Dune

au ciel indifférent plus rapide que l'oiseau  passe un nuage un battement d'aile ne change pas le sens du vent

girouette après la tempête dans le ciel bleu je cherche en vain un nuage un désir d'aventure Le silence du lieu traversé par la brise ouvrait la voix aux petites bêtes et aux idées vagabondes. C'était un silence habité, tendu vers un passé dévoré par l'oubli. Et les oiseaux qui passaient emportaient les rêves au gré de leurs migrations. brise ou bise souffle sur l'épaule tous les paysages les yeux au ciel se moquent de ce qu'ils ne voient pas

  décolonisation fruits mûrs de l'exotisme motifs au regard sourde la rumeur lointaine s'écrit au crayon noir

oubli du chemin dans l'invention de la mémoire  pavé de silence la mémoire se confond au pavage mémoriel Les clusters me fascinaient, ce rangement de la mémoire, ces effacements de zones à risque et ces regroupements par identité. Les couleurs s'alignaient, le curseur balayait chaque espace jusqu'au plus isolé ne laissant aucune chance à l'oubli.

 arrimé au ciel le fragile équilibre  d'une brindille sur la branche maîtresse  solide pourtant je suis

rien ne distingue la pierre du rocher poussière est temps le grand vent des montagnes veille sur les âmes perdues

à l'égarée la nuit offre des indices que le jour ignore puisqu'il faut laisser trace autant qu'elle soit dérisoire

libre chemin espace ouvert de l'airial l'enclos du regard labyrinthe sans mur métamorphose l'esprit Photo au centre de l'image   Michel Sourbé - Nature au fil de l'eau   C'est le rien que nous rencontrons au coeur du labyrinthe, rien pour accrocher l'attention, pour distraire la promenade ; c'est un espace de réflexion qui nous renvoie à ce que nous portons en nous. Edith de la Héronnière - Le labyrinthe de jardin ou l'art de l'égarement

soudaine éclaircie un battement d'aile dilue les regrets du ciel  pied et esprit s'envasent d'un reflet sur la berge

 le soir a éteint  les laisses anciennes foulées sauvages être ici dans cet ailleurs qui jamais ne reviendra

idées en tiroir  rangées comme une ville où rien ne dépasse petits sursauts de pensées soigneusement encadrés Il est toujours curieux de regarder vivre la ville inconnue, de sentir respirer les murs, de suivre les traces de ceux qui la hantent. Qui croit-on y reconnaître ? Que renvoie-t-elle de notre propre vie ? Être "passant" ramène toujours à son cheminement.

 j'étais Armide mêlant larmes aux pins humides et tu m'ignorais si l'enfer est Passacaille  tu es lierre au Paradis

 bonne ou mauvaise sous l'immensité du ciel l'herbe se dresse là le bleu de nos regards rassure mes envolées

l'être se lit entre deux fenêtres ouvertes au clair de ses jours pour l'autre sommes nous plus qu'une présence furtive

 une vie de plus sur les façades obscures luciole anonyme la ville entasse les vies en petits phares brillants

c'est à l'automne avare de sa sève qu'aubier s'endurcit même fringant le printemps finit toujours par disparaitre   

 rangées dans leur pot pensées en conserve sous couvercle... ... jusqu'au jour où fait défaut  la force de les ouvrir

dedans ou dehors jardinier du vivant ou simple passant nos regards sont des grilles barrières infranchissables

en tout ou détail d'une forme étrangère  l'esprit se hérisse un rien nous sort parfois de l'encombrement du réel   

bras levés au ciel le regard cherche l'oiseau ou son perchoir laisser pousser l'étrange  cultive l'étonnement