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Affichage des articles associés au libellé musique

folia

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Dans les premières lueurs du jour  où toutes les agitations du jour naissent juste sur ce fil de pensées encore confuses la note d'un oiseau vénère la lumière folia une sorte de sourire  dans l'aube aimable comme s'il suffisait de penser au soir pour enjamber l'attente

entracte

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Dans les heures gagnées  aux dépens des nuits sans rêve  la musique tapisse les murs de sa lumière de porcelaine À la réflexion je ne suis plus sûre des limites du non rêve  ni du bruit des pas sur les marches ou de l'ombre imprécise de la silhouette  ni de la photo où affleure la présence (le mot photo lui convient-il aujourd'hui ?) l'évanouissement des notes suit son cours dans l'enchevêtrement de la mémoire 

sous l'oeil de Mozart

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 brillant des notes l'épinette martelèle Bach Bach Bach le génie ne s'explique pas il vit éternellement 

quatuor à cordes

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la note est tendue l'accord est parfait un nuage passe là qui masque à jamais les contours un oubli d'hier mi voulu mi desiré dans l'inaccessible l'unique conscience de la perte et de l'éternité  Je n'aime pas les quatuors à cordes et j'écoute avec délectation Kronos Quartet je n'aime pas/plus lire des romans et je déguste celui à paraître d'une amie Aimer ou pas qu'importe si l'envie est là

disparition des notes

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au début ce n'était que chuchotis quelques sons  à peine audibles un envahissement du ciel nuage après nuage l'onde a pensé chaque note de mon chant en vibration d'hiver qui s'empare du moindre rayon de lumière fascinant le vent absurde bourreau  du silence

autre motif d'absence

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Il y a dans une musique qui nous touche infiniment de discours pourtant elle ne s'accorde  pas aux mots elle les efface jusqu'au silence intérieur

sans fausse note (plouf)

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Ce n'est pas donné à tout le monde  de parfaitement chanter faux il est vrai que je n'aime pas particulièrement chanter sauf peut-être certains jours quand le coeur est à l'unisson  de ce petit rien qui le rend léger... Imperturbablement j'ai toujours chanté faux et n'ai jamais fait le moindre effort pour que cela cesse même devant le regard interrogateur  des enfants qui ne durait qu'un  bref instant - les enfants sont compréhensifs ils admettent l'originalité elle ne leur fait pas peur - Un ami au fait  de mon peu d'égo  et de ma faculté à me foutre de ma gueule m'a rassurée  "Oui tu chantes impeccablement faux" Pas que je ne puisse placer ma voix ou que je veuille échapper à la "norme" je crois tout simplement  que j'aime m'entendre chanter faux Je chante faux comme une excuse je chante faux comme un label je chante faux pour être moi et ce que je préfère par-dessus tout ce sont les jours où chantant parfaitement faux 

respiration

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Dans chaque respiration  un oubli  Dans chaque oubli  une respiration

avancer à découvert

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  le regard se tait ruée de la lumière en autofocus  le trou clair des sensations cèle la peur du mutisme Premier concert symphonique hier soir au Grand Théâtre de Bordeaux. Musiciens sur scène (quel bonheur) masqués (trouble),  Paul Daniel suffocant et magistral à la direction sans partition mais avec fougue (placée en balcon juste au-dessus de lui, pu suivre sa direction au plus près, un régal), spectateurs éparpillés, masqués, guidés (même sensation que pour la Traviata la semaine passée, entre joie de retrouver la musique vivante et désarroi face au cadre imposé et aux contraintes) Bonheur d'entendre en création et en première partie des 7ème et 3ème de Beethoven   Avant les clartés de l'aurore  de Camille Pépin commande des orchestres de Radio France et National de Bordeaux

dans la fosse

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début de saison en fosse la baguette battra la mesure  distances obligent dans un infini qui accueillera et adoucira la fébrilité de cette aride rentrée Sur l'orchestre se condensera la gracieuse couleur du contentement Ces heures  je les vis par anticipation en avance sur la mémoire et les réveillerai dans un flot  de notes familières à peine surprise ( Traviata  à l'Auditorium ce soir, Paul Daniel et non Riccardo Muti à la baguette)  

Du mensonge

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Je me mens tu te mens mentons-nous ! Le mensonge est désespérément humain vivre est un mensonge Tout le monde dit si facilement "je t'aime" quand il n'espère entendre que "aime-moi" simple effet de politesse  vis à vis de la vérité. Le recueil de chansons de Medinaceli Puse mis amores en Fernandillo. ¡Ay, que era casado, mal me ha mentido! Dígasme el barquero, barquero garrido, en qual de aquellas barcas va Fernandillo. El traydor era casado, mal me ha mentido. ¡Ay, que era casado, mal me ha mentido!

En Correspondance

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J'aime l'enthousiasme dans la voix et dans les notes des enregistrements studio.  Un enthousiasme fait de retenue et de sensibilité qui en font le charme. Chaque chanteur et musicien s'y dévoile dans son plus simple appareil, dans le recueillement de son art. Ajoutons des prises de vue subtiles et discrètes et chaque promotion devient un petit bijou J'aurais pu choisir n'importe quel;opus dans la discographie de l'ensemble Correspondance dirige par Sébastien Daucé, mais je garde un petit faible pour Cantique sur le bonheur des Justes et le malheur des Réprouvez.   IIIe Leçon pour le mercredy IIIe Leçon pour le jeudy IIIe Leçon pour le vendredy Miserere à voix seule (1687)   Le Grand Siècle a été lieu d’une création musicale sans précédent. La musique sonne dans la rue, dans les salons, à l’église, à l’opéra mais aussi dans des lieux où sa place n’est pas évidente : les couvents où cohabitent les religieuses et les jeunes filles dont elles supervisent l’éducation

(acoustique)

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Requiem de Verdi  2017 auditorium Bordeaux L'apaisante douceur de la musique frôle l'oreille tel le chaud tissu  du temps dans sa forme la plus simple. Mes yeux fermés se souviennent de cet autre instant une ancre dans l'éternité (as-tu aimé, dis-moi, cette reprise du chœur?) Signe ajouté aux signes dans l'errance des notes une tristesse heureuse glisse dans la fêlure du temps un dernier accord  souligne l'étrangeté des voix qui chantent (es-tu encore là pour l'écouter?) plus tout à fait humaines matière solide du silence qui suivra.

(la douceur)

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Demain tu ouvriras tes yeux uniquement aux douces choses caresses de l'instant promis tu seras unique et rare Rien n'est plus doux à mes yeux que ces petites queues de lapin sur la cheminée, elle portent en elles toute la tendresse de l'enfance et le chant si incarné de Simone Kermes ! Riccardo Broschi   "Chi non sente" Chi non sente al mio dolore Qualche affano dentro al core Vada pur tra foschi orrori Tra le valli a sospirar. Il mio bene, il padre, il regno Mi ha rapito fato indegno. Sommi Dei, se giusti siete Fin ponete al mio penar.

dans la salle vide

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Au seuil de la salle la semi obscurité est favorable à l'éveil des sensations. Le regard s'attarde sur les traverses attiré par une ombre flottante l'oreille troublée par les chuchotements attend dans le remuement et l'accord des instruments de la fosse. Silhouettes furtives visages entrevus si proches l'un de l'autre. Dans l'assemblée fantomatique l'échange secret et impatient invite à ouvrir le jardin du monde Communication du Grand Théâtre de Bordeaux à généraliser Appel à solidarité Le monde du spectacle vivant est largement impacté par cette crise. Les spectateurs qui souhaitent nous témoigner leur soutien peuvent décider de renoncer au remboursement de leurs billets. Nous vous remercions chaleureusement. lustre central du Grand Théâtre de Bordeaux

Attique

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Tu t'inventes des éclats ces soirs-là des allégresses à l'ombre de l'attique. Des rires et des lumières alors que du parterre montent des rumeurs à ressasser de vieux poèmes. Réfugiée au plus haut à l'affût l'encre transparente ne parle que des pas fatigués du crépuscule comme s'ils s'adressaient au silence comme s'ils s'intégraient au silence. L'attique donne de l'ombre à ton poème des mots et des rires de circonstance. Grand Théâtre Bordeaux 29 janvier 2020, entracte Le Démon Rubinstein

El cant dels ocells

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Chanson de Noël catalan Le chant des oiseaux En voyant se lever La plus grande lumière Dans la plus heureuse des nuits Les oiseaux chantent Ils vont le fêter Avec leur voix délicate. L'aigle impérial S'envole haut dans le ciel Chante mélodieusement En disant : "Jésus est né Pour nous libérer du péché Et nous donner la joie". Le moineau lui répond : "Aujourd'hui, nuit de Noël, Est une nuit de grand bonheur". Le verdier et le tarin Disent en chantant aussi : "Quelle joie je sens". La linotte chantait : "Oh, qu'est-ce qu'il est joli L'enfant de Marie !" Et la grive lui répond : "La mort est vaincue, Maintenant commence ma vie." Le rossignol trille : "Il est plus joli que le soleil Plus brillant qu'une étoile !" Le rougequeue et le tarier Fêtent l'enfant Et sa Mère vierge. Le roitelet chantait Pour la gloire du Seigneur, Gonflant avec fanta

Puisqu'il faut s'inventer quelques désirs de vivre

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Sur la berge la vague descendante a su faire taire les oiseaux le ciel frustré s'en colle à la vase gluante Pourras-tu compter sur ce nuage aussi brillant qu'une partita de Bach pour gober quelques étincelles de soleil nourrir d'une douceur tes entrailles  et donner au jour d'abandonner son fond de désespoir ? Il faut s'inventer quelques désirs de vivre Macau, marée basse.

Tempête

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Tu ne me verras pas vieillir tu as préféré partir. Ça remonte encore pourtant j'ai appris à me méfier  des fins d'opéra. (En mai, Purcell revisité par Raphaël Pichon )