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Affichage des articles du 2023

bac d'hiver

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Dans la brume hivernale je nomme le fleuve seuil porte et fenêtre vers puisque l'incertitude de la rive interpelle ces liens qui semblaient à vie Nul cadran solaire pour aiguiller le passage la coque ultime repli du souvenir purge doucement son haleine en sillage écrit en hâte et si vite effacé

entre les rives

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 spectre de l'oubli palpable dans le brouillard entre deux rives *** à ciel ouvert défi de se traverser autre que soi

tertre

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Qu'espérer de l'imprononçable  fermenté sous les paupières  entre deux renoncements vertige de l'azur et du vent vertige de l'horizon sans fin dans la transparence d'être  Tant reste à franchir pour entendre la voix de l'oiseau sans embuer le regard

origine

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Il y a cette terre d'eau et de sable où la langue du corps caresse celle de l'âme  peuplée de mots incertains semence au champ du souvenir J'aime l'odeur immobile du lieu écorché son silence grave je me tiens à sa lisière  fixant chaque point de suture chaque éraflure sur le cuir mat de mes renoncements et oublis Toutes les terres se ressemblent l'eau le feu la glaise ou la roche un rien évoque la mienne m'évade et me rappelle mon nom de sable et de vent immobile dans l'ombre d'un pin Tendresse Pour encore deux instants accrochons-nous aux branches de ce pin que prennent le soleil en dessous les ennemis de notre cœur puis soufflera la brise, chanson sûre, qui nous emportera duvet du sommeil pour nous mener aux sages abris des contes aux aigles de mer, près des châteaux du hasard images toutes prêtes à nous garder en elles sans autre sens la gloire des humains la guerre, ces idoles du monde accrochons-nous maintenant c'est tout encore un peu aux forte

passages

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Entre l'un et l'autre le passage suspendu d'une séparation histoire de lueurs à remettre le temps  en furieux désordre là tout paraît passager qu'importe ce qui prolonge ou tue le passé on s'en remet naïvement aux souvenirs petites loupiotes brillantes de nos heures

transparence

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l'être se lit entre deux fenêtres ouvertes au clair de ses jours pour l'autre sommes nous plus qu'une présence furtive

je suis là

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 une vie de plus sur les façades obscures luciole anonyme la ville entasse les vies en petits phares brillants

tu m'as dit...

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entre deux lignes à fleur d'eau la vie se vide  ici les choses en dérive dans un coin de la tête s'assoient sur le banc ici deux lassitudes partagent leur chaleur tout reprend après

les monstres

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Cachés dans les herbes folles de mes pensées ou le crissement de mes nuits les monstres savent user de l'émoi du vent ou d'une lumière pour me surprendre Je ne peux pas plus  expliquer les mécanismes  de leur disparition que celui de leur retour Inutile d'être effaroucher aucun n'est détestable aucun ne mérite la peur depuis l'enfance ils m'avalent me digèrent me recrachent  

lieu du regard

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Impossible à atteindre le lieu où le regard chevauche l'horizon sans fin et celui ébloui né de l'éclosion de la fleur ou du miracle de l'étoile  Chaque regard ouvre un récit  qui scrute ce que l'on ne verra jamais mais qui nous poursuit sans fin

encore sous l'eau ?

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Vient l'instant où  la vase remonte à la surface la réalité submerge la métaphore à trop vouloir y plonger Sujet bien trop flou les vaines tentatives pour se distinguer attisent  la maladresse à être Autant caresser la surface et s'accommoder du trouble qui affleure sans bruit

immersion

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 Je crois que notre rapport au paysage ne se modifie pas de façon significative au cours de notre vie tant nos premières expériences esthétiques sont déterminantes. Je crois aussi  que les sensations de paix, d'immensité, de lumineuse présence de certains ne nous lasserons jamais même si nous les côtoyons quotidiennement. Je crois surtout que rien ne peut être à la hauteur du regard dans la préhension du paysage, n'en déplaise à la meilleure des photos.

fond de bassin

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Pas bouger pas parler même pas respirer le voyage sous l'eau est un piège aux gencives  exsangues Le fond se tente au risque d'être en désaccord avec la surface reflet heurté du vide entre pur et impur rien n'est oublié des alluvions rien n'est pardonné aux eaux défuntes la vase conserve chaque effondrement pourtant je me souviens

archéologie

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fissure après fissure aux différents états de l'eau la pierre se rend  Mon observation de la lente dégradation des choses est depuis toujours un processus méditatif très édifiant, je dirais presque rassurant, quant à l'avenir. même les objets perdent leur mémoire usent leur trame Cette paire de draps achetée en un temps qui semble aujourd'hui irréel, je la plie et ne ressens plus la vibration de sa trame.  Pourquoi aujourd'hui ce coton si léger paraît-il pesant ? L'archéologie des sensations est une non science très incertaine, la densité des strates qu'elle explore  tient tout autant de la mythologie personnelle que de l'effet boomerang. dans la boite douce touffe de poils caresse à l'âme  Boîte à conserver, boîte à ranger, boîte à préserver... Quelle que soit sa couleur, sa matière, sa dimension, son usage, elle nous sauve du naufrage du temps.  "C'est dans la boîte"

hier

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 Une ombre s'est nichée dans ta tête  oranger familier doucement éclairé sur un reste d'automne qui résiste comme une grappe au cep qui s'endort

la rencontre

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Couleur de crépuscule  le mouvement s'inscrit  hors de la couleur diaphane Chose étrange  cette présence au passé fragment d'un rêve  lié à la réalité fixée à jamais C'est un vertige  au détour des pas qui surprend tel un soudain désordre  dans l'infini du presque rien

alcôve matinale

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  Dans la pièce à côté la voix triste d'une mélopée matinale en quête d'oreille où s'ouvrir mais l’oreille est vide de sentiments sourde à toutes fréquences  à toutes vibrations conque emmaillotée d’alcôve étouffante L'oreille pense lèvre main nuque  cuisse fragments de peau vivante caresses de l'ombre oublis de frémissements. qui ne sont plus

agonie de la lumière

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L'ombre immobile  incessant refuge des pensées fossiles veille sur l'agonie de la lumière Le soir la mémoire des rivages originels se souvient du chant des marées primitives Confusion des sens dans la laisse sublimée du lieu où tout naquit [2017 pavés d'automne oubliés,  seulement noté : Le soleil / ne sait rien de l'ombre -  Eugène Guillevic ] 

le mal fait moins mal vu de loin

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le mal fait moins mal  vu de loin il laisse l'horizon ouvert facile de distraire le regard l'impression sur le rétine  dilue lentement son poison dans le sang on se surprend à sourire de soi et on tourne le dos  c'est tellement plus facile de loin

comme à la parade

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c'est à l'automne avare de sa sève qu'aubier s'endurcit même fringant le printemps finit toujours par disparaitre   

éclats

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Pris entre deux branches le chant d'un oiseau  surprend le matin trois notes brèves enroulées  au bruissement des bambous Pas une alarme ni une aubade juste trois notes uniques en lueur naissante un pli entre les pensées  désordonnées et la brusque intrusion d'un éclat de voix du voisin  

dans l'œil

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décomposition le ciel lutte pour exister un quart de seconde *** recomposition  dans la photo résistent les pixels enfuis *** rien ne persiste dans l'angle mort du regard l'œil fait le tri  

morsure

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lieux de terre meuble où s'inquiètent les racines toutes paroles s'effritent  entre les doigts qui fouillent demain sur la tombe encore  fraîche semence du désir brûlera les lèvres sous  la tendre morsure de la bêche

restes

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 d'enfance habillée en restes magnifiques vient l'échouage *** le ciel donne tout certains jours sont de pluie et l'estran se vide *** informe et sans goût le plus attirant reste l'idée

à jours passés

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Un jour efface l'autre la raison peine à expliquer où demeure l'élan  et jusqu'où Et si encore le saisir n'était qu'inventorier rêves et chimères  par-delà le vent Rien de bien important une fragilité abreuvée de fugaces et d'éphémères une incertitude flottante Je ne saurai jamais pourquoi mon histoire efface le brouillon  des jours avec la patiente ferveur d'un insecte butineur Pourquoi de tous ces oublis  je fais message au temps  en quelques mots sertis de parfums morts Qu'est devenu le rire de l'enfance impatiente défiant la pesanteur nu devant l'évidence  Peut-être est-ce le secret saisir la limite de l'ombre du jour finissant et aller entre les mots défunts

bac du dimanche

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Le jour vibre  dans la coque creuse un vertige au bout du regard pour seule émotion  ni le vent clapot sur l'onde ni la chaleur enjôleuse  de fin de saison n'atténuent  le désarroi d'être là Le mystère de l'eau trouble  attire plus que l'onde claire  la main sur le bastingage résiste difficilement à l'envasement

sans date de péremption

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 rangées dans leur pot pensées en conserve sous couvercle... ... jusqu'au jour où fait défaut  la force de les ouvrir

sous le corps épineux

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Bruissement de bulles closes sur la surface des mots le pensée hésite entre silence et chant obstiné L'océan bat aux tempes use les lèvres blêmes des bouches sur le sable le corps épineux sèche ses écailles Mémoire de l'eau sur les mains tout n'est qu'histoires anciennes effritées entre les doigts d'autres signes aux vivants    

jardin intérieur

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dedans ou dehors jardinier du vivant ou simple passant nos regards sont des grilles barrières infranchissables

guette l'aube

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 Les ombres de la nuit résistent qu'importe les rêves fanés dans l'éternel balancement des cimes le désir foudroie le clair-obscur des âmes Impression de ranimer une voix morte d'exhumer les mots premiers les ombres titubent et nous avec les matins de profond silence Les ombres de la nuit résistent mais voici la main qui effleure la peau enflammée de l'écorce et l'embrasement déshabille la forêt 

sous l'eau

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Au terme de la remontée inattendu et soudain le ciel rien ne donner à prévoir le déploiement de l'horizon la clarté de la pensée Il faut oser se soumettre parfois à ce qui est vaste et grand pour maîtriser sa respiration (Le Porge sous la vague 4/10/2023)

lieu d'impression

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longtemps restera ce qui ne se montre pas halo intérieur *** trace claire obscure chaque présence gravée  en silhouette floue *** seule j'entends l'espace dans son bruissement voix minérale

la fuite

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Dans le lointain la promesse de l'ombre fait espérer la fougère sous le ventre course des bêtes le soleil entre les arbres chasseur impitoyable a soif de chevauchées  Pour l'instant rejoindre la troupe frotter son dos et ses bois aux jeunes pousses avancer dans ce peu de lumière entre les troncs sang et résine mêlés  la forêt à bout portant

mise en lumière

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Sur le sable s'imagine la vague deux ou trois gouttes au front tout est possible elle t'affranchit de l'inconnu offre lune et soleil réunis Et tu te réjouis de son impertinence lape son goût salin don des oiseaux marins promesse de liberté éblouie tu la regardes  scintiller Sur le sable  tu es halo lumineux

c'est en forgeant...

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bois décomposé aux pluies d'automne vie et mort dans un même corps le regard fouille le tremblement de la carapace la bouche aimerait se faire rostre crever l'abcès du temps carcasse vidée mue inutile chaque parcelle se détache imagine être la dernière  avant de rejoindre le trou parfaite illusion rien n'affecte la lumière sur le corps pétrifié L'ERGATE FORGERON (Ergates faber) ! (Coléoptère Cerambycidae)

choses et autres sens du monde

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Ces choses qui nous portent dans leur halo bienveillant signe d'un monde tu ou oublié abritent une réalité  qui n'est sans doute plus Objet monde et envers du monde écume de rêve fantasme de ce que  l'on a à être  objet culte dans l'ampleur  d'un paysage ou l'étroitesse d'un rebord de fenêtre  d'être avec ou dans leur perte affirme la conviction d'avoir eu tels des lieux aimés

des berges

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 là le jour s'oublie aux subtils désirs marins privilège du soir et toujours ce sentiment entre perte et espoir

navigation côtière

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Plus forte que la conviction du parcours  l'incertitude de l'espace ne veut dire le faux départ l'erreur de cap Ébauche du muret portuaire entre évasion rêvée et aveu d'impuissance à la liberté là git telle une coquille  vide l'ultime justification Celle qui douta posa ici un soir le fruit inutile à quai sans doute avec la conviction de la voile toujours hissée  à l'abri des vents contraires du remord     

Un jour, tu sauras..

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  Habiter les ombres du soir s'en faire des rêves pour visiter demain. Plus on rêve, plus la vie paraît sous la nappe brumeuse des territoires inconnus.

particules lumineuses

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Poussière en raies trompeuses exhalées du sous-bois de la caresse du vent nait le trouble un instant le regard s'assombrit Derrière l'œil clos le sourire brûlant du jour traque l'ombre lourde de la mémoire des insectes Tous les drames de la vie se jouent sans compromis au revers du fragile basculement  de quelques particules de poussière 

Notes estivales : changer d'air

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 L'air de rien quelques kilomètres plus loin le ciel respire différemment  * Peut-on créer une story si l'on n'a pas d'histoire ? Avoir "l'air de", le grand jeu de la contrefaçon ou l'auto persuasion que l'on existe au moins sur les réseaux sociaux. Mes arrières grands parents bien avant les réseaux sociaux En ce temps-là on ne vivait pas de l'air du temps. * Tôt dans la chambre elle sent l'air frais de la nuit caresser son corps Elle songe que bientôt  il faudra fermer la fenêtre  aux souvenirs qui grattent les murs Peut-être les repeindre. Après elle personne ne saura les lire Des brassées d'air perdues à jamais *  

Notes estivales : matières à construction

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 Je croise le mot allemand "heimat" signifiant le lieu d'origine englobant les personnes du lieu, le lieu où "on se sent bien" et m'interroge sur ces lieux d'enfance sublimés par la mémoire, éternellement revisités mentalement et physiquement. sans le premier grain sans l'oyat pour le fixer la dune n'est rien *** La tendance à l'accumulation se confirme, principe des vases communicants, parait-il. Autant tu vides, autant tu remplis. J'ai pu le vérifier il y a peu quand on m'a parlé d'un personnage attachant victime du syndrome de Diogene. Lorsqu'il est venu assister à ma dernière lecture, il emmagasinait mots, notes et rien ne sortait.... si ...parfois un léger sourire. bien dissimulé souris sous la montagne unique objet *** Partagé ailleurs* au matin un poème sur l'envie ; en excès ou en manque, ce sentiment déconstruit plus qu'il ne construit. Pire, tel un boomerang, il produit, la plupart du temps, l'effet inver

rien de bien grave

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  Au soir paysages mêlés tout fond dans la moiteur de l'air la peine de ce qui ne sera plus efface l'être le corps hésite  résiste au bord de la brèche semble ne plus se mouvoir dans ce qu'il refuse d'admettre trop attendu trop perdu quelque chose d'essentiel n'est plus au soir démêlé des paysages s'éteignent toutes lumières

relevé de réalités

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 je parle de réalités en dis leur perception la manière de les exprimer parler de réalités n'est pas dire des vérités ni les sentiments qu'elles créent je parle mais je n'entends pas ce qui trouble la réalité la pensée