Écrits sur l'immense noir les mots de l'astre volage disent clairement pendant que tu dors l'énigme. Rêve. Demain prisonnier du réel tu ne les reconnaitras pas.
Le silence de la nuit fixe le temps je l'entends depuis mon lit tête bourdonnante dans le champ bleu De tous les silences c'est le plus dense le plus présent et charnel. D'étranges songes s'y abandonnent queues de comètes des illusions diurnes flaques molles allongées au flanc du soir
Hier j'ai croisé un lièvre au fond de la forêt vision éphémère et bondissante qui en rappelait une autre. En cette fin d'après-midi d'une journée de liberté l'apparition de cette âme fantôme me tournant le dos ni joyeuse ni triste a débordé mon imagination dans l'ombre d'un arbre.
Je rêvais, autrefois, voyez-vous je rêvais à de grands ciels étoilés à feuilleter chaque nuit Je rêve, aujourd'hui, d'un seul rêve moi dont les crépuscules et les nuits ont été volés Si mon ombre meurt et se tait matin après matin je nomme porte chaque aurore possible
Je promène mon ombre un peu partout avec moi je traîne sa peau d'odeurs ramassées au bord des chemins pleine de mes rencontres Parfois je la défie ou pense la reconnaître mais elle est autre que moi. Je la sais aimable avec mes songes disparaissant chaque soir en emportant une à une les peurs inavouables blotties dans mon sommeil elle se glisse dans l'amour de la nuit au point du jour pour m'accompagner .