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polaroid

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[au gris d'un matin  un poème s'est effacé       maladresses et inattentions       sont toujours significatives un autre a pris la place qui couvait son feu] Chaque soir dans l'encre du ciel la hulotte jette son cri Je lève les yeux  sans jamais imprimer autre chose que sa voix Délire aquatique au sein du courant une eau échevelée coud au limon fécond  les stigmates du temps loin de avenir ou du passé Je vois la rive j'entends l'oiseau ne sait les faire  tout à fait miens aveu révélé au papier sensible du poème  de l'impuissance à aller au-delà de soi     

fond de bassin

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Pas bouger pas parler même pas respirer le voyage sous l'eau est un piège aux gencives  exsangues Le fond se tente au risque d'être en désaccord avec la surface reflet heurté du vide entre pur et impur rien n'est oublié des alluvions rien n'est pardonné aux eaux défuntes la vase conserve chaque effondrement pourtant je me souviens

sous le corps épineux

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Bruissement de bulles closes sur la surface des mots le pensée hésite entre silence et chant obstiné L'océan bat aux tempes use les lèvres blêmes des bouches sur le sable le corps épineux sèche ses écailles Mémoire de l'eau sur les mains tout n'est qu'histoires anciennes effritées entre les doigts d'autres signes aux vivants    

la fuite

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Dans le lointain la promesse de l'ombre fait espérer la fougère sous le ventre course des bêtes le soleil entre les arbres chasseur impitoyable a soif de chevauchées  Pour l'instant rejoindre la troupe frotter son dos et ses bois aux jeunes pousses avancer dans ce peu de lumière entre les troncs sang et résine mêlés  la forêt à bout portant

dans la robe froissée le coeur bat encore

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dans la robe froissée le coeur bat encore combien de temps dépouiller la peau n'est pas toujours muer hors le temps accroche ici et là des humeurs ou des troubles de temps en temps dans la robe lissée le coeur en fait autant pas pour longtemps

dévastée

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 Devant mes pas de grands bancs de nuages l'écume tranquille des vagues le sable tendre un peu boudeur et la vaste étendue dévastée des braises Le feu a cessé de courir quelque chose manque à vivre quelque chose de disparu 

murs aveugles

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J'ai interrompu la marche arrivée là dans la lumière du soir cherchant à tâtons le mouvement silencieux des cœurs  Peut-être a-t on vécu autrefois derrière ces murs aveugles familles irrémédiablement aspirées par le vide [Ne plus penser à ce qui éloigne à ce qui n'existe plus que dans la tête fatiguée aux incertains repères que la mémoire ne sauve plus] J'ai repris la marche un oiseau montait dans le ciel porté par le courant ascendant si vite avalé par l'obscurité  naissante

entracte

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Dans les heures gagnées  aux dépens des nuits sans rêve  la musique tapisse les murs de sa lumière de porcelaine À la réflexion je ne suis plus sûre des limites du non rêve  ni du bruit des pas sur les marches ou de l'ombre imprécise de la silhouette  ni de la photo où affleure la présence (le mot photo lui convient-il aujourd'hui ?) l'évanouissement des notes suit son cours dans l'enchevêtrement de la mémoire 

figure de proue

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île sans nom  Sibylle nouant les mots au courant à venir tant d'odyssées désirées échouées dans l'éclat d'un soir

l'odeur de la tourbe

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 Est-ce la pierre ou l'humus qui la cache qui impose le goût âpre en fond de gorge ou est-ce l'odeur tant de fois prise et rejetée de la tourbe grasse collée à la mémoire qui colmate jusqu'au plus petit pore de cette peau chagrin du sol inoubliable Verte la mousse qui revit à chaque pluie gris le lichen sur la souche morte de la douleur ou de l'émoi si blanc l'oubli qui terrifie les aiguilles de pin accouchent de feux de joie qui ne durent qu'un bref instant et laissent leurs braises se consumer éternellement

en marge

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 Il n'y avait la place de rien dans la gorge serrée du paysage aucun espace où habiter mentalement ou physiquement Je me souviens du vide en marge des éléments  de la détresse qui nappait  les perspectives de blanc  L'humain n'est qu'humain il ne sait habiter ses ombres qu'en y cachant sa peine  dans un recoin ou sous une pierre

en corps repêchés

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Jour sans nuage offert à la marée originelle loin de l'oubli azuré des rives insensées du rêve  ton sourire de belle noyée  à peine esquissé flotte  tu sais ce qui accroche les yeux et les noie n'aura jamais plus d'importance que la trace éphémère  du vol de l'oiseau en ce monde flottant

quatuor à cordes

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la note est tendue l'accord est parfait un nuage passe là qui masque à jamais les contours un oubli d'hier mi voulu mi desiré dans l'inaccessible l'unique conscience de la perte et de l'éternité  Je n'aime pas les quatuors à cordes et j'écoute avec délectation Kronos Quartet je n'aime pas/plus lire des romans et je déguste celui à paraître d'une amie Aimer ou pas qu'importe si l'envie est là

paquebot

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L'idée du voyage apparaît au détour d'une rue le regard y consent s'évade vers l'horizon nul besoin de carte ou de bagages idée n'est pas désir  juste un sourire esquissé une caresse intérieure ensoleillée    

l'étrange rencontre

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à O. La ville la nuit balaie les contradictions du jour l'œil prend la pose  questionne chaque petite fenêtre dans son rectangle Tant de forêts confuses  cherchent un sens aux étoiles on voudrait que la ville s'endorme mais elle persiste dans l'étrange rencontre  

aveu

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  La main épaisse du temps caresse un reste de souvenir la lune est aussi ronde ce soir que la tête d'un homme qui a trop vu qui n'en peut plus et la terre sue ses flammes dans la danse folle d'un pyromane dingue je lis partout les même mots les mêmes désirs la même nostalgie je ne comprends pas je ne comprends plus  je ne rêve plus je regarde la face hilare  de la lune avant de sombrer  dans le puits sans fond des merveilles nocturnes entre ciel et terre je vole j'ai toujours mes ailes  d'illusion

faux semblant

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obsédante  oppressante l'obscure musique  du coeur vital vivifiant le flux mystérieux de l'esprit si figée  je suis entre les deux je fuis  

besoin de chaleur

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J'ai attrapé le soleil tard après tant de brouillard J'ai respiré la fraîcheur du soir sur la pierre encore chaude Je ne sais pas où demain sera je ne sais que jouir  de l'instant innocent  de la tendre légèreté de la terre  

paroles d'eau

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Dans la bouche des heures longues l'eau parle paroles anciennes ranimées d'outre temps Sur la fresque brumeuse s'anime un désir d'odyssée des sirènes à imaginer entre deux vagues murmurées des routes comme des déserts embaumées d'azur et or Dans la bouche des heures longues l'eau se tait ferme les lèvres dès lors que tu n'es plus

paroles perdues

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je n'entends parfois que ces bouches de pierre  elles chuchotent des mots inconnus espérant réinventer l'innocence de la vie on pourrait croire qu'elles respirent elles ne sont que le miroir  d'anciens verbes de mots mots perdus qui cherchent à renaître je sais qu'il y a tellement à espérer