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Affichage des articles du septembre, 2021

présence

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une lumière d'ailleurs sur le mur d'une maison entre deux haies de charmes fatigués une ombre passe jardin sans clôture douces issues où la mémoire fait son nid sans crainte d'oublier la vie qui file dans le vent un parfum tressaille sur l'herbe sans trop savoir où aller là-bas plus loin un oiseau chante sans répit un air épuisé  

sur la ligne

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Un frisson ressenti  noté entre deux lignes nulle réponse à attendre juste abandonner la ligne au rêve et la laisser nous hanter Que deviennent-ils ses rêves prisonniers de l'utopie de la page images intimes endormies dans la spirale du temps On note pour sortir du néant où la suite des jours  nous plongent on trace la ligne qui se perd dans le vide lumineux de nos désirs déçus  

la légèreté

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Combien de tempêtes faut-il pour que l'esprit s'allège que les bourrasques intérieures se calment et que la poussière soulevée fasse dépôt si compact que rien ni personne n'y ont prise Dans les tempêtes politiques, la  légèreté  d'esprit qui flotte à tout vent devient boue, comme la poussière aux jours d'orage  

petites beautés

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un papillon sur la vitre de la chambre  une pomme grignotée par un escargot sous l'arbre la larme de l'enfant confronté à la patte du chat un petit pincement à l'évocation d'une photo le soir j'aime feuilleter les petites beautés du jour ce fut une belle journée

dans l'ordre des choses

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La nuit succède au jour le retour au départ la séparation à l'amour c'est dans l'ordre des choses A l'extérieur de la fenêtre  les arbres sont d'un vert tendre l'intérieur les ignore c'est dans l'ordre des choses Bientôt les branches se dénuderont le ciel plongera dans l'automne on croit fixer la chaleur alors que la chair tremble dans le matin froid  

en chemins

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Depuis que je sais marcher j'ai parcouru bien des bois et des forêts Il y a toujours eu un chemin prêt à dérouler devant mes pieds l'ombre fraîche d'un arbre à laisser deviner quelque horizon lumineux J'ai feuilleté tant de fois certains sentiers que chacune de leurs pages caillouteuses a une histoire à raconter là tout en avançant un caillou dans la main je épreins la manne du monde authentique et envoutante  

portrait au soleil

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Tu observes avec curiosité le mouvement des formes de la chair nourrie de soleil Ce corps tu l'as toujours voulu indifférent aux marques du temps tu l'observes debout comme une autre chose peut-être pas vraiment toi  juste un moi rendu à lui-même dans la nostalgie d'une fin de saison  

en fin

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  Plantée au milieu d'un champ nimbé de brume viennent en tête de drôles d'idées des idées de fin à la limite de la perception des fulgurances bouffées en décomposition de soi pas un repli bien au contraire une expansion comme si la moindre parcelle de mousse ou de lichen portait le monde entier inscrit en elle    

où se cache le chant de l'oiseau la nuit

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Le chant des oiseaux ne s'envole pas le soir il se cache sous la pierre et se roule en boule pour tourner le dos à l'obscurité Et dans le champs désert, le vent siffle sur la pierre et sur le lit froid de la terre fraîchement labourée épousant la forme de son rêve  

Chaleur ?

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 De nos corps froids ne reste que l'ombre du doute au fond d'un rêve de petits êtres d'amour qu'une infinité de regards sans voix abandonnés à la chute du temps.  Mains indécises cœurs malhabiles la peau apaise sa soif d'eau noire avant de s'évaporer dans un frémissement  ce qui fut et s'oubliera n'en finit pas de somnoler en nous

trouver la petite bête

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qui cherche trouve quel idiot a pondu cela trouver n'est pas le problème  ou la solution la poule et l'œuf en sont garants les restes du banquet aussi la vie nous donne bien assez de fil à retordre de nœuds à démêler et d'accrocs en tous genres pour qu'une petite bête ne vienne s'aviser, en plus,  à venir pondre ses œufs au milieu de notre fatras inutile de chercher la fin est connue de tous nulle solution, rien à trouver à quoi bon s'angoisser ou tergiverser l'unique et l'essentiel est aujourd'hui demain il sera trop tard Con che soavità, labbra odorate, E vi bacio e v'ascolto; Ma se godo un piacer, l'altro m'è tolto. Come i vostri diletti S'ancidono fra lor, se dolcemente Vive per ambe due l'anima mia? Che soave armonia Fareste, o cari baci, o dolci detti, Se foste unitamente D'ambe due le dolcezze ambo capaci, Baciando, i detti, e ragionando, i baci.  

tic tac tic tac tic tac

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Accoudée à la rambarde, tout le jour un silence de coton. Au corps tendu vers le vide répond la chute d'une idée perdue  au tréfonds de l'intime. Ce n'est pas une absence à soi ni au monde révélée, juste une absurde faiblesse du coeur longtemps bâillonné  qui sursaute un peu hébété.  

l'haleine du soir

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La plage dort dans sa coquille un drap rougeoyant en écharpe  Il suffira d'un souffle dans les tamaris pour couvrir ses paupières de rêves La plage dort dans l'haleine de l'océan ses lèvres pleines du chant lunaire L'ami te souviens-tu du pas céleste à l'automne de ta vie ?  

ainsi sera-t-il

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pas et peines à la fin du voyage enserrent l'arbre saluer l'arbre et la fleur signes de notre présence  

au pas de l'oiseau

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Au rendez-vous du matin tu décris l'oiseau confiant qui se coule dans la fraîcheur Il se nourrit du canal  et des herbes folles avare de cris au saut du jour Ainsi va le pas sur le sentier au fil des saisons entre rencontres attentes et abandons  

dans l'ombre

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Égaré dans l'ombre d'un rêve le regard fouille le lieu s'égare dans les pâles lueurs il cherche encore Dans le vol d'un ange dans le silence des mots il raconte l'aube entre les murs tant ont écoutés sans rien entendre Palpitations du regard égrenées heure après heure au seuil du temple dans l'attente du monde    

délicieuse déliquescence

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S'oublier dans un courant d'air dans un regard glissé en coin et la soudaine altération de soi  interroge sans vouloir trouver réponse Consentir délicieusement ouvert à l'amertume de la chair la peau entre torpeur et saisissement et attendre qu'un passage s'ouvre  fredonnant un air de miel à épouser l'âme du diable  

simple fougère

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Sous l'averse la vie abonde luisante et rebelle Il faut savoir sauver le regard du quotidien lui permettre de se ressourcer au plus simple et naturel  

sur un fil

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sur un silence la lumière se pose au gré de l'insecte le rêve pendu à un fil plus vivant que le vivant  

au bord de la pierre

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Marcher toujours entre les ombres pour continuer ce qui a été commencé Quelques pas le long des colonnes muettes  qui dégage de l'absence Rien ne tremble sous les semelles le vide lumineux quand un bruit soudain le révèle Marcher encore les pieds au bord de la pierre dans l'instant distrait du temps  

fleur sur la main

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  Quand le présent s'évapore aussi vite  que deux gouttes de pluie d'été sur une dalle chaude   quand  la peur joue l'indifférence que  tu te tiens encore debout  au petit matin   il est temps de plier ton baluchon de mots inutiles une fleur en main suffira

à ciel ouvert

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amarrées au ciel deux ou trois branches oscillent un remugle d'humus poisseux entame l'âme  la femme qui les regarde en perd la mémoire et le poème est désespérément seul face à la déchirure  

sans pareil

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certains jours se vivent hors saison rien ne les distinguent des autres  pourtant, ils laissent dans leur sillage  une odeur ou une sensation un regard comète inoubliable certains jours le temps fait une pause le présent se nourrit d'une fleur  ils portent une écume légère sur les épaules et dans les mains le souffle des rêves (dehors la vie brasse déjà les pas en dérive) certains jours quelque chose d'étouffé submerge l'image de la chambre et tout s'oublie 

giron

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Il n'y a que le premier pas qui coûte à qui la première fois versa dans l'inoubliable nourri d'humus et de rêves tus Sur le giron instable  l'accroche du regard ou du talon se revivent les nuits d'une ou deux lunes un silence de marches désertées  entre les pages d'un livre une photo témoin du pas et de la rencontre du temps fixé sur une serviette du regard qui danse encore quand le coeur  puise dans la vie son ivresse d'oiseau tendu vers le vide Il n'y a que la première caresse  qui se souvienne de l'implacable été  de cette main qui une première fois étrangla le manque  

vue sur berge

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Le fleuve aura beau faire il y aura toujours un batelier pour remonter le courant ou un fou prêt à dompter le mascaret Le fleuve a des contrariétés  qu'il est bon d'ignorer tant d'eau à couler entre les berges avant la levée du pont  

chers vieux débris

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les fins d'été laissent sur le sable de vieux débris de peaux et de cris que les oiseaux de mer affamés s'empressent de se disputer aux nettoyages intempestifs des engins ratisseurs nocturnes les marées d'équinoxe succèderont apportant leurs flots de vieux bois sur les plages délaissées quelques restes de civilisation retournés à l'état sauvage joueront les prolongations  

des corps tristes

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perdu dans le cri bleu le corps s'endort aux  yeux un sommeil si fort guipures et broderies  habillent la chaude lumière dore le corps  endormi sur la pierre  

nature morte

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elle lisait dans les lignes d'un vieux journal des inactualités de saison tranchant dans le fruit pour en extraire ver après ver avec désinvolture un étrange et serein oubli  

crépusculaire

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sous le ciel de l'après-midi crépusculaire le poids des nuages est inexplicable l'éclat brut et huilé de l'océan semble étouffer sous la clarté d'un gris quasi indécent je connais ce souffle court du ciel cette intensité annonciatrice d'un chaos proche comment résister à cette beauté silencieuse et compacte comment ne pas tracer sur la ligne de l'horizon surligné de noir des mots à la limite de l'effacement   

l'équilibre du monde

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 se raccommoder à l'équilibre du monde  d'un bout de ficelle les plus belles théories ne résistent pas au vent