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la course

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La vie te tient la vie de rien dans la peau lises de la vague du soir dans la course inutile de chaque jour quelqu'un est venu te voir et tu l'as déjà oublié remisé au non souvenirs aux rencontres ratées la vie te tient mine de rien dans le chant du coucou ou de la huppe dans l'épaisseur de l'air coincé derrière ta glotte avec cela et tout le reste tu te dis qu'il faudra oui il faudra un jour que ça s'arrête la vie te tient tu n'y peux rien 

entre deux pierres

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gauche sur des cahots du chemin mon pas prétend s'affranchir de l'emprise du dédale cherche des portiques de soleil levant faut il toujours monter pour repousser les murs sortir des impasses s'offrir au ciel monter et consentir au silence où se surprendre pour que sorte un désir  entre deux pierres la lumière offre des prodiges qui déploient mes ailes  

presqu'aquatique

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Si partie très loin j'oublie les courants originels et ne considère quelles eaux guident ma nage je sais où la patience du coeur m'attend Nulle question n'inquiète la mémoire lacustre le temps retourne invariablement à la dune 

L'arbre dans la ville

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Planté dans la chair pierre entre ivresse verte  et ciel immobile il a figé en silence son regret  des voix humides de la forêt  qu'il ne saura jamais  un arbre un arbre né des pavés et de l'asphalte noire remous de mousse et de sève enserre de ses bras l'enfant de la ville

belvédère

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En haut du belvédère  elle pense à tous les gens   qui ont vraiment compté et qui s'en sont allés et elle voit la bête morte de loin sa dépouille  parait inoffensive confondue avec sol  les gens et la bête  presque indolores  lui serrent un peu le coeur en haut du belvédère 

sarcelles d'hiver

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Si peu pourrait dissiper notre enrouement intérieur  sur l'étang le cri des sarcelles ne trouble même pas la surface * Sur l’étang le jars, lui, s'entraîne au printemps. Jars

tentation du réel

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Le soir ravit au jour usé son ciel de fumées grises sans chercher plus loin en passant ignorant l'horizon On pourrait se croire ailleurs inventer de nouvelles scènes l'esprit égaré en attente de nuit pourtant un éclair de lumière suffit parfois à ouvrir l'espace réel

indésouchable

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sous l'écorce maigre tous les périls d'une vie proie facile livrée aux syrex sans bras tendus au ciel fin de la résistance  de la lutte pour la place au soleil quel vent perfide  a décidé du terme du combat quelle ombre s'est oubliée si bas coups de sabre et de tabac vermine parasites les écumeurs de sève les profiteurs de bien se paient de l'intérieur

dans la peau des arbres

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En chemin j'ai respire enfin et me suis oubliée dans l'écorce rugueuse du pin familier Rien de bien spectaculaire à décrire ici rien qui intéresse l'autre ou les petites affaires  du monde En chemin du parfum  des arbres est née la forêt  l'oeuvre de la nature est bien plus généreuse que celle des hommes dans la peau des arbres je peux exister  

vitre de ville

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Rumeur de la ville contenu dans la largeur d'un regard tant de lumières et de nuit de soupirs obscurs étoilés au service d'une féérie absurde La nuit peut battre encore aux tempes de pierre sous la lueur joyeuse de la grande roue la substance du désir tournera son énigmatique empreinte encore ce soir un ou deux mots collés à la joue  à travers une vitre