Poèmes à la lueur du matin 1

Petite anthologie personnelle, fragmentaire et matinale pour aimer le jour à venir

(lu chez Nuagesneuf)

À une enfant

Loin avec ta peau
Blanchie par les roses,
Tu es une rose qui vit et ne parle pas.

Mais quand, dans la poitrine
Te naîtra une voix,
Toi aussi, tu porteras,
Muette, ma croix.
 

Pierre Paolo Pasolini, 
In  Dans le coeur d'un enfant


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Tous les poètes

Tous les poètes ont le foie gras
Tous les poètes ont une femme avec de beaux yeux
Tous les poètes ont un chien qui aboie à la lune
Tous les poètes vont à la messe qui se donne dans de vieux bars

Tous les poètes parlent avec la bouche pleine
Tous les poètes aiment les chevaux lents
Tous les poètes meurent un peu chaque jeudi
Tous les poètes portent un enfant sur les épaules

Tous les poètes découvrent des friches dans leur habitat
Tous les poètes fuient leurs peurs et leur ombre
Tous les poètes se méfient des parfumés et des verbeux
Tous les poètes sont pluvieux en dedans

Tous les poètes sont beaux de temps en temps
Tous les poètes ont des duels avec la mort
Tous les poètes boivent à la chaussure de leur bien-aimée
Tous les poètes cuisinent de magistraux ragoûts
Tous les poètes tremblent devant les jambes rêveuses
Tous les poètes ont des rêves bleus
Tous les poètes sont excessifs et timides
Tous les poètes dès l'aube cherchent la parole qui les sauve

Carlos Norberto Carbone

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Pentti Holappa Les mots longs

Enfance 
Par enfance
comprenons ce parcours bleu, ce modèle tissé.
Et les choses innommables, sans ligne d’arrivée,
tout juste à l’horizon
les oiseaux pressentis. Comprenons, l’amour
couteau à trancher, cet autre nom
que porte la mort.

Aidenor Aires


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Il y a certainement une raison pour laquelle nous sommes vivants jusqu'aujourd'hui Frères
Il y a certainement une raison pour laquelle nous devenons des cendres au coucher du soleil
Combien de poèmes éphémères avons-nous gravés sur les roues du char qui nous a réduits en poussière ?
Qui peut mémoriser tous les détails Chacun a une vie
— vivant jusqu'aujourd'hui. Je voudrais savoir : Qui vit sur ma vie ?

Haizi, Soleil. Sept livres


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Derrière ce voile de buées
Se camoufle ce que hier
Tu cherchais absolument
Elle est à l’Est
La vision arrondie de l’idée
Sache en descendant sa pente qu’
Il est utopique d’admirer des lueurs
Et apprends en même temps à découvrir
La dure esquille de l’improbable
C’est qu’elle est vraiment belle la pensée
Recourbée sur sa fleur

 Josaphat-Robert Large (dans Anthologie de la poésie haïtienne contemporaine)

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Être en vie

être en vie, c’est un étonnement & un bonheur
émerveillé que la respiration aille de soi

dire le matin bonjour au jour
se dilater dans la largeur du ciel

dire la nuit bonne nuit à la nuit
se dissoudre dans la confiance du sommeil

ouvrir les yeux sur la splendeur du monde
trink, o Auge, was die Wimper hält

et un jour, qu’importe, viendra la mort

Lambert Schlechter  Piéton sur la voie lactée


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Sur la terre vive…

Sur la terre vive
j’aime
les dictionnaires limpides
où les mots sont
des nuages
qui passent au cœur

d’une silhouette
invisible qui

bleuira le ciel
quand le naufrage du silence
nous sera disponible.


Henri FALAISELe pays de Geneviève
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Entre naître et mourir…

Entre naître et mourir, un temps pour vivre.
Quelques heures, quelques saisons. De quel
Poids pèseront nos jours ?
Lumière et givre
Brillent pour tous, et sur tous mord le gel.

Ainsi de ces insectes nommées éphémères.
Quid de celui qui ne fait rien, des grands travaux
De l’autre, des troupeaux de bovidés, d’Homère ?

La mer est seule à donner le niveau.
Liliane WOUTERS, État provisoire


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Tu me demandes :
- La vie vaut-elle la peine d'être vécue ?

Je te réponds :
- La mélodie du monde est dans le rythme de ton cœur.

Tu me dis :
- Je vois mourir mes rêves à tout moment.

Je te réponds :
- Le ver de terre piétiné ne doute pas de sa route.

Gabriel Mwènè Okoundji, Chants de la graine semée 2014
Dans l'anthologie poétique Comme une soif d'être homme, encore. chez fédérop

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TENDRESSE EFFRÉNÉE
Ces journées
De tendresse effrénée
Vont immobiliser
Ta vie ;
Tu t'arrêteras pendant
Longtemps de voir
Les nuages et les aveugles
Qui chantent dans la rue ;
Puis
Tu repartiras
Vers les neiges.
Alèxandros Issaris
Traduction Michel Volkovitch

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VI


Le jeu amer
et séduisant avec les mots ;
ciseler sans cesse
encore et encore.


Ah s'il pouvait
reprendre
du début
revenir
à cet été 80
où le poème
se trouvait encore
avant la connaissance.

Hàris Vlavianos(Après la fin de la beauté)
trad Michel Volkovitch




Comme, se berçant dans les cimes d'or,
au vent paisible, mon âme
me dit, libre, que je suis tout !
Juan Ramón Jiménez

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Revue 39 du Tanka francophone février 2020


MER MATINALE (I, 52)

M'arrêter là. Voir un peu moi aussi la nature.
De la mer matinale et du ciel sans nuage
les bleus éclatants, le jaune des sables ; toutes choses
belles, dans une lumière superbe.

M'arrêter là. Et croire que je vois tout cela
(qu'en arrivant j'ai vraiment vu un instant) ;
et non, là encore, mes rêves,
mes souvenirs, les images du plaisir.
C.P. CAVÀFIS
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Tendresse

Pour encore deux instants
accrochons-nous aux branches de ce pin
que prennent le soleil en dessous les ennemis de notre cœur
puis soufflera la brise, chanson sûre,
qui nous emportera duvet du sommeil
pour nous mener aux sages abris des contes
aux aigles de mer, près des châteaux du hasard
images toutes prêtes à nous garder en elles
sans autre sens la gloire des humains
la guerre, ces idoles du monde
accrochons-nous maintenant c'est tout
encore un peu aux fortes branches du pin.

Yòrgos VÈIS

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Un jour, le limon perdit mémoire
Il se couvrit de soie, il en tira orgueil
Il eut soin d'éblouir, y mit toute sa gloire.
Il couva l'or. Avec l'or, se fit rebelle.
...
Limon ! Tu es limon. Ne te dis pas plus pur, plus haut placé
Que la terre où tu marches et reposes la tête.
Roi ou serf, tu es animal
Qu'enserre le destin.
Le château que tu construis sera, pierre à pierre, détruit ;
Ton vêtement, tissé par toi, déchiré.
Que ton coeur n'abrite la discorde,
Car mon coeur, en lui-même changé, est devenu temple d'amour.
Plus que toi, je mérite l'amour ;
Plus que le vêtement promis à la mort ;
Plus que l'or dont le trésor tarit.

ILYÂ ABOU-MÂDI, Limon

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La grande iule, l'iule aunée, l'oeil de cheval
Etait l'étendard de la Rebellion, 
On ne mangeait pas d'autre pain que sec,
Le vent chaud qui soufflait venait de l'autre monde.
                                  ~~~
Alors dans la lumière quelque chose a bougé, 
Difficile de dire quoi,
C'était comme si le jour avait
Quelque chose de nocturne aux entournures.

Patrick REUMAUX, L'Artiste en petites choses  
directeur de l'admirable collection De natura rerum chez le non moins admirable éditeur Klincksieck
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MA TÊTE UN UNIVERS

j'aime voir mes pensées se perdre
dans l'espace orphelines et
se retrouver dans d'autres bouches,
mimer les gestes des sauvages et
revenir à moi étrangères.

belles autant que ma tête — elle est lancée
complice.

Evtyhìa PANYÒTOU

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La terre et la mort

Tu es comme une terre

que nul n’a jamais dite.

Tu n’attends rien

que la parole

qui jaillira des tréfonds

comme un fruit parmi les branches.

Un vent vient,  te gagne.

Ces choses, mortes et desséchées,

t’encombrent et s’en vont dans le vent

Membres et paroles anciennes

Tu trembles dans l’été.
Cesare Pavese


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L'humidité

Toutes les caves sont humides ; la mienne aussi bien sûr. Et c'est logique, puisque les caves sont les racines de la maison, et plus humides sont ses racines, plus la maison est heureuse et fleurit. Cependant, l'excès est nuisible et se trouve toujours là, hélas, à l'affût, guettant l'occasion d'abolir toute mesure, toute logique. C'est ainsi, je ne sais comment, que mes murs se sont mis à pleurer. Pareille sensibilité, me suis-je dit, qui pouvait attendre de ces pierres pareille sensibilité ? Mais non : mes murs sont restés insensibles, comme le destin à mon égard, ils n'ont fait qu'attraper la maladie de la cave. En d'autres termes, le rez-de-chaussée de ma maison et son premier étage sont devenus caves. Si cela continue, si n'est pas repoussé l'irrésistible assaut de l'humide, je me retrouverai bientôt dans des abysses là-haut.

Aryìris HIÒNIS - sous terre

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Cette petite porte de l'enfance                                          Issa purtarella di a zitellina
s'est fermée                                                                      s'hè chjosa
j'aurais dû la condamner                                                  ci vulia à cundannà la
plus tôt                                                                              capunanzu
pour murer ce désespoir                                                  per ammurà issu addisperu
qui ne trouve jamais son aboutissement                          chì mai trova u so sbocciu
ni son chemin                                                                   ne a so strada
d'indifférence.                                                                   d'indiferenza.

Paul de Brancion - Le marcheur de l'oubli, U Viandante di Smentichenza
Lanskine Academia di i vagabondi


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Croquis pour un été. [Fleurs de la pierre]
Fleurs de la pierre devant la mer verte,
Aux veinures me rappelant d'autres amours,

Luisantes sous la nonchalante bruine,

Fleurs de la pierre, visages

Qui vinrent quand nul me parlait et me parlèrent,

Et me laissèrent les toucher, le silence venu,

Au milieu des pins, des lauriers-roses et des platanes
Σχέδια γιὰ ἕνα καλοκαίρι. [Ἄνθη τῆς πέτρας]
Ἄνθη τῆς πέτρας μπροστὰ στὴν πράσινη θάλασσα
μὲ φλέβες ποὺ μοῦ θύμιζαν ἄλλες ἀγάπες
γυαλίζοντας στ᾿ ἀργὸ ψιχάλισμα,
ἄνθη τῆς πέτρας φυσιογνωμίες
ποὺ ἦρθαν ὅταν κανένας δὲ μιλοῦσε καὶ μοῦ μίλησαν
ποὺ μ᾿ ἄφησαν νὰ τὶς ἀγγίξω ὕστερ᾿ ἀπ᾿ τὴ σιωπὴ
μέσα σε πεῦκα σὲ πικροδάφνες καὶ σὲ πλατάνια
G. SEFERIS

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Le vent
Le vent essaie d'écarter les vagues de la mer. Mais les vagues tiennent à la mer, n'est-ce pas évident, et le vent tient à souffler...non, il ne tient pas à souffler, même devenu tempête ou bourrasque il n'y tient pas. Il tend aveuglément, en fou et en maniaque, vers un endroit de parfait calme, de bonace, où il sera enfin tranquille, tranquille.
Comme les vagues de la mer lui sont indifférentes ! Qu'elles soient sur la mer ou sur un clocher, ou dans une roue dentée ou sur la lame d'un couteau, peu lui chaut. Il va vers un endroit de quiétude et de paix où il cesse enfin d'être vent.
mais son cauchemar dure déjà depuis longtemps.
Henri Michaux, La nuit remue


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Le lac

Si près qu’ils approchent du lac, les hommes n’en deviennent pas pour ça grenouilles ou brochets.
Ils bâtissent leurs villas tout autour, se mettent à l’eau constamment, deviennent nudistes… N’importe. L’eau traîtresse et irrespirable à l’homme, fidèle et nourrissante aux poissons, continue à traiter les hommes en hommes et les poissons en poissons. Et jusqu’à présent aucun sportif ne peut se vanter d’avoir été traité différemment.

Henri MICHAUXLa Nuit remue

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La complainte du tailleur

Moi, le bonheur,
Comme un vêtement à porter
Je voudrais le tailler l'ajuster à ma mesure
Mais je suis un tailleur sans talent
Je ne peux jamais l'adapter à ma mesure
Quand je l'enfile, il est toujours trop petit
Alors je défais, je découds, et je recouds encore une fois
Et il devient encore plus petit qu'auparavant
De toute la félicité du monde
Ma croyance est ainsi
Je cesse alors de me croire sans talent
Et je rapièce par menus morceaux ma mélancolie

Tsend Dorjsembe, traduction Isaline Saunier

UN MANTEAU DE NEIGE est tombé dans la nuit
En proie à sa mélancolie
Je regrette l'été qui n'est plus

Du vin rouge, hier ouvert
Sont restées la robe et la saveur
Mais l'odeur évanescente n'est plus

Au dos de la photo que j'ai devant les yeux
Une date, tel jour, tel mois de l'année révolue
Telle une inscription sur une pierre tombale

Ooyo Mönkhnaran, traduction Bulgantamir Sangidkhorloo

[Extraits du Hors-série n° 4 de la revue JENTAYU, spécial Mongolie, magnifique travail de traduction]



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Comment rassembler
Les mille infimes débris
De chaque homme ?

HAI-KAI Georges Séféris

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Sur le sable


Je voudrais pénétrer dans les profonds reflets,
pénétrer dans la lumière de ces grands miroirs
que la mer forme dans les sables de ses rivages,
et dans leurs profondeurs horizontales, loin,
mourir, vivre à peine.

Silvina OcampoPoèmes d’amour désespéré 
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Oppen, poèmes retrouvés, trad. Yves Di Manno




Vieillir

Le buveur de café rit
Il est triste et mal rasé
Encore six ans de jeunesse
(C’est un homme sans maîtresse
C’est un buveur de café)
Sollicitude Incertitude
L’élégance des gens perdus
(Encore six mois de jeunesse)
O mes belles mains sans emploi
Ici, ailleurs, demain, partout
Encore six jours
Encore six heures
Je m’en vais
De qui parlez-vous
Voici le verre où il buvait.

Odilon-Jean PÉRIERNotre Mère la ville

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Entre naître et mourir…
Entre naître et mourir, un temps pour vivre.
Quelques heures, quelques saisons. De quel
Poids pèseront nos jours ? 
Lumière et givre Brillent pour tous, et sur tous mord le gel.
Ainsi de ces insectes nommées 
éphémères.Quid de celui qui ne fait rien, des grands travaux
De l’autre, des troupeaux de bovidés, d’Homère ?

La mer est seule à donner le niveau.

Liliane WOUTERSÉtat provisoire 

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 Les choses qui font le dimanche
La chaude odeur du pain qu’on cuit dans le four.
Le chant du coq dans le poulailler.
Le chant des canaris aux fenêtres.
Le heurt des seaux contre le puits et le grincement de la poulie.
Le linge étendu dans le pré.
Le soleil sur les seuils.
La nappe neuve de la table.
Les miroirs dans les chambres.
Les fleurs dans les verres.
Le vagabond qui fait pleurer son harmonica.
Le cri du ramoneur.
L’aumône.
La neige.
Le canal gelé.
Le son des cloches.
Les femmes vêtues de noir.
Les communiantes.
Le son noir et blanc du piano.
Les sœurs blanches bandées comme des blessures.
Les prêtres noirs.
Les pensionnaires gris.
Le bleu du ciel serein.
Les promenades des amants.
Les promenades des malades.
Le bruissement des arbres.
Les chats blancs contre les vitres.
Le tournoiement des girouettes rouges.
Le battement des fenêtres et des portes.
La peau dorée des oranges sur le pavé.
Les enfants qui jouent dans les allées au cerceau.
Les fontaines ouvertes dans les jardins.
Les cerfs-volants planant sur les maisons.
Les soldats qui font la manœuvre bleue.
Les chevaux qui piaffent sur les pierres.
Les jeunes filles qui vendent les violettes.
Le paon qui fait sa roue sur le grand escalier rouge.
Les colombes qui roucoulent sur le toit.
Les amandiers en fleur dans le couvent.
Les oléandres roses dans les vestibules.
Les rideaux blancs qui bougent au vent.
Corrado Govoni, traduction Olivier Favier

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Lettre à Hélène

Es-tu là
N'es-tu pas là
Dans la chambre où rien ne bouge
Dans ma vie où tu respires

Tu te poses sur la plante
Sur l’œil triste et muet du chat
Sur le livre qui n'est lourd
Que du poids que tu lui donnes
Je te vois en fermant l’œil
Dans le champ

Balle perdue 
Dans mon coeur
Balle qui trace
L'avenir le souvenir
Je ne pense qu'à toi qui m'aimes
Je ne suis qu'à toi qui bruis

René Guy Cadou, Ma vie en jeu



Comme je tente maintenant de ravir à la  nuit, et de retenir, quelque instant ténu mais chargé d'éternité, d'immobiliser ce cours du temps, dont la nature même est de s'enfuir. Puisqu'il me faut à mon tour chercher sous l'eau qui se dérobe quelque prise bien vivante qui vienne enfin me rassurer.
La vie s'écoulait chaque jour si semblable à elle-même dans cette grande maison percée de fenêtres sur trois côtés que je revis la succession des jours comme une seule journée dont les heures passaient, ombre ou lumière, selon la position différente du soleil.

Hélène Cadou, C'était hier et c'est demain

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tout est là tout entière femme
dans le maquis des mouvements
sa jambe joue à l'aiguillage

où la question se pose
savoir où va l'envie

où la coulisse d'un vouloir
mène au plein cintre du théâtre
vers un rideau qui va s'ouvrir

Philippe Jones, Au-delà du banc 


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Cherchons



Cherchons un peu d'amour, comme les pauvres
qui se paient des couvertures à la foire.

« La sérénité, ça ne s’achète pas, te disais-je, 
et les gens sont dans une solitude pareille
à deux cargos noirs ancrés
l’après-midi dans un port de province ».
Après nous nous sommes aimés, comme les manchots des trains,
dans leur monde à part, incendiés par la foule maladroite.
Puis tu as disparu, comme ça se fait, en douce.
Un crépuscule visqueux traînait dans les rues.
On entendait un disque on ne savait d’où.
La voix tombait, montait, tombait, montait,
comme un homme ivre, pressé, titubant.
Le type de la rue d’en haut 
dont la femme, disait-on, était morte, et la fille de la folle.
Des chansons fatiguées sont tombées, par terre sans doute, se brisant 
comme du verre jeté par un voleur. 



Comment puis-je faire encore un poème sur toi? 

Il faut des mots oubliés comme la robe que tu jetas
la dernière année du lycée, devenant femme.
Il faut des pierres primitives, sauvages. 
Et moi je ne suis pas marin, pour chercher sur les côtes.



Et puis les pierres, je n’y connais rien.  




Yòrgos Markòpoulos


Chasseur caché

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Réponse à une question (1)

J'aurais pu t'aimer
Si je n'étais pas amoureuse déjà de toi.
Je ne peux pas maintenant t'aimer pour toi
Ni supporter le juste partage
Entre le moi
Et la vie et ta vie
Sans inclure violemment la mienne. J'embrasse
Avec une joie méchante ce qui,
Te rapetissant,
Bientôt t'entraînera en moi plus profondément
M'éloignant plus encore de ton amour,
Pour que je le cannibalise tranquille, heureusement,

À bonne distance,

Au fin fond de l'enfer.

Elèni TZATZIMÀKI À qui appartient une histoire ? (synthèse de questions)
Traduction Michel Volkovitch

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LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION
EN RELATION AVEC LA MISE À LA RETRAITE

Elle en a des ascensions la vie.
Puis une espèce de terminus ou d'arrêt
puis plus rien. Beaucoup de gens
veulent voler, mais restent vissés au sol.
Ils font divers métiers
aux gestes identiques. Ils font des enfants
fondent un foyer. Peu d'entre eux — bien peu —
restent des enfants. Ils cachent
leurs jouets dans le placard.
Ils les montrent le soir au démon
qui les accompagne. Et lui de rire
l'air candide, en découvrant une rangée
de dents blanches. Les années au passage
sèment des musiques dans leur champ
épiant du coin de l'œil la marquise
du ciel, où Dieu créait
des jardins suspendus, selon l'humeur.
Sans pudeur se ferment les portes
des caisses d'assurances
— car le temps ne se mesure aucunement.
Un nuage noir s'étale sur la ville.
Les lumières baissent, les ombres s'épaississent.
Les pendules comptent faux.
Mon cerveau est bloqué
sur toi, formant un angle droit
avec le passé.

Yànnis KONDOS
trad Michel Volkovitch
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CE QUI A EXISTÉ

Ce qui a existé
à l'horizontale
avant le jour
adoptant les étranges
habitudes reptiliennes
sous la pierre
vivant l'hiver
dans les arbres
icônes de la petite vie
confirmant la floraison verrouillée
confirmant la sensation fissurée
ce qui a existé avant
le vertige vertical.

Nìkos VIOLÀRIS trad Michel Volkovitch


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Le chant s'est tu
ou quelque chose dans le chant
on ne sait pas 
quelque chose
qui n'avait plus sa place
et faisait du silence
une paupière sur une absence d'oeil

C'était sans importance
pour le commerce et les rapports 
de force
c'était sans importance
dites-vous bien qu'on pouvait
s'en passer : la parole sans miracle
avait encore de beaux jours

Sauf chez quelques uns peut-être
pour qui les mots
restaient insupportablement vides
et l'âme
la partie la plus fine du corps
comme un drapeau
qu'on avait oublié au balcon

Werner Lambersy, Coïmbra

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Sur terre nous sommes beaux un bref instant
(extrait)

Dis-moi que c'était pour la faim
et rien d'autre. Car la faim équivaut à donner
au corps ce qu'il sait

qu'il ne peut garder. Que cette lumière ambre
amputée par une autre guerre
est tout ce qui épingle ma main sur ta poitrine.

Ocean Vuong  Ciel de nuit blessé par balles
Mémoire d'encrier
























Jardins d’orangers amers


Jardins d’orangers amers au pied de la montagne, le ciel était un toit, le
passant un ami. Je traçais dans l’air des mots qui voulaient dire une histoire.
Les ans au passage les ont détruits pour donner à l’âne gris un collier de
coquillages et je n’arrive plus à démêler la douce nuit d’avec la lumière sonore.
Le bonheur jouait au bonheur sous les orangers de mon pays, mariée, belle mariée.
*
Ivre du grand parcours des fleuves, je porte et je te donne, mon amour, une
calebasse remplie de folies en haillons. Pour nourrir les oiseaux des fontaines,
les innocents de la terre, un soir d’été je m’appuyais sur le ciel incendié et volais
à la nuit sa première étoile. Depuis – racine aux sommets ravagés, nid de
tourterelles veuves – je me souviens d’années en allées – masque méchant de
l’amour boiteux.
*
En la maison la plus haute, toutes lanternes éteintes, un gardien borgne
escamotait mes yeux longs et soyeux éclaireurs, tandis qu’emporté dans les bras
lents de la rivière, enfant d’un rêve couleur d’été sur la plaine, mon amour avait
la douceur tranquille d’un désespoir sans rémission ni fin.
 Laurice Schéhadé (Liban)
Jardins d’Orangers amersGLM éditeur, 1959

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Où bat l’œil


le temps un
tronc desséché
des plumes de mouette
sur la terrasse de vent
l’épave de César effondrée
sur des galets de crique
épitaphe tracée
par des mains de sel
avec des pinceaux de fortune
sous le regard croisé
des soleils et des lunes
un enfant seul
sur le seuil de l’ombre
tandis qu’on darbouke les noces
d’une fin d’été
et l’île est muette
comme ses tombes
on y pêche l’orphie migratrice
tout au large du cimetière
ses aiguilles turquoises hérissent
les tapis vers la porte cendrée

Moncef Ghachem (Tunisie)

Trouvé ici
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Thanassis Hatzopoulos - Cellule - Cheyne (prix Max Jacob étranger 2013)

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Chut...


Chaque soir les corps
laissés grand ouverts
au bord de la nuit
respirent.
Sous la lumière des mains
et le doux chuchotement de la chair,
injustement chargé
de rêves en berne
le désir claque
dans le froid.
Par le baiser
on a forcé les lèvres
Par le silence
on a forcé le baiser
à ne pas être.

Elèni TZATZIMÀKI À qui appartient une histoire ? (synthèse de questions)
Traduction Michel Volkovitch 


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Certains cadeaux d'anniversaire sont précieux, merci, merci !



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Broderie

Le temps passe,
Les jours et les nuits trépassent,
Je vis, je revis, je me presse !
Je prends les fils de mes tresses :
Le mouvement de mon cœur,
Les vagues de mon humeur,
Le tourbillon de mon esprit,
Le débordement de ma vie !
Le torrent de mes désirs,
L’afflux de mes rires,
Le silence de mes plaisirs,
Le souffle de ma passion,
L’étincelle de mon horizon,

Je te brode sur les nuages de ma vie,
Je te brode unique image en vie…
Tu vivras dans la soie de la poésie.

Monia Boulila (Tunisie)


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Eric Piette, Voz



Fernand Verhesen, l'instant sans appel


Nous étions seuls, je et moi, devant un miroir au tain un peu fané, dont de petites étoiles de savon à barbe (hommage du blaireau et de la lame Gillette) parsemaient la peau.
Il n'en fallait pas plus pour que nous nous sachions, lui et moi, vivants et mortels.

André Balthazar, Je c'est lui, l'Escampette

Guy Goffette, La vie promise




Fais comme le lanceur de couteaux, qui tire autour du corps.
Ecris sur l'amour sans le nommer, la précision consiste à éviter.
Détourne-toi du mot solennel, déjà ripaillé,
vise le bord, longe,
le lanceur de couteaux touche de loin,
l'erreur est d'atteindre la cible, la grâce est de la rater.

Erri de Luca, Aller simple


Philippe Billé
Poèmes listes
Pierre Mainar éditeur



LA SAISON DE LA CHUTE

L'or de l'automne
a coulé dans notre chambre 
et ton corps a crissé en moi
comme les feuilles sèches
que les enfants piétinent
au retour de l'école.
La nature s'est concentrée
en un seul arbuste
qui prépare héroïquement
sa chute pourpre
et ton mouvement arrive
comme les baisers du vent
qui dépouillent les branches
des oripeaux de l'égoïsme.
Ah ! jamais l'annonce de la fin
n'est si triomphale
que quand le soleil se montre un peu
pour s'appuyer un instant
aux cimes désespérées
des arbres à demi nus ;
l'amour n'est jamais si doux à la bouche
qu'au moment où je tiens ta fleur
pour combien de temps ? Encore un peu.
Mon volume étiré s'est greffé d'asphodèles
effrontée désormais je provoque
les ténèbres, la mort
et le malheur de la fin.

Katerina Anghelàki-Rooke - Amour contraire

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Véronique Gentil
dépendances de l'ombre
Pierre Mainard éditeur



Brigitte Giraud
Aime-moi
Al Manar éditeur



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Le tiroir est une fleur au sommeil léger

"Doucement doucement   je l'ouvrirai
le tiroir est une fleur délicate
encore en bouton je l'offrirai
ce souvenir

doucement doucement
je le fermerai sans le réveiller
le tiroir est une fleur au sommeil léger
le chagrin vers le fond je l'y déposerai"

Shizue Ogawa
Le vent - Une âme qui joue (IV).


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Jean-Claude Dubois
Leurs adorables
Cheyne



Mary-Laure Zoss
Où va se terrer la lumière
Cheyne



Sylvia Plath
Le colosse
Trad Patrick Reumaux



Gérard Bocholier , des mots tels que je les aime.

Les peupliers sur la rive
Du verger font bonne garde
Les cueilleurs sont de passage
L’herbe vit pour les nuées

Au plus oublié frissonne
L’empreinte de la mémoire
Ce qui n’a cessé dans l’âme
De s’éblouir de rosée

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https://pierrecarrive.blogspot.com/2019/05/la-chair-du-livre-tulle-correze-combien.html?showComment=1558500603774#c6438545976185833028
Souvent dans les vitres des châssis qui protègent les semis,  
apparaît, tel un reflet, un autre espace 
que celui dont le souffle ici vient à notre rencontre : 
un espace à venir, qui tout entier se voue 
 
au souvenir, sans nous être accordé. 
Combien est limité tout ce qui nous est accordé ! 
Qui dira l’intérieur d’une orange ? 
Qui peut à cette clarté-là lire au-dedans de la pierre précieuse ? 
 
Musique, musique, avoue, es-tu capable 
de le consommer, l’hymen inouï ? 
Ah, toi aussi à la fin tu ne sais que faire l’éloge, 
air couronné, de ce que bel et bien tu nous refuses 


Oft in dem Glasdach der verdeckten Beete
erscheint ein andrer Raum als Spiegelung
wie jener, der uns hier entgegenwehte:
ein künftiger, der an Erinnerung

sich fortgibt, ohne uns gewährt zu sein.
Wie eingeschränkt ist alles uns Verliehne!
Wer sagt den Inhalt einer Apfelsine?
Wer liest bei jenem Licht im Edelstein?

Musik, Musik, gesteh, ob du vermagst
ihn zu vollziehn den unerhörten Hymnen?
Ach, du auch weißt am Ende nur zu rühmen,
gekrönte Luft, was du uns schön versagst. 
 
Rainer Marie Rilke, Chant éloigné, poèmes et fragments, Traduction de l’allemand et postface de Jean-Yves Masson, Verdier/poche, 2006, p. 49. 
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Via http://dornac.eklablog.com/

Κήπος εφηβικός
Ο ήλιος πάντα αστυνομεύει
τους κανόνες του παιχνιδιού
αλλάζοντας τον κήπο κάθε μεσημέρι.

Νεραντζιές με νεράντζια ανθισμένες·
γυμνός και με περιέργεια
δοσμένος σε δερματικούς αυτοσχεδιασμούς
χώμα και φυτά όλα με γεύση σάρκας·
το πρώτο σπέρμα τινάζεται στο δυόσμο.

Λευκό και πράσινο,
το μυστικό της σήψης
πράσινο.
Jardin Adolescent
Le soleil fait la police
dans les règles du jeu
changeant toujours le jardin à midi.

Orangers amers en fruits et en fleurs.
Nu attentif
il improvise passionné sur sa peau
terre et plantes à saveur de chair
le premier sperme entre les menthes jaillit.

Blanc et vert
le secret de la pourriture
vert.
     
Από τη συλλογή Ο μινώταυρος μετακομίζει, 1982
Traduction de Michel Volkovitch in Anthologie de la 
poésie grecque contemporaine, Gallimard, 2000


CADEAU EMPOISONNÉ

Oui j'ai eu de la chance.
J'ai pu toucher
l'abondance des sèves.
La verdure s'élevant
jusqu'à l'étoile des eaux.
Juste à temps.
Avant que, rêve de tout,
disparaisse la terre.

Athina Papadàki
trad Michel Volkovitch
***
François Jacqmin
Les saisons, le printemps
Thibault BISCARRAT
 Le dernier lieu éd. Abordo


J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chère ?
J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.
J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l'amour et de toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu.
J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie.
ROBERT DESNOS - A la mystérieuse, Corps et biens -

***
Les murs de l'Alhambra sont remplis de décorations calligraphiques, d'écritures cursives et coufiques avec des phrases telles que " seul Dieu est Vainqueur " (phrase qui est censé être de Zawi ben Zirí, fondateur de la dynastie Nasrides) et des poèmes écrits par trois poètes de la Cour de Grenade, Ibn al-Yayyab (1274-1349), Ibn al-Jatib (1313-1375) e Ibn Zamrak (1333-1393), qui furent secrétaires de la chancellerie royale et premiers ministres. Parmi ces poètes, Ibn Zamrak est considéré comme le plus brillants des poètes de l'Alhambra.
Los muros de la Alhambra está llenos de decoración caligráfica, escrituras cursivas y cúficas en las que no sólo podemos leer «sólo Dios es vencedor» (frase que se le adjudica a Zawi ben Zirí, fundador de la dinastía nazarí), sino poemas realizados por tres poetas de la Corte de Granada, Ibn al-Yayyab (1274-1349), Ibn al-Jatib (1313-1375) e Ibn Zamrak (1333-1393), que fueron secretarios de la cancillería real y primeros ministros. De entre ellos Ibn Zamrak es considerado como el más brillante de los poetas de la Alhambra.
http://www.alhambradegranada.org/fr/info/poemesepigraphiques.asp



***
Donne à entendre ta musique, 
ton éloge des profondeurs,
même si le monde est mensonge, 
et, à l'évidence, un mirage.

Hâfiz - Le livre d'or du Divân
Portrait de Hâfiz, Kaboul XVI s. Cl R et S. Michaud



***
Nous avons tous deux vies :
la vraie, celle que nous avons rêvée dans notre enfance, et que nous continuons à rêver, adultes, sur un fond de brouillard ;
la fausse, celle que nous vivons dans nos rapports avec les autres,
qui est la pratique, l'utile,
celle où l'on finit par nous mettre au cercueil.

Fernando Pessoa 
(Le Gardeur de troupeaux et autres poèmes, trad. Armand Guibert, p.227, nrf Poésie/Gallimard)
***
Juan Ramón Jiménez 
Poésies trad Guy Lévis Mano 1955

***
Abel Kabach
VOL 1
Revue de poésie contemporaine mars/avril 2019


***
  Pommes de pin tombées
Dans la montagne vide
 aux abords de minuit
Tu les entends n'est-ce pas
Là où tu es
  en lieu séparé
     mais au même instant

Instant vécu jadis
Là où nous étions
    deux sourires partagés
Quand l'automne fut là
Quand dans la montagne vide
aux abords de minuit
                tombèrent les pommes de pin

François Cheng - A l'orient de tout, Qui dira notre nuit
Le grand voyage
***
Maria Tsoutsoura
Presses Sorbonne Nouvelle
Cahier de Poésie Bilingue 3


***
Jazz,C.P., à la manière de
Guillaume Siaudeau





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Bassam Hajjar
Tu me survivras
Actes Sud - Sindbad




Joyce Mansour
Envoi mensuel de la Maison Dagoit
Éditions Derrière La Salle de Bains


Corps gisant, lisse et nu -
Roch-Gérard SALAGER
Hâla "Tu l'aimes, je t'aime"
Poèmes de l'Inde ancienne
Presse Sorbonne Nouvelle
Cahiers de poésie bilingue


Yannis Ritsos
Le mur dans le miroir
( Poursuivre l'hommage rendu ce weekend au Marché de la Poésie, mars 2019)


Pierre Reverdy / Matisse
Don de l'artiste au Musée des Beaux Arts de Bordeaux

Gabriel Mwènè Okoundji
Comme une soif d'être homme, encore.
Anthologie poétique
"Le chant bien chanté est graine semée qui sauve de l'oubli."
Une histoire de bleu
Jean- Michel Maulpoix
Poésie Gallimard

Radicelles
Murièle Modély
Vincent Motard-Avargues
Tarmac éditions




Lionel Ray
De ciel et d'ombre, une aiguille de silence
Al Manar




Monument à la mer
Vicente Huidobro
Éditions Unes

Cahier d'études - Homme
Georges Séféris




Ces gens qui sont des arbres
David Dumortier
Cheyne

Carte mémoire
Palingénésie
Gabriel Arnaud / Claire Fauchard
Soc & Foc






Les poésies d'amour
Rainer Maria Rilke
Circé





Ta langue
Pas perdus dans des rues vides
Raúl Nieto de la Torre
Trad Dominique Boudou
Pleine page



Pascal Quignard
Angoisse et beauté

Seuil




Gérard Macé
Un détour par l'Orient, choses rapportées du Japon
p83
Le Promeneur



Patricia Houéfa Grange
Le dit de la Cueilleuse
Ngo éditions








Vincent Motard-Avargues
Recul du trait de côte
La Crypte



Tìtos Patrìkios
Poètes grecs du 21e siècle
Trad Michel Volkovitch



Tu me survivras
Bassam Hajjar
Actes Sud, Sindbad, L'Orient des Livres



Antje Bertorello
Aucune trace de traduction sauf dans Des monstres littéraires de Jérôme Orsoni (p 128 à 137)



Katerìna Iliopoùlou
Trad Michel Volkovitch



Marc Delouze
Deuil du singe


Poèmes humains
Jougs
César Vallejo



Mémoire I - Et la mer n'est plus (fin)
Georges Séféris






Carnac
Eugène Guillevic
Je sais qu'il y a d'autres mers...




Haïku du bord de mer
Hosai





Albin, saison 1
Albin Bis
Ed. Louise Bottu



Hervé Gouault
13/12/2018


Partout ailleurs
Fabrice Farre



Le grand garçon
Pierre Présumey



Kiki Dimoula
Du peu du monde
(Souvenir de la pluie sous les pins en juillet )



Mélanie Leblanc
Des falaises




Archiviste du vent
Paul Vincensini




Thierry Metz
L'homme qui penche




Yang Lian
La maison sur l'estuaire
Trad Chantal Chen-Andro
M.E.E.T.




Miguel Espejo
A l'ombre d'Éphèse
Trad Jean-Marc Undriener
Ed Centrifuges



Extrait de
Photographie 1948
Kiki Dimoula
Le peu du monde



Qui es-tu ?
Simon Martin & dessins Rochegaussen
Cheyne





Jacques Vandenschrick
Livrés aux géographes Cheyne





"Du Peu du monde et autres poèmes" de Kiki Dimoula
Orphée La Différence.
Ses poèmes version bilingue et la belle rencontre entre Kiki et Martine Plateau-Zygounas
"Vivre, n'est-ce peut-être qu'apprendre à voir mourir les siens, apprendre à mourir, murmurais-je. Elle me cita les derniers vers de "Je n'ai pas cherché à savoir" :

Du monde des devinettes

je pars tranquille...

Vers l'énigme de la mort

je vais avec courage




Nelly Sachs

Partage-toi, nuit,





Andrée CHEDID
RYTHMES Gallimard
"Rien, en Poésie, ne s'achève. Tout est en route, à jamais."




(extrait de la revue Jentayu)
La rive
Hum Xudong
Trad Camille Brantes



Roberto Juarroz
Treizième poésie verticale
Édition bilingue Corti





Stéphane Bernard
Combattant varié.







William Faulkner Un rameau vert
Poésie Gallimard












Commentaires

A lire ou relire

pas d'inquiétude

on ne va pas se genêt

allée et venue

presque inaperçu

l'art du point de jour