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Affichage des articles du mai, 2019

aux plus hautes branches

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L'esprit vert de la forêt hante de son ombre sur la route mémoire et fatalité aux entrelacs s'accroche un éclat dire la présence dans la force du silence inutile de chercher une quelconque vérité une voix en-dedans se fait entendre et toujours ce mystère ces quelques secondes où tout ce qui entoure embrasse l'infini dans la verticalité la tête échevelée écho à la couronne verte au chant de la gemme

laissez-le fuir !

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Ma pendule est tombée, la trotteuse refuse d'avancer ! Mon temps est en panne... [Impossible d'en retrouver une qui ose faire tic tac Le silence semble être devenu un argument de vente indispensable. Après avoir fait taire les coqs matinaux, les coucous, les comtoises, les cloches de l'angélus, on efface le défilement du temps dans les maisons. Son continuo fait-il donc si peur à ceux qui ont des écouteurs greffés dans les oreilles ?] Sous les nuages blancs je confie ma nostalgie à la dune dans le balancement du vent l'oyat fait du temps une rondeur pour moi sur le sable

Murmures

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Là-bas chante le vent dans les cimes un amour à flanc de coteau. Blotti dans sa mélodie un petit monde invulnérable, seul l'oiseau en trouble la paix. Murmures, parfums, verdeurs divertissent l'air limpide une caresse sur l'herbe.

New Brunswick, Rex

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Sans un cri elle a vingt ans. Dans la grande ville jeune et libre aussi belle que sont toutes les filles à cet âge elle n'entend pas le cri de la liberté n'en manifeste pas le désir. Peut-être la loi du plus fort dressée devant elle durant l'enfance               si haute             si verticale rend-elle le cri inaudible... Elle se marie a des enfants laisse le temps glisser son chant devient sourd elle s'en parle donne à manger chaque nuit aux hiéroglyphes sibyllines de l'enfance les écoute suinter des fêlures de son corps Our Father in heaven - hiéroglyphe micmac deuxième texte d'une série en duo qui verra peut-être jour....

tri des restes

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Le regard croise la fenêtre l’ombre surprend s’insinue s'imprime dans le brouhaha moment suspendu attente du calme l’esprit s’enfuit sans y penser le regard revient se bloque dans la gorge paralyse le bras … pas de rêve encore ce soir ... Tout est pauvre ici le décor s’abandonne, vidé. Le cœur n’est pas un aventurier, Éprouverait-il jouissance à sentir la soif du large, à gagner nouveau port d’attache ? La nostalgie du voyage est grande, trouble le sommeil, voile le regard. (2013)

évidence

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Le toile était là depuis plusieurs jours sa vérité échappait, infime fil tendu. Le monde de l'infiniment petit est souvent plus évident  que l'on ne pense, il suffit de quelques grains d'un pollen pour qu'il soit moins transparent, plus vif.  [Alors que tant d'exploits scientifiques deviennent très vite des banalités, une simple toile d'araignée suscite admiration et enchantement, l'homme n'est pas si blasé !] 

New Brunswick, Requiem, Dies Irae

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Dans la trace qui serpente la mémoire dans la voix dévorante du crépuscule au creux de chaque ride sur les lèvres gercées les dents qui crissent demeurent endormies les ruines d'une langue en haillons qui jamais ne s'est laissée bâillonner Aujourd'hui j'ai encore cinq ans je parle au mur d'un pays mystérieuse intuition le New Brunswick Tipi à ciel ouvert  typique du monde rêvé , premier texte d'une série en duo qui verra peut-être jour....

perchée !

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J'écoute tous les matins les oiseaux leurs cris tout frais éveil des premières lueurs Je guette leur agitation dans le feuillage les herbes folles  plumes ébouriffées abandonnées vibrantes dans l'air   Dans leurs innocents gazouillis la confidence chuchotée par le vent  au ciel naissant (elle me fait du bien) mai 2019, échasse blanche île Nouvelle https://inpn.mnhn.fr/docs/cahab/fiches/Echasse-blanche.pdf échasse en belle compagnie chez Jean-Michel Dupont http://ailes-et-mois.over-blog.com/2017/08/oiseaux-le-2-aout-au-marquenterre.html

lisières

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Je me souviens du mur dans la ruelle de la vigne vierge qui le tapissait des volutes en fer forgé je n'avais pas envie de voir derrière je ne veux pas savoir pourquoi Biarritz 2016 "Le mur de clôture, ce passage, pas toujours facile, à un monde nouveau, constitue un moment d'excitation, parfois de crainte, comme le dit Léonard de Vinci en parlant du seuil de la grotte : Au bout d'un moment, deux sentiments m'envahissent : peur et désir, peur de la grotte obscure et menaçante, désir de voir si elle n'enferme pas quelques merveilles extraordinaires. " Ma lisière, c'est mon rosier. Michel Racine p.80 Le lumière jetait des cris de joie dans l'espace décomposé/recomposé les ombres prenaient leur temps j'étais dans les bras du songe Bel Sito 2019 "Tout est lisière dans le monde vivant, puisque rien de vivant n'existe en dehors des rencontres." Ecothones sensibles Jacques Tassin p.10 Le silence entrouvre l'e

le bleu du ciel par-dessus la dune

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La dune garde mémoire de la blonde rondeur de tous les désirs qui l'ont caressée Envols d'oiseaux béance de l'esprit les souvenirs veillent entre ses bras Naturellement il y aura un nouvel été des vagues de sable fuyantes une trace d'oiseaux entre les nuages et le bleu du ciel par-dessus la dune Mai 2019,  attendre l'été

une vieille histoire de boîte

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La date qui fait basculer qui chavire le monde après elle rien ne sera pareil après tout rappellera avant chaque chose le moindre objet daté avant/après attrapé, manipulé observe, épie dans sa présence un cri silencieux saisissant la vie en deçà des mots ... moi enfermée dans ma boîte vide toi enfermé dans ta boîte de cendre mai 2019 "Quand on contemple un être aimé, on le trouve tellement adorable qu'on le regarde toujours plus intensément. N'arrive-t-il pas alors que notre vue se brouille et que nous ayons l'impression de ne plus le voir ? avait interrogé Hisano." Tanpopo : les pissenlits - dernier livre inachevé de Yasunari Kawabata , traduction H. Morita,  (photo musée Asiatica Biarritz, http://www.museeasiatica.com/ )

un triste et paisible sourire

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Peut-être verrons-nous refleurir les glycines et les tamaris les pins lentement croître  entre dune et étang Peut-être entendrons-nous le pas du chevreuil nous qui étions liés au sable et aux genêts qui longent le sentier Pouvons-nous mourir sans nous sourire encore une fois le temps fait-il vraiment tout oublié ? Chaque fois que je regarde derrière moi  je te vois

point de non retour

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Certains soirs au frais des ombres naissantes je ne suis plus sûre de connaître l'histoire de ma vie. Le vent dépose-t-il toujours les armes après la tempête ? ... Nulle résolution, nul oubli seule l'obstination d'être au-delà du néant l'épaisseur du fil d'une lame entre ce qui se termine et ce qui s'échappe La couleur pousse  aux lèvres mi-closes aux plaies insidieuses croît aux fentes intimes failles mémorielles suspendues à la volonté d'un désir de vivre ... Il n'y a pas d'asphodèles, de violettes ni de jacinthes. Comment parler aux morts? Les morts ne connaissent que le langage des fleurs. C'est pourquoi ils se taisent ; Ils voyagent et se taisent, endurent et se taisent "Chez le peuple des songes " Seferis   Stratis le marin parmi les agapanthes

asphodèle

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Au pré des asphodèles deux oiseaux amoureux secouent doucement les ailes une lueur dans les yeux Dans le bois aux asphodèles de l'autre côté du monde errent les vagabondes âmes des anges fidèles L’asphodèle, nom masculin,  Asphodelus sp , le bâton royal, l’ anthéricon  des auteurs grecs, de Théophraste à Pythagore, l’aphrodille du XVIIe siècle, une plante qui  déploie une telle énergie souterraine qu'elle est la première à renaître de la flamme des incendies.  https://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1962_num_31_1_3655

Encore un peu

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Je pense souvent lors de mes promenades que revenant d'un long voyage  tu découvres ces lieux que tu aimais Tu n'y retrouves que loques et artifices rien des événements vécus plus la moindre trace... Comme je regarde la surface en essayant de distinguer une épave des souvenirs d'eaux troubles sortent côté nuage et ta voix familière que je n'entends plus Ainsi se taisent bruits et regards dans la lumière tout disparaîtra Bordeaux bassins à flot  : on détruit les hangars pour construire des cages à lapins de luxe vue sur le nouveau port de plaisance, odeur station d'épuration.  Vente à prix d'or ! La vie est belle dans la lumineuse c.... de notre monde.

eupepsie marine

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Tout ce qui habite le sable n'est que rapt fait à la mer restes de ses repas. Résolu, il faut écouter  le bruit si singulier de cette digestion qui impose silence oser se nourrir à la table de ce qui fut vivant et, face à face avec soi enfin se dépouiller

Face à l'océan

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L'océan n'est pas inspirant il t'aspire le flux te happe par les yeux, la tête, le corps vidange l'intérieur Si tu le laisses entrer il fait le ménage ses mots sont des mots simples eau, vague, courant, écume, t'éloigner d'eux t'éloigne de toi Face à l'océan  aucune poésie n'est vraie hors l'expression naturelle de sa force brute Mai 2019, face à l'océan en réponse à une question posée.

Je me foulque de toi

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œil vif aux aguets dans son domaine l'oiseau m'observe en douce l'homme met des barrières captif de sa barbarie (n'est pas captif qui le croit) Foulque macroule , île Nouvelle estuaire de la Gironde mai 2019

monologue

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Je regarde l'image avant de tourner le dos (encore une fois). Je regarde la lumière blanche le métal et l'agrafe tout ce qui tient et retient. Quant on observe attentivement à travers un verre déformé surgissent de petites choses de vieilles histoires du clocher ou du mur qui te rappellent un autre clocher un autre mur qui te murmurent qu'il est difficile d'oublier... Saintes, abbaye aux Dames, avril 2019

partir de jour, revenir à la nuit

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Les heures tombent goutte à goutte entrechoquent les signes  onguent sur une plaie étreinte à desserrer. Les heures s'entassent,  sur les rives incertaines du fleuve qui passe ce mince filet  qui nous est donné de vivre Certains partent le jour reviennent à la nuit d'autres tournent le dos et ne reviennent pas DAMON ou LA FORCE DES ÉTOILES La forza delle stelle ovvero Il Damone: 3. Aria "Miri mai di me chi sia" Miri mai di me chi sia                           As-tu jamais vu quelqu’un qui soit più costante e più fedele?                   plus constant et fidèle que moi ? Sii pietosa o sii crudele,                      Que tu sois charitable ou cruelle sei pur cara all’alma mia.                    tu es toujours chère à mon âme.  Quanti sospirano                               Tous ceux qui soupirent  per tua beltà,                                       pour ta beauté, indarno aspirano                                 aspirent en vain alla mi

"...tandis que je repose au milieu des fleurs."

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Le fleur est une île qui se cueille sans crainte des épines  sans douleurs dans l'esprit de son parfum l'île est une fleur chaque jour renouvelée églantine, île Nouvelle mai 2019 Par la prodigieuse Cecilia Bartoli  Mentr’io godo’ La Santissima Vergine del Rosario (1707) Mentr’io godo in dolce oblio Tandis que je goûte la douceur de l’oubli Con più lento mormorio le lent murmure de la brise Scherzi l’aura intorno al cor. s’amuse autour de mon cœur Mormorando su la sponda Chuchotant sur le rivage, Vada a passo l’onda l’onde passe doucement Or che poso in grembo ai fior tandis que je repose au milieu des fleurs.

Capital de rêves enfuis

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Le soir effiloche en technicolor un songe le hante de son chant perché Qui résoudra l'énigme des oiseaux de nuit dans la solitude opaque ?  Certainement pas les petits yeux  de l'insecte pendu à sa toile de lune  qui poursuit sans fin mes rêves évanouis Zoropsis Sinimana sur le mur du soir http://www.dipode-vie.net/Arachnides/Zoropsidae/Zoropsis/spinimana.html à noter ce site extraordinaire, j'aime les passionnés ! :  https://araigneesdewaterloo.wordpress.com/

sur la première banquette

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J'ai décidé de laisser l'herbe pousser préserver l'arbre et l'oiseau dans le silence du chat  une caresse un sourire J'ai décidé de convier chaque matin et sa rosée  sur les brins d'aurore et tard le soir de m'allonger sous les branches dans les mailles du soleil Aujourd'hui il pleut les fleurs sont semées la vie voyage le long des rails dans le miel de l'acacia ni départ ni retour libre d'être ou de ne plus être mai 2019, tram ligne C entre La vache et Ausone

ces mots qui ne vieillissent pas

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le simple genêt a plus d'éclat chaque année jaune limpide mots et couleurs sincères gardent leur intensité https://www.franceculture.fr/histoire/le-jaune-histoire-dune-couleur-dechue

hors collection

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Connaître un lieu le savoir proche ou lointain le porter en soi "un endroit où aller" * En témoin secret tu lui donnes ton regard un chemin pour t'y retrouver Tu l'as imprimé enfant en mots naturels pin, sable, étang en mots odorants résine, marée, courant il se tapit dans tes instants lumineux il sombre dans tes abandons tu sais que jamais il ne te trahira jamais il ne t'abandonnera * Ce texte rend hommage à une collection que j'affectionne chez Actes Sud La collection « un endroit où aller » propose à des lecteurs qui ne se ressemblent pas des textes n’ayant d’autres points communs que la nécessité dans laquelle ils ont été écrits et le plaisir avec lequel ils ont été choisis. Chacun d’eux se propose donc comme un endroit où aller quand vient, avec l’envie de lire, le désir d’un rendez-vous qui restera présent dans la mémoire.» Hubert Nyssen La collection « un endroit où aller » créée en 1995 par Hubert Nyssen, offre un lien de rass

réalité augmentée façon art brut

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Le chat à la fenêtre guette l'oiseau ou moi... Comment savoir l'objet de son attention ? L'oiseau, lui, se fout pas mal du chat qui le guette. De branche en branche il volette. Il se fout encore plus de moi qui guette le chat qui le guette. Et la poésie dans tout ça ? La poésie se fout du chat de l'oiseau et surtout de moi elle glisse sur un dernier rayon nous en sourions... mai 2019, Bellérophon le soir à la fenêtre

un insecte sous le pied

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Je vois chaque bruit sur le chemin Le jour touffu aime se cacher S'asseoir sur une souche autel de la forêt Je sens les frémissements de l'insecte Sa parole mandibule coupante court sous l'humus La vibration verte de l'air m'absorbe dilatation verticale La voix de l'insecte s'efface sous mon pied mai 2019, sous-bois près de la Pimpine

poudre miraculeuse

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Je ne sais ce qui fait corps en moi Parfois j'oublie jusqu'au nom que je porte mon origine Je regarde des images comme des histoires à venir Le blanc dilue le noir éloigne la prise me dégrise Dans le puits de mon esprit les songes me fuient persiste la voix de Kiki Dimoula : Pour ces douleurs il existe dit-on une poudre miraculeuse en quoi nous nous changeons. (Lueurs d'inexistence)
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voilà le chemin douces odeurs d'enfance   - et ton silence - (Mimizan août 2016)

Tempête

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Tu ne me verras pas vieillir tu as préféré partir. Ça remonte encore pourtant j'ai appris à me méfier  des fins d'opéra. (En mai, Purcell revisité par Raphaël Pichon )

chevreuil

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J'étais arrivée à l'heure où les ombres s'étirent. Seul un chevreuil avait laissé quelques traces sur le sentier Le vent soufflait si fort que les cimes des pins gémissaient. J'ai gravi la pente raide de la dune toujours la même déchirure le même tressaillement tristesse et joie mêlées Les yeux embués, le front contre le vent là où l'océan roule l'âme jusqu'à embrasser le rêve tout recommence, chaque fois... [le chevreuil, je l'ai croisé au retour vers l'étang, on s'est retrouvé nez à museau, je ne sais pas qui a été le plus surpris] Mimizan octobre 2015/ avril 2019