Articles

Affichage des articles du novembre, 2019

la montée

Image
Dans le mouvement lent des éléments l’œil caresse les courbes inépuisables nul chagrin ne résiste à la montée de la conscience nulle fatigue ne fait taire l'appel de l'espace Emballement du cœur muette stupeur cri de joie La respiration accélère le pas aucun mot ne peut dire l'émerveillement de la dune au soir couchant son chant toujours identique et si différent une sidération  

coup de vent

Image
Hier soir, d'un grand coup de vent les dernières pommes sont tombées, gorgées d'eau, délices échappés à la bouche tempête. Arbre vide. La nuit écarte les branches libère l'ivresse du goût et du parfum sur les lèvres froides. Tout est si simple maintenant.

nuit avec lune

Image
Les nuits avec lune  répondent d'un frémissement à l'appel de ces  voix infiniment  lointaines jaillies du sommeil. Accrochées dans l'ombre  des fenêtres obscures les paupières s'entrebâillent. Viennent alors ces visions miraculeuses et solitaires, aimées  comme autant  d'étreintes rompues. vision nocturne

visage

Image
                  image lever du jour sur le miroir - ne trompe que moi - réflexion matinale dans le miroir - dépression rêveuse - *** Il faut au petit jour  une belle abnégation pour chaque matin  redonner à nos visages de pierre l'impatience  de vivre. (Visage de pierre, chapiteau crypte Ste Eutrope, Saintes)

substratum

Image
J'entasse des pensées comme feuilles de saison sans lumière, un humus à venir. Dans le moindre recoin, de petits pourrissements annoncent la repousse sur le substrat du deuil que je porte derrière les yeux. Dépérir pour mieux renaître dans la séduction de sa litière végétale.

feinte

Image
Le regard par la fenêtre et son bruit dans la tête. Un goût d'imprévu coincé dans l’œil. Tout est à refaire le retour jette un trouble. La pupille s'accroche à une ombre fantôme d'arbre dans un pré à la recherche d'une certitude à l'envie de vie

Face à face

Image
De la vie nous n'entendons le plus souvent que ses faiblesses ou ses injustices de l'amour ses fusions et confusions. Au sein de tous ces désirs refoulés  que nous calfeutrons dans notre solitude parfois surgit cette bulle  qui n'admet aucune ambiguïté : l'amitié, le vraie rencontre de l'autre  l'accord de deux sensibilités Dans "ces choses qui sont proches, bien qu'éloignées" "le Paradis la route d'un bateau les relations entre un homme et une femme" toute la subtilité des "Notes de chevet " de Sei Shônagon écrites au XI  siècle et pourtant si proches Quand on revoit quelqu' un après de longues années, il faudrait s'asseoir l'un en face de l'autre et ne rien dire pendant des heures, afin qu'à la faveur du  silence  la consternation puisse se savourer elle-même. Emil Michel Cioran  De l'inconvénient d'être né

Addio

Image
Mille choses à dire encore mille choses à faire dans le jardin que tu as abandonné. Mais le vent est passé le sommeil a gagné et je repense aux belles nuits d'été aussi pleines que les coquillages de la mer Addio, mio caro bene (Teseo Handel) Clizia Addio, mio caro bene Arcane Addio, dolce mia vita Arcane Io parto Clizia Or vanne Arcane e Clizia Addio Arcane Parto ma parto in pene Che teco resta ognor Questo mio cor. Clizia Breve sia la partita Poi farò pago allor Il tuo desio.

pont dans la nuit

Image
pont dans la nuit à la frontière obscure plongée dans le noir             *** entre deux mondes l'envol lumineux du soir de rive à rive             *** encrée dans l'esprit cette soirée d'automne le lit de la nuit

une discrète fleur rouge

Image
J'ai marqué la page du jour d'une petite fleur rouge cueillie sur le talus parmi les herbes folles. J'ai noté en marge  son parfum discret accroché le temps avec une fleur des champs. Le doigt silencieux a fermé le carnet sur ce bonheur discret petit rebond de la vie sur les ruines du mur des rêves. Parc de l'Hermitage Lormont  J'aime les friches industrielles , l'invasion clandestine de la nature. Dans leur maquis, l'esprit se met en jachère à l'unisson de leur solitude et leur silence désolé. Il y règne la grande nostalgie des fins de mondes

Notes de pluie

Image
Mauvaise humeur. Lorsqu'on travaille, chaque matin se ressemble : mêmes horaires, mêmes rituels de lever, même odeur de café à la même heure, ... Il en est ainsi depuis des dizaines, voire des centaines d'années. Une habitude, pourtant, a évolué, l'homme qui sortait sur le pas de sa porte de bon matin pour humer l'humeur du temps, n'ouvre plus de porte, ni de fenêtre mais un écran avant de chausser ses bottes de pluie. Et j'ai la stupéfaction de voir arriver des enfants de six ans à l'école en petite tenue par un froid glacial ou temps de pluie. " Maman a regardé la météo, il faisait soleil." A quand l'animation auditive qui fera foi du bruit de la pluie sur le toit ? Chagrine ? L'automne nous prive de lumière, de volées d'oiseaux mais pas de pluie. Tout s'obscurcit,  jusqu'au moindre pigeon qui tourne la tête. J'ai toujours trouvé la fin de ce premier trimestre scolaire maussade. La vie du jour trop remplie

Vida breve

Image
Je l'ai senti glisser ce léger frisson le long du corps cette idée saugrenue ta main dans la mienne. Il ne s'agit plus de revenir Je l'ai senti venir cette promesse à la limite du soir ce cillement ignorant du monde, rien qu'un encombrement du cœur Duo Sempre - Manuel De Falla, "La Vida Breve"

portefaix

Image
Certains matins pèsent plus lourd qu'un ciel d'orage. On finit tous par oublier que l'oubli est la pire des légèretés. Labourer en sillons profonds pour déraciner ce qui charge le cœur.

Bouquet fané

Image
A l'origine des fleurs une couleur de miel sucré une odeur rose fané où s'amoncellent des souvenirs. Il faut chercher dans le frémissement et la respiration des pétales cette joie à boire à petites gorgées liée au léger nuage qui remonte de l'enfance. Un refuge odorant. dans les yeux.

regard perdu

Image
Tout se tait dans l'attente aimable du wagon et de la passante du trottoir à la voie la nature résiste oeuvre assise sur un banc sans mot dire le vent et quelques feuilles battent la mesure du cœur de la voie au trottoir du banc à l'arbre un regard se perd

sur le fil

Image
Sur la toile de l'automne les bruits du vent viennent accrocher quelques soupirs. Gardienne du feuillage, muse du temps, la veilleuse infatigable noue ses doigts à la terre. Blottie dans l'ombre qui s'étire la vie taille sa patience dans la pierre regard accroché au lendemain sans rien céder à la pluie

frémissement d'arrière-saison

Image
Sans que rien ne bouge la rivière s'installe dans le froid l'automne plonge ses branches vides dans le miroir mélancolique puisque ainsi en décide la nature.

contempler l'océan

Image
Je vais flottant jusqu'à cette autre rive accueil de celui qui a voulu partir. Long chemin de la pensée l'automne qui revient voit l'oiseau s'éloigner à tire-d'aile

corps à corps terre à terre

Image
Le gris grave la terre ici on ne cherche pas le beau on cultive le nécessaire L'automne a pénétré les corps dressé ses lignes et ses heures semblables Jour après jour la pluie tristement alourdit l'eau du fleuve sombre Triptyque ferroviaire Toulouse/Bordeaux 11/11/19

Puisqu'il faut s'inventer quelques désirs de vivre

Image
Sur la berge la vague descendante a su faire taire les oiseaux le ciel frustré s'en colle à la vase gluante Pourras-tu compter sur ce nuage aussi brillant qu'une partita de Bach pour gober quelques étincelles de soleil nourrir d'une douceur tes entrailles  et donner au jour d'abandonner son fond de désespoir ? Il faut s'inventer quelques désirs de vivre Macau, marée basse.

en équilibre

Image
immobile  la patiente étincelle dans l’œil  de l'oiseau hésite à t'envoler tu chercheras tes ailes (Grand héron, marais de Bruges , octobre 2019)

oubli sans rémission

Image
L'oubli cette perte  discrète du contours des odeurs qui  te laisse sur le bord. L'oubli jusqu'à ne plus savoir qui et où chercher. L'oubli cette dérive toujours vers le sud cette ride au souffle sur les lèvres closes. . L'oubli cette contradiction le cœur sanglé dans l'évanouissement de l'odeur des tamaris.                                                [Et tout s'oublie à vivre. Jean Anouilh ]

onde courte

Image
Depuis des jours une fine pluie glacée crépite sur le toit ciel et terre disparaissent  dans la grisaille Égaré entre deux cils le matin coule dans la chambre  son eau calme... (le temps pardonnera  aux mots demain son doux clapotis dans l'éphémère instant)               

une vague incertitude

Image
L'aube retrousse ses draps diaphanes. Silence aérien. Le monde hésite dans sa fraîche virginité. Infinie solitude.

Effet de la brume sur la racine des cheveux ou quand le titre en dit plus long que le poème

Image
regard perdu au loin rien ne trouble l'insouciant équilibre de la brume dans les combes la dissonance est intérieure frisottis sous le crâne une lente dégradation de la perception échevelée par le vent sournois du souvenir (écheveaux de brume, St Paul octobre 2019) 

JE pas que de mains

Image
A bouger encore, agiter son corps pour achever ce qui a débuté dans la candeur des jours lointains. Imprimer ce quelque chose de sourd qui remonte et dépasse la frustration du mot. Et ce sont les mains qui lancent des signaux articulent ce "JE" céleste corps à corps minéral dans l'illusion filante tendu vers le visage affûté par la nuit maman les ptits oiseaux  ou le JE pas que de mains de Christian Ugolini

retour à la source

Image
Je vole sans illusion deux ou trois éclaboussures à la nuit. Quelle folie, le jour ! Mouillé ! Gris ! Gouttes sur le front. Gouttes dans les yeux. Le ciel chavire si loin de la ligne d'horizon, avant de couler dans le caniveau, fatigué. Retour à la source.

camera obscura

Image
La lumière d'un lieu dans les yeux et l'esprit ailleurs qui chavire. Les mots se déforment sur les lèvres présents et si lointains venus de saisons qui n'existent plus. Le tempête du matin n'a pu diluer les étranges et douces images venues de nulle part. Aujourd'hui imprime sur sa face noire le voile clair du souvenir. Dans la   camera obscura  de Léonard de Vinci au  Musée Mer Marine de Bordeaux

en croire mes yeux

Image
Mes yeux se moquent de ce qu'ils ne distinguent pas ils rient de mes rêves inassouvis de mes horizons à boire les étoiles. Pourtant mes yeux disent oui à la flamme vibrante qui plisse leurs paupières. ils se lèvent et agitent leur sourire un instant comme de petits drapeaux pour que tu me regardes. (sauter par-dessus la dune, août Mimizan)

l'image et son double

Image
Si grand est l'étonnement de se voir trompé par l'image et dans l'ignorance de la "vraie" perception se laisser bercer par l'illusion. Si mince est la certitude de penser sa langue comme son propre reflet et dans son trompe-l’œil n'y voir que facétie.