un morceau de toi s'est échoué dans un coin de ma tête et je ne sais qui de lui ou de moi est le plus cassé on tente d'éviter les échardes les tessons et autres débris de la vie on essaie on essaie mais ils se planquent ils trouvent où rester tapis entre deux cafards en y réfléchissant bien je crois que plusieurs morceaux de toi squattent ici ou là je les imagine menant leur vie dans des lieux secrets en moi je les sens de temps en temps côté gorge côté coeur et celui de la tête en circonvolution de notre histoire
Les derniers beaux jours ont une langueur que l'été ne peut soupçonner jusqu'aux feuilles du pommier qui s'attardent évitent de jaunir et semblent peu décidées à se laisser mourir Tout autour de moi te raconte tout me dit que je t'ai si peu regardée qui mieux que l'absence creuse le fossé de la réalité De petits papillons s'obstinent à butiner les fleurs fanées des géraniums tandis que le fuchsia rougeoie entre fraîcheur des nuits et ardeur des rayons rasants tout tend à étirer le temps chaque heure se veut plus longue que la précédente en oubli de la perte de jour Ma mélancolie te raconte elle dit mes bras autour de nos yeux la réalité de l'absence s'écrit dans mon regard qui ne cesse de chercher le tien
ton regard fuit et ce ne sont pas les excuses que tu lui donnes qui éviteront de te perdre ta tête penche toujours du même côté dans l'arc du regard qui n'ose heurter curieuse habitude de chercher dans le reflet de ta vie le pouvoir d'être ce que tu voudrais sans oser te l'avouer
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