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Affichage des articles du juillet, 2020

tête à tête

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Le soleil doucement certains jours un peu trop clair posait sur leurs blanches chevelures ce soupçon de gravité que leur folie se refusait à asseoir Tout leur art consistait à refuser tous signes de l'automne qui les rattrapait Au jardin d’hélys-oeuvre (2019)

navigation côtière

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A voguer solitaire dans le calme  contre courants et marées quelques vérités se désespèrent Non pas celles du tumulte  des voyages lointains ou des caps mythiques mais  le vent tombé les voiles affalées celles du chenal qui toujours ramènent au port

infatigable

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Comme il faisait doux sur les chemins quand la vie était insouciante Entre crainte et suspicion la graine éclate le coquelicot persiste à fleurir Est-ce l'incertitude qui donne pureté à sa teinte et à son port lui permet de surgir d'un amas d'ombres ?

L'été le long des routes

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L'été brûle tout au bord des routes longues le moindre mouvement à la tombée de la nuit propage dans les roseaux un signe de vie où tremble un désir de fuite   Roselière Port Maubert

Légende

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Parmi les cours fabuleux courait mon destin et quand l'heure devint sombre sous les arbres désenchantés le pas glissa sur les tourments et les frissons Au matin bleu retrouvé dans le secret des sources  l'âme se calma - j'en tremble encore - Les eaux bleues du château Beaulon La légende raconte qu’autrefois, une fée d’une grande beauté occupait les lieux. Blessée par son prince qui ne revenait plus, elle se mit à pleurer. Ce serait les larmes coulant de ses yeux bleus qui donnèrent leur couleur à l’eau des fontaines. Aujourd’hui, ce bleu qui fascine a trouvé son explication scientifique : ces eaux résurgentes venant du Massif Central contiennent la même algue microscope que celle du lac Pavin.

rester sous le charme

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assis dans l'ombre ce besoin de réconfort sied au coeur sombre la fronde du temps dans les failles de la pierre joue du silence en barque de feuilles dans le moindre remuement la voix succombe

Dissident

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Si face le soleil l'esprit tendu tu peux au matin dans un élan d'oubli aborder le jour nouveau le cœur léger tout autour de toi te fera insoumis

hors cadre

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Dans la lenteur de l'eau la plaine s'incline. Un ocre fauve lutte dans le vent Chaque ruisseau offre  une douceur aux yeux Un ondoiement des roseaux murmure La nuit se cherchera une place entre deux marées

accueil

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Dans la maison pendant que l'on dînait parfois venaient s'installer quelques visiteurs. Mon enfance s'en est accommodée ces murs étaient faits pour le passage.  Et voici que je reproduis l'accueil paisiblement logé au chaud  dans mes veines. Je ne saurais plus dire si mes yeux d'enfant solitaire avec tant d'obstination refusent encore de les perdre ou si lunatiques à leur heure ils ont depuis longtemps fait fi de tous préjugés. Un mont pour s'envoler  Alain Lacoste, bricoleur de poésie Bègles Musée de la Création Franche

chaleur

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Le ciel  s'est chargé d'une épaisse camisole qui consume le moindre  souffle A présent  j'attends le soir en guettant dans l'horizon  de bitume fondu l'instant de la  libération

soleil

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 La couleur attire l’œil vagabond un instant l'ébouriffe de sa fantaisie On est là attendant que se fracture l'obscur voile d'engourdissement Et l'on ne rencontre que soi-même dans son ombre et ses équivoques mirages

Fais comme l'oiseau

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dans l'ombre de l'oiseau coule une eau vive et fraîche couleur de vie les pieds nus dans le sable tu incarnes ton sillage Bécasseau Sanderling  en territoire de pêche, Le Porge

ultime lueur

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J'ai vu le soleil se noyer sa lueur bue par les eaux Je ne l'avais pas vu tomber je ne l'ai pas entendu se plaindre j'ai fermé les yeux quand l'ombre d'un nuage l'a englouti J'ai goûté l'instant du bain secret son calme et sa mélancolie et m'en suis allée

pays

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Prendre congé de la terre aimée n'est pas lui tourner le dos L'espace qui la porte est infini de clameurs secrètes à l'opaque résonance Les choses qui s'y attachent bercées de nostalgie demeurent dans un coin oublié chaude lassitude en sommeil jusqu'au prochain retour

étang

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Rive bordée de pure lumière Rien n'atteint la nostalgie de l'étang

bourdonnement

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Quand tous bruits se taisent que dedans fait silence La vie intime se réjouit du vol d'un bourdon

XIV juillet

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 En l'absence d'étoiles filantes la nuit s'est endormie dans son vide habité les éclats de fête n'ont pas résisté aux inquiétudes de l'été Entre deux solitudes loin des éblouissements nocturnes sous ce ciel trop noir je ne veux pas dormir  2019

se raccrocher aux branches

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A regarder la nuit étoilée pressentiment de l'infini en vague nocturne tu t'imagines le mystère Demain tu t'exténueras  au soleil corolle déployée entre tes doigts clairs un soupçon de colère ne te fera rien regretter

soupçon d'ombre

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Le chemin est paisible les cimes lentement caressent le ciel Dans l’œil tendre de l'été un soupçon d'ombre infuse ses odeurs Un trio noir de corbeaux zèbre l'air de cris roques comme un déchirement Tu retiens encore un peu le désir d'interminable tu te parles à la renverse

contre-pied

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J'aime oublier de me souvenir de ce que j'ai fait et de ce que j'ai oublié de faire de ce que j'ai dit ou pas Si souvent je regarde sans voir je n'entends qu'à la seconde fois et en déformant je fais répéter et me répète Je souris de ma nostalgie pleure de rire à la première émotion me trouve si ridiculement importante Moi qui ai tant de mal à m'exprimer je me regarde parfois  pour ne pas me perdre de vue mais refuse de me donner à voir Que faire donc ici ? Laisser le vent ébouriffer la tête

art floral

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sur l'étal du marché  le même et unique bouquet  chaque été le blanc gypsophile  garde ma part d'éternité posée sur le sol une délicate odeur affectueuse yeux fermés tête tournée l'essence chérie imposture la fleur sur le bitume broie du noir    la beauté pour s'exprimer n'aime que la lueur vraie en corolle au détour du sentier frêles ombelles à peine épanouis et déjà la vie s'enfuit Aussi loin que je me souvienne, chaque été,  je rassemblais méticuleusement quelques pièces pour offrir un bouquet de glaïeuls à ma grand-mère. Je passais le pont de bon matin et allais jusqu'à la halle couverte du marché. La fleuriste, aujourd'hui remplacée, a toujours occupé le même banc, à l'entrée à gauche. Elle ne vendait que les fleurs de son jardin principalement des dahlias et des glaïeuls  qu'elle agrémentait de quelques branches de gypsophile. Le retour, les jours de vent n'était pas simple et le bouquet vacillait dans mes petits bras, Mais quelle fiert

paysage

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Quand la fatigue surgit  dans la lumière juste se croise au bout du chemin des restes de vie  comme de stupéfiants rappels qui résonnent dans le vide envahis par la végétation et l'oubli des hommes Dans le calme conquis au milieu de rien il faut les traverser avec douceur libéré de ce qui reste et de ce qui passe

Jeux d'enfance

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Ce soir j'ai regardé ses jeux solitaires sur la plage en contrepoint de la tombée du jour Tout était comme avant l'été et ses jours qui n'en finissaient pas mais le temps a laissé sur les vagues la marque de sa nostalgie je ne peux m'éloigner sans craindre que tout disparaisse rien n'a changé et tout est différent le chant du sable doux sous le pied le cri des mouettes le soir les châteaux de sable et la rumeur obsédante Tant de temps passé tant de traces laissées délaissées tout est pareil assurément

matin de brume

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Certains matins appellent à partir dès l'aube  dans des paysages sans nom Les yeux remuent les pans laiteux cédant à la blancheur  dans ce monde d'ombres En écoutant leur appel avec quelle force surgissent à l'esprit de vague en vague ces tourments qui peuplent l'inconscient

pénombre

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(pour M, huit ans, tout est encore là) C'est du coeur de la pénombre  que surgit la question bientôt le trouble demain bouscule hier au-delà des perspectives ou des horizons je cherche des mots sincères  pour dire la peine des mots habités par des sentiments vrais la peine peut accomplir la sagesse donner au coeur lourd cet étrange parcours  qui mène de l'inqualifiable stupeur à une voix sombre et paisible sur le chemin se perd une peu de douleur bien des choses échappent jamais la peine

Rencontres matinales

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Rien d'extraordinaire, mais l'ordinaire ne l'est-il pas si l'on prend le temps de l'observer ? Je photographie depuis des années les mêmes lieux à la recherche de nuances, de disparitions ou d'éclosions, chaque sortie me réserve une ou plusieurs surprises : une attitude, une teinte, un chant, un œil aux aguets.  Aujourd'hui, si le chevreuil croisé n'a pas daigné ressortir de son fourré malgré ma patience, les odonates m'ont offert un joyeux ballet le long des étangs. Pour tout savoir et reconnaître les odonates  https://www.anvl.fr/petit-monde-libellules/ Je repartage une photo d'un cœur copulatoire d'Agrion prise le 21 juin lors de la sortie kayak sur le canal de Lacanau au Bassin

Le jour d'après

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Le matin fut le même même fenêtre, même lumière. L'odeur du café diffusa le même bien être. Aucune variations dans le ronronnement du chat ni aucune dissonances dans les branches. Le pain brûla comme tous les matins sur le grille pain en mode non-automatique. Pas de déviation, de bouchon, de carton, de pertes de contrôle pendant le trajet. A l'arrivée, l'océan roulait consciencieusement ses vagues. Je concède au ciel un bleu légèrement  plus joyeux qu'à l'accoutumée.  Le jour d'après n'a différé en rien  du jour d'avant. Pourtant il y eut  ce titillement sous la paupière, une béance inaccoutumée des sens, et cette saveur discrète dans la bouche qui pourrait bien être le goût de la liberté. Mimizan, plage Sud, 20h

sous les ponts

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deux arches couchées entre les rives trompent l'ennui un pont se pose entre de sombres futaies ce lent passage  deux petites portes l'aventure nivelée sur l'eau du canal

A la St Thomas on y croit !

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Tourner la page et se faire la malle décamper  avec ses cliques et ses claques prendre le large mettre les voiles et se barrer se carapater  sans se casser la patte en jouant la fille de l'air se bouger sans pour autant battre en retraite s'éclipser sur la pointe des pieds la porte passée prendre ses jambes à son cou A la St Thomas tirer sa révérence la dernière page arrachée y croire enfin  et aller se faire voir ailleurs

C'est le cri de la mouette qui t'emporte dans les embruns

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Le charme du chemin joue de ses parties cachées Imaginer franchir la barrière c'est ouvrir l'horizon au cri de la mer changer le cap hisser la grand voile Qu'importe si derrière la rumeur qui monte n'est que le vent sur un champ mal fané la mer vit sous les paupières comme une exaltation nourrie dans les entrailles

par la fenêtre

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On croise du coin de l’œil ce qui semble être connu Images qui reviennent dans le champ du ciel Si rien ne s'oublie  tout se perd et surtout la vie  en perpétuel mouvement L'instant paraît fixé mais déjà le regard s'échappe Alors on écrit pour garder encore un peu la teinte de l'entame de la nuit