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Affichage des articles du janvier, 2023

l'odeur de la tourbe

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 Est-ce la pierre ou l'humus qui la cache qui impose le goût âpre en fond de gorge ou est-ce l'odeur tant de fois prise et rejetée de la tourbe grasse collée à la mémoire qui colmate jusqu'au plus petit pore de cette peau chagrin du sol inoubliable Verte la mousse qui revit à chaque pluie gris le lichen sur la souche morte de la douleur ou de l'émoi si blanc l'oubli qui terrifie les aiguilles de pin accouchent de feux de joie qui ne durent qu'un bref instant et laissent leurs braises se consumer éternellement

en marge

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 Il n'y avait la place de rien dans la gorge serrée du paysage aucun espace où habiter mentalement ou physiquement Je me souviens du vide en marge des éléments  de la détresse qui nappait  les perspectives de blanc  L'humain n'est qu'humain il ne sait habiter ses ombres qu'en y cachant sa peine  dans un recoin ou sous une pierre

en lisière

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la voix de la forêt aux confins de la lumière berce le trouble s'il est dit que l'on doit être soyons où le désir vit  

fragments

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de l'éclat pâle s'échappe le souvenir des chaudes odeurs mêlées l'humeur de la terre colmate les cicatrices la couleur rouille dévore les bricoles échappées au temps fausses perspectives en sursis  

habité

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d'espace mental en espace naturel le regard écrit s'imprégner malgré lui ce qui sauve le lichen

de temps en temps

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un recoin de temps égaré dans le jardin s'est fait la malle je t'ai longtemps attendu  le café a  refroidi

retour (toujours)

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sidéré face à  l'immense immensité le soir hésite certains lieux nous retiennent sans que l'on sache pourquoi

...

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regarder au loin ou juste devant les pieds le même univers tout ce qui sera écrit  demain le vent l'oubliera

je sais la terre qui me porte

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 Je sens l'odeur qui vient dans le matin naissant comme le trait discret d'un rêve oublié les yeux fermés revit au fond de moi le temps nécessaire  des jeux vivants Je sais le grain poussiéreux sous mes doigts devenus malhabiles la vie m'a ballotée planté ses mèches blanches sans lamentations le regard est ferme il dit l'invisible et parfait héritage d'une terre qui porta mes pères

singulière harmonie

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Au cœur de l'hiver l'impossible ivresse du vert la soudaine intuition du manque de l'ailleurs en présence naufragée dans la conscience La fuite des nuages gris aux formes d'animaux étranges évide l'ensemble clos du regard  l'odeur de l'herbe surgit entre les pavés  écho des cloches citadines Ce qui est contraire est utile et c'est de ce qui est en lutte que naît la plus belle harmonie; tout se fait par discorde. Héraclite

pêcheur de brume

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zone de brume étirement matinal des berges calmes illusoire appontement ou sauvetage peut-être Quelque chose gronde sous la surface grise de l'étang. On pourrait croire que tout est paisible. Il y a cette ellipse pourtant qui attache le pêcheur solitaire au regard et ce ciel où la grisaille matinale se mêle à la lumière blême. L'instant arrêté avant que tout disparaisse.  débarcadère parfaite ligne droite jusqu'à l'extrême aimer naviguer à vue jusqu'à ne jamais partir
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 d'éblouissements la fenêtre oublie la nuit nomme les silhouettes les paysages familiers nous prennent par surprise

nuances de gris

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 confusion des gris de l'absence de repères  nait l'équivoque pas ou mots se confortent dans les sentiers reconnus

juste avant que tout ne disparaisse

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Tu n'es plus en quête de ce qui glisse entre les toits cet indistinct du soir hésitation ou envolée  entre les colonnes brisées tu te laisses surprendre la nuit tarde à venir ils l'ont balisée tu ne pourras pas te perdre si tu cesses de regarder dehors tout est entièrement clos perdu dans le fond vide du mystère une libre dérive tu déclines l'invitation de la fenêtre sans volets les ellipses de la tête ont définitivement oublié la rassurante ligne droite du regard 

vous reprendrez bien un peu de vide

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Quelque part l'image d'une rue et soi froissé dedans on n'y fait pas vraiment attention il passe tellement de monde des chats et leur ombre des gens qui ne restent pas toujours on voit distraitement les mille fragments du silence qui les entoure incapable d'en saisir les contours les eaux de l'oubli se chargent de dissiper le doute de la réflexion à l'infini du vide grandiose et dérisoire  

en corps repêchés

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Jour sans nuage offert à la marée originelle loin de l'oubli azuré des rives insensées du rêve  ton sourire de belle noyée  à peine esquissé flotte  tu sais ce qui accroche les yeux et les noie n'aura jamais plus d'importance que la trace éphémère  du vol de l'oiseau en ce monde flottant

galaxies pas si nocturnes

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Des archipels de galaxies nocturnes rougeoient en miroir de la terre leurs animaux fabuleux s'y égarent les yeux au ciel je guette leur venue nuages en écran panoramique Je sais que demain ils auront disparus au gré des obstacles de la vie  mais ce soir dans la fauve résonnance le visage géant de quelques monstres  s'anuite dans la nébuleuse du retour

quatuor à cordes

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la note est tendue l'accord est parfait un nuage passe là qui masque à jamais les contours un oubli d'hier mi voulu mi desiré dans l'inaccessible l'unique conscience de la perte et de l'éternité  Je n'aime pas les quatuors à cordes et j'écoute avec délectation Kronos Quartet je n'aime pas/plus lire des romans et je déguste celui à paraître d'une amie Aimer ou pas qu'importe si l'envie est là