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Affichage des articles du janvier, 2022

combat de l'eau

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Où que se porte le regard en quelque partie du ciel  ou de la terre fixé il ne peut ignorer le combat des éléments à chaque nouvelle marée au moindre coup de vent s'éveille le travail obscur des forces naturelles le travail de la terre et de l'eau offert à la fuite d'un nuage on se courbe sur ce que  l'on pense un abîme immobile dans la dispersion d'un lointain frisson des eaux  très vite l'air se contracte en un étrange saisissement comme si l'on reconnaissait dans la netteté  du brisant l'exaltation de l'immensité

brume

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autre motif d'absence

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Il y a dans une musique qui nous touche infiniment de discours pourtant elle ne s'accorde  pas aux mots elle les efface jusqu'au silence intérieur

motif d'absence

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sans artifices

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C'est un fait difficile à reconnaître il faut regarder en face la situation plus de maquillage ni d'artifices derrière faux-semblants et coquetteries l'image est claire et sans appel plus d'échappatoires possibles La mue terminée le serpent  ne s'en mord pas moins la queue s'il serait bien vain espérer échapper à l'inéluctable confrontation avec soi de l'évidente transparence de l'être il faudra  se satisfaire en toute t ranquillité Toute destinée, pour longue et compliquée qu'elle soit, comprend en réalité un seul moment: celui où l'homme sait à jamais qui il est. Jorge Luis Borges - L'Aleph

paroles perdues

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je n'entends parfois que ces bouches de pierre  elles chuchotent des mots inconnus espérant réinventer l'innocence de la vie on pourrait croire qu'elles respirent elles ne sont que le miroir  d'anciens verbes de mots mots perdus qui cherchent à renaître je sais qu'il y a tellement à espérer   

un baiser

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  Le bleu étoilé tendre paraît dans les rayons frais de janvier en secret  S'ouvre tout à coup l'angle de la grande douceur dans les yeux sans ombre Lentement le froid meurt oh, pas celui du dehors encore vif l'intérieur Et je goûte le sirop intact  du baiser volé il y a longtemps

défaut de mémoire

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Lorsque se trouve  au coeur du mur un silence plus éloquent que le mot la mémoire interroge l'abîme de la vie plus tard s'imprimera la re-connaissance de soi dans l'uniforme que  fait endosser le temps ( 11h20, dimanche Ste Eulalie)

points de vues

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saisir le monde  d'un angle favorable simplifie la vie sortie du cadre la clarté de l'image un autre monde il est facile de fixer les limites d'un petit monde  je ne sais d'où vient l'immense espace en moi ouvert aux quatre vents figée sur son fil l'araignée patiente insolente de vie  

en berge

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 Quelques poignées de terre retenues la musique de l'eau pour les accompagner... il faudra se donner un peu plus de peine user d'autres artifices et admettre les ratures avant d'abdiquer la mélancolie confiée en quarantaine

un peu dans le flou

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Quand la brume persiste comme une aube sans fin que sur les branches les anneaux verts des lichens tiennent l'arbre debout l'inachevé et l'ennui éreintent le regard coupé du vaste et du profond en attente d'une autre histoire Ainsi pris d'un peu de flou et de solitude les pas cherchent un endroit où rester  

blague à part

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 La vie aime cultiver ses petites ironies un matin tu te lèves et tu ne te reconnais plus un autre tu te croises sans te voir Est-ce vraiment toi qui agites ainsi ces mots que tu penses importants parfois même essentiels Sous tes pieds s'égrènent les pas de l'aube couleur bleuâtre brefs et sans mémoire et ta petite voix qui meurt tendrement

la ville la nuit

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Si le maquillage est là pour masquer combien le visage prend la couleur de ses humeurs il ne saura jamais dissimuler totalement  les marques profondes du temps Autrefois chaque ville portait sa couleur le grain particulier cher à ses âmes aujourd'hui partout le même granit gris importé dans une nuit anonymée Pourtant je regarde par la fenêtre je compte les clochers un à un j'écoute la rue ronronner  je suppose l'ailleurs j'y sais un ange pour me séduire

les lumières de la ville

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La lumière galope le long des rues enflamme les papillons des yeux la nuit les toits de la ville aux airs sombres et rassurants masquent avec peine le trop-plein du jour concentré dans les néons crus de  la station service  

comme un bruissement

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Sans répit tes pensées ouvrent des fenêtres béantes que tu raccommodes avant qu'elles ne te nouent Tu prêtes à chacune une part de solitude amassement de souvenirs en libre service  Rien de nouveau sous le soleil tant avant  ont vu la lointaine clarté de l'enfance qui demeure Aujourd'hui et demain passera l'ombre en vert trouble derrière les yeux fermés comme un bruissement

passage nocturne

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Dans l'échancrure du soir toujours la même annonce  d'une fin imminente et le sentiment provoquant  que jamais pourtant la lumière ne me quittera  Effroi et enthousiasme  nés d'un même regard lassitude et défi nés d'une même rébellion rien de l'infime qui ne soit là prêt à surgir avec ferveur Soir ouvert aux chimères réinventées à l'infini monde de contradictions réaccordées en une nécessaire rencontre à soi  

paradis

 Le paradis peut se révéler d'un simple déhanché l'enfer n'est jamais très loin ... Il faut la candeur de l'enfant  pour croire que  d'une même illusion naissent esprit et sentiment

billet d'où

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Les mots sont là comme les signes d'hommes à l'autre bout du monde ils portent l'interminable détermination de s'attacher de combattre la vie aride  

halo 3

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Je voudrais bien plonger dans cette chose brillante posée dans le noir du dehors Ici côté chaud de la fenêtre je regarde la phosphorescence des pierres qui s'écaillent en réconfort du coeur entre être emportée et demeurer  

halo 2

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Muette l'ombre derrière la maison dans l'accablement du soir en longues traces lunaires sur un vide immense quelque chose en ruine abandonné il y a bien cet oiseau indéterminé qui a conquis les cimes en parfait équilibre ce soir j'irais bien me hasarder à ses côtés  

halo 1

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Muet le soir déjà déchu sous la lampe le chat hésite, s'étire lui tourne le dos dehors exténué s'offre un souvenir à la lueur des phares   l'illusion comme un œil rond s'agite dans le halo impassible  

portrait autre

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Sur la dune le soir descendait à l'abri de la rumeur émergeait du sable un monde d'insectes exhibant ses ossements blanchis L'instant ignorait le temps présent dans un tissage de patients silences ne s'entendait au fond de soi que la claire et ancestrale voix tue  

portrait de famille

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 Trait à trait une ride après l'autre je scrute ces visages qui m'ont fait naître L'expression d'un sentiment exhumé d'un temps si proche et si lointain soudain  me crève le coeur je me reconnais dans cet homme ou cette femme je caresse ce genou je vis dans ces yeux fixés sur un objectif voué à l'éternité Le temps n'est rien qu'un baluchon à charger l'épaule du chemin vaille que vaille

étoile

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 Une étoile suffit-elle à la nuit pour être nuit ? Quand tu éteins la lampe les yeux ouverts tu vois bien la forme des choses tu entends l'équivoque de la lumière Réalité ou rêve ? Mémoire ou vision? Quelque chose dans l'étoile dit la nuit  il suffit d'y penser.

l'idée du paysage

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La présence rassurante du paysage connu bâillonne le doute tout est clair bien en place le moindre changement loin de déstabiliser conforte l'attachement du regard l'idée du paysage est ancrée rien ne peut la déraciner elle sommeille des milliers d'années jusqu'au jour où apparaît dans une anfractuosité du temps la terre obscure patte brute de l'amour (vanneaux huppés janvier marais de Bruges  

rencontre nocturne

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La fenêtre s'éclaira dans la pénombre ouvrant le vide de l'obscurité quelqu'un ne dormait plus réveillé par un appel ou un doute quelqu'un qui me regardait peut-être  blotti derrière la fenêtre  et que je le regardais sans le voir une belle rencontre dans le rayonnement d'une illusion nocturne  

marcher dans ses pas

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  L'air dégagé avec grâce et la dose d'insouciance qui donne une discrète assurance j'ai toujours réussi à conserver une certaine consolation à marcher dans mes propres pas Je me souviens du chemin mais se souvient-il de moi...

la profondeur de la mémoire

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 S'il était possible de mesurer la profondeur de la mémoire de superbes cartes topographiques raconteraient notre vie du tracé précis de ses fonds sous-marins  jailliraient des grottes et des abysses  sources de réconciliation à soi Bien plus que des temps révolus apparaitrait le vide miroitant de l'enfance dont l'image nous harcèle tout au long de notre vie et chaque instant ouvrant et précédant le temps et l'absence qui ne serait plus fuite Mais la sonde de la mémoire  en perpétuelle vibration  tourne et se détourne de ce par quoi elle porte sa charge fidèle laissant à la fascination de l'image adorée le soin de trébucher avant de s'évanouir

dos à la dune

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Il y eut ce long et patient travail du vent dans les oyats ce calme avant que ne s'estompe doucement le sel de la vague Mélancolie du retour Ce nuage qui peuple les branches du chant lointain  je le goûte répandu en lichens et mousses lissés du céladon d'une fin de journée immobile  

à la lueur de la lampe

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Sous la lampe je rêvais à de petits mondes la lampe en ouvrit de terribles et de beaux Les yeux mi-clos j'explorais chaque rayon je m'y égarais parfois avec leur assentiment Si j'oublie de l'allumer ce n'est pas que mes yeux  soient fatigués ou blasés juste un peu las parfois  

sur cette peau

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 sur la peau douce les mots pauvres des souvenirs glissent sans voix *** source de rêve un air céleste enchante deux peaux dormeuses *** un goût de sable égaré sur les lèvres me parle d'été *** sur le peau des mains gravées les hardes du temps langue d'écorce