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Affichage des articles du octobre, 2021

migration (parce que de saison)

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Le grain du soir s'applique à troubler l'œil à la virgule près Sûrement la vitesse ou la nostalgie du retour juste un instant A peine suivi le fil sauvage de la pensée s'efface Trop de mots trop de pas dans les rues  agitées  Le regard s'accroche  oiseau déboussolé à la plus petite émotion pas facile la migration  

ville

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Au coeur de l'immense ville entre de faux murs et quelques mouvements de corps  une silhouette furtive avançait Je me demandais qui elle était  trouvais sa bouche et ses yeux un peu tristes familiers être inconnu dans un lieu inconnu c'était silencieux malgré le bruit comme muré dans les voix des habitations aux fenêtres closes être là peut-être sans y être  

soir aux Lilas

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L'air léger du soir tient debout par miracle  cerné par l'immense tension du halo clair Entre deux superpositions de souvenirs la blanche aspiration du rêve éteindra bientôt la sensation du trop-plein du jour laissant le peuple d'en bas aux ombre des hauts fûts foulant le silence des pas  

... la nature des villes (fin)

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Consentir à l'exil non volontaire du corps aux marges de la ville sur le cadran les heures sont comptées les racines cèderont une à une sous le morne ciel ne restera que le vert d'une branche en souffrance ... Entre béton et bitume Pour pousser je me débats ... Comme un arbre dans la ville... M. Le Forestier  

... la nature des ville (2)

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Prétexte à coulée le vert glisse ses demi-tons entre les rumeurs  assourdies de la ville Pas un oiseaux pas un insectes tous lentement asphyxiés sous le cynisme du béton même si parfois ...  

...la nature des villes (1)

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L'homme me dit "La nature reprend ses droits" puis il tourne les talons regard sur son téléphone Des ados descendent bruyamment en poussant des cris "Passage interdit, ce n'est pas pour moi" avec un regard de défi. Le vert n'est pas assorti à la ville le vert se noie dans le gris  

encore

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Face à l'image floue de l'enfance noyée dans un flot de tendresse le détour n'a lieu d'être que s'il ancre chaque sentiment aux aspérités nues et immobiles du départ Comment distinguer les contours  de ce qui fut le refuge du coeur quand temps et silence imposent leur loi de sourdes tempêtes résidus des mottes sèches de l'enfance  

exotisme

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 Ainsi faudra-t-il sentir sur la promenade les parfums exotiques pour que l'histoire aille plus loin  et que le regard scellés dans la pierre ouvre de singuliers  horizons Aux lointaines contrées la ville maritime a emprunté une luxuriance contrôlée la ville militaire une mémoire de conquêtes oubliées

cache-misère

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Tant de belles œuvres accomplies par les hommes ou la nature et tant de misère cachée dessous

soir (3)

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 Cris frôlements ombres furtives pas une parcelle du sous-bois n'échappe à l'agitation. Au déclin de la lumière l'urgence disperse au sol ses dernières flammes avant que le jour ne cède à la nuit

soir (2)

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lumière ambiguë frôlant champs et forêts la vie s'évapore puis l'ombre gagne accroche chaque chose trop tôt trop vite la terre est grise derniers cris d'oiseaux inquiets la nuit s'avance   

soir (1)

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Déjà loin des cimes le cercle lumineux flotte dans le ciel  arraché à la pesanteur du jour On le devine dans la brume du soir dans son infini et plein abandon  aux desseins de la nuit Tout en bas la forêt en crêtes sombres demeure peuplée de petits êtres farouches Demain le cycle continuera  nouant en lanières de brume les troncs au sable et à la tourbe  

sas

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Le long du canal les arbres brisés côtoient des mousses et des lichens en bandes vertes, dans le territoire rétréci du sas elles rêvent mollement à la conquête de rives sauvages. Il flotte à l'entour une humidité insistante où rien ni personne ne vient rompre le froid reflet, sur les pierres noircies de curieux signes et scarifications scellent une langue d'insectes aquatiques estropiés Ainsi faudra-t-il forcer le regard à se détourner et continuer le chemin loin de l'eau sale sans horizon, laisser à l'imaginaire les vieilles peausseries l'histoire n'ira pas plus loin dans l'eau trouble traînées vertes dans le reflet troublant gît la mémoire

lueur

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Lune fragile amie de la nuit quelle direction prendre sous ta pâle lueur  si présente et pourtant bientôt tue Dans l'absence soudaine   - solitude obscure née d'une amnésie de tous repères - se glisse un rêve sans angoisse mesure d'une paix fragile un instant égarée  

jardiner la ville

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Entre deux réverbères et quelques pavés l'herbe folle ou le pois de senteur opposent à la ville leur verte persévérance Dans les tunnels jardinés en grottes apaisantes bruit de la ville et du musée étouffés l'éphémère dialogue végétal minéral une (dés)illusion ?  

dans le reflet

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 Être  sans consistance juste l'image de ce qui pourrait être Oublier jusqu'à l'image de soi dans l'irréalité d'un instant volé à la course du jour Être l'image de sa propre image nouée au reflet du ciel indifférent

angle fermé

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Selon l'équation réunissant degré de la pente angle du regard et vitesse du pas  la vue saisit ou pas le paysage dans sa complexité  

doute

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J'ai un doute je doute mais de qui de moi ou de toi Je sais que demain n'aura pas la hauteur d'hier ni celle de notre désir L'image floue  dans le carnet a  les coins cornés le temps l'usure du temps agit même sur les photos usure d'espérer  

couleur d'âme

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On ne sait d'où s'élève le chant sous les pins il vient de loin  on l'entend glisser entre les figures sombres caresser la bruyère Musique de vie née du sable inculte elle court sur la lande épouse la lumière innocente  du chemin striée d'ombres heureuses Il faut s'abandonner à sa lumineuse solitude pour saisir la couleur de son âme creuser sous le sable le sel et l'embrun lointain et toucher à l'ivresse de sa paix profonde  

trompe l'oeil

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De la berge le ciel me sembla si proche que j'en fus émue et qu'il suffit d'une risée pour m'en éloigner à perte d'horizon  

détours

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  La musique du pas imprimée sur les murs et la tête au-delà qui cherche son histoire on traverse la ville à corps perdu  espérant des mots qui sonnent comme l'écho sur la pierre au détour d'une rue on écrase un ticket au fond de la poche jusqu'à étrangler le trouble sans trop savoir quelle direction prendre dans quelle anfractuosité attendre un sourire ou un bras

efflorescence

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Silhouette de marbre à l'âge des désirs cachés  paysage dérobé à la ville Le pas rapide des marcheurs  contrepoint sur le trottoir  ignore derrière les barreaux  l'éternel début de floraison Jardin jaloux de sa vie silencieuse ni joyeux ni triste une pudeur de déesse parfumée  

dans ce vide nécessaire

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Alors que je marchais main dans la main avec la forêt apparut devant moi la perspective d'une coupe rase elle était la nécessité du vide l'espace dans le parcours qui indique qu'il faut se préparer Je continuai la marche sans doute et sans crainte dans l'intime relation à l'instant persuadée que tôt ou tard il faudrait en finir  

tombée du jour

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Ainsi s'annonce la nuit d'une clarté éclatée au sommet des pins  émotion lumineuse ouverture du coeur Au vol soudain d'une tourterelle le regard fuit un ébouriffement  à fleur de peau Rien ne pourra empêcher  le noir de l'emporter mais le souffle qui viendra clore les yeux sera aussi doux  qu'un au revoir

mise en boite

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Parfois, tu te dis que c'est un jour à rester couchée, de ces jours où tout ce que tu fais sonne aussi faux qu'un vieux coucou suisse qui aurait attrapé en sortant  de sa boite un bon vieux virus, le genre classique. Parfois, tu sais avant d'ouvrir les volets que, non, le ciel ne sera pas clément, qu'il va te tomber quelque chose sur la tête où que tu sois. - pourtant tu ouvres les volets et tu sors de ta boite - Quand, soudain, alors que tu préférais regarder le bout de tes pieds, le chant d'un oiseau ou un regard ami te fait lever les yeux au ciel. Une boite ne devrait pas avoir de couvercle.

c'est ainsi

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C'est ainsi  après la pluie, le beau temps dans la banalité de la réflexion la plénitude de la vie pour   le pas qui avance sur le chemin sans choisir, sans faire œuvre en étant seulement pas et pour coeur et raison qui se contentent d'une lumière sur le chemin juste pour le plaisir  

même le chagrin

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Le message se brouille s'efface un peu plus  après chaque vague on finit par parler sans larmes avec certains jours un grain  dans la voix que l'on ne perçoit même plus Mais il y a les yeux dans le coin du miroir la mélancolie des yeux qui écrit ce qui ne peut s'oublier C'est peut-être ça qu'on cherche à travers la vie, rien que ça, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir. Louis-Ferdinand Céline- Voyage au bout de la nuit

un signe ?

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Il y a toujours ce petit détail qui attire  ce clin d'œil du paysage ou de l'autre au détour du chemin une touche claire dans les couleurs de la vie destinée au rêve plus qu'au souvenir  

pochette surprise

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C'est un petit bout de papier ou une photo  un caillou blanc ou une écorce on le garde précieusement sans savoir vraiment pourquoi C'est un geste ou un regard surpris une silhouette ou une parole murmurée des égards que la vie nous adresse  remisés au fond de nos poches trouées Un jour on le surprend cet oublié  cette petite chose en délicieuse surprise qui nous chavire un instant ce peu caché qui nous fait bien vivant