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Affichage des articles associés au libellé zone d'ombre

agonie de la lumière

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L'ombre immobile  incessant refuge des pensées fossiles veille sur l'agonie de la lumière Le soir la mémoire des rivages originels se souvient du chant des marées primitives Confusion des sens dans la laisse sublimée du lieu où tout naquit [2017 pavés d'automne oubliés,  seulement noté : Le soleil / ne sait rien de l'ombre -  Eugène Guillevic ] 

lune de mai

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Mots écrits sous la lune à d'autres songes touchent multipliant les conquêtes ils te trompent et te troublent Impatiemment ils tournent donnent à toi qui espère toujours un peu du désir des lèvres beaucoup du chagrin d'amour . Je meurs sans mourir   Je meurs sans mourir nuit et jour,  Et sans voir la main qui me tue :  Destins qui m’en donnez l’amour,  Pourquoy m’en ostez vous la veue ?  Ce qui reste n’a point d’appas ;  C’est peu que de voir tout quand je ne la voy pas.  Le Ciel de mon aise jaloux  Se plaist en mon inquiétude ;  Je fuy les objets les plus doux ;  La Cour m’est une solitude,  Je préfère à tous vos appas Les ombres de la nuit & celles du trespas. Anthoine Boesset

d'ombres et de lumières

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 La grande porte est fermée qui tourne ses paumes au ciel au temps où la foule apprend la liesse la chapelle ne saura résister à la flèche baignée de lumières mercantiles clepsydre des illusions

par habitude

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Dos à la chambre silencieuse bras pleins de la vibrante présence au soir ne reste du jour que quelques cimes conquises entre des branches hirsutes et quand la rumeur du crépuscule cède au fantasme obscur le regard porte vers le pin espérant deviner en lui une réponse à l'improbable sentiment d'être "Qu'est notre insomnie, sinon l'obstination maniaque de notre intelligence à manufacturer des pensées, des suites de raisonnements, des syllogismes et des définitions bien à elle, son refus d'abdiquer en faveur de la divine stupidité des yeux clos ou de la sage folie des songes ? L'homme qui ne dort pas [...] se refuse plus ou moins consciemment à faire confiance au flot des choses." Marguerite Yourcenar - Mémoires d'Hadrien  

trompe l'oeil

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De la berge le ciel me sembla si proche que j'en fus émue et qu'il suffit d'une risée pour m'en éloigner à perte d'horizon  

au bord de la pierre

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Marcher toujours entre les ombres pour continuer ce qui a été commencé Quelques pas le long des colonnes muettes  qui dégage de l'absence Rien ne tremble sous les semelles le vide lumineux quand un bruit soudain le révèle Marcher encore les pieds au bord de la pierre dans l'instant distrait du temps  

zones d'insécurité

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en équilibre sur une idée agitée par un courant d'air un éclat de rire te sauve de l'instant gouffre. qu'importe l'impasse tu touches le fond sans risques l'exploration des profondeurs te fera un beau souvenir sur la pente de l'aube la nuit t'oppose une dernière fièvre et très loin tu entends le vol des tourterelles par-dessus le toit nul répit dans la fraîcheur arrachée à la pierre à la terre promise espérée ne répond qu'une pénombre prudente

d'ombres et de lumières

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Dans l'espace convoqué entre l'être et son ombre furtive l'insaisissable béance du rêve. Les lignes mêlées  dans la chute de la perception écrivent le lien entre image et mémoire. Un secret. Une échappée. L'appel d'un vent léger au regard intérieur.  

les formes du possible

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Tendre l'oreille vers l'insondable vers ces formes étranges  qui résistent en nous échouage de nos peurs  On se tait on écoute on poursuit en silence la discussion avec soi silence du présent interminable implacable qui compte un à un  les plis du passé Tendre l'oreille aux pas vers ces formes du possible comme un peu d'écume pour dissoudre les pleurs

se retenir de vivre

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Dans la bouche le goût du temps  fruit sec du silence Ce soir il y aura du monde sur le mur des présences à la transparence libre traits abandonnés au bonheur tendu ricochet sur mon chemins Attentive aux bruits des ombres juste se taire

changer le libellé

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 La vie pèse de tout son poids dans les yeux un goût de passé  dans la bouche des mots vieux lait acre de la jeunesse tarie Tu peines à vivre - plutôt à survivre - retranchée dans l'épuisement de la chair comme si le temps ne pouvait pas te planter là au milieu de nulle part

suivre le soleil

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au terreau dermique   cultiver en toutes saisons les rayons du soleil comment grandir sans soleil rien ne mûrit dans l'ombre Je laissai la lune et le soleil jouer avec mon misérable destin. Jorge Luis Borges - L'Aleph Je ne vais tout de même pas percer ma vénérable brouette de récupération sur un chantier ! ... "Là où ce projet pourrait être particulièrement intéressant, c’est dans les endroits où le soleil fait défaut. Comme où il y a du soleil pendant seulement de courtes périodes, où l’ombre d’un grand arbre ou du mur de la maison engloutit tout un pan du jardin au cours de la journée. Vous pourriez alors simplement déplacer votre potager mobile de l’ombre au soleil, selon ses déplacements au cours de la journée. Et s’il y a bien un groupe de végétaux qui aime le soleil — des heures et des heures de soleil —, c’est les légumes!"... L'article entier là → https://jardinierparesseux.com/2021/01/27/un-potager-portable-en-brouette/

à fleur d'eau

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Le jour se retourne une dernière fois pour brûler  ses derniers rayons Rompue à l'attente  la terre s'isole une ombre sur le feu des joues de l'eau  

un frisson au bord du ciel

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Un instant la lueur impudique transperça l'eau j'y vis sans bruit entre les doigts de l'ombre naître la calme conscience d'une agonie.  L'infime reflet à la surface du soir eut un dernier tremblement  confiant mon trouble  à transparence de la lumière.  

Vue du 6ème

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Pris entre murs et ciel l'arbre dodeline  ses branches lasses  de tous vacarmes  Né ici et pas ailleurs racines plantés  dans le bitume ingrat aucun exil possible L'homme des villes asphyxié noie ses yeux dans le vert poussiéreux du poumon illusoire

avancer à découvert

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  le regard se tait ruée de la lumière en autofocus  le trou clair des sensations cèle la peur du mutisme Premier concert symphonique hier soir au Grand Théâtre de Bordeaux. Musiciens sur scène (quel bonheur) masqués (trouble),  Paul Daniel suffocant et magistral à la direction sans partition mais avec fougue (placée en balcon juste au-dessus de lui, pu suivre sa direction au plus près, un régal), spectateurs éparpillés, masqués, guidés (même sensation que pour la Traviata la semaine passée, entre joie de retrouver la musique vivante et désarroi face au cadre imposé et aux contraintes) Bonheur d'entendre en création et en première partie des 7ème et 3ème de Beethoven   Avant les clartés de l'aurore  de Camille Pépin commande des orchestres de Radio France et National de Bordeaux

Aimer ce dont on ne peut se séparer

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Au nom murmuré les flots déferlent. J'ouvre les yeux et je vois son ombre. J'aimerai toujours ce dont je ne peux me séparer et j'avancerai encore du bois  vers cette dune. Dans les recoins de l'âme résiste là où coule la source du souffle une envie d'exister malgré le chagrin qui s'attarde.

prélude à la nuit

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  Pas de panique deux ou trois petits insectes volaient en tous sens se heurtant aux parois de la lampe. Il était tard. Le soleil en se couchant avait tu le vent le murmure de l'océan remplissait la chambre d'un doux frôlement qui se répandait sur les draps. Tout était calme. Il apparut plus tard dans la transparence de la nuit que quelques fantaisies s'étaient glissées dans le halo du sommeil. Rien qu'une vraie lueur.  

matin de brume

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Certains matins appellent à partir dès l'aube  dans des paysages sans nom Les yeux remuent les pans laiteux cédant à la blancheur  dans ce monde d'ombres En écoutant leur appel avec quelle force surgissent à l'esprit de vague en vague ces tourments qui peuplent l'inconscient

pénombre

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(pour M, huit ans, tout est encore là) C'est du coeur de la pénombre  que surgit la question bientôt le trouble demain bouscule hier au-delà des perspectives ou des horizons je cherche des mots sincères  pour dire la peine des mots habités par des sentiments vrais la peine peut accomplir la sagesse donner au coeur lourd cet étrange parcours  qui mène de l'inqualifiable stupeur à une voix sombre et paisible sur le chemin se perd une peu de douleur bien des choses échappent jamais la peine