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Affichage des articles du janvier, 2020

Chaud !

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L'ombre n'avait pas de prise elle se recroquevillait sur les chardons secs... Je me rappelle avoir longuement observé les punaises endiablées rouges et noires puisé un peu de vie dans leur ardeur. Je me souviens  aujourd'hui que la pluie inlassable dilue bêtes et hommes qu'il faisait plus chaud que dans un four. Bien armée pour se défendre, la  punaise arlequin  s'expose sans complexe et avec ardeur !

Sur place

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Je n'éprouvais ni faim, ni fatigue aucune complaisance pour ce monde, je ne le comprenais pas vraiment ne pouvant l'habiter autrement qu'au travers de mes yeux de statue lascive à la peau pierreuse. Ne sachant qu'entendre et voir mon sourire restera éternellement  ce lieu de la joie espérée. Femme à la fontaine  Burdigala

fortune de mer

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Sur le sable se retrouvent les restes d'étranges naufragés qui surprennent et détournent les yeux de l'horizon. Ne sachant où aller dans l'infini du large humides dans leur nudité ils flottent encore dans le vide entre dureté et faiblesse. bois mort de quel être es-tu le sursis ?

le sourire de Gustave

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Comme un sourire  en appelle un autre Gustave est arrivé et je l'ai regardé. Si petit et fragile je n'ai songé qu'à l'oisillon menu, au chaud du nid. Quel fleuve l'emportera tout au long de sa vie quel courant sans répit infiniment le saisira ? Cet enfant sur son lit blanc si présent et merveilleux j'épelle son prénom à voix basse pour ranimer la cendre et la disperser. Le passé nous a brûlé ce qui n'est pas passé ouvrira la fleur  du sourire confiant qui nous brûlera de joie.

pensées exotiques

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J'aurais aimé avoir un jardin d'hiver sous une grande verrière et du fer forgé, faire pousser des plantes étranges aux noms exotiques et compliqués. Je n'aurai jamais de serre inutile de chercher ailleurs un exotisme vivant dans mes yeux des odeurs de vertes étreintes suffocantes. Désir et soif sont sel de l'idée non de l'objet.

l'envers des choses

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la lie fait dépôt dans le cul des bouteilles chacun sa place le trait le plus parfait ne souligne que l'imperfection

Toutes les traces sur le sable ne sont pas explicables...

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Si un jour j'apprends à écrire  et si les mots que j'écris sont mon coeur et mon âme le feuille blanche qui les portera ne dira rien de plus que ce que je suis.

état des lieux 3

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Sur la pierre l'eau du temps à poing fermé Un peu de vie arrimé à la margelle - Ce qui embellit le désert, dit le petit prince, c'est qu'il cache un  puit s quelque part... Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince

état des lieux 2

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Bien des jours se sont écoulés avant que les murs ne tentent de refleurir... . ...il y avait bien ce petit espoir accroché au ciel  prêt à défendre sa propre voix non celle qui se doit d'être... ... tout ceci se passait en silence bouche close dans la conscience du grain prêt à mûrir et destiné à périr.

état des lieux 1

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Aux premières couleurs gris ouaté dans les insaisissables nappes bleutées le temps avance lentement...

pigeonnée

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J'éprouvais à tâtons la sensation  de la pierre sous la main de l'herbe sous les pas comme s'il subsistait au-delà du temps des restes de présence, de ta présence. Tu aurais pu venir ici avec moi nous aurions pu faire face aux pierres sentir le sol qui brusquement chavire... A cet endroit de la mémoire né d'un éclat je suis incapable de saisir le sens de ces mots comme si nous n'avions jamais été séparé comme si je ne t'avais jamais  pleuré.

εκκλησία

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léger accent grec l'église miniature joue la discrète Sixième étage, ni trop haut, ni trop bas, plaisir de la découverte d'une nouvelle perspective de la ville depuis une fenêtre amie. J'aime laisser le regard errer sur la multitude des toits, il s'arrête à chaque visite sur les mêmes lumières, les mêmes aspérités, les mêmes déceptions et mélancolies... J'aime offrir à l’œil des reposoirs nés de frissons de surprise à collectionner. (Rue du jardin public, Bordeaux en janvier)

passage

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La nuit parfois ouvre la fêlure la trace du fond de ce qui reste quand les étoiles s'inclinent sur le corps et ses fantômes. L'ombre courbe sur la route écrit la nuit et les pierres sans âge, vers quelle ruine que je ne saurais éviter m'entraîne-elle ? A l'écart du sommeil réunis dans le silence ombre et larmes tardives sous les paupières closes grandissent et se perdent.

il est encore temps

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Nous traversons cette vie comme des ombres chaque matin un sourire béat au soleil levant chaque soir un soupir à l'obscur pour entendre que nous sommes toujours vivants. Il est encore temps.... comme des ombres

deux petits bancs rouges

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Ces jolis petits bancs rouges posés sur leur piédestal face à la baie et au ciel qu'attendent-ils ? Une aventure, une rencontre ? Eux qui les regardent sous le soleil chétif ont-ils oublié la mer ? Bientôt il fera nuit autour des maisons et du port, de légères bourrasques boiront le regard de toutes choses et je regretterai de ne pas avoir, moi-aussi, entendu le souffle du vent s'élargir jusqu'aux algues vertes (photocado, Le Havre en décembre, merci JB)

bambous, vent et soleil

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l'appel du soleil ricoche sur les bambous un chuchotement l'essence verte fidèle ami du regard au coeur de l'hiver vert illuminé signe du vaste monde à ma fenêtre

entendre le vert pousser

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Dans le tendre du vert se lovent tous les désirs luisants des premiers émois. Il n'y a pas de saison pour aimer le vert des rives fraîches quand d'un doux bercement l'ombre miraculeuse se dévoile c'est au sentiment des choses simples que le coeur ouvre sa respiration.

marine

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Qu'y a-t-il dans cette immensité qui me submerge tant que j'en reste pétrifiée ? La blancheur du soleil le courant interrogateur une tentation une voix sous la mer entre souvenirs et rêves à tâtons

vue sur mer

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C'est d'abord une odeur échappée à l'enfance entre irréalité et présence tangible puis vient la lumière irremplaçable qui offre au corps en peine cet élan capable de tout abolir jusqu'à la mort. Il ne reste plus qu'à veiller avec l'impression d'avoir atteint au but que tout ailleurs n'est qu'image incertaine qu'ici se trouve la cendre et la flamme que l'on pourra vivre ainsi le regard rivé à la mer.

Retour de nuit

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Entre deux arbres comme des rides les signes engloutis de ces visages croisés  que je ne comprends pas. Ensemble, nous avons le jour conversé, nous nous sommes séparés, dispersés, sans rien partager, brusquement. Il ne reste au retour que cette lueur saluant la route perdue en un point du ciel hors de ma portée, si proche et si lointaine qui me suit sur la route. (Caudos, 11/1/20, 19h)

bras de mer

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J'ai pris la mer dans mes bras et j'ai senti l'humeur de ses vagues La mer m'a prise dans ses bras et ma voix s'est accordée à sa rumeur. (Le Porge en décembre)

l'odeur du soleil

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prendre le soleil dans l'ombre sur la mousse tenter de saisir angle du soleil s'accorder à l'essentielle présence muette

Emmelina monodactyla

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petit bout de bois posé sur le portail blanc l'étrange insecte Étonnée, je regarde l'étrange ptérophore du liseron  et je songe aux millions d'insectes disparus en  Australie  depuis le début des incendies cette année... Pour les fous d'entomologie, le merveilleux site  http://aramel.free.fr/INSECTES01.shtml

mansarde

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... fenêtre muette sur les toits transis de l'hiver un peu de cendre échappé à la cheminée cache ses traces derrière les vitres muettes. Les caresses obliques d'un soleil à bout de souffle donnent à la mansarde voilée des émois de jeune fille sous sa toile blanchie. Un instant le regard dispose entre terre et ciel un vol d'étourneaux comme un moment d'éternité...

oasis urbaine

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Vivent à côté d'imposantes demeures d'étranges jardins à l'herbe tranquille. Installés dans un silence trompeur derrière de grands murs masquant l'agitation de la grande ville, on ne sait ce qui leur donne vie, ce qui les organise autour d'un arbre ou d'un banc. Chaque objet qui s'y pose, chaque être qui les traverse laisse trace. Une averse ou un rayon discret les recréent. Ils connaissent le charme de la mousse et de la pierre les soirs d'été quand le calme descend, les pots d’œillets et les aromatiques les vérandas ternies sous la lumière blanche. Ces jardins ont de vieilles histoires qui n'intéressent plus personne, mondes aux couleurs perdues je vous aime tant ! (Cours du Médoc, janvier 2020)

l'épaisseur de la légèreté

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Pour ne pas oublier certains soirs de rougeur timide je fais battre le coeur contre les murmures nocturnes. Pour célébrer certains matins de gelée froide je renvoie d'un grand rire les tristesses muettes au jour. Trop légère je le suis peut-être attentive à tout ce qui s'éveille dans le mystère des élans secrets de la nuit. ( janvier au bord du chemin)

voyage, voyage

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Que garde-t-on des lieux visités, des êtres subrepticement croisés, des mots perçus au gré de nos incursions en terres vagabondes ? La nouveauté d'une lumière, l'éclair d'un regard, le détail intrigant dans le paysage, la musique du lieu qu'elle soit paisible ou dérangeante, le brusque "coup au cœur" rappel d'un déjà vu ou vécu. Nul ne sait ce qui restera du voyage en train ou en bus, la rencontre est une lumière qui invite l’œil. Un beau paysage, un coucher de soleil flattent le regard, l'esprit lui ne gardera que le moment qui a atteint nos perceptions les plus profondes. ["Il faut la mémoire de beaucoup d'instants pour faire un souvenir complet." Gaston Bachelard L'Intuition de l'instant] (Fuenterrabía, 4/1/18)

embardée

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l Si les hasards malheureux de la vie creusent la peau d'aimables blessures Si la chaleur d'un amour égaré  gonfle les yeux de peines claires Il restera sur le bord du chemin bien assez de remords livrés aux cris de l'enfance pour que tu te souviennes. Quand dans le vent matinal mon chant glisse comme un oiseau inutile déjà condamné le décor se referme sur la rouille des ornières Au bord du chemin ma voix se perd  mes hanches et mes jambes t'imaginent   Silence et solitude d'un monde  sans couleurs plus lisse que l'étang  d'incandescentes rides bleues  comme les agitations de mon âme laissent entendre la forme de ta présence

ombres portées

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prise dans l'ombre présence rassurante de mon image aucune impression le mur ne garde trace que des abandons contre-jour de nuit le matin fait omission de mes traits obscurs

sans adresse

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Je sais que personne ne peut savoir, mais moi qui tant de fois ai foulé cet endroit, avec lui quand mes yeux rencontrent ce lieu là sa voix jaillit de l'océan   l'âme des flots et la sienne m'obsèdent indéfiniment un silence qui n'est plus lui

passer la barrière

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Des frôlements des ajoncs sur les cuisses ont surgi tous ces restes silencieux, ces regards en dedans. Des touches de verts emmêlées, par-dessus, les fleurs. On se tait, on ne bouge plus, on se regarde. Tout est dit. Enclos dans le regard, le passé et le devenir palpables. Tant de bruit dans la tête, pourtant tout est silencieux. Passer la barrière, se prendre par la main. Cette année, je n'irai pas le premier jour de l'année marcher dans le silence assourdissant des vagues.  Jambes clouées au sol,  mon coeur sera là-bas où que je sois... Cette année, il y aura barrières à passer, , à ignorer ou à escalader ; il y aura des mains à prendre, à désirer. Il sera bien assez tôt pour marcher dans les traces tête face au vent...