue planter mes doigts dans la terre j'ai rencontré les morceaux d'un monde.

les feuilles ne tombent pas qu'en automne

Image
Eh ! Dis ! Sais-tu ce qui se cache derrière ce mur ? Il y a la nuit, ma nuit comme une fenêtre et un silence, blotti entre hier et demain, un lieu pas encore serein de lui à moi, de moi à lui quelques feuilles à tomber qui respirent encore qui cherchent les mots un peu d'air pur dans l'air du temps. (mur du cimetière avant l'orage, 28/10/13 7h57) La rencontre fut hasardeuse. Je sentais bien la résistance la première fois, la surprise, l’agacement. Quel est cet intrus qui s’incruste, qui dérange l’ombre du monde? La réponse ne se fit guère attendre . Il est rare de croiser quelqu’un qui "convienne" vraiment. Difficile de le laisser entrer dans son monde merveilleux.

à fleur de peau

Image
le fruit exposé nu de toutes parures éclipse la fleur d'orgueilleuses prétentions masquent si souvent l'âme juin au jardin, les beaux restes de la benoîte

d'ici à ailleurs

Image
Aux soupçons des branches perdues le paysage accroche ton regard absent. Anecdotiques le temps passé, la quantité de nuit, les chemins ouverts et vite refermés. Le ciel use tout toi, moi, le bruit des pas notre image  jusqu'à la trame.
Image
Juin au jardin chaque centimètre carré s'active fébrile bourdonnant d'impatience L'éphémère affole même le plus petit insecte. Une seconde, une heure ou une année chacun ne vit que ce qui lui est donné de vivre dans l'urgence.

endémique

Image
Tu laisses la vie tracer sa route tu sais que jamais la mer ne se tarit jamais le pays ne se décourage. La musique remplit la page de sable, l'odeur lisse la disparition. Le vent se met à souffler le silence n'adoucit pas la plaie. Tu fermes les yeux,  le dos rivé à l'échancrure de sable un nuage passe comme par erreur .  jour de pluie sur la dune, le laîche a la vie dure La laîche à la tige triangulaire, robuste et rugueuse, a un rhizome peu profond qui se développe en traçant des alignements de plants très caractéristiques : t ous les quatre nœuds, une nouvelle plante sort de terre. Excellent  fixateur de la dune. Son rhizome est utilisé pour ses propriétés dépuratives, sudorifiques et laxatives.

la folie heureuse

Image
Ne toucher à rien et garder la racine et la branche la feuille juste sortie du bourgeon  et le fleur en devenir ainsi est la vie sans regret une folie yo soy la locura « Toute heure de la vie serait triste, ennuyeuse, insipide, assommante, s’il ne s’y joignait le plaisir, c’est-à-dire si la Folie n’y mettait son piquant.  »  «  Tout le monde dit du mal de la Folie, cependant, moi seule parviens à amuser tant les dieux que les hommes. Il me suffit d’apparaître pour que votre visage s’éclaire. Je me montre et aussitôt je chasse l’ennui de votre âme  »

à l'usage du verbe flotter

Image
  Je flotte tu flottes ... coulerons-nous ? conjuguer sur le vague y pagayer peut être fastidieux alors glisser jusqu'à ce que l'horizon ouvre la passe où le bleu domine et se répéter à voie haute le clapot des bulles furieusement vivant   canal des étangs en juin

un grain dans le rouage

Image
Un grain d'espoir perdu dans le soir sans se dérober à sa solitude un grain silencieux et nécessaire contre soi contre tous un seul grain pour emplir le monde euphorbe nouvelle au couchant (2017 et bientôt si le ciel cesse de nous tomber sur la tête...)

soif

Image
La vie recroquevillée se libère ricoche sur les troncs glisse sur le chemin. Une lumière se dilue dans le sous-bois venue d'on ne sait où un prêt du jour. Pas tendre sur la garbaille qui guérit la tristesse front tendu vers les cimes le chant des pins en salut. Tout est là. Tout recommence. Dans la poitrine dans la chair la lumière sur l'épaule le souffle des cimes abreuve l'âme. juin 2019

Orchis bouc

Image
papillons captifs sur la hampe sauvage défient le regard débusquer l'espèce rare une joie un étonnement Longeant les vignes du sauternais hier pour découvrir les ruines du château de Budos ( http://chateaudebudos.e-monsite.com/ ), j'ai eu la belle surprise de découvrir cachés dans les herbes hautes de beaux spécimens d'orchidées bouc. Pour les amateurs, lire l'article très précis et documenté chez Zoom Nature "...la vie souterraine si particulière de cette espèce dont la germination des graines dépend de l’interaction très subtile avec un champignon du sol. De ce fait, les débuts de la vie d’un orchis bouc sont déjà fort compliqués : plusieurs années parfois avant d’atteindre le stade de plantule avec une seule feuille. Mais le long parcours vers le stade adulte et la possibilité de fleurir ne fait que commencer. Après un ou deux ans à ce stade, la jeune plante passe au stade à deux feuilles ; encore plusieurs années plus tard, elle

l'insoutenable fatalité d'être (mes excuses à M. Kundera)

Image
Il y a longtemps que les pieds ne sont plus contraints par les barrières que la mousse les a recouverts que dos au mur je reste debout ainsi L'horloge s'est arrêtée entre ceux qui sont encore là et ceux qui sont partis entre tous ces bruits qui empêchent le sommeil et ceux qui attisent la faim C'est certainement pour cela que la planche du salut s'est pourrie petit à petit et que dans une sensation de légèreté toute chose a été absorbée Revenir sur le chemin, St Symphorien 2018/2019

n'y voir que plume

Image
La plume et le sable se caressèrent dans le frôlement du vent un instant dans leur quiétude se sentir mi ange, mi oiseau Pourquoi photographier cette plume, cet instant qui n'est qu'une infime parcelle de l'exaltation d'un moment. Ni les mots, ni la photo,  jamais ne retranscriront autre chose d'une part subjective de la réalité et même cette part ne sera qu'une illusion.

dans les entrailles de la nuit

Image
La main fouille la nuit hésite le corps contourne sa chaleur, l'obscur sans bruit allonge à côté de moi tous mes morts. C'est ma liberté de les regarder s'envoler au matin. [récurrent questionnement faut-il noter ou faire taire les mots  ce qui fait corps ne résiste pas à la nuit j'oublie déjà...]

lumière océanique

Image
Le paysage n'a pas besoin de retouche il ne réclame que savoir être regardé. La lumière est dans l’œil. La nature n'invente rien sa vérité tient dans la forme et la couleur elle consent au peintre et au photographe le besoin de l'imaginer Océan en mars sans retouche

une prétention

Image
C'est sans doute cette prétention d'être un peu plus que l'insecte sur sa feuille balancé au gré du vent qui convoque les traces  abandonnées sur les murs et les ombres des gestes aux fenêtres qui ramasse pêle-mêle sur les planchers au seuil des portes des odeurs à demi oubliées et qui en fin de compte se demander pourquoi s'en souvenir ["... Elles fermèrent à clef et s'en allèrent, sèches, maigres, insensibles à leurs vieux portraits printaniers qui restaient accrochés dans la maison fermée. Et brusquement là, au milieu du chemin, elles se mirent ostensiblement à boiter toutes les deux du pied droit." Yannis Ritsos , Visite à la maison de campagne]

ramasser ce qui permet d'espérer encore un peu

Image
C'est peut-être pour cela que je parcours les champs pour faire tomber les barrières essayer quelque chose assise par terre. Même les barbelés dessinent pour moi une délivrance (ce n'est pas une coïncidence) je rêve de sauterelles inquiètes d'oiseaux fatigués du ciel venant se poser à mes pieds de quelque chose qui dit où aller à observer les yeux fermés. C'est plutôt vert c'est plutôt calme loin très loin fuyant dans le vent. réserve des marais de Bruges, pâture de bordelaises

au vent du soir

Image
La brise de fin de journée se met à souffler, frisson dans les cimes et les plumes. Sur le fil tendu le rouge-gorge se gargarise des derniers rayons, l’œil guette les mouvements. Peut-être sait-il que je l'observe, peut-être me sourit-il  du coin du bec... Un oiseau pour le soir la nuit entre dans la maison en chantant. juin 2019

sans photoshop

Image
copie parfaite l'image n'existe que seule dans le ciel le reflet et la photo ne sont que vue en dedans Bord de la Dronne, la main et le regard saisissent, la mémoire fera la tri. juin 2019