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Affichage des articles du mai, 2022

à l'heure verdâtre

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La première heure me prend enfermée dans la nuit loin dans l'idée creuse de vies antérieures Ai-je vécu ce qui se dénoue dans l'heure verdâtre moi dont les rêves ont fui  un jour surpris par la mort A l'heure la plus folle même le songe se tait une dernière violence de la nuit dégage de familières fumées ce qui n'était que délire resplendit 

dans l'urne du soir

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 Me voici éperdument coulée dans un soir à la mélancolie peuplant chaque chose chaque souvenir d'une odeur de crépuscule oublié Secret bain de nuit le murmure nait et s'achève dans l'ondoiement des yeux pas assez soûle pour y croire trop lasse d'encore espérer

la faute des yeux

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Au départ une couleur du ciel dans les yeux le jour qui s'écrit en attente Désir insistant à la rechercher de la couleur d'un soupir de la lumière dans l'ombre Pourquoi vouloir fixer ce que tu ne verras plus sans la moindre idée de ce qui te mènera à la porte du dernier sommeil  

eau

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 Ce reflet plaine d'eau souple et riante ouvre soudain sur une grande douceur je la goûte en secret à peine éclose dans le matin parfaitement  immobile  laissant très loin de vaines pensées s'égosiller vers des hauteurs imbéciles

au pré

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Du vol d'un bourdon ne restent que quelques vibrations Le trèfle l'a cueilli dans le vert du pré voilé d'un soupçon d'ombre Temps passé du bourdon  et temps présent du pré en harmonie scellent ma pensée  

rayon(s)

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peau de velours gris l'estuaire paisible joue sous les rayons *** spasmes du jour bientôt l'heure fera nuit en manteau tiède *** un rayon se perd dans le large silence entre d'autres bras   " Un rayon de lune n'est qu'un rayon de soleil filtré"

lune de mai

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Mots écrits sous la lune à d'autres songes touchent multipliant les conquêtes ils te trompent et te troublent Impatiemment ils tournent donnent à toi qui espère toujours un peu du désir des lèvres beaucoup du chagrin d'amour . Je meurs sans mourir   Je meurs sans mourir nuit et jour,  Et sans voir la main qui me tue :  Destins qui m’en donnez l’amour,  Pourquoy m’en ostez vous la veue ?  Ce qui reste n’a point d’appas ;  C’est peu que de voir tout quand je ne la voy pas.  Le Ciel de mon aise jaloux  Se plaist en mon inquiétude ;  Je fuy les objets les plus doux ;  La Cour m’est une solitude,  Je préfère à tous vos appas Les ombres de la nuit & celles du trespas. Anthoine Boesset

leçon de ténèbres

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dedans ou dehors l'origine des douleurs cache sa source *** la soif de clarté n'oublie pas les ténèbres elle les cerne *** il y a des ombres qui pleurent la lumière comme une faute  

Ne faut-il pas parfois se ménager un peu d’espoir ?

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 D'entrevoir une autre voie que celle qui est tracée donne à la voix qui la lit un écho inattendu 

se repeindre la façade

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 le reflet de soi nous égare ou nous oublie  à trop nous mirer dans le regard de l'autre l'écho le plus tangible

insolation

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  C'est sur ta peau une marque invisible et dans la tête une source perpétuelle  astre incarné dans chaque reflet fertiles images liées aux racines  — il y a cette odeur reçue en héritage greffée aux muqueuses don de l'écorce vertige de la forêt surchauffée souffle et larmes de la gemme — Toujours tendue le faisceau qui te vivifie toujours cette espérance d'une chaleur comme présence du sang de la mort injuste la boucle magique que tu vénères en silence

provocation ?

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le propos de l'art est souvent contre nature vert contre vert une jeune pousse  ne s'interprète pas elle est  

sur la branche

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Un jour entier j'ai guetté l'oiseau sur la branche tournée vers le ciel j'écrivais son œil fixe sa plume rebelle au vent qui tombaient en moi lourds de leur fragilité Le soleil en essaim m'a aveuglée et réchauffée assise en train de boire  à petites gorgées l'inclinaison patiente de l'oiseau sur la branche  

histoire d'un soir

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 Ils se retrouvent  graves dans la lumière du soir à ne savoir quoi se dire à ne savoir quoi retenir de ce que fut le jour Ils se retrouvent et ils boivent un coup dos à dos le regard par-dessus l'épaule fatiguée leurs traits tirés Je les regarde se retrouver boire leurs coups en suspension d'eux-mêmes en déserteur d'un soir demain n'aura de cette lumière que l'éclat furtif dans un verre un peu de vase collée aux talons

aromatiques

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 Par de subtiles odeurs de soi légèrement dévoilées la jeunesse à l'heure déchue brise son élan Perdue dans un brin de la mélancolie la fraîche pensée s'enflamme encore de la chair florissante nacre odorante Pour le moment de quelques arrangements le sein se fait doux confond la fatigue l'enfleurit en secret  magies aromatiques

le nez au ras du sol

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Le moindre carré d'herbe ouvre par sa diversité sur l'infiniment grand Jungle à la mesure de la fourmi à portée du corps allongé dans l'ombre d'une sieste Le nez au ras des pâquerettes loupe vaut jumelle dans l'oeil et l'esprit de celui qui prend le temps d'humer le vent Un recoin de chemin un carré de jardin le vie tient sur un brin de soi

ondes courtes

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le bruit de l'eau court en flaques lumineuses entre les berges du pied et de la tête s'apprécie l'onde fraîche  

vers d'autres fenêtres obscures

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Entre deux bancs de brume la nuit retient son souffle elle sait que d'un rayon  elle disparaîtra soudain La calme obscurité  s'offre au jour ici  en toute quiétude là-bas elle imprime sa marque jusqu'à l'heure la plus lumineuse Les oiseaux chantent-ils le matin aux fenêtres détruites par la folie humaine ?  

gouttes

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L'ombre d'un songe sur sa peau enveloppe son intimité. Sous la robe la fraîcheur moussue d'un matin de printemps entêtant souvenir du rêve abandonné refuse de céder au jour.  

j'aimerais

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 J'aimerais connaître le nom  de toutes les herbes qui bordent les chemins la vie secrète des oiseaux d'eau nichés dans les roseaux J'aimerais que ma nature humaine au lieu de m'éloigner me rapproche du sens du vent de la courbure de l'horizon et du vol du papillon J'aimerais que tout soit aussi simple que le reflet de l'iris sur l'eau calme de l'étang que tu oses déverser ta peine  et ton désarroi dans ma coupe grande ouverte J'aimerais que le conditionnel abolisse les conditions pour n'offrir que du possible à nos yeux d'éternels enfants

tête en l'air

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 le temps passe, ne laisse rien le silence gagne, n'oublie rien un cri sort du bleu  le corps s’endort reste aux yeux le sommeil si fort

l'usure des pierres

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 Le voyageur marque dans la pierre son passage en traces discrètes un galet déplacé une ombre projetée sandales et mains laissent une part de soi gravée Quelque chose traîne sur la pierre qui a débuté un jour lointain dans l'innocence du grain de  l'enfance et ne cesse de fuir le pavé résonne sous la semelle minérale nourrie de soleil et de pluie une pierre roule un regard renaît  

rare

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Je me suis habituée à ton absence (je m'époumone à le croire) je me suis rangée sans sourciller sur les périphériques de la veille (le lit est désespérément froid) le temps a parfois la consistance d'une fade torpeur avant de virer en agitation hagarde (j'ai installé un silence entre toi et moi) le temps t'a rendu rare et cher il ne m'a rien expliqué m'a laissée sur un bout de dune à regarder couler dans mes veines un faux désir de vivre  

fragment de traces

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fenêtre sur océan

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Dans la fenêtre  le parfum de l'océan en bleu sur les lèvres l'ivresse de la liberté révélée par le bruit soudain la rencontre avec l'eau Quand la voix étouffe je pense à l'océan j'ouvre la fenêtre libère l'oiseau blanc vers l'horizon