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Affichage des articles associés au libellé état des lieux

tentation du réel

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Le soir ravit au jour usé son ciel de fumées grises sans chercher plus loin en passant ignorant l'horizon On pourrait se croire ailleurs inventer de nouvelles scènes l'esprit égaré en attente de nuit pourtant un éclair de lumière suffit parfois à ouvrir l'espace réel

tertre

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Qu'espérer de l'imprononçable  fermenté sous les paupières  entre deux renoncements vertige de l'azur et du vent vertige de l'horizon sans fin dans la transparence d'être  Tant reste à franchir pour entendre la voix de l'oiseau sans embuer le regard

fond de bassin

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Pas bouger pas parler même pas respirer le voyage sous l'eau est un piège aux gencives  exsangues Le fond se tente au risque d'être en désaccord avec la surface reflet heurté du vide entre pur et impur rien n'est oublié des alluvions rien n'est pardonné aux eaux défuntes la vase conserve chaque effondrement pourtant je me souviens

à jours passés

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Un jour efface l'autre la raison peine à expliquer où demeure l'élan  et jusqu'où Et si encore le saisir n'était qu'inventorier rêves et chimères  par-delà le vent Rien de bien important une fragilité abreuvée de fugaces et d'éphémères une incertitude flottante Je ne saurai jamais pourquoi mon histoire efface le brouillon  des jours avec la patiente ferveur d'un insecte butineur Pourquoi de tous ces oublis  je fais message au temps  en quelques mots sertis de parfums morts Qu'est devenu le rire de l'enfance impatiente défiant la pesanteur nu devant l'évidence  Peut-être est-ce le secret saisir la limite de l'ombre du jour finissant et aller entre les mots défunts

sous l'eau

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Au terme de la remontée inattendu et soudain le ciel rien ne donner à prévoir le déploiement de l'horizon la clarté de la pensée Il faut oser se soumettre parfois à ce qui est vaste et grand pour maîtriser sa respiration (Le Porge sous la vague 4/10/2023)

c'est en forgeant...

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bois décomposé aux pluies d'automne vie et mort dans un même corps le regard fouille le tremblement de la carapace la bouche aimerait se faire rostre crever l'abcès du temps carcasse vidée mue inutile chaque parcelle se détache imagine être la dernière  avant de rejoindre le trou parfaite illusion rien n'affecte la lumière sur le corps pétrifié L'ERGATE FORGERON (Ergates faber) ! (Coléoptère Cerambycidae)

navigation côtière

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Plus forte que la conviction du parcours  l'incertitude de l'espace ne veut dire le faux départ l'erreur de cap Ébauche du muret portuaire entre évasion rêvée et aveu d'impuissance à la liberté là git telle une coquille  vide l'ultime justification Celle qui douta posa ici un soir le fruit inutile à quai sans doute avec la conviction de la voile toujours hissée  à l'abri des vents contraires du remord     

journal de bord

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Tu regardes derrière toi et te dis que le sillage est clair Tu clignes des yeux cherches le cap qui éviterait l'obscure tempête ou la vague scélérate Les règles de navigation  obéissent rarement aux désirs d'indépendance  à la métaphore foireuse ou aux préceptes glissés  entre deux pubs dans un journal "féminin" Assise face à l'estuaire  tu notes le bac revenu la marée haute sur la berge les groupes de jeunes aux voix fortes l'air frais de mars glissant de l'eau aux pages de la vie d'Aimé Césaire que tu relis  dans l'espace d'un sourire intérieur en reprenant la piste tu te dis qu'il y a là un équilibre presque parfait une voie navigable à préserver  Sur l'autre rive le soleil caresse déjà  la cimes des arbres

dentelles

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entre les fils l'inévitable aveu du corps passion stérile   [si je connaissais ma route je saurais quel fil tirer pour la suivre] en dune chaude un soleil chemine en moi y trame ses rayons  

acoumétrie

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À bien écouter derrière soi on perçoit le clapotis du vécu par-dessus la rumeur de l'existence   Nul doute qu'en ce petit bruit résiste ce qui fut l'écume de ces jours non comme une métaphore artificielle clinquante et prétentieuse  mais à peine perceptible si évanescente que chaque heure  est une lutte pour ne pas la perdre  

les lumières de la ville

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La lumière galope le long des rues enflamme les papillons des yeux la nuit les toits de la ville aux airs sombres et rassurants masquent avec peine le trop-plein du jour concentré dans les néons crus de  la station service  

à la lueur de la lampe

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Sous la lampe je rêvais à de petits mondes la lampe en ouvrit de terribles et de beaux Les yeux mi-clos j'explorais chaque rayon je m'y égarais parfois avec leur assentiment Si j'oublie de l'allumer ce n'est pas que mes yeux  soient fatigués ou blasés juste un peu las parfois  

ventre

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Vertical émoi au centre de ce qui ne pourra s'écrire en ce lieu de naissance et de mort À peine sortie du gouffre tu ne cherches qu'à y replonger Née d'un songe de la terre née du ventre de terre dans le néant vertical  début et fin de ce qui était déjà écrit

tic tac tic tac tic tac

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Accoudée à la rambarde, tout le jour un silence de coton. Au corps tendu vers le vide répond la chute d'une idée perdue  au tréfonds de l'intime. Ce n'est pas une absence à soi ni au monde révélée, juste une absurde faiblesse du coeur longtemps bâillonné  qui sursaute un peu hébété.  

chers vieux débris

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les fins d'été laissent sur le sable de vieux débris de peaux et de cris que les oiseaux de mer affamés s'empressent de se disputer aux nettoyages intempestifs des engins ratisseurs nocturnes les marées d'équinoxe succèderont apportant leurs flots de vieux bois sur les plages délaissées quelques restes de civilisation retournés à l'état sauvage joueront les prolongations  

mort d'un arbre

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Aujourd'hui, un palmier est mort,  assassiné par mon voisin  à force de tronçonneuse. Je n'aime pas vraiment les palmiers je les trouve un peu ridicules leur houppette sur la tête. Je peux vous assurer qu'il a résisté son bois dur comme la pierre a bien  fait fumer la chaîne ! Aujourd'hui, ne reste du palmier que l'image que j'en ai fait dressé contre le ciel et dans ma tête le bruit de ses feuilles chuchotant dans le vent, il accompagnait mes déjeuners au jardin. On devrait photographier tous les arbres qui marquent notre vie de leur paisible présence, on devrait ne jamais oublier leurs racines et leur peau rugueuse la vie douce dans leur ombre. La mort d'un arbre son retour à l'humus sa dernière graine jetée c'est un peu de notre verte innocence livrée au temps végétal.  

sur l'eau

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glissée au fil de l'eau  l'envie d'ouvrir la pensée nous sommes si fragiles perchés sur nos vie comme des oiseaux chétifs suspendue entre deux eaux notre folie flotte rêveuse fantôme des profondeurs y aura-t-il un jour assez de place dans ma tête pour tous mes désirs  

à vide

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Le souci avec le vide, pense-elle,  c'est que tu ne peux le combler. De quelque sorte qu'il soit il nettoie le paysage épuise les paroles jusqu'à être béance du geste. Tu regardes autour de toi  des trésors de beauté affleurent au bord du vide comme des évidences. Tu regardes encore, l'heure qui les portait n'est plus et le champs est à l'abandon. ici

sur la toile

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Tu regardes en allant le soleil jouer sur la toile une griffe du jour sur ta peau. Rien ne laisse paraître le travail patient que tisse la nostalgie dans la boîte noire de ta tête, entre les os, jusqu'à la moelle. Le pas va, il porte encore. Le jour parfois s'émeut  d'une patte innocente.

qui

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qui peut croire qu'elle est de pierre quand elle exhale une haleine plus douce que l'herbe tendre qui pensera que sa musique n'obéit qu'aux humeurs du temps quand elle s'effraie de la moindre certitude elle défie l'oubli ressemble parfois  à un hiver perdu rassemblant ses laines pour mieux les déplier dans l'innocence de l'été elle est promesse faite chemin inachevé une fleur étonnée sous la ronce rebelle Photo E.L.