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souffle des bois

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L'esprit s'attache à l'obligation du tronc élancement à l'endroit où l'herbe manque il faut procéder à la verticale le regard en harmonie avec la perspective attentif et obstiné Arrivent dans l'air des éléments transportés par le vent lentement ils occupent l'interstice des paupières mi-closes deviennent petits remous de soi Monde vaporeux de la matière intime métamorphose des rêves évanouis l'idée devient geste végétal dans l'élévation et la tension du bois dans le souffle photographié  

bac du dimanche

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Le jour vibre  dans la coque creuse un vertige au bout du regard pour seule émotion  ni le vent clapot sur l'onde ni la chaleur enjôleuse  de fin de saison n'atténuent  le désarroi d'être là Le mystère de l'eau trouble  attire plus que l'onde claire  la main sur le bastingage résiste difficilement à l'envasement

la fuite ?

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 sous la surface dans la perfection du cercle la pierre piégée ***     l'instant piégé le leurre d'une photo vif sans hameçon *** charme de l'enfance d'une envolée de robe  sort le cri joyeux

fragment de traces

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bonne nouvelle

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Le vent de mer parle fort les soirs de tempête sa voix porte loin les algues odorantes faisant naître de la terre  des mots inconnus Les soirs de tempête j'écoute ses gémissements dans les branches souples des bambous et des pins je sais que demain le jardin portera en son silence ses mots de colère

au bord de la pierre

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Marcher toujours entre les ombres pour continuer ce qui a été commencé Quelques pas le long des colonnes muettes  qui dégage de l'absence Rien ne tremble sous les semelles le vide lumineux quand un bruit soudain le révèle Marcher encore les pieds au bord de la pierre dans l'instant distrait du temps  

sans hésitation

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La vie nous balance ses sacs en pleine tête sans aucun scrupule le choix du trottoir ou de la rue la direction du regard une hésitation et tout notre monde se construit ou s'effondre  

en secret

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Rien ne parle mieux aux yeux que le roseau dans son balancement ignorant les rives la barque s'eloigne dans un glissement qui tait le temps La même illusion toujours t'égare  l'espérance immuable d'aimer assez la lumière pour qu'encore le feu en toi t'arrache à l'ombre et te fascine

sans hésitation

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l'art de se poser ne pourra faire oublier celui de voler (et inversement) plume qui écrit aisément sait effacer tout autant

don

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Une belle journée commence don froid et sec de l'épiderme goutte à goutte discret des secondes transfusées À côté du prétexte l'idée nue et cruelle perle de sang qui ne pleure rien que le rouge qui se meurt

porte ouverte sur demain

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Jour tumultueux qui pareil au mauvais augure traîne son ombre sur ma tête je t'abandonne sans regret À l'année à venir j'ouvre la porte sur l'azur avenant dans un bond dans un souffle calme et spacieux  

intimité

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Dans cette fenêtre étroite qu'ouvrent les yeux se distingue le profil caché de notre intimité livrée à l'infinie solitude de notre être.  

la déchirure

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Dans la brève euphorie des jours que sont étranges les fatigues qui soudain nous mettent à terre. Tout apparaît plus tard quand entre les fibres arrachées à notre lassitude apparait l'image originelle  qui tente de nous reconquérir. Si réelle et si présente la déchirure s'installe dans chaque interstice  de la trame qui nous fait humain menaçant de la briser de sa sourde lame.  

tirer le fil

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   Toutes les histoires ont un début et une fin Le plus petit insecte tisse sa toile suspend à son fil une vie dont il ne se souvient plus Et la vie  rebondit sur la lumière qui tapisse les jours un oiseau se pose et emporte les rêves On tire le fil des jours pour dire au ciel ses vérités accroupis les yeux vagabonds pour fuir notre infinie solitude

autres fenêtres

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Secouée par le désir de lumière chaque branche paraît dans sa mélancolie Automne muet les feuilles se désolent mais déjà la nuit calme le souvenir  

tête à tête

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Le soleil doucement certains jours un peu trop clair posait sur leurs blanches chevelures ce soupçon de gravité que leur folie se refusait à asseoir Tout leur art consistait à refuser tous signes de l'automne qui les rattrapait Au jardin d’hélys-oeuvre (2019)

contre-pied

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J'aime oublier de me souvenir de ce que j'ai fait et de ce que j'ai oublié de faire de ce que j'ai dit ou pas Si souvent je regarde sans voir je n'entends qu'à la seconde fois et en déformant je fais répéter et me répète Je souris de ma nostalgie pleure de rire à la première émotion me trouve si ridiculement importante Moi qui ai tant de mal à m'exprimer je me regarde parfois  pour ne pas me perdre de vue mais refuse de me donner à voir Que faire donc ici ? Laisser le vent ébouriffer la tête

sans assemblage

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Il est temps que je parte, dans ma robe transparente petite peau image incertaine Si je savais quoi dire si je savais que faire, de cette perle à l'âme blottie au fond de moi "Tu verras tout s'oublie" la fatigue caresse le visage le grain de sable s'oublie sous le pied nu la tourterelle ne chantera plus  dans les feuilles de la treille le vin est tiré on a coupé la vigne

impression 5 : à demi

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Ce qui pousse et ce qui retient je peux l'identifier le lire sur mes lèvres incapable de dérober le corps et l'esprit à l'assaut des années je réserve à l'attente une moitié de mon silence l'autre je la rends compatible  avec le présent pour combien de temps encore ?

impression 4 : limites

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Ce sentiment d'être ignorante de regarder les choses et les gens comme si je les découvrais me fait souvent tâter mes yeux mes mains ma tête je m'aperçois que je leur ressemble que je chemine depuis longtemps à leurs côtés que parfois je les croise et les quitte d'autres fois je les traîne dans ma nostalgie dévorante