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Affichage des articles associés au libellé absences momentanées ou définitives

entre deux pierres

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gauche sur des cahots du chemin mon pas prétend s'affranchir de l'emprise du dédale cherche des portiques de soleil levant faut il toujours monter pour repousser les murs sortir des impasses s'offrir au ciel monter et consentir au silence où se surprendre pour que sorte un désir  entre deux pierres la lumière offre des prodiges qui déploient mes ailes  

passages

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Entre l'un et l'autre le passage suspendu d'une séparation histoire de lueurs à remettre le temps  en furieux désordre là tout paraît passager qu'importe ce qui prolonge ou tue le passé on s'en remet naïvement aux souvenirs petites loupiotes brillantes de nos heures

tu m'as dit...

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entre deux lignes à fleur d'eau la vie se vide  ici les choses en dérive dans un coin de la tête s'assoient sur le banc ici deux lassitudes partagent leur chaleur tout reprend après

les monstres

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Cachés dans les herbes folles de mes pensées ou le crissement de mes nuits les monstres savent user de l'émoi du vent ou d'une lumière pour me surprendre Je ne peux pas plus  expliquer les mécanismes  de leur disparition que celui de leur retour Inutile d'être effaroucher aucun n'est détestable aucun ne mérite la peur depuis l'enfance ils m'avalent me digèrent me recrachent  

le mal fait moins mal vu de loin

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le mal fait moins mal  vu de loin il laisse l'horizon ouvert facile de distraire le regard l'impression sur le rétine  dilue lentement son poison dans le sang on se surprend à sourire de soi et on tourne le dos  c'est tellement plus facile de loin

Notes estivales : matières à construction

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 Je croise le mot allemand "heimat" signifiant le lieu d'origine englobant les personnes du lieu, le lieu où "on se sent bien" et m'interroge sur ces lieux d'enfance sublimés par la mémoire, éternellement revisités mentalement et physiquement. sans le premier grain sans l'oyat pour le fixer la dune n'est rien *** La tendance à l'accumulation se confirme, principe des vases communicants, parait-il. Autant tu vides, autant tu remplis. J'ai pu le vérifier il y a peu quand on m'a parlé d'un personnage attachant victime du syndrome de Diogene. Lorsqu'il est venu assister à ma dernière lecture, il emmagasinait mots, notes et rien ne sortait.... si ...parfois un léger sourire. bien dissimulé souris sous la montagne unique objet *** Partagé ailleurs* au matin un poème sur l'envie ; en excès ou en manque, ce sentiment déconstruit plus qu'il ne construit. Pire, tel un boomerang, il produit, la plupart du temps, l'effet inver

rien de bien grave

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  Au soir paysages mêlés tout fond dans la moiteur de l'air la peine de ce qui ne sera plus efface l'être le corps hésite  résiste au bord de la brèche semble ne plus se mouvoir dans ce qu'il refuse d'admettre trop attendu trop perdu quelque chose d'essentiel n'est plus au soir démêlé des paysages s'éteignent toutes lumières

sous la pierre

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  Dans ce mois où  les fleurs se noient en lenteur des jours je ressoude le coeur sous la pierre tombale Un chant lent et simple soulève la morsure  lave les yeux cela pourrait heurter ça ne fait que glisser cela pourrait s'évaporer j'y retranche la peine froide

serrure

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  Le passé est jaloux de ses zones obscures il nous coince dans la serrure grince comme un gond rouillé L'entrevu ou le déjà vécu irriguent notre intimité de vagues silencieuses de hasardeuses questions Le passé a des bouches noires pleines de sollicitude  pour nos ridicules évitements affectifs  des portes ouvertes peut-être à jamais perdues

disparition de l'eau

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  Certains fleuves parfois disparaissent dans le sable intarissable ou un gouffre pour reparaître à des dizaines de kilomètres Ainsi la mer nait de la brume et s'y noie entre mystère et mélancolie entre un déjà vécu et un peut-être à vivre figés dans la lumière Ainsi ce matin l'eau du ciel en vagues aveugles insiste sur les volets clos ouvre à l'inutile un rêve oublié ou qui n'aura pas lieu avant de taire son destin d'orage

agrippée au ciel

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 Cherchée au ciel l'autre voix écho fatigué du chant naïf ne saura consoler ce qu'ici s'est défait Cherché au ciel le visage tourmenté oiseau discret du tendre secret ne pourra raconter ce qu'ici s'est joué d'autres voix appellent d'autres visages se dessinent remplissent le ciel d'oiseaux sans remord sans frayeur un cri jamais épuisé

place Mitchell

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les feuilles disparaissent teintées de tendresse sous mes pas le fauve roux tapi dans le coeur s'envole en coup de vent - en silence je me souviens d'autres peurs - le jour rassemble les derniers soupirs de l'automne sur la place déserte il pleut des vies oubliées   

repère topographique

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Un jour le seul repère dans ma vie sera la pierre sur laquelle je serai assise et elle ne gardera plus que le souvenir du dernier chemin parcouru Sur la terre sèche autour de la pierre chaque parfum deviendra une énigme chaque trace se tarira dans l'aride désert de la pensée amèrement apaisée Un jour lorsque le monde n'aura plus à justifier son existence je pleurerai enfin celui qui s'est attendri avant d'oublier jusqu'à l'existence de son amour  

fermeture pour un soir

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 Ce soir la fenêtre restera fermée c'est un soir oublié des anges sans broncher sans rien faire juste à regarder les feux des voitures filer indifférents dans l'obscurité Ce soir la porte restera fermée les averses de l'orage prévisible ne troubleront pas le pouls calme d'un intérieur obstinément muet enclos dans son coeur dissolu Mais quand se dépliera le drap propre et froid ce soir-là s'ouvrira aux plaisirs éphémères et cachera sa douce barbarie dans un soupir ou une larme

aveu

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  La main épaisse du temps caresse un reste de souvenir la lune est aussi ronde ce soir que la tête d'un homme qui a trop vu qui n'en peut plus et la terre sue ses flammes dans la danse folle d'un pyromane dingue je lis partout les même mots les mêmes désirs la même nostalgie je ne comprends pas je ne comprends plus  je ne rêve plus je regarde la face hilare  de la lune avant de sombrer  dans le puits sans fond des merveilles nocturnes entre ciel et terre je vole j'ai toujours mes ailes  d'illusion

mystère

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 mystère une ombre passe trouble un instant le calme homme ou animal J'ai laissé mon doigt glisser sur la surface lisse du rêve il a donné à mes lèvres le goût d'une éternité à laquelle  je ne peux et veux croire une ombre passe je ne connais de l'instant que le silence mystère

révélations

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 L'instant fige la lumière revient le souvenir d'une chaude journée combien de temps résiste la pensée à l'évocation on aimerait garder certaines choses jusqu'à la mort laisser d'autres s'envoler au premier souffle Tout finit dans l'instant la main lourde ou le regard fuyant l'éclat de rire et l'odeur d'un café tels qu'ils deviennent avec le temps nous font définitivement  martyr ou jouisseur  d'une vie lentement consumée 

dialogue avec l'horizon

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La nécessité d'être là se disputera toujours avec cette mélancolie inlassablement puisée aux mythiques horizons enfantins Dualité des sentiments portée par chaque vague je ne cherche pas à découvrir d'où vient l'écume Ou comment se figent les contours s'ils débordent et s'éparpillent je fixe le regard sur le moment entre noyade et résurrection obstinément  

montée au filet

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 Aux détours d'un soir surgissent des parfums d'enfance brusques montées au filet chargées de tamaris collés entre les orteils des grains d'un ailleurs que l'on hésite à reconnaître comme un soi égaré  dans la lumière déclinante les yeux humides clignent prennent la tangente  prétextent un rayon agaçant alors qu'à l'intérieur une convoitise intense dilate le coeur un peu las d'un soupir adolescent c'est l'histoire d'un instant d'une parfaite heure distendue d'un tremblement qui raille et invite à s'assoir maintenant

dans l'urne du soir

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 Me voici éperdument coulée dans un soir à la mélancolie peuplant chaque chose chaque souvenir d'une odeur de crépuscule oublié Secret bain de nuit le murmure nait et s'achève dans l'ondoiement des yeux pas assez soûle pour y croire trop lasse d'encore espérer