Dune

 S'abandonnent sur la route les vieux démons et les désillusions histoires mâchouillées au jour le jour Les yeux s'écarquillent  les oreilles se tendent sur une lumière  posée en plein champ petite grâce offerte au matin

tant de tri fait à notre insu dans nos vies le prix de la tranquillité le peur de l'anxiété la rançon du manque de curiosité alors  on lisse on égalise on se rassure en peignant en bleu chaque ciel une assurance contre  toutes mauvaises surprises (photos similaires proposées par Google photos à mon insu  )

 Je tire la ficelle des rêves oubliés sans ordre ou fureur avancer seulement dans cet espace inchangé Odeur intérieure de litière vide de mémoire empreinte creuse du corps sur le matelas et les couvertures d'immobilité trouble Je tire la ficelle des mots depuis trop longtemps jamais noyée toujours égale je tire la ficelle pour dégager les décombres et remplir mes sacs à la source de peaux claires

Les hommes font des rêves créent leurs envies de jouir de tout dans des mondes de fantaisie En toute innocence ils disent posséder leur liberté Mais que savent-ils des bêtes et des plantes Les hommes les pensent à leur image bien loin de la réalité si loin de l'arbre enraciné  

Tant de belles œuvres accomplies par les hommes ou la nature et tant de misère cachée dessous

Des fois je me dis que je devrais raccrocher avoir le courage de laisser tomber les stylos  les conversations stériles les digressions de moi avoir le courage de regarder devant sans jeter un regard derrière avoir un peu d'audace plus faire dans le fadasse. Des fois je me dis et puis j'oublie Tu crois peut-être,  tu crois peut-être que la vie est ainsi... ainsi qu'elle fut rêvée, désirée, vécue  fillette, on l'est encore, le soir derrière la fenêtre quand s'allument les étoiles. On y croit l'espace d'un instant et soudain on réalise qu'elles ne sont que reflet d'un flash mal réglé. (2014)