lisières



Je me souviens du mur dans la ruelle
de la vigne vierge qui le tapissait
des volutes en fer forgé
je n'avais pas envie de voir derrière
je ne veux pas savoir pourquoi

Biarritz 2016

"Le mur de clôture, ce passage, pas toujours facile, à un monde nouveau, constitue un moment d'excitation, parfois de crainte, comme le dit Léonard de Vinci en parlant du seuil de la grotte : Au bout d'un moment, deux sentiments m'envahissent : peur et désir, peur de la grotte obscure et menaçante, désir de voir si elle n'enferme pas quelques merveilles extraordinaires. "
Ma lisière, c'est mon rosier. Michel Racine p.80



Le lumière jetait des cris de joie
dans l'espace décomposé/recomposé
les ombres prenaient leur temps
j'étais dans les bras du songe

Bel Sito 2019

"Tout est lisière dans le monde vivant, puisque rien de vivant n'existe en dehors des rencontres." Ecothones sensibles Jacques Tassin p.10



Le silence entrouvre l'espace
une cachette dans le feuillage
résonance de la marge fraîche
dans l'ouverture du bosquet  

Chaumont, août 2018

"Entrer dans un jardin n'est pas suffisant. Il y a toujours un seuil derrière la porte, une lisière derrière l'entrée. Il y a trop de mouvement en l'homme, semble-t-il (Albert Jourdan) nous dire, pour s'approprier l'impassible force de ce qui nous entoure."
Jardiner le silence  Cécile A. Holdban p.50





Le rideau d'eau estompait le paysage
entrelacs embué en flottaison
derrière le voile assourdissant
j'ai tout oublié de moi
j'étais loin

Mai 2019, Parc Bourran Bordeaux sous le déluge

"Pour peu que plusieurs voisins s'y mettent, des îlots de végétation s'égrèneront ça et là ; la rue se perdra dans des nappes de bien-être, s'oubliera dans la temporalité réconfortante d'un jardin...où il fait bon se promener. De fait, elle se redéfinit à partir de ces bords comme un repère culturel : l'espace public devient l'espace de célébration collective de la nature Habitées à la fois par l'individu, la communauté et cette culture révérant l'impermanence, les roji  se rapprocheraient de ce que le paysagiste japonais Yoshio Nakamura nomme "les paysages sociables" car "pour les citadins, le paysage est un plaisir au même titre que les amis". Il se vit, se dit et se partage"
Tokyo, les marges de la mémoire, Flora Rich et Yumi Hirano p.26


(Toutes les citations en gras proviennent du n°8 de la revue Jardins éditions les pommes sauvages consacrée à la lisière, revue fondée par Marco Martella : " Il faut se risquer dans ces discrètes lisières, sonder les marges, s'y abandonner enfin, ne serait-ce que quelques instants, le temps d'une traversée" extrait de l'éditorial p.6)


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