art floral
sur l'étal du marché
le même et unique bouquet
chaque été
le blanc gypsophile
garde ma part d'éternité
posée sur le sol
une délicate odeur
affectueuse
yeux fermés tête tournée
l'essence chérie
imposture
la fleur sur le bitume
broie du noir
la beauté pour s'exprimer
n'aime que la lueur vraie
en corolle
au détour du sentier
frêles ombelles
à peine épanouis
et déjà la vie s'enfuit
Aussi loin que je me souvienne, chaque été, je rassemblais méticuleusement quelques pièces pour offrir un bouquet de glaïeuls à ma grand-mère. Je passais le pont de bon matin et allais jusqu'à la halle couverte du marché. La fleuriste, aujourd'hui remplacée, a toujours occupé le même banc, à l'entrée à gauche. Elle ne vendait que les fleurs de son jardin principalement des dahlias et des glaïeuls qu'elle agrémentait de quelques branches de gypsophile. Le retour, les jours de vent n'était pas simple et le bouquet vacillait dans mes petits bras, Mais quelle fierté de le présenter à ma grand-mère qui invariablement me gratifiait d'un "mais pourquoi as-tu eu besoin d'aller acheter ça, garde tes sous", ce qui voulait dire en langage "Denise" merci beaucoup. Je pense que si une année, j'avais omis l'attention fleurie, elle n'aurait rien dit mais en aurait été affectée.
Je ne peux, encore aujourd'hui, voir un glaïeul sans penser à ma grand-mère qui, depuis bien des années, a dit son dernier mot et regrette que cette fleur ne soit plus "à la mode" dans nos jardins, remplacée par d'autres plus exotiques.
(à Denise)
Magnifique série ! Bon dimanche Christine !
RépondreSupprimer