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jeu d'ombre

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Je vois en toi mon image je réfugiée dans l'ombre du soir  et je me demande ce qui nous tient  ensemble dans cet instant  Je et toi survivants jusqu'à ce que se fane l'image des moments sauvés  à l'oubli

petites fenêtres

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  Longeant la Gironde de petites fenêtres  entre les arbres closes sur leurs vies envols d'oiseaux au-dessus des berges de limon gras presque silencieux           un peu avant onze heures           à l'horizon une éclaircie           il ne fait pas froid           l'esprit devrait se déplier           il hésite           cherche d'incertains repères           fouille la vase ou le sable les histoires à l'intérieur des maisons se taisent tout revient toujours à l'invitation de l'eau les petites fenêtres miroitent entre les feuilles un banc de nuages clairs passe dans l'eau bleu pâle puis s'efface  

pérégrination

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à Arnaud –   est-ce l'errance qui nous apprend ou notre questionnement qui la provoque   – allée et venues à deux pas d'ici  tête détournée du quotidien étranger au monde du regard extérieur nait la surprise du voyage l'ennui ne roule pas sa bosse il n'a pas sa place dans nos sacs à dos on le quitte en passant la porte Parfois j'ai l'impression de vivre une vie en trompe l'œil, une vie qui n'en est plus tout à fait une, dans laquelle je me laisse happer par les images des autres. https://kwarkito.blogspot.com/2025/02/perigrination.html  

du poil de la bête

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enfant je ne me souviens pas  d'avoir craint le loup je marchais sans y prendre garde entre les troncs dressés j'inventais des contes sans chaperon déshabillant forêts imaginaires jouissant des taillis à l'écoute de la parole nue des saisons à chercher encore où se cache la bête j'en découvre parfois  quelques poils égarés  gages du passé  

berge nocturne

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Souffle à peine souffle emprunté à la nuit à venir pas nés du bruissement d'invisibles oiseaux  paroles murmurées par l'eau en cercles discrets Nous suivions le chemin qui longe la berge sans hâter le pas. Petite évasion facile et habituelle sans attentes ni désirs. Une promenade, un chemin volontiers emprunté avant, maintenant presque oublié. Un pont, raccourci vers un monde volontairement effacé, encore difficile à accepter. Il suffit de si peu pour basculer : une canne, un geste, une silhouette sombre et muette dans l'air ouvert du soir.     L'eau hors d'âge brillait d'éclats humides et frais dans ces petites larmes pleurait l'absence au soleil couchant Tranquille  il était là  inconnu silhouette à défroisser le souvenir à lisser l'esprit avant la nuit  

jaune

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Longtemps le désespoir a réclamé l'obole  de la chaleur d'une peau et crié son besoin de la caresse d'immortelles séchées au dur rayons d'été Longtemps le désespoir  s'est teint de bleu goûtant l'eau et le ciel côté ombre en cuirasse plus froide que l'absence Du combat des pulsions un matin de fatigue émergea le jaune  solaire exactement la couleur  de certains oiseaux volant vers l'horizon portés par la houle au pouvoir magique du jaune de Saint-Severs  

tombée

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Tout ce que la lumière  accroche à la pierre ombre de soi mêlée au passé tout ce que la lumière tait derrière la pierre chaude de l'oubli cet incompréhensible spectacle offert aux yeux dans le soleil déclinant  écrit l'eau chaude au coeur du calme remuement des émotions   

les pieds dans l'eau

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soudaine éclaircie un battement d'aile dilue les regrets du ciel  pied et esprit s'envasent d'un reflet sur la berge

L'arbre dans la ville

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Planté dans la chair pierre entre ivresse verte  et ciel immobile il a figé en silence son regret  des voix humides de la forêt  qu'il ne saura jamais  un arbre un arbre né des pavés et de l'asphalte noire remous de mousse et de sève enserre de ses bras l'enfant de la ville

dans la peau des arbres

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En chemin j'ai respire enfin et me suis oubliée dans l'écorce rugueuse du pin familier Rien de bien spectaculaire à décrire ici rien qui intéresse l'autre ou les petites affaires  du monde En chemin du parfum  des arbres est née la forêt  l'oeuvre de la nature est bien plus généreuse que celle des hommes dans la peau des arbres je peux exister  

folia

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Dans les premières lueurs du jour  où toutes les agitations du jour naissent juste sur ce fil de pensées encore confuses la note d'un oiseau vénère la lumière folia une sorte de sourire  dans l'aube aimable comme s'il suffisait de penser au soir pour enjamber l'attente

gemmage

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À l'ombre des sentiers familiaux se discerne l'indispensable gemme matière cristallisée qui rassure le tracé sinueux modelé par la main de l'homme l'empreinte des arbres font taire le doute    l'espace authentique ici  lie l'identité des liens à l'écorce

réalité invisible

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l'image cueillie par l'œil recrée la vie à l'endroit  où elle se perd et  la forêt renait  en son vert  dans les bras tendus aux mousses et lichens Je remonte dans la mémoire  du pied au lit humide des feuilles à la main sur l'écorce odorante captive du contresens de l'image  entre paysage réel  et paysage fantasmé

origine

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Il y a cette terre d'eau et de sable où la langue du corps caresse celle de l'âme  peuplée de mots incertains semence au champ du souvenir J'aime l'odeur immobile du lieu écorché son silence grave je me tiens à sa lisière  fixant chaque point de suture chaque éraflure sur le cuir mat de mes renoncements et oublis Toutes les terres se ressemblent l'eau le feu la glaise ou la roche un rien évoque la mienne m'évade et me rappelle mon nom de sable et de vent immobile dans l'ombre d'un pin Tendresse Pour encore deux instants accrochons-nous aux branches de ce pin que prennent le soleil en dessous les ennemis de notre cœur puis soufflera la brise, chanson sûre, qui nous emportera duvet du sommeil pour nous mener aux sages abris des contes aux aigles de mer, près des châteaux du hasard images toutes prêtes à nous garder en elles sans autre sens la gloire des humains la guerre, ces idoles du monde accrochons-nous maintenant c'est tout encore un peu aux forte...

hier

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 Une ombre s'est nichée dans ta tête  oranger familier doucement éclairé sur un reste d'automne qui résiste comme une grappe au cep qui s'endort

la rencontre

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Couleur de crépuscule  le mouvement s'inscrit  hors de la couleur diaphane Chose étrange  cette présence au passé fragment d'un rêve  lié à la réalité fixée à jamais C'est un vertige  au détour des pas qui surprend tel un soudain désordre  dans l'infini du presque rien

lieu d'impression

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longtemps restera ce qui ne se montre pas halo intérieur *** trace claire obscure chaque présence gravée  en silhouette floue *** seule j'entends l'espace dans son bruissement voix minérale

impression du lieu abandonné

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 Promenade sur des rives ignorées dans la lumière de fin de journée. Les grands arbres encore endormis dévoilent la silhouette cachée d'une ancienne léproserie teinte de douleur. L'impression d'être suspendue aux branches dans ce lieu qui se voudrait de mémoire mais qui n'est que dénuement sans existence. Les premières fleurs ramènent une réalité entre les feuilles mortes des pierres du souvenir sur cette terre dont on a voulu saisir trace comme une dépouille sous son drap d'incertitude 

vous reprendrez bien un peu de vide

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Quelque part l'image d'une rue et soi froissé dedans on n'y fait pas vraiment attention il passe tellement de monde des chats et leur ombre des gens qui ne restent pas toujours on voit distraitement les mille fragments du silence qui les entoure incapable d'en saisir les contours les eaux de l'oubli se chargent de dissiper le doute de la réflexion à l'infini du vide grandiose et dérisoire  

dos à la dune

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Il y eut ce long et patient travail du vent dans les oyats ce calme avant que ne s'estompe doucement le sel de la vague Mélancolie du retour Ce nuage qui peuple les branches du chant lointain  je le goûte répandu en lichens et mousses lissés du céladon d'une fin de journée immobile