Ce qui se tient entre les ramures ce bruissement dans les cimes chant d'oiseau dont je ne connais ni l'espèce ni l'origine n'est pas bavardage du vent ou borborygmes de la cité proche ce qui remue chaque veine interne n'est que l'exsudat douceâtre d'images anciennes à faire ployer l'arbre le plus résistant
de ce qui ne fait trace de toute façon je n'en saurais jamais rien si ce n'était cette stupide curiosité qui trébuche de ce qui blesse de l'incapacité d'aimer du reçu et du donné je n'y peux rien sauf à balayer la poussière soulevée
Plus loin le regard surprend une forme évocatrice d'un souvenir représentation surgit d'un ailleurs tel un vieux discours maintes fois entendu inutile de résister au sous-entendu rien dans les méandres scabreux de la mémoire totem ne se refuse la route de soi à soi est sûre droite colère et indifférence se piétinent au ruisseau dans un éclat de rire on s'arrange des quelques taches devant les yeux jamais du cri obsédant
autrement dire que la jouissance du hasard dans un fondu absolu ne sera jamais abandonner la réalité mais bien la sublimer ainsi le vert souligne le contour du rocher dans l'imparfait de la digue hors la marée
La vie trace sa ligne souterraine effacement après effacement dans l'indifférence de la pente et du ciel qui la dépasse Un jour tu découvres un fil tu le tires à n'en plus finir à n'en plus pouvoir à le rompre et tu tombes à la renverse Tu fouilles les racines grattes à t'arracher les ongles le sable stérile des années tu trembles entre les herbes
Ainsi nait la préciosité de la chose. Les yeux effleurent le non prononcé invitent l'esprit vif du champ ou celui du chemin. Une Odyssée s'empare de l'esprit, ranime d'anciennes visions et le prodige jaillit de la tige commune soudain révélée en friche inexplorée. [Encore quelques jours pour visiter cette exceptionnelle exposition au Musée des Arts décoratifs de Bordeaux https://madd-bordeaux.fr/expositions/paysans-designers-un-art-du-vivant ]
Quoi qu'il en soit à mi-chemin de l'enfance et de la fin l'impensable vertige reconnaît le signe du souffle sur les murs Un jour s'envoleront les doutes et l'ombre éméchée des nuages qu'espérer d'autre que le rire d'un ange aimé pour brandir les mots perdus sans eux
Un temps approche obéissant à l'heure de l'histoire qui se répète implacable et vide Je parle du temps qui lâche ta main et dérobe la lumière temps où le verbe s'oublie parce qu'il est soir Quand le coeur se lézarde et le sable reste sec quand le feu ne réchauffe plus et le rire se dérobe au vent la pierre lourde de chacun de ses grains pèse dans la main.
C'est ainsi après la pluie, le beau temps dans la banalité de la réflexion la plénitude de la vie pour le pas qui avance sur le chemin sans choisir, sans faire œuvre en étant seulement pas et pour coeur et raison qui se contentent d'une lumière sur le chemin juste pour le plaisir