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Affichage des articles du septembre, 2020

autres fenêtres

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Secouée par le désir de lumière chaque branche paraît dans sa mélancolie Automne muet les feuilles se désolent mais déjà la nuit calme le souvenir  

ligne d'horizon

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Je regarde l'horizon qui se nourrit d'ombres de sombres nostalgies - en fouillant dans les lointains peut-on trouver le sillage d'anciennes navigations? - Je maintiens mon coeur à la hauteur de l'horizon qui tonne et tourmente le ciel - ce n'est pas de réconfort  dont j'ai besoin mais d'une route à suivre -  La mer se couche sous le noir du ciel rien n'est sûr - il faut poursuivre la route avec ses incertitudes -  
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Dans la  brume de fin d'été  un triste soleil avance prudemment  bientôt ne restera de lui  pas même ce fragile voile de clarté Où  sera-t-elle demain cette franche assurance des beaux jours les oiseaux s'en vont  épuisant la douceur à titre d'aile  

l'ombre peut être

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J'ai parfois le désir de plonger au plus profond de mon ombre débusquer en moi la silencieuse  tendresse de la nuit me traquer jusqu'au  plus inavouable vertige passionnée égarée mais l'ombre meurt  au premier frisson du jour et me voici troublée domptée  

avancer à découvert

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  le regard se tait ruée de la lumière en autofocus  le trou clair des sensations cèle la peur du mutisme Premier concert symphonique hier soir au Grand Théâtre de Bordeaux. Musiciens sur scène (quel bonheur) masqués (trouble),  Paul Daniel suffocant et magistral à la direction sans partition mais avec fougue (placée en balcon juste au-dessus de lui, pu suivre sa direction au plus près, un régal), spectateurs éparpillés, masqués, guidés (même sensation que pour la Traviata la semaine passée, entre joie de retrouver la musique vivante et désarroi face au cadre imposé et aux contraintes) Bonheur d'entendre en création et en première partie des 7ème et 3ème de Beethoven   Avant les clartés de l'aurore  de Camille Pépin commande des orchestres de Radio France et National de Bordeaux

Si chers à mon coeur...

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Si chers à mon coeur le son d'une voix aujourd'hui disparue et le silence qui lui répondait tant de mots étirés jusqu'au matin et ces bras qui les retiennent au fil de l'eau le vent qui me soupire sans savoir sans vouloir l'inépuisable secret du temps comme un bruissement en moi les douloureux réveils les libres élans de la jeunesse (je m'en souviens si peu) et toutes ces émotions  débusquées  traquées épuisées fillette fillette Si tu t'imagines Juliette Gréco Si tu t'imagines si tu t'imagines fillette fillette Si tu t'imagines xa va xa va xa va durer toujours La saison des za saison des za saison des amours Ce que tu te goures fillette fillette ce que tu te goures Si tu crois petite tu crois ah ah que ton teint de rose Ta taille de guêpe, tes mignons biceps, tes ongles d'émail Ta cuisse de nymphe et ton pied léger Si tu crois petite xa va xa va xa va durer toujours Ce que tu te goures fillette fillette ce que tu te goures Les beaux jours s&#

un si long sommeil

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La nuit l'a cueillie dans ses mains piégea ses pensées dans le sommeil le ciel pouvait s'enflammer la terre trembler le long silence qui l'enveloppa et dura jusqu'au matin   persiste encore dans le parfum de ses nuits  

avec regret ?

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Le cycle interminable des saisons  rencontre notre lassitude encore une fois les feuilles vont tomber le ciel se mouiller  chaque nouvel automne il faut quitter ce que l'on avait appris du vert du bleu

bientôt l'automne (peut-être)

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attente de l'orage pas un souffle sur la tourbe chaude fougère après fougère l'été brûle ses dernières cartouches sur la garbaille ardente l'ombre des vols  me mènera-t-elle vers toi ? Observer la lente dégradation des choses (et des êtres) est plaisant. Mais qu'il est différent du spectateur curieux et s'étonné de ses subtiles dégradations, celui qui, se croyant dans la vie, agit pour avoir le sentiment de la maîtriser, de la contenir. 

Trois fenêtres

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  le regard se perd dans le verre dépoli voyage en vieux train le matin traîne les savates de la nuit dans mes yeux mi-clos concentré de ciel la méditation naît de la petite ouverture

au fond des bois

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C'est une même terre une même source qui alimentent mes rêves un ventre unique habité du silence du ciel et des arbres que je nourris Je ne demande rien d'autre à la vie que ces racines qui m'ont faite complice du sable et de l'eau que ce frémissement d'ombres et de lumières cousu sur mes lèvres que ce peu qui depuis l'enfance guide mes pas  et me pousse dans le dos  

En Vol

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dans la fosse

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début de saison en fosse la baguette battra la mesure  distances obligent dans un infini qui accueillera et adoucira la fébrilité de cette aride rentrée Sur l'orchestre se condensera la gracieuse couleur du contentement Ces heures  je les vis par anticipation en avance sur la mémoire et les réveillerai dans un flot  de notes familières à peine surprise ( Traviata  à l'Auditorium ce soir, Paul Daniel et non Riccardo Muti à la baguette)  

marcottage intime

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jailli du sable enraciné dans la pensée  l'ergot verdâtre Armoise de Lloyd , en 1854 le botaniste James Lloyd publia la première édition de "La flore de l'Ouest de la France" plante chair vive ferme et inébranlable touche le réel   Lampourde Glouteron , mais que fais-tu sur cette dune herbe aux écrouelles? (plante nord américaine) Le retour sur une dune trop sensible longtemps délaissée crée la surprise. Trop de passages, trop d'aménagements et voici qu'apparaissent des spécimens spécifiques plus ou moins volontairement implantés. Pour celui qui regarde sans "voir" la dune semble un univers pauvre et uniforme, pourtant sa richesse ne cesse de me surprendre. Dans ce milieu hostile la moindre variation fait apparaître ou disparaître une espèce.

ventre

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  J'ai vu la vague se creuser j'ai entendu le vide  naître du néant et mourir cent fois dans son ventre J'ai senti l'étrange corps à corps avec le mouvement de l'eau  jusqu'à dénuder cette part de moi qui se cache sous le poids de l'âme

leçon

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Perché du matin au soir si immobile que le son d'un avion ne le fait même pas frémir l'oiseau stoïque s'abandonne à son chant J'aimerais avoir son endurance et son calme quand je pense à toi  

Eclat

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Le soleil pour moi a offert en secret ses aveux brûlants J'en ai pris son oeuvre aux plaies faites à la terre rougie J'en ai fait ma peau plus rauque que le plus épais draps Dorénavant tout est si lumineusement prévisible 

sur le sable

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ce petit reflet caché tout au fond des yeux un bouton de nacre ce parfum iodé un tressaillement de joie échoué sur la peau  

libre

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Un jour j'irai au bout de moi et je marcherai sur l'eau Tout est possible quand dans l'air se rencontrent  pensée et volonté Un jour j'en aurai fini avec moi comme tout un chacun et je serai libre  

Avant que ne fane l'été...

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Avant que ne fane l'été je voudrais avoir des nouvelles des mouvements ébauchés  vers ce toi qui se refuse trop vite engourdis dans la torpeur des jours  du moi qui se la joue solitaire sans vouloir ralentir le pas de cette folle envie de se débarrasser de tout et du reste demeurée lettre morte Avant que ne fane l'été je veux retenir cette lumière sur l'épaule ce regard à la fenêtre qui ne sera plus le même et la fleur cueillie dans les bois entre deux fougères dans le silence de la pierre  

perdre sa trace

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  Marcher toujours courir les dunes pour taire ce qui a émergé dans un passé lointain. Tout effacer au gré du vent jusqu'à perdre la trace de soi dans le vide lumineux. Alors le corps hors de repères peut prend la mesure  de ce qui a été perdu

29 750 kg

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Il y a dans le contre-poids  des sentiments qui demeurent en nous une charge à rouler dans la main et dans le coeur Mis sous terre son silence minéral prend la consistance du béton lisse et gris jusqu'à mourir au creux de l'estomac dans l'infinie attente d'un signe ou d'une parole  

passager du vent

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Les herbes frémissent dans le vent Qu'y peuvent-elle ? Leurs mouvements sont indépendants de leur volonté.. Le temps des fleurs et des insectes ne dure pas  le tendre duvet périra bientôt son souvenir est là. Dans mes mèches le parfum des herbes flotte au vent Le temps est compté quelque chose part  qui ne reviendra pas.  

déménagement

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Tétrodon de Darwin   Il y a du jaune qui tétrodonne du bleu réponse au gris des poules et des bruits de roulement. Il y a des arbres à papillons -faut bien rendre la chose plus légère- et sous les branches des volontés qui œuvrent dans l'ombre. Un dimanche comme les autres pourtant tout va bien  le ciel est enfin clément 

monologue

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dire sans abandonner, sans renier cœur en friche dans le crépuscule se taire sans oublier, sans renoncer lèvres frémissantes au vent d'ouest

hisser haut

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On parle on parle on lance des mots au vent sans le moindre doute On écrit à l'emporte-pièce des élingues à lever nos peurs à les accrocher au bastingage ce serait si bon de prendre le large Sur les lignes flottent nos rêves oiseaux en mal de voyage ils poussent de petits cris juste un peu pour nous prouver qu'ils sont toujours là qu'ils ne nous oublient pas On aimerait hisser la voile donner du mou dans l'étoffe des mots folie amarrée à la barre on reste à quai les mots en rade demain on se risquera dans le courant                                              de la vie  

quand le sujet s'y prête

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C'était un soir de pleine lune et tu avançais devant moi des souvenirs traversaient les rues grimpaient le long des façades en ravalement L'obscurité était là  cernant la pensée craignant de la perdre tu me guidais dans le nuit pleine vers l’œil rond  Promeneurs d'un soir le ciel aurait pu s'effondrer sur les fourrés autour du lac l'instant protégeait de la réalité inévitable

du coin de l'oeil

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La patience se glisse entre les grains de sable.  son fil s'obstine dans des nulle part obscurs à coudre deux, trois mots au cœur. à attacher le regard à ce lieu qui lui ressemble

dans une apparente immobilité

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L'obscurité vient et le chant de la tourterelle se tait Sur le fil tendu les ailes de la nuit s'éreintent à voler Immobile à la fenêtre j'attends l'arrivée du dernier avion La ville univers cherche où poser son incessante agitation

instantanés de fin de saison

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Le retour encore une fois justifie sa place en fin de saison d'une fraîche grisaille Les raisins sont mûrs les vendanges avancées achèvent le temps des douceurs Des nuances d'automne se glissent dans les yeux incrédules chaque brin d'herbe détaillé Sur la dune l'oyat en aura bientôt fini avec les piétinements il ne se courbera plus qu'au vent Comme une tête fatiguée s'incline le soleil nostalgique abandonne quelques ombres lasses