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Affichage des articles associés au libellé paysage

immersion

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 Je crois que notre rapport au paysage ne se modifie pas de façon significative au cours de notre vie tant nos premières expériences esthétiques sont déterminantes. Je crois aussi  que les sensations de paix, d'immensité, de lumineuse présence de certains ne nous lasserons jamais même si nous les côtoyons quotidiennement. Je crois surtout que rien ne peut être à la hauteur du regard dans la préhension du paysage, n'en déplaise à la meilleure des photos.

lumière à l'approche du soir

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  La lumière à l'approche du soir demande un regard simple elle donne aux corps des choses une forme lisse et épaisse Tandis que l'oiseau se déroute du ciel que les silhouettes se fondent  à la berge avant de s'oublier la perspective de l'obscurité paraît Rien de tragique n'oppresse l'œil qui lentement se dépayse repousse vers les profondeurs  les désordres du jour Elle laissera sans doute quelques éclats  capables de convaincre de son retour avant d'offrir à l'inconscient un dernier soupir de lassitude

l'idée du paysage

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La présence rassurante du paysage connu bâillonne le doute tout est clair bien en place le moindre changement loin de déstabiliser conforte l'attachement du regard l'idée du paysage est ancrée rien ne peut la déraciner elle sommeille des milliers d'années jusqu'au jour où apparaît dans une anfractuosité du temps la terre obscure patte brute de l'amour (vanneaux huppés janvier marais de Bruges  

sas

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Le long du canal les arbres brisés côtoient des mousses et des lichens en bandes vertes, dans le territoire rétréci du sas elles rêvent mollement à la conquête de rives sauvages. Il flotte à l'entour une humidité insistante où rien ni personne ne vient rompre le froid reflet, sur les pierres noircies de curieux signes et scarifications scellent une langue d'insectes aquatiques estropiés Ainsi faudra-t-il forcer le regard à se détourner et continuer le chemin loin de l'eau sale sans horizon, laisser à l'imaginaire les vieilles peausseries l'histoire n'ira pas plus loin dans l'eau trouble traînées vertes dans le reflet troublant gît la mémoire

sous tension

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Prendre congé  dans le calme bleu de l'espace infini du ciel et grimper la fière proue de ses envies laisse de beaux souvenirs même s'ils ne sont qu'imaginaires J'aurais bien aimé prendre de la hauteur et, malgré le risque de vertige, rejoindre les ouvriers tout en haut du  pont transbordeu r  

hors cadre

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Dans la lenteur de l'eau la plaine s'incline. Un ocre fauve lutte dans le vent Chaque ruisseau offre  une douceur aux yeux Un ondoiement des roseaux murmure La nuit se cherchera une place entre deux marées

C'est le cri de la mouette qui t'emporte dans les embruns

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Le charme du chemin joue de ses parties cachées Imaginer franchir la barrière c'est ouvrir l'horizon au cri de la mer changer le cap hisser la grand voile Qu'importe si derrière la rumeur qui monte n'est que le vent sur un champ mal fané la mer vit sous les paupières comme une exaltation nourrie dans les entrailles

paysage avec ruines

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Parfois on rêve de rester  à l'ombre des grands arbres un jour de chaleur on voudrait être racine habiter là sous les branches Pourtant quelque chose d'étouffé remonte on sait que demain il fera froid  que les feuilles tomberont alors on marche jusqu'aux ruines coiffées de soleil on court les rues pour achever ce que l'on a débuté un jour d'insouciance on lèche les vieilles pierres des murs pour se rassurer et on se tait (Palais Gallien, Bordeaux 2014)

orme d'hiver

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(pour Arnaud) tombe le crachin sur les branches des ormes un vague tourment l'arbre dévoile l'hiver la courbe de ses affres

caresse à la terre et à l'eau

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Ombre après ombre la main du ciel en longue caresse flatte les flancs du fleuve. Embarquée par le courant obscur une averse dans un long corps à corps noie son océan de mélancolie. (Gironde vers Blaye)

jusqu'à l'océan

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Voir ce qui n'est pas imaginer ce qui est et à l'orée du monde idéal rêver le beau dans une légèreté à peine concevable.

dans la pensée légère

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Le lac pose ses larmes de vase sous la bruine. Visibilité nulle. La mémoire obscure invente des rives imaginaires. Deux cygnes blancs  interrogent l'eau, deux points d'interrogations fiers de la parfaite maîtrise  de leur négligence affectée. La première éclaircie estompe l'imposture, je ne toucherai pas le bout du monde aujourd'hui... (Ste Eulalie, averse, 1/9/19)

de l'autre côté du miroir

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Xavier Rêche "Clôture"  jardin d'Hélys Auvézère dans le miroir la verte risée frémit son reflet complice le soir au jardin d'Hélys Auvézère entre Cherveix-Cubas et Tourtoirac l'image n'a pas d'accent elle parle toutes les langues et ses reflets ont la mouvance des herbes folles sur l'échiquier le long du sentier  ouvrir l'oeil décris ce jardin photographie le chemin les pas accomplis  et ceux de demain pas qui te mènent au départ rien ne bouge dans la friche du soir équilibre  LO-Renzo jardin d'Hélys Rencontrer Alain Piot dit Massimo et Moniqa Ray Bool  au jardin d'Hélys  « En tout cas, je ne veux être la prisonnière de personne.  Je veux être la Reine. »

soif

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La vie recroquevillée se libère ricoche sur les troncs glisse sur le chemin. Une lumière se dilue dans le sous-bois venue d'on ne sait où un prêt du jour. Pas tendre sur la garbaille qui guérit la tristesse front tendu vers les cimes le chant des pins en salut. Tout est là. Tout recommence. Dans la poitrine dans la chair la lumière sur l'épaule le souffle des cimes abreuve l'âme. juin 2019

ramasser ce qui permet d'espérer encore un peu

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C'est peut-être pour cela que je parcours les champs pour faire tomber les barrières essayer quelque chose assise par terre. Même les barbelés dessinent pour moi une délivrance (ce n'est pas une coïncidence) je rêve de sauterelles inquiètes d'oiseaux fatigués du ciel venant se poser à mes pieds de quelque chose qui dit où aller à observer les yeux fermés. C'est plutôt vert c'est plutôt calme loin très loin fuyant dans le vent. réserve des marais de Bruges, pâture de bordelaises

lisières

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Je me souviens du mur dans la ruelle de la vigne vierge qui le tapissait des volutes en fer forgé je n'avais pas envie de voir derrière je ne veux pas savoir pourquoi Biarritz 2016 "Le mur de clôture, ce passage, pas toujours facile, à un monde nouveau, constitue un moment d'excitation, parfois de crainte, comme le dit Léonard de Vinci en parlant du seuil de la grotte : Au bout d'un moment, deux sentiments m'envahissent : peur et désir, peur de la grotte obscure et menaçante, désir de voir si elle n'enferme pas quelques merveilles extraordinaires. " Ma lisière, c'est mon rosier. Michel Racine p.80 Le lumière jetait des cris de joie dans l'espace décomposé/recomposé les ombres prenaient leur temps j'étais dans les bras du songe Bel Sito 2019 "Tout est lisière dans le monde vivant, puisque rien de vivant n'existe en dehors des rencontres." Ecothones sensibles Jacques Tassin p.10 Le silence entrouvre l'e