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L'arbre dans la ville

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Planté dans la chair pierre entre ivresse verte  et ciel immobile il a figé en silence son regret  des voix humides de la forêt  qu'il ne saura jamais  un arbre un arbre né des pavés et de l'asphalte noire remous de mousse et de sève enserre de ses bras l'enfant de la ville

dans la peau des arbres

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En chemin j'ai respire enfin et me suis oubliée dans l'écorce rugueuse du pin familier Rien de bien spectaculaire à décrire ici rien qui intéresse l'autre ou les petites affaires  du monde En chemin du parfum  des arbres est née la forêt  l'oeuvre de la nature est bien plus généreuse que celle des hommes dans la peau des arbres je peux exister  

folia

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Dans les premières lueurs du jour  où toutes les agitations du jour naissent juste sur ce fil de pensées encore confuses la note d'un oiseau vénère la lumière folia une sorte de sourire  dans l'aube aimable comme s'il suffisait de penser au soir pour enjamber l'attente

gemmage

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À l'ombre des sentiers familiaux se discerne l'indispensable gemme matière cristallisée qui rassure le tracé sinueux modelé par la main de l'homme l'empreinte des arbres font taire le doute    l'espace authentique ici  lie l'identité des liens à l'écorce

réalité invisible

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l'image cueillie par l'œil recrée la vie à l'endroit  où elle se perd et  la forêt renait  en son vert  dans les bras tendus aux mousses et lichens Je remonte dans la mémoire  du pied au lit humide des feuilles à la main sur l'écorce odorante captive du contresens de l'image  entre paysage réel  et paysage fantasmé

origine

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Il y a cette terre d'eau et de sable où la langue du corps caresse celle de l'âme  peuplée de mots incertains semence au champ du souvenir J'aime l'odeur immobile du lieu écorché son silence grave je me tiens à sa lisière  fixant chaque point de suture chaque éraflure sur le cuir mat de mes renoncements et oublis Toutes les terres se ressemblent l'eau le feu la glaise ou la roche un rien évoque la mienne m'évade et me rappelle mon nom de sable et de vent immobile dans l'ombre d'un pin Tendresse Pour encore deux instants accrochons-nous aux branches de ce pin que prennent le soleil en dessous les ennemis de notre cœur puis soufflera la brise, chanson sûre, qui nous emportera duvet du sommeil pour nous mener aux sages abris des contes aux aigles de mer, près des châteaux du hasard images toutes prêtes à nous garder en elles sans autre sens la gloire des humains la guerre, ces idoles du monde accrochons-nous maintenant c'est tout encore un peu aux forte

hier

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 Une ombre s'est nichée dans ta tête  oranger familier doucement éclairé sur un reste d'automne qui résiste comme une grappe au cep qui s'endort

la rencontre

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Couleur de crépuscule  le mouvement s'inscrit  hors de la couleur diaphane Chose étrange  cette présence au passé fragment d'un rêve  lié à la réalité fixée à jamais C'est un vertige  au détour des pas qui surprend tel un soudain désordre  dans l'infini du presque rien

lieu d'impression

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longtemps restera ce qui ne se montre pas halo intérieur *** trace claire obscure chaque présence gravée  en silhouette floue *** seule j'entends l'espace dans son bruissement voix minérale

impression du lieu abandonné

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 Promenade sur des rives ignorées dans la lumière de fin de journée. Les grands arbres encore endormis dévoilent la silhouette cachée d'une ancienne léproserie teinte de douleur. L'impression d'être suspendue aux branches dans ce lieu qui se voudrait de mémoire mais qui n'est que dénuement sans existence. Les premières fleurs ramènent une réalité entre les feuilles mortes des pierres du souvenir sur cette terre dont on a voulu saisir trace comme une dépouille sous son drap d'incertitude 

vous reprendrez bien un peu de vide

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Quelque part l'image d'une rue et soi froissé dedans on n'y fait pas vraiment attention il passe tellement de monde des chats et leur ombre des gens qui ne restent pas toujours on voit distraitement les mille fragments du silence qui les entoure incapable d'en saisir les contours les eaux de l'oubli se chargent de dissiper le doute de la réflexion à l'infini du vide grandiose et dérisoire  

dos à la dune

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Il y eut ce long et patient travail du vent dans les oyats ce calme avant que ne s'estompe doucement le sel de la vague Mélancolie du retour Ce nuage qui peuple les branches du chant lointain  je le goûte répandu en lichens et mousses lissés du céladon d'une fin de journée immobile  

pause

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Entre chênes et pins le silencieux bourdon  se donne au vent frémissant de tous  ces enfants perdus Sous les vieux arbres s'écrit le recueil mental qui donne raison aux verbes oubliés du chemin Je m'offre une pause mais la douceur de l'air  est trompeuse dans le pas retenu quelque chose d'enfoui cache un monde une solitude sans tristesse  

l'haleine du soir

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La plage dort dans sa coquille un drap rougeoyant en écharpe  Il suffira d'un souffle dans les tamaris pour couvrir ses paupières de rêves La plage dort dans l'haleine de l'océan ses lèvres pleines du chant lunaire L'ami te souviens-tu du pas céleste à l'automne de ta vie ?  

du bois dont on a été fait

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regard capturé au détour de la pierre lumière mystique les murs chargés d'histoire m'enchantent moins qu'une forêt

pins

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 J'ai la forêt coincée au fond de la gorge mer obscure figée parcourue les pieds nus son chant aigues obsède mes acouphènes Le balancement des pins me donne le vertige et l'odeur de la tourbe me fait saliver rien n'est silencieux sous les pins ni dans la tête "Si la forêt mourait, le monde inconsolable, Irait jusqu’à la mer recueillir ses sanglots..." * la forêt console ma petite âme percée elle, mon délicieux mal du pays * Jean André Jeannin, Songes sur la lande

malentendu

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dans ces rues je marche sur mes traces et ce n'est que la rage fruit amer de la tendresse qui m'empoigne et m'interdit de mettre un genou à terre dans le silence de la dune j'avance et je ne vois rien tant la nostalgie se dilue tant les larmes tarissent dans l'espace infini du souvenir où te caches-tu ?

les mots simples

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 Il ne fait pas avoir peur  des mots simples ils sont le lit de notre vie ils zigzaguent le long de nos jours tél le lièvre  grimpant  la dune. (Trop tard il a fui)

Je ne veux pas aller sur Mars

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  laissez mes deux pieds sur Terre, mes yeux au ciel. Je veux sentir l'odeur de la terre qui m'a nourrie, du vent qui a échevelé la plus petite de mes pensées, de l'eau qui a porté un corps lourd de peines. Ici brûlent les feux de St Jean de tous mes printemps, mes pas ont écrit une histoire  trop longue pour un poème. Je ne veux pas aller sur Mars, je préfère la promesse des grands arbres mémoire des feux anciens. Les pas de Mathilde

voyages en train

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J'ai vu le Rhône à Tarascon s'étirer l'espace d'une seconde dans le brouillard sale de la fenêtre du train J'ai guetté son ruban humide il faut garder de chaque voyage  une image ou une odeur parfois les deux Le train n'autorise pas les écarts sur les rails du début à la fin du voyage seul le regard s'échappe et la tête en errance